Parmi les amateurs de modélisme sous toutes ses formes, le train miniature rassemble probablement le plus grand nombre d’amateurs de ce passe temps captivant. L’Oncle John n’échappe pas à la règle étant « tombé dedans » lorsqu’il était petit. Et la potion magique n’a dès lors plus cessé de lui faire de l’effet. Il faut dire que cette activité ne manque pas de vertus bienfaisantes et instructives.
Pour les esprits curieux et créatifs le train miniature leur ouvre la porte d’un monde enchanté. Et les esprits créatifs justement ne s’y sont pas trompés tels, par exemple, Walt Disney, Frank Sinatra, Rod Stewart, Arthur Honegger, Bernard Blier, Johnny Halliday, Stephane Steeman (pour les belges), Jean Carmet, Jean-Claude Fournier, Harry S Truman, Riccardo Patrese et bien d’autres encore … Tout ce beau monde, les amateurs de trains en général et de trains miniatures en particulier, se rassemble sous le vocable de ferrovipathes.
L’intérêt de cette activité ne connaît pas de fin et l’amateur sérieux n’a jamais fini d’en faire le tour tant les possibilités qu’offre cette passion sont infinies. Le ferrovipathe se transforme tour à tour en mécanicien, électricien, menuisier, paysagiste, photographe, peintre, restaurateur, collectionneur, informaticien, historien … Bien des ingénieurs des générations passées ont découvert leur vocation au travers du train miniature dont Timothy Berners-Lee qui créa des montages électroniques pour ses modèles réduits avant de se lancer dans l’informatique et fonder le Web (www).
L’histoire que l’Oncle John va vous raconter maintenant commence en 1939 et s’achève en 1999. Pendant longtemps et jusqu’à l’apparition des jeux vidéos, le public cible des trains miniatures était les jeunes enfants (souvent accompagnés de leurs parents). Et les années de gloire des fabricants de trains miniatures sont comprises entre les années cinquante jusqu’à la fin des années septante. Ensuite, le train miniature a connu une inexorable descente aux enfers et a été supplanté auprès des enfants par les jeux vidéo. Aujourd’hui, le train miniature est passé définitivement du statut de jouet pour enfants à celui de modèles sophistiqués pour les adultes qui ont conservé leur cœur d’enfant et qui se rappellent de leur premier train miniature avec nostalgie.
Nous nous limiterons ici à n’évoquer que l’évolution de l’échelle la plus courante, le OO, apparu en Allemagne en 1935 et devenu par la suite le HO qui désigne l’échelle du 1/87ème qui est, de loin, l’échelle la plus largement pratiquée dans le monde. |
A part Märklin qui fabrique des trains miniatures depuis 1891, toutes les firmes évoquées ici sont apparues après la seconde guerre mondiale (Fleischmann existait avant celle-ci mais a commencé à fabriquer des trains miniatures à partir de 1949 seulement). Au sortir du second conflit mondial, ce sont deux entrepreneurs italiens Riva et Rossi qui ont fondé l’entreprise qui porte leurs deux noms : Rivarossi. Si Riva s’est très rapidement dissocié de l’entreprise, Alessandro Rossi a persévéré dans ce qui deviendra la plus noble fabrique de trains miniatures en Italie. Un site passionnant est consacré à cette marque et ses dérivés : cliquer ici (nouvelle page).
Au sortir de la guerre, les métaux étant rares et chers, Alessandro Rossi a eu l’idée de produire ses premiers trains en bakélite peu avant d’être le premier à proposer les carrosseries de ses trains en plastique, matière qui sera ensuite adoptée par l’ensemble de la concurrence y compris la prestigieuse firme Märklin. Voici un exemplaire d’une des toutes premières locomotive produite en bakélite en 1946 par Rivarossi :
L’image suivante vous propose 5 interprétations de la même locomotive par 3 fabricants différents qui vous permettra d’apprécier les progrès constants réalisés par les marques au fil du temps. De gauche à droite, la première est une loco Märklin produite en 1939. La deuxième est une autre interprétation du même fabricant proposée en 1949. Elle a gagné un train de roues supplémentaire comme la vraie, ainsi qu’un embiellage légèrement plus détaillé. Les charbons du moteur électrique ont également été intégrés à l’intérieur de la carrosserie. Ces deux locos ont été entièrement restaurées de A à Z par Oncle John conformément aux modèles originaux. La troisième a été délivrée par Fleischmann, redoutable concurrent de Märklin, en 1952. Vous remarquerez son embiellage nettement plus élaboré. Malgré ses presque 70 ans d’âge, cette machine fonctionne encore remarquablement bien et tout en douceur et silence. La quatrième est une loco du fabricant italien Lima sortie en 1964 et qui nous arrive comme neuve. S’agissant d’une loco économique, son embiellage est fort simplifié et sa carrosserie en plastique. Comme les précédentes, son échelle est surdimensionnée et elle est dépourvue d’éclairage contrairement à ses concurrentes. Enfin, la dernière est l’ultime interprétation de cette loco par Märklin en 1988. Cette fois-ci elle est parfaite et reproduit la vraie dans ses moindres détails. Par contre, contrairement aux précédentes, sa fragilité ne convient pas aux enfants. Elle se destine exclusivement aux collectionneurs adultes.
