Quel diable mauvais a bien pu pousser Salvini à soutenir le gouvernement Draghi ?

Le choix de Matteo Salvini…

Mais qu’est-ce qui peut bien avoir poussé Salvini à s’être engagé dans le gouvernement Draghi ? Mon propos n’est pas tant ici de juger l’homme mais bien plutôt d’essayer de comprendre ce qui se passe en ce moment même.

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Rétroactes : Après un an de « covid party », le peuple italien s’est éteint. Les gens sont tristes, apeurés, démoralisés, abattus, dépressifs et, pour beaucoup d’entre eux qui ont perdu leur travail ou ont vu s’effondrer leur entreprise, désespérés. Selon les chiffres, ils seraient déjà plus de 500 000 victimes sociales collatérales du covid. Les bars, les restaurants, le sport et toutes les activités de distractions indispensables à un bon équilibre et santé mentale sont interdits. Les rues sont vides et silencieuses, les parcs fermés, les touristes évanouis et les amendes salées en cas d’infraction covid (400€ !). Même le soleil est froid depuis de longs mois. Dans les rares magasins encore autorisés l’ambiance est tendue et les altercations fréquentes. Alors, dans un tel contexte, que vaut encore le sort d’un homme, fût-il Salvini ?

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Salvini est un homme franc, direct, sympathique, pragmatique, spirituel et de parole. Au plan civilisationnel, c’est aussi un catholique convaincu. En Italie, l’écrasante majorité des gens naissent catholiques, vivent catholiques et meurent catholiques. Ne pas être catholique en Italie équivaut à ne pas être entièrement italien (ce qui est le cas de l’auteur de ces lignes). Ce que Salvini avait annoncé lorsqu’il était Ministre de l’Intérieur, il l’a fait et bien fait. Pour tenter de sortir l’Italie de l’ornière, il avait accepté la proposition de son adversaire politique, Di Maio, de nommer un inconnu, Giuseppe Conte, à la tête du gouvernement italien. Ensuite, attendant leur heure, Conte et Di Maio, rongés d’ambition et complices se sont ingéniés à mettre des bâtons dans les roues de Salvini pour l’abattre. Salvini leur faisait de l’ombre et caracolait en tête des sondages. C’était lui le véritable Boss sur lequel étaient braqués tous les projecteurs. Il fallait à tout prix l’empêcher de réaliser pleinement son programme d’assainissement des flux migratoires ruineux pour l’Italie mais juteux pour nombre d’organisations, mafias et ONG criminelles.

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Salvini a démissionné croyant sincèrement que le soutien populaire réel dont il jouissait alors conduirait tout naturellement le Président Mattarella à autoriser des élections qu’il était sûr de remporter. C’était compter sans la puissance de ses adversaires dont il a cru naïvement qu’ils faisaient partie du même bord puisque Mattarella est lui aussi fervent catholique mais également fervent européiste et grand copain de l’immigrationiste Bergoglio… Il faut savoir que l’Église catholique joue un rôle fondamental et exerce son influence sans discontinuer dans chaque gouvernement italien depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Elle a d’abord déployé son influence pendant environ 50 ans dans le Parti Démocrate Chrétien avant de « s’incarner » dans l’actuel PD (Parti Démocrate). C’est une spécificité hélas incontournable jusqu’ici de la politique italienne pour celui qui désire y comprendre quelque chose.

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Pour Salvini, nous connaissons la suite. Non seulement il s’est retrouvé écarté des affaires du jour au lendemain mais poursuivi en justice pour lui faire subir un sort « à la Trump ».

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Depuis son départ du gouvernement Conte 1, Salvini a toujours bénéficié des faveurs du public dans les sondages et son parti, La Lega, est le premier avec une cote stable aux alentours de 24%, suivi du Parti Démocrate (catholique, européiste gauchiste ) situé à 20%, suivi de près par l’étoile montante Giorgia Meloni, FDL, qui atteint 17% et a dépassé le M5S qui ne cesse de chuter dans les sondages. Giorgia Meloni incarne pleinement aujourd’hui la résistance patriote italienne et grappille des adeptes à la Lega.

