La série « The Club » brise les tabous sur le sort des non-musulmans avec le portrait des Juifs turcs

En deux mots : l’histoire est racontée du point de vue féminin de la mère,  Matilda, confrontée à son passé. Sa fille (photo ci-dessus) se cherche.

Intérêt de la série : c’est du cinéma, les décors, les plans, la photographie sont très  soignés.

C’est surtout le sort des Juifs dans un pays musulman qui est intéressant. Le reste de l’histoire est un peu à l’eau de rose, mais une atmosphère se dégage.

Quand l’islam domine, il ne reste plus qu’à subir ou fuir. 

Encore une preuve historique que le « vivre ensemble » que l’on veut nous imposer est voué à l’échec.

https://www.cinez.biz/22135-the-club/1-season.html

« The Club » est un drame turc sur une famille sépharade dans l’Istanbul des années 1950, qui est en train de remodeler la représentation des quelque 15 000 Juifs vivant actuellement en Turquie et d’offrir au public une fenêtre sur un coin sous-exploré du monde juif.

Le premier épisode de « The Club » (traduit de « Kulüp »), qui a débuté sur Netflix le 5 novembre, commence par une prière de Shabbat en hébreu et se termine par un chant en ladino. Puis, la série ne fait que davantage plonger dans la sphère intime en tissant dans son intrigue les subtilités de l’observance juive et la lutte permanente de l’État turc entre acceptation des minorités et assimilation.

(…)

La véritable force de la série réside dans sa description du monde des minorités turques. Les noms des personnages le montrent clairement : il y a Agop (Arménien), Yanni, Tasula et Niko (Grecs) et, bien sûr, Matilda, Davit, Raşel et Mordo (Juifs sépharades).

Le spectacle s’attaque à un autre tabou de l’histoire turque : Il se déroule au lendemain de l’infâme impôt sur la fortune des années 1940 et du pogrom d’Istanbul de 1955.

 

L’impôt sur la fortune, ou Varlik Vergisi, était une politique de la République turque instituée en 1942. Son objectif déclaré était de financer une armée permanente au cas où la Turquie serait envahie par les nazis ou l’Union soviétique.

En réalité, l’objectif s’est avéré être un transfert de richesse des minorités non musulmanes, qui occupaient une place prépondérante dans les classes marchandes de Turquie, vers la majorité musulmane.

 

« Les gens n’avaient aucune idée de ce qu’était l’impôt sur la fortune », explique Betsy Penso, une autre femme juive née à Istanbul et rédactrice pour Avlaremoz, qui vit actuellement en Israël. « Nous essayons d’expliquer cela à nos amis et même eux ne parviennent pas à le comprendre car ce n’est jamais enseigné dans les écoles. »

 

Ainsi, alors que les musulmans étaient taxés à un taux inférieur à 5 % sur la valeur de leurs biens immobiliers, les Juifs et les Grecs voyaient leur taux dépasser largement les 100 %. Les Arméniens sont les plus durement touchés, avec des taux supérieurs à 200 %. Pour beaucoup, cela dépassait toute leur richesse, et ceux qui ne pouvaient pas payer dans les 15 jours étaient envoyés dans des camps de travail près de la ville d’Aşkale, dans l’est de la Turquie. Au moins 1 000 personnes y ont été et des dizaines d’entre elles ont fini par mourir au travail.

La loi a détruit le bien-être financier et la sécurité de nombreuses communautés minoritaires de Turquie, accélérant l’exode des Juifs turcs.

Près de la moitié de la population juive turque a quitté le pays entre 1948 et 1951, après la création de l’État d’Israël. Le pogrom d’Istanbul de 1955, qui visait principalement la population grecque mais touchait également les Juifs et les Arméniens, a également poussé des milliers d’autres personnes à émigrer.

 

Gökçe Bahadir dans le rôle de Matilda Aseo dans « The Club »

 

Dans « The Club », le spectateur apprend rapidement que c’est l’impôt sur la fortune qui a détruit la famille autrefois heureuse de Matilda, envoyant son frère et son père à Aşkale pour y travailler jusqu’à la mort.

Cette histoire est connue de la plupart des Juifs turcs, mais pas en dehors de la communauté, car le sujet est resté quasiment intouchable dans le discours public turc pendant près de huit décennies.

timesofisrael

Et aujourd’hui ?

La communauté juive (ou plutôt les derniers Juifs) quitte la Turquie d’Erdogan

La communauté juive quitte lentement, mais sûrement, la Turquie. Cette minorité religieuse s’inquiète de la montée de la violence et du durcissement du régime. En 2017, un tiers de ses membres avait déjà entrepris des démarches pour devenir citoyens israéliens mais aussi portugais et espagnols. Deux pays d’où ils ont été chassés il y a cinq siècles mais qui leur accordent aujourd’hui la nationalité.

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7 Commentaires

  1. Partout où l’islam prend racine, il éradique tout ce qui n’est pas musulman. Bien fol est celui qui croit qu’il faut lui faire une place en France, ou dans n’importe quel pays de tradition chrétienne.

  2. Je ne connaissais pas cette partie de l’Histoire de la Turquie musulmane.
    Il s’agit juste d’une expropriation des minorités religieuses, et d’un génocide par travaux forcés, donc un nouveau crime contre l’humanité.
    Si on ne connaît pas l’histoire, le film ne prendra pas son sens.

  3. Dans quel pays les Juifs se sentent ils à l’abri de la haine des non juifs ?
    Et lorsqu’ils sont en Eretz Israël , leur pays, c’est l’ONU et sa clique de vendus qui leur pourrit la vie avec des décrets plus abjects les uns que les autres, pour démontrer qu’ il n’y a aucune trace de judaïsme sur le Mont du Temple, qu’il leur faut partager, ou rendre aux palestiniens la seule chose qu’ils possèdent : Israël.

    • Mia Vossen, vous avez raison.
      Cependant, il ne faut pas rêver, non plus !

  4. Être juif, ou même chrétien, dans un monde musulman, c’est être un mouton le jour de l’Aid Kebir !

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