Elle marque également le retour progressif de Märklin vers les carrosseries en métal après s’être longtemps adonné au plastique comme tout le monde.
Le sujet suivant vous présente des ensembles de plusieurs fabricants différents produits durant l’âge d’or des années cinquante et soixante.
A tout seigneur tout honneur, Märklin proposait dans les années cinquante des coffrets très soignés de matériel d’excellente qualité. Celui qui vous est proposé à l’image ci-dessous est quelque peu gonflé car en réalité, le coffret ne comprenait qu’une seule locomotive mais les fêtes d’anniversaire aidant, les heureux possesseurs rajoutaient leurs nouveaux trésors dans la boite de départ reçue à l’origine. Les deux locomotives allemandes présentées ici avaient déjà une carrosserie en plastique épais et solide. Plusieurs de ces locos sont parvenues intactes jusqu’à nous.
En 1954, Rivarossi proposait cet ensemble d’un train de marchandises US qui nous est parvenu dans un état exceptionnel vu son grand âge. Ici aussi, la qualité et le plastique étaient déjà au rendez-vous. Et Rivarossi partait à la conquête de l’ouest.
Ensuite, fin des années cinquante, deux firmes italiennes se sont lancées sur le marché, Favero et Lima. Les deux firmes proposaient du matériel de facture comparable. Même leur présentation était fort semblable. Si Favero n’a connu qu’une existence éphémère (de 1958 à 1964), Lima par contre allait rencontrer un succès considérable jusqu’au point de devenir un temps le premier producteur mondial en volume de vente. Les deux boites qui sont exposées ici sont les toutes premières proposées par ces deux fabricants en 1958. Le site Rivarossi memory mentionné plus haut leur consacre plusieurs pages intéressantes.
Pour les amateurs français, Jouef fut également une grande marque de trains miniatures comparable en qualité à Lima et s’adressant également au grand public. Le coffret que vous pouvez admirer sur la photo ci dessous est aussi quelque peu gonflé. La boite originale de 1964 ne comprenait que la loco, deux voiture et un cercle de rails. Son ancien propriétaire y a rajouté quelques wagons et quelques accessoires pour compléter son jeu. Pour consulter l’histoire de Jouef, c’est ici (nouvelle page).
Enfin, la boite Lima défraîchie que vous voyez à l’image qui suit présente un train belge qui est fort heureusement parfaitement intact. La boite permet de dater cet ensemble autour de 1963/ 1964.
Les deux photos suivantes vous permettent encore de mesurer le chemin accomplit par les fabricants de trains. Il s’agit de deux locomotives belges identiques. La première, à gauche, a été produite par Lima en 1963. La deuxième, somptueuse et destinée aux collectionneurs adultes a été proposée par Märklin en 1999. La première est en plastique, la seconde en métal.
Enfin, pour conclure, l’Oncle John ne résiste pas à l’envie de vous présenter sa dernière restauration. Il s’agit d’une locomotive italienne produite par Lima en 1976. En réalité, cette locomotive à assuré fidèlement 45 années de service aux chemins de fer italiens et vient d’être réformée en 2020. Certains exemplaires ont été préservés pour tracter des convois historiques. Ainsi ces machines viennent de rentrer dans l’histoire et celle de l’Oncle John dans sa collection. |
Voilà, vous savez ce qu’il vous reste à faire soit foncer vers votre cave ou votre grenier pour aller sauver le train qui y a éventuellement été lâchement abandonné …
Oncle John
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Merci beaucoup oncle John pour cet article qui a réveillé bien des souvenirs de jeunesse !
J’ai commencé ma carrière ferroviaire à 6 ans avec du Märklin HO, au cours de ma carrière je suis passé également par le N, puis ensuite le Z que je pratique toujours ayant du temps grâce à la retraite!
Maintenant j’ai décidé de m’attaquer à l’échelle T, 1/450ème…. avec peu de place ou dans une simple mallette on réalise des réseaux incroyables, je crois qu’on ne pourra pas faire plus petit !!