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Salvini a donc fait le choix risqué de s’associer au gouvernement Draghi. Les raisons qui l’ont poussé à faire ce choix sont les suivantes :

  • Hors d’un gouvernement point de salut et peu de marge de manœuvre.
  • Une grande partie de sa base souhaite voir la Lega à la manœuvre.
  • Les poursuites (injustes) dont il fait l’objet risquent de s’éloigner définitivement.
  • Une majorité de ses supporters voudraient voir la Lega au gouvernement dans l’espoir de sortir de l’ornière covid qui est leur principale préoccupation.

La manœuvre est risquée car il y a de nombreux avantages pour Draghi d’avoir accepté d’intégrer la Lega dans son gouvernement :

  • Malgré tous les efforts de ses nombreux adversaires dont l’UE, La Lega conserve imperturbablement la faveur d’une majorité d’Italiens. Donc l’apprivoiser pour parvenir à la domestiquer et la faire rentrer « dans le rang » est une tactique intelligente.
  • Mario Draghi jouit d’une grande estime auprès d’une majorité d’italiens pour son action en leur faveur lorsqu’il était à la tête de la BCE. Même si c’est un loup de la haute finance, il dégage l’image d’un vieux sage auprès de nombre d’entre eux. Et Salvini a choisi de lui reconnaître cette qualité.
  • Accepter la Lega dans son gouvernement aide Draghi à se faire accepter par ceux qui se méfient de lui. Cela rassure aussi l’UE qui voit en Draghi un allié qui saura donc domestiquer son enfant turbulent. Bien joué.
  • Draghi a confié trois postes de ministres à la Lega. Deux postes « casse gueule », l’économie et le tourisme et un poste marginal, les handicapés. Après la crise du covid s’il y a bien des ministères qui vont souffrir ce sont bien l’économie et le tourisme, tous deux ravagés par la crise et la gestion de Conte. Donc Draghi et l’UE ont tout avantage à ce que ce soit la Lega qui s’y casse la gueule pour pouvoir la dompter et l’écarter définitivement. Bien joué.
  • Enfin, en tant que Président de parti, Salvini ne peut pas faire partie du gouvernement et donc ne pourra pas y influer directement. Décidément bien joué.

Conclusion (provisoire)

Salvini fait probablement partie du jeu de dominos qui s’effondrent suite à la chute de Trump et il cherche probablement à essayer d’éviter de subir le même sort que lui. Voilà deux hommes qui ont fait du bon boulot et qui ont, l’un et l’autre été écrasés par les forces obscures qui tentent de vouloir dominer le monde. Ne les jugeons pas trop vite. Churchill disait que dans la vie on ne meurt qu’une fois mais en politique on peut être tué plusieurs fois …

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14 Commentaires

  1. Les Italiens sont très futés et on a pu entendre qu’ils donnaient des billets de train aux migrants pour Lyon et autres subsides pour qu’ils rallient la France. Il n’y a plus de migrants à Vintimille, ils sont venus en France pat la vallée de la Roya et à Nice où ils sont légion. Que peut-on faire contre tous ces soutiens aux migrants, italiens et français (Herrou, associations gauchistes, élus LR, LFI etc.) En Italie il n’y a pas d’aides sociales ni d’allocations familiales ni de priorités dans l’emploi ni de logements dans des hôtels, contrairement à la France où ils sont assez bien lotis. C’est à désespérer de tout, d’être obligés de se confronter à tous ces Français qui agissent contre les intérêts de leur pays au nom d’une idéologie.
    https://www.rfi.fr/fr/culture/20190719-france-migrants-festival-passeurs-humanite-vallee-roya

  2. Merci à gigobleu de cet excellent article qui, avouons-le, nous apprend et précise beaucoup de choses sur la politique italienne que, personnellement, j’ignorais ou était très flou.

    Alors, la question est donc comme le dit le titre de cet article “Quel diable mauvais a bien pu pousser Salvini à soutenir le gouvernement Draghi ?”. Salvini est-il un naïf et pense-t-il sincèrement que son parti, en intégrant le gouvernement Draghi, fera changer les choses significativement ?

