Marthe Mercadier a fait rire, pleurer et vibrer moult Français qui l’ont suivie sur les planches ou sur grand écran.
Figure populaire du théâtre de boulevard, décédée mercredi 15 septembre à Puteaux, à l’âge de 92 ans, elle a baigné dès son plus jeune âge dans le monde du spectacle.
Son grand-père paternel, Victor Mercadier, est administrateur de la Sacem. Ami de Mistinguett, de Joséphine Baker et de Maurice Chevalier, il lui fait découvrir les coulisses des théâtres.
L’enfance joyeuse de Marthe Mercadier, née le 23 octobre 1928, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), est toutefois assombrie par une série d’épreuves.
A l’âge de 6 ans, elle se réveille un matin sans pouvoir parler. Son mutisme durera un an et cessera sans explication. En juin 1936, alors qu’elle participe à une pyramide humaine, elle chute durement et reste immobilisée pendant dix-huit mois. Puis la guerre arrive et la fait sortir définitivement de l’enfance.
Marthe Mercadier a fait partie de la Résistance
Marthe Mercadier est adolescente durant la Seconde Guerre Mondiale. Courageuse, elle n’hésite pas à entrer dans la Résistance française avec son père.
Cette période durant laquelle elle transmet des courriers pour la Résistance « [lui] a fait le caractère pour le restant de [ses] jours », dira-t-elle plus tard.
Don pour faire rire
Le 8 mai 1945, elle se produit pour la première fois sur scène, lors du gala de fin d’année du cours d’art dramatique de Maurice Escande et découvre alors son don pour faire rire le public : « J’ai basé ma vie sur le rire, sur cette magie extraordinaire lorsqu’on entend mille personnes éclater de rire à la même seconde. » Sa vocation est trouvée. Pour se perfectionner, elle s’inscrit au cours Simon, où elle croise Michel Bouquet, Robert Hirsch et Michel Piccoli.
A la fin des années 1940, elle connaît ses premiers succès sur les planches dans La Galette des rois (Roger Ferdinand), puis dans Le Don d’Adèle (Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy). En 1952, elle épouse son partenaire Gérard Néry, avec qui elle restera mariée vingt ans et aura une fille, Véronique. Elle triomphe sur scène avec Chérie noire (François Campaux), qui se joue de 1958 à 1961. Les pièces s’enchaînent, et elle acquiert la réputation de reine du boulevard, « un théâtre de divertissement, une satire de la société, qui ne se prend pas au sérieux et qui demande une énorme rigueur », disait-elle.
Franche et énergique, Marthe Mercadier est une femme de conviction
« Au théâtre, on fait son métier. Au cinéma, on dépend du métier des autres », écrit-elle dans Je jubilerai jusqu’à 100 ans ! (Flammarion, 2011). Ajoutant : « Les théâtreux, voilà ma famille de cœur. »
Ce qui ne l’empêche pas de se tourner vers le cinéma. Elle joue dans Le Tampon du capiston (Maurice Labro, 1950) et enchaîne une trentaine de films les années suivantes, faisant toujours spécifier dans ses contrats qu’elle ne jouera pas de scènes dénudées. Marthe Mercadier devient aussi un visage familier des téléspectateurs. Aux côtés de Micheline Presle et de Daniel Gélin, elle incarne Fanny dans la série culte des années 1960 Les Saintes chéries, réalisée par Jean Becker.
Elle triomphe également dans le célèbre rendez-vous télévisé « Au théâtre ce soir », avec des pièces telles qu’Interdit au public (Roger Dornès et Jean Marsan, 1966) ou, en 1977, Les Petits Oiseaux (Eugène Labiche) -vidéo ci-dessous.
Son drame, la maladie d’Alzheimer
C’est à cette époque que Véronique, fille et attachée de presse de la comédienne, commence à se rendre compte des problèmes de mémoire de sa célèbre mère.
« J’ai remarqué des symptômes au début, parce que maman a une grande violence en elle, elle a toujours eu beaucoup d’énergie. Et il y a eu une période pendant six mois où son caractère a changé, elle était devenue agressive. C’est à partir de là que j’ai décidé de faire appel à un médecin pour savoir ce qu’il se passait, parce que c’était vraiment démultiplié« , a-t-elle raconté au micro d’Europe 1.