@ Sniper. Merci de votre témoignage. Vous êtes la première personne de mes connaissances qui ose s’attaquer à l’échelle T. Vous avez de la chance d’avoir de bons yeux! Pour ma part, je me bats toujours au quotidien avec les échelles HO, N et Z (parfois aussi un peu avec du O, du TT et, plus rarement, du HOe). J’aurais plaisir à rentrer en contact avec vous car l’Oncle John aurait besoin de conseils en Z. J’autorise donc notre « chef de gare » Christine,à vous transmettre mes coordonnées. Bien cordialement,.
Bonjour oncle John, merci pour votre confiance!
Cordialement !
J’ai gardé l’intérêt de la langue allemande avec les catalogues Trix Express de mon enfance qui m’ont en fait donné une avance de vocabulaire.( Dampflok, Bahnhof, Kreuzpunkt,…). Et les maison Faller, avec les gares, « Hintertüpfingen », » Steinbach », » Altglasshüten », et aussi Kibri etc et toutes ces scènes de paysages allemands ravissants. Finalement, c’est peut-être aussi une façon de se racheter des années 40 à l’instar des films de Sissi…qui sait ?
@ Paul ter Gheist. Remarque très pertinente! j’ai aussi appris pas mal de vocabulaire allemand à force de vouloir comprendre les catalogues qui nous faisaient rêver et saliver. Les catalogues Rivarossi également étaient très luxueux mais très mal traduits en français. Tous ces catalogues sont aujourd’hui très appréciés et recherchés par les collectionneurs qui désirent compléter leurs collections. Et les catalogues Märklin anciens peuvent valoir de véritables fortunes. Même les boites vides souvent bien plus rares que leur contenu atteignent parfois des sommets. A tel point que certaines boites dépassent même le prix de leur contenu. Exemple la CM 800 Märklin: https://www.google.com/search?q=M%C3%A4rklin+CM+800&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=2ahUKEwiC257tkrfuAhXjnFwKHRH2AdwQ_AUoAXoECAMQAw&biw=1553&bih=718#imgrc=bwo15gjBOjlpFM
Bonjour Oncle John , quel plaisir de découvrir votre article concernant notre passion du modélisme ferroviaire ,qui nous ramènent des années en arrière ,à notre jeunesse ( qui fût bien plus heureuse ) Je me rappelle qu’enfant lorsque mes parents nous emmener faire une promenade , nous nous arrêtions sur le pont enjambant les voies de la gare SNCF d’où je pouvais voir partir les dernières locomotives à vapeur , passion qui ne m’a jamais quitter , j’ai eu mon premier train mécanique , et à chaque Noël et anniversaire nom train plutôt mon matériel s’étoffant avec du matériel offert à ces dîtes périodes . J’ai laissé de coté le deux rails pour me consacrer depuis plus de quinze ans au trois rails , qui fut pour moi la Rolls du modélisme jusqu’à une certaine époque , mais demeure de qualité et de finesse .
Merci encore pour cet article qui nous ravive bien des souvenirs de jeunesse et d’émerveillement .Pour conclure , j’ai deux petits fils à leurs sixième anniversaires je leur ai offert à chaqu’un leur premier train électrique ,que j’enrichi tous les ans avec fierté en leurs offrant du matériel pour agrandir leur train électrique .
Merci durandurand. Moi aussi, je préfère de loin transmettre à mes petits enfants le virus du train qui favorise le rapprochement social, la convivialité et la complicité au lieu de la distanciation qui nous est imposée en ce moment. Comme vous j’apprécie le deux rails mais j’ai aussi plongé dans le trois rails ayant eu l’occasion pendant quelques années de réparer pour ses clients les trains Märklin d’un revendeur bruxellois de cette firme prestigieuse. Je possède donc une discrète collection de trains de cette marque mais aussi de représentants des firmes Rivarossi, Fleischmann, Lima, Jouef, Liliput, Roco, Gützold, Pocher, Hag, Piko, Hornby, Rokal … En fait, j’apprécie toutes les formes et marques de trains qui apportent chacune une touche d’originalité bienvenue.
Bonjour,
Merci pour cet article !