    Personnellement, j’en doute beaucoup, Draghi, ayant été mis en place par Bruxelles, devra se conformer aux directives européennes. Et Salvini de n’avoir plus que ses yeux pour pleurer, avant que son parti ne quitte ce gouvernement. Comme le disait l’islamogauchiste et pro-communiste Jean-Pierre Chevènement, “Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l’ouvrir, ça démissionne.” Je crois que c’est ce que devront faire les trois ministres du parti de Salvini.

    Mais, comme tu le dis mon ami gigobleu, ne jetons pas l’opprobre sur Salvini, le très court terme nous dira ce qu’il en est. Mais une chose est sûre, c’est qu’il ne changera strictement rien à la politique italienne, si elle n’est pas décidée par Draghi qui écoutera essentiellement la dictature européenne plutôt que La Lega.

    Pour ton info, mais rien à voir avec ce sujet, si tu tapes sur http://www.bing.fr (moteur de recherche de Microsoft équivalent à Google) “Salvini gouvernement Draghi” ton article figure sur la première page en sixième position. Bravo.
    Par contre, si tu tapes la même chose sur Google, ton article figure nulle part, tout au moins dans les 10 premières pages que j’ai regardées. Qui a parlé de la censure de Google, déjà ? Encore un complotiste, à tous les coups !

  3. Moi, j’y vois un parallèle entre Salvini et Marine Le Pen…. Carriéristes , opportunistes et prêts à presque tout pour l’appât du pouvoir ! DECU !!!

    • Attendons de voir s’il va hurler avec les loups. Nous devrions être rapidement fixés.

    • Absolument rien à voir entre Salvini et Marine Lepen! C’est gratuit ce que vous dites!!
      Attaquez Marine quand elle sera attaquable mais arrêtez de lui faire des procès d’intention!!!
      Comme le dit gigobleu , il y a un façon de revenir au premier plan pour Salvini en acceptant le marché .
      Draghi favorise Salvini pour contenir Méloni et en même temps il tente de diviser les nationalistes. Car les deux réuni , cela fait 41 % pour cent des Italiens !!!
      De plus comme le dit judicieusement Gigobleu Draghi, lorsqu’il a été à la BCE a joué la carte Italienne , ce que se garderait bien de faire une Lagarde pour la France, même si elle prône l’annulation de la dette covid, elle sait bien que sa demande a toutes les chance de ne pas aboutir puisque le jeu s’était justement de fédéraliser les dettes pour que nous soyons redevable de la BCE et donc plus dépendant de l’UE qui va pouvoir rogner un peu plus de notre souveraineté!

  4. Salvini n’est pas idiot ! Il est rentré dans la ” cage ” aux crapules pour les surveiller de près et intervenir lors des débats.
    Il sera plus fort à boxer dedans qu’à hurler dehors….

  5. Pour marginaliser un homme politique, il faut l’accuser d’être un faciste ou d’être anti-migrants ; cette posture paye encore et toujours. C’est ce qui s’est passé avec tous les hommes et femmes politiques qui ont fait passer l’intérêt de leurs pays avant tout. Il y a quelque chose de pourri ici bas. J’y vois l’ombre néfaste de Bruxelles! Je constate que Conte n’a pas beaucoup de courage politique! Triste capitaine qui quitte le navire à la première voie d’eau. J’espère que ce ne seront pas les Italiens qui feront les frais de toutes ces magouilles. Et que le prochain pape soit italien, tel est mon souhait! Assez de ces pontifes qui se croient tout permis!

  6. M. Trump a fait sa première sortie officielle en Floride le 15 février et pour le peuple le Messie est là et bien Là il n’es pas crucifié il est même entrain de ressusciter . Savez vous que le 1 er Ministère de l’Inde veut la peau du co fondateur de tweeter ainsi que M Poutine et bien sur M Trump il y a une alliance qui est entrain de voir le jour. Le 1er Ministre de l’Inde demande 7 ans de Prison envers le cofondateur de tweeter pour ingérence dans le pays !

    • Trump-Poutine-Modi, tiercé gagnant.
      Modi a viré Gates et ses piquouzes à coup de pieds où je pense (scandale vaccinal du Gardasil…)
      Et Poutine lui a fait une quenelle avec le Spoutnik V!

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