L’abbaye du Thoronet est une abbaye cistercienne située sur la commune du Thoronet, dans le Var.
L’harmonie et la pureté de l’abbaye sont frappantes. Elle est construite à partir de la notion même de simplicité :
« Il n’est de vertu plus indispensable à nous tous que celle de l’humble simplicité. » (Saint Bernard)
Elle se cache parmi les chênes dans un site sauvage et isolé qui s’accorde bien avec la règle rigide de l’ordre de Cîteaux.
Elle est appelée la « merveille » des abbayes cisterciennes. Édifiée entre 1160 et 1230, l’abbaye du Thoronet est, avec Silvacane et Sénanque, l’une des trois abbayes cisterciennes de Provence. Chef-d’œuvre en péril après la Révolution, sa restauration débute en 1841.
C’est un exemple pour l’architecture contemporaine. La pureté et la simplicité des volumes, essentiellement dictées par l’organisation de la vie communautaire, inspirent des générations d’architectes. Le Corbusier visite le site en 1953. Il s’est exclamé : « À l’heure du « béton brut », bénie, bienvenue et saluée soit, au cours de la route, une telle admirable rencontre. »
En 1136, des moines quittèrent l’abbaye de Mazan en Ardèche pour fonder un monastère sur les terres de Tourtour. Quinze ans plus tard, les moines se transportèrent à une vingtaine de kilomètres, près de Lorgues, en un lieu boisé. Les travaux d’édification de l’abbaye Notre-Dame-du-Thoronet débutèrent en 1160 et s’achevèrent pour l’essentiel en 1175. | ||
Au début du 13ème siècle, le monastère abritait une vingtaine de moines et quelques dizaines de frères convers. Moins de deux siècles plus tard, le déclin de l’abbaye est déjà entamé. En 1660, le prieur faisait état de “la grande nécessité que les bâtiments de cette abbaye ont d’être réparés estans iceux en piteux état”. En 1699, on signala fissures et effondrements des toitures, portes rompues et fenêtres délabrées… |
En 1790, sept moines âgés y résidaient encore. Le dernier Abbé (soit le « patron » de l’abbaye), François III du Mouchet de Villedieu, a cessé ses fonctions en 1791. Depuis cette date, il n’y a plus aucun religieux dans cette magnifique abbaye.
La disparition de l’abbaye menaçait lorsque, la découvrant, Prosper Mérimée la sauva en la signalant à Revoil, architecte des monuments historiques. Dès 1873, ce dernier s’attacha à la restaurer. Cette restauration fut reprise après 1907 par son successeur Formigé, et se poursuit depuis lors.
Dans son dépouillement, l’abbaye illustre à merveille la règle cistercienne qui proclame : “le monastère sera construit, si faire se peut, de telle sorte qu’il réunisse dans son enceinte toutes les choses nécessaires, savoir : l’eau, un moulin, un jardin, des ateliers pour divers afin d’éviter que les moines n’aillent dehors… Le style roman y atteint une rigueur jusque-là inconnue.
Lors de ma visite, il y a 9 ans, j’avais fait un petit film suivi d’un montage sur cette abbaye. Tu peux le visionner ci-dessous.
A préciser : en début du film, tu verras écrit « Cycle documentaire Oryx culturel Var ». C’est complètement bidon, j’ai fait cela pour m’amuser (Oryx était le nom de mon chien…). Suivi de « Oryx Production » tout aussi bidon. Suivi de la photo en haut et à droite de l’écran de feu mon chien bien aimé.
Puis ensuite, l’histoire racontée est vraie. Bon visionnage !
(Le film, montage, textes et la diction sont de ton serviteur)
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J’ai visité l’abbaye du Thoronet il y a une quinzaine d’années. Au sein de l’église, une musique sembla provenir simultanément de toutes les directions. Or, la source de cette musique « céleste » était un simple disque. C’est dire la qualité de résonance de cette enceinte sacrée.
Oui, tu as raison. L’acoustique est exceptionnelle (comme pas mal d’édifices religieux d’ailleurs).
Des concerts sont donnés de temps en temps, principalement du grégorien et des chorales également a capella. Des soirées d’émotions rares.
Bien entendu, pour cause de dictateur actuel mis en place par le bon peuple français, tout est maintenant arrêté.
Merci pour la vidéo, qui a complété ma visite sur le plan architectural.
Notre distinguée nomenklatura et ses séides feraient bien de s’inspirer de la phrase de saint Bernard .
A noter que tous les monuments catholiques étaient peints à cette époque; il s’agissait de lieux spirituels vivants dédiés à Dieu. Ne pas les confondre avec des musées ou des châteaux.
Un Grand Merci à Bernard Dahan … pour nous partager cet hommage si réussi et sans prétention … d’un lieu si émouvant de notre culture chrétienne .
Magnifique. Je connais.
magique
decouverte avec sa soeur de Senanque il y a 25 ans en pleine floraison de la lavande
et j’ apprenais alors ce qu est un scapulaire, comme a saint-honnorat