CARRE D’AS
Jusqu’ici l’Oncle John vous a parlé de sujets maritimes, automobiles, ferroviaires et d’aviation, principalement commerciale. Aujourd’hui, il vous propose d’ouvrir une fenêtre sur un sujet peu connu de l’aviation, celle des jets militaires. En effet, l’aviation a connu un développement fulgurant surtout à la faveur des guerres. A peine dix ans après les premiers vols balbutiants des frère Wright éclatait la première guerre mondiale durant laquelle allaient se distinguer les premiers as, Manfred von Richtofen, Ernst Udet, René Fonck, Georges Guynemer, William Bishop, Willy Coppens, Francesco Baracca pour n’en citer que quelques-uns.
Ensuite, vingt ans plus tard, la seconde guerre mondiale a vu se distinguer les plus grands as de l’aviation en terme de nombre de victoires, l’Allemand Erich Hartmann remportant la palme d’as des as de l’aviation militaire avec pas moins de 352 victoires aériennes ! La seconde guerre mondiale est donc le temps qui a vu se distinguer, de loin, le plus grand nombre d’as de l’aviation avec des scores de victoires impressionnants principalement au sein de la Luftwaffe allemande. La toute grande majorité de ces victoires ont été obtenues sur le front de l’Est où l’aviation allemande avait une supériorité technique écrasante sur les appareils soviétiques. Ainsi aussi le plus grand « tueur » de zincs de l’histoire militaire n’est pas un homme mais un avion : le Messerschmitt 109. Une abondante littérature a été écrite sur ces événements. Nous mentionnerons ici deux grands classiques : « Le grand cirque » de Pierre Clostermann (33 victoires) et « jusqu’au bout sur nos Messerschmitt » d’Adolf Galland (104 victoires).
Plus d’informations sur les noms des as de l’aviation de toutes les nations, c’est ici (nouvelle fenêtre).
La photo suivante vous présente un carré d’as. Vous pourrez y reconnaître le triplan Fokker DR1 du baron von Richtofen (échelle 1/48ème) ; le Hawker Tempest de Pierre Clostermann, le « tueur de zincs » Messerschmitt 109. Enfin, le Messerschmitt 262, premier chasseur à réaction opérationnel qui allait marquer le tournant des moteurs à hélices vers les jets à réaction. Ces trois derniers sont présentés ici à l’échelle du 1/72ème.
La suite de l’histoire des combats aériens de jets qui suivirent la seconde guerre mondiale est beaucoup moins connue et aussi beaucoup moins représentée en modélisme. Donc l’Oncle John à pensé vous présenter un coffret qu’il a lui-même confectionné avec une vieille boîte de pralines en joignant donc l’utile à l’agréable… Cette réalisation « artisanale » vous présente les protagonistes des premiers combats de jets de l’histoire.
Voici le texte qui illustre cet ensemble :
Duels dans le ciel de Corée.
« Ce coffret unique vous présente les protagonistes des deux premiers engagements de l’Histoire entre chasseurs à réaction, à savoir le premier combat aérien entre deux jets qui se déroula le 8 novembre 1950 entre un jet américain Lockheed F 80 Shooting Star et un Mig 15 de fabrication russe, d’une part, et, d’autre part, une escadrille de Mig 15 Coréens contre une autre de Météor australiens le 1er décembre 1951 et qui porte le nom de bataille aérienne de Suncheon.
Le premier lieutenant américain Russel J. Brown, pilote du Lockheed F 80 a rapporté avoir abattu un Mig 15 le 8 novembre 1950. Toutefois, les archives soviétiques ne mentionnent aucune perte ce jour là. Par ailleurs, le pilote russe probablement engagé par le pilote américain, le lieutenant principal Kharitonov signale avoir échappé à son assaillant en plongeant et en largant ses réservoirs de carburant. Conclusion : si cet engagement semble avoir tourné en faveur du pilote américain assaillant, la supériorité technique du Mig 15 soviétique lui a permis d’échapper à la destruction. Il semblerait donc que ce premier duel de jets se soit soldé par un match nul.
La bataille de Suncheon qui se déroula le 1er décembre 1951 opposa une escadrille d’une cinquantaine de Mig 15 qui interceptèrent 12 Météor australiens. Elle se solda par la perte de trois Météor et de deux Mig 15. Cette bataille démontra la supériorité technique du chasseur russe vis-à vis du britannique de conception plus ancienne. Il fallu attendre la sortie du chasseur américain North American Sabre pour que le Mig 15 rencontre enfin un adversaire capable de se mesurer à lui.
Ce coffret qui se veut à la fois historique et didactique vous présente six chasseurs, tