Pourquoi l’islamisme se marie si bien avec le mouvement woke

Exemple de méthode “convergente” propre au gauchisme reprise par l’islam pour développer l’islamisation.

 

Traduction par Albert Coroz d’un texte d’Ayaan Hirsi Ali (Site : http://www.lesobservateurs.ch/).

Pourquoi l’islamisme se marie si bien avec le mouvement woke.

Après la disparition de l’État islamique, les islamistes du monde entier ont été forcés de réévaluer radicalement leur stratégie contre l’Occident. En brisant les espoirs utopiques de ses sympathisants, la chute du califat a coupé les ailes de la cause islamiste pour des décennies. De même que de nombreux communistes ont perdu leurs illusions une fois que leur idéologie a été mise en œuvre en Union soviétique, la barbarie de l’État islamique ne peut plus être ignorée.

Certes, même en 2021, certains groupes tels que les Talibans renaissants et Boko Haram – pour ne rien dire du régime iranien – restent fidèles à un militantisme islamiste misant sur la violence, avec toutes les souffrances humaines que cela implique. Mais dans l’ensemble, le militantisme djihadiste s’est avéré impopulaire parmi les musulmans, invitant souvent à une contre-réaction violente. Sa promesse d’un État de rêve islamiste a perdu de son attrait.

 

Pourtant, les islamistes en Occident semblent avoir trouvé une solution possible qui contourne, du moins pour l’instant, le recours à la violence explicite. Le cœur de cette stratégie alternative est de se concentrer autant que possible sur la dawa.

Près de vingt ans après le 11 septembre, les Occidentaux connaissent toujours mal la dawa. En théorie, le terme désigne simplement l’appel à l’islam, une sorte d’invitation ; les Occidentaux y reconnaîtraient une forme de prosélytisme.
En pratique, cependant, les islamistes s’appuient sur la dawa comme un système complet de propagande, de relations publiques et de lavage de cerveau, conçu pour amener tous les musulmans à adopter un projet islamiste tout en convertissant autant de non-musulmans que possible.

Chez les analystes occidentaux, la dawa – devenue au XXe siècle un instrument des Frères musulmans – a traditionnellement reçu beaucoup moins d’attention que le jihad militant, bien que des observateurs aient souligné son importance dans les activités «humanitaires» du Hamas.

Dans son livre Unveiled, l’ex-musulmane Yasmine Mohammed décrit de manière saisissante son mariage difficile avec le djihadiste égyptien Essam Marzouk. Elle a commenté la rivalité qui existe entre les djihadistes (comme son ex-mari) et les islamistes qui se présentent comme «non violents»:

«La vérité, c’est qu’Essam détestait les Frères [musulmans]: il pensait que les islamistes étaient une bande de fiottes. Il était aligné en fait sur un groupe plus militant appelé Al Jihad, qui était l’aile égyptienne d’Al-Qaïda. Les islamistes et les djihadistes ont le même objectif – répandre l’islam – mais ils ont des méthodes différentes. Les islamistes veulent le faire par des moyens passifs tels que la politique, l’immigration et la natalité.

Ce point important échappe souvent aux politiciens occidentaux. Car quoi qu’en disent des retraités de la CIA pas très futés, des groupes comme les Frères musulmans ne sont ni des organisations modérées ni des partenaires pluralistes appartenant à la société civile. Les groupes islamistes ne sont certainement pas de nature à empêcher la radicalisation des jeunes musulmans. Au lieu de cela, comme l’a noté un observateur il y a plus de dix ans, «l’histoire des Frères musulmans montre qu’il n’a pas fonctionné dans l’ensemble comme un pare-feu contre le djihadisme, mais bien comme un incubateur fertile d’idées radicales dans toutes sortes de contextes».

Vu de manière cynique, les islamistes obtiennent bien plus de résultats par la dawa que lorsqu’ils se limitent à des attentats à la bombe et des assassinats. La menace est moins évidente. Le djihad et la violence ont tendance à provoquer une réponse immédiate. Avec la dawa, en revanche, il est possible de parler de charité, de spiritualité et de religion – et ensuite de la mettre sur le même pied que les missions normales de prosélytisme religieux. Dans une société libre, quelle personne raisonnable voudrait contester cela ?