En complément de mon commentaire, voici le lien avec ma vidéo sur les trains Hornby AcHo
https://youtu.be/OgCTmokIRYs
Merci Oncle John. Article remarquable – comme d’habitude – mais qui fait l’impasse sur l’extraordinaire développement précurseur du train miniature Outre-Manche, dès le milieu des années 30, sous l’impulsion de Meccano – Hornby qui a trés tôt (1937) mis sur le marché une fantastique et complète gamme de trains électriques « Hornby Dublo » à l’échelle 00 (1/76éme) en zamac et tôle lithigraphiée, en système 3 rails, courant continu. Cette production, modernisée en 1959 par le passage au 2 rails CC, fut développée par la filiale Meccano France à partir de 1960 pour proposer aux amateurs français une trés belle gamme HO de produits bien SNCF, avec une gamme de prix plus abordable que celles de Märklin et Fleischmann. Ma chaîne Youtube vous propose plusieurs vidéos de présentation vivante des productions « Hornby-AcHo ». Mots-clés pour votre recherche : « collection+philippe Danjou+ Hornby. »
Et n’oublions pas l’incursion ( sans grand succès commercial ?) du grand fabricant de jouets JEP dans l’échelle HO, freinée par des prix trop élevés.
Et en Allemagne c’est Bing et Trix , et non Märklin qui furent les premier à miniaturiser les modèles à une échelle proche du 1/87 sur écartement 16,5mm. Notons que les productions Märklin d’avant-guerre étaient à l’échelle 00, et décrites comme telles dans les catalogues commerciaux jusqu’à 1950.
Le site web « www.trainsdefrancois.free.fr » presente un bon aperçu des débuts de Marklin, en français.
Le site « www.trixstadt.de », pour ceux qui comprennent la langue de Goethe, comporte beaucoup de photos et d’informations sur les débuts du 00
@ Philippe Danjou. Très juste Philippe, c’est évident que les anglais ont également joué un rôle majeur dans le développement du train miniature. D’ailleurs Alessandro Rossi a trouvé son inspiration pour fonder sa firme précisément chez Hornby. Et, ironie de l’histoire, Hornby a fini par absorber Rivarossi, Lima, Jouef sous le nom de sa marque qui fabrique ses trains aujourd’hui en Chine … Mais l’Oncle John n’a pas la prétention de raconter en un article toute l’histoire des trains miniatures et il compose aussi en fonction de ce qu’il possède. Je voulais aussi mettre à l’honneur l’école italienne du train miniature qui a apporté pas mal d’innovations (plastiques) qui ont largement contribué à la démocratisation d’un jouet réservé jusque là à une classe privilégiée..Merci beaucoup pour tes précieuses contributions qui complètent harmonieusement mes modestes réflexions.
Merci d’avoir mentionné Jouef (acronyme de Jouet Français) qui m’a rappelé mes souvenirs d’enfance. J’en avais eu un à Noël comme la boite originale de 1964. Puis avec mes maigres moyens (les autres marques étaient trop chères) j’achetais petit-à-petit des voies, des aiguillages, des décors, etc.
@ Joël. Le premier train de l’Oncle John a aussi été un Jouef (qu’il possède toujours). C’était, à l’époque (les années soixante) la marque la plus populaire et accessible en vente sur le marché belge, progressivement détrônée par Lima qui offrait une gamme plus internationale. Au plan de la qualité et des prix, les deux marques se valaient. Si vous consultez le lien que j’ai indiqué dans l’article sur Jouef, vous devriez reconnaitre le vôtre.
Ah, les trains ! Qui n’a pas la nostalgie des trains d’antant à partir « d’un certain âge » ?
« Soixante ans de trains miniatures nous racontent leur histoire et la nôtre ». C’est bien ça, les trains de ces soixante dernières années nous racontent toute notre histoire et fond ressurgir tout nôtre passé, nos souvenirs, nos joies, nos peines. Article très émouvant. Maintenant, en ce qui me concerne, sur l’aspect technique j’apprends tout (ce qui ne veut pas dire que je retiens tout).
Cet article d’Oncle John, comme beaucoup d’autres, est très technique et je suis complètement largué. Oncle John est un sacré spécialiste du modélisme ! Y a t-il une chose qu’il ne sache pas ? 😃
Il est vrai que le modélisme touche à deux choses :
Parmi les plus anciens, qui ne se souvient pas du célèbre : « È pericoloso sporgersi » ? Personne, il est dans toutes les mémoires !!
Merci Oncle John, continue longtemps tous ces merveilleux articles.
Pour compléter « È pericoloso sporgersi » la plaque était en 4 langues : « Ne pas se pencher au dehors » « Nicht Hinauslehnen » et « Do not lean out of the window »
Ça a été mes premières traduction (par déduction) quand j’allais en colonie de vacances.
Merci de cette précision que j’avais oubliée. Je ne sais pas pourquoi, je ne me souviens que du « È pericoloso sporgersi ». Peut-être parce que c’est plus rigolo à lire que les autres ? 😃
Plutôt fan de voitures miniatures, j’ai le souvenir d’un train que j’ai possédé de la marque « Jouef ».
@ Pascal JUNG-LEDOUX. La semaine prochaine, l’Oncle John parlera de voitures miniatures …