Et d’ajouter : « Maman a perdu la mémoire immédiate. C’est-à-dire qu’on fait quelque chose et cinq minutes après elle ne s’en souvient plus. C’est cette mémoire qui disparaît. C’est pour ça qu’elle ne peut plus exercer son métier« .
Le public l’a sauvée de la rue
Dévastée, elle lance un appel à l’aide auprès de son public… qui répond présent ! Les fans de l’actrice sont nombreux à contacter Brigitte Bel, son agent artistique, pour offrir leur aide à l’interprète de Fanny dans Les Saintes Chéries. Moins d’un an plus tard, elle trouve enfin une solution.
« J’ai déménagé dans un logement social de 70 m², avec deux chambres et une très belle vue sur la Seine ! La priorité est maintenant de décorer l’appartement, car une partie de mes meubles a été saisie« , avait-t-elle expliqué.
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Une belle émission qui permettait à la province de suivre le théâtre parisien. Rien de semblable aujourd’hui, y a-t-il encore du théâtre à Paris ???
Chez nous, le téléviseur est « confiné » depuis plus de 10 ans…
De même, depuis que Philippe BOUVARD a quitté Les Grosses Têtes, le transistor est muet.
Merci pour ces 3 pièces comme éloge à cette dame de théâtre…
Avec nostalgie il m arrive de revoir des pièces de au théâtre ce soir.. Jean le poulain, Maria Pacôme, Michel roux, marthe mercadier…
Encore un peu de ma belle jeunesse qui part avec cette grande dame qui m’a tellement fait rire. Peut-être la télé macronienne fera-t-elle l’effort de nous diffuser » la poule aux œufs d’or » qui nous donnera l’occasion de retrouver, en même temps, Michel GALABRU…
Une femme admirable…
Elle a géré sa vie comme macron gère la France, faillite insondable, mais fière de sa catastrophe.
mais elle c’était son argent ou celui que l’on lui a donné de bon coeur ! pas comme l’enfoiré qui dilapide le notre pour plusieurs générations
Belle vie de Patachon. Comme j’aime. Ne se plaint pas, ne gémit pas, elle assume. Elle a bouffé l’oseille et se retrouve à la rue. Au final, sa récompense arrive. L’amour des gens et pas seulement de son public. Belle vie. Bien remplie !
Et au sommet, l’apothéose. Jeune femme résistante. Avec son père. La beauté véritable, c’est à ces endroits là qu’elle réside. Bravo l’Artiste Bye bye Grande Soeur !
Bel hommage, Paco! Je partage. J’ ai revu 13 à table il y a quellques semaines! Que du bonheur! Quelle énergie, la Marthe!!! Aujourd’ hui l’ excelence fait place à la médiocrité!! A quelques exeptions prés! « Thé à la menthe ou t’ es citron? » Par exemple! Le thé sans modération!
Marthe Mercadier représentait les « au théâtre ce soir » que l’on regardait en famille dans les années 70/80. Mes parents n’en loupaient pas un et moi j’aimais bien. Je rigolais aussi avec Maria Pacôme, Jean le Poulain, Jacqueline Maillan et bien d’autre qui savaient nous faire passer une bonne soirée. C’est une grande dame du petit écran qui est parti.
Merci Jules Ferry d’évoquer cette grande dame du théâtre, de la télévision, du spectacle tout court. D’autres sont parties avant elle, Sophie Desmarets, Maria Pacôme, Rosy Varte, Micheline Dax. C’est une page qui se ferme. Il reste Judith Magre, 94 ans, Marthe Vilallonga, 89 ans. Un ou une artiste qui s’en va, c’est un peu de notre passé qui se meurt.
C’est une grande perte pour nous les « vieux », mais peut-être un soulagement pour elle. Cette maladie est épouvantable pour le patient et même pire pour l’entourage. On voit quelqu’un que l’on aime se dégrader de jour en jour.
Une immense dame ! Quand on voit l’insipide et médiocre épouvantail Marion Game….je me dis parfois que la vie est injuste, non ?
il ne faut pas exagérer il y a pire qu’elle avec tous ceux qui nous sont imposés
Ah ça ! des clampins il en manque pas surtout a la télé , on est les champions du monde plus ils sont cons et plus ils gagnent du fric !
hapsatou sy beurk