Mais la dawa, c’est aussi construire des réseaux : locaux, régionaux et internationaux. Dans The Call, Krithika Varagur a révélé à la fois l’énorme ampleur mondiale et l’opacité de ces activité. L’Arabie saoudite, en particulier, a déversé des milliards de dollars dans la dawa, dont une grande partie aux États-Unis.

En Occident, ces régimes ne font pas l’objet d’une grande réflexion, pas plus que l’infrastructure islamiste aux États-Unis. Néanmoins, l’islamisme se répand au sein des institutions occidentales, et cela grande partie grâce à une alliance improbable: la dawa a reconnu le pouvoir de séduction du mouvement «woke» et a commencé à adopter le langage des droits civiques et du multiculturalisme.

Bien sûr, ce n’est pas un phénomène uniquement américain, mais l’énergie du mouvement woke aux Etats-Unis a poussé cette coopération un pas plus loin. En France, en revanche, «l’islamo-gauchisme» est beaucoup plus susceptible d’être correctement reconnu comme une menace pour le modèle de citoyenneté universelle, laïque et républicaine. En Grande-Bretagne, cette tendance reste moins importante, confinée à des politiciens marginaux comme George Galloway, qui estime que «le mouvement progressiste mondial et les musulmans ont les mêmes ennemis».

Pourtant, comme l’a noté l’historien Daniel Pipes, la relation entre l’islamisme et l’extrême gauche n’a rien de nouveau. En 2007, Oskar Lafontaine, ancien président du parti social-démocrate allemand, notait: «L’islam a besoin de la communauté, ce qui l’oppose à l’individualisme extrême, qui menace d’échouer en Occident. [En outre,] le musulman pieux est tenu de partager sa richesse avec autrui*. Le gauchiste aussi veut voir les forts aider les faibles.
* : autrui… musulman !

Cependant la tension interne entre «wokisme» et islamisme n’est jamais loin. Il suffit de regarder Al Jazeera, qui met en ligne des documentaires sur les droits des transgenres sur sa chaîne de réseaux sociaux, tout en diffusant des sermons suggérant aux maris de battre leurs femmes sur sa station en arabe.

Néanmoins, les deux mouvements ont des objectifs en commun. Tous deux sont anti-occidentaux et anti-américains. Tous deux ont une position critique à l’égard «capitalisme» fondé sur l’individualisme. Certes, les islamistes existent depuis bien plus longtemps. Mais les idéologues islamistes sont prêts à coopérer avec les gauchistes non musulmans tant que cela sert leurs objectifs.

A leur crédit, certains à gauche refusent de cautionner l’islamisme, car ils prennent de plus en plus conscience de la contradiction entre le soutien aux droits humains universels (y compris les droits des femmes) et les revendications des islamistes. En France, par exemple, l’ancien Premier ministre de centre-gauche Manuel Valls a courageusement dénoncé l’islamo-gauchisme sans la moindre hésitation.

Aux États-Unis, en revanche, ce genre d’opposition énergique de la gauche est de plus en plus rare. Pire : lors de la conférence Netroots Nation de 2019 – la «plus grande conférence annuelle pour les progressistes» des États-Unis – plusieurs tables rondes et sessions de formation véhiculaient l’agenda islamiste, souvent greffé sur une critique d’Israël tout en négligeant le rôle toxique joué par le Hamas dans la perpétuation du conflit. De son côté, Linda Sarsour, organisatrice féministe et coprésidente de la «Marche des femmes», a rendu plus explicite son soutien à l’islamisme : «Vous saurez quand vous vivrez sous la charia si soudain tous vos emprunts et cartes de crédit deviennent sans intérêts. Sympa, non ?»

Au gouvernement aussi, l’instrumentalisation du progressisme par l’islamisme devient de plus en plus claire. Le président islamiste turc Erdogan dirige peut-être un des régimes les plus brutaux et répressifs au monde, mais cela n’a pas empêché Ilhan Omar, la députée démocrate du Minnesota, de lui exprimer son soutien. Et sans doute s’est-elle inspirée d’Erdogan l’année dernière lorsqu’elle a proclamé que «la justice sociale est dans notre programme», et que «la Turquie est la plus grande opportunité pour les pays occidentaux dans la lutte contre la xénophobie, l’islamophobie, le racisme culturel et l’extrémisme».

Erdogan, en effet, utilisait explicitement une rhétorique progressiste. La méthode a ensuite été imitée en Iran. Le Tehran Times – qui se décrit comme «une voix forte de la révolution islamique» – a récemment attaqué l’ancien secrétaire d’État américain Mike Pompeo pour son «islamophobie profondément enracinée». Et en mars, le ministre iranien des Affaires étrangères Zarif a «salué la détermination des pays islamiques à lutter contre l’islamophobie comme un des principaux défis auxquels est confrontée l’Oumma islamique [communauté musulmane en Occident]». Les islamistes, en d’autres termes, deviennent habiles à se draper dans un habit de paroles «woke», tout en se livrant à la brutalité et à la répression systématiques dans leur propre pays.

A cette nouvelle alliance entre l’islamisme et la rhétorique progressiste, il n’y a pas de réponse simple. La Dawa, de par sa nature même, est intrinsèquement plus difficile à combattre que le djihad. Mais ceux qui croient, comme moi, en une société libre, ouverte et pluraliste doivent être conscients de la nature et de l’ampleur de ce nouveau défi. Après deux décennies de lutte contre le terrorisme islamiste, nous devons affronter un nouvel ennemi plus subtil. Le wokisme a été reconnu depuis longtemps comme un phénomène dangereux, mais nous commençons seulement maintenant à comprendre pourquoi.

Source: https://unherd.com/2021/07/why-islamism-became-woke/

Dans les exemples de dawa :
– les voiles et habits islamiques sous prétexte de liberté de choix de la femme !
– montrer qu’ils sont intégrés (à leur manière) , cas de la voilée tenant un poste d’assesseur dans un bureau de vote…

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9 Commentaires

  1. Dans notre occident (c’est à dire hormis Europe de l’Est), ce sont les mondialistes qui sont au pouvoir, et depuis longtemps, et tout est bon pour arriver à leurs fins. Ils utilisent les gauchistes, qui détruisent les identités historiques, ils utilisent l’islam, qui détruit les cultures et la réflexion, qui détruit tout ce qui fait “l’humain”, au profit d’un pseudo-dieu qui prévaut sur tout, ils utilisent l’immigration, qui détruit les identités ethniques. Le vrai ennemi intérieur ce sont les mondialistes, et c’est eux qui nous “injectent” l’islam et les migrants, et qui protègent nos gauchistes, à qui ils ouvrent les tribunes des médias qui sont à leur botte. Maintenant ils ont mis en œuvre encore une autre arme, avec le pass sanitaire, et comme l’islam, pas question d’y toucher ni de le retirer, même si la situation sanitaire venait à s’améliorer.

  2. Déjà veuillez ne pas utiliser les termes de l’adversaire. Il n’y a pas d’islamisme mais uniquement l’islam. C’est quoi être musulman ? C’est vivre suivant les enseignements du coran. Que dit il ce bel ouvrage ? Qu’il faut nous égorger, nous les incroyants ! C’est ce qu’ils viennent faire chez nous avec l’aide active des collabos…

  3. il devient urgent de changer le cours des choses et en virant tous ces politicards corrompus et véreux depuis plus de 50 ans.

  4. Depuis 40 ans la société évolue de manière anarchique, à force de vouloir être ouvert à tout, on est tombé dans du laxisme républicain favorisant toutes les dérives, le pire de tout, c’est l’ouverture à l’islam et à une Afrique devenue hostile à notre civilisation.

    • S’il n’y avait que les moutons égorgés!!!
      Même si cette barbarie est inacceptable pour ces pauvres bêtes.

  5. Les minorités sont devenues très puissantes, parce que depuis des années, on les a laissé faire.
    C’est la gauche de SOS Racisme, qui a tué dans l’oeuf, toute résistance.
    Pendant ce temps, le patronat bénéficiait, d’une main d’oeuvre pas chère, et dont pratiquement tous les frais étaient pris en charge, par l’Etat providence.
    On a cassé le modèle de l’assimilation, et on ne pourra plus revenir en arrière.
    Le socialiste Olivier Faure, parlait même dans certains quartiers de “colonisation à l’envers” .
    Demain ce sera la France entière. Il y a des gens, qui ne voient pas où est le problème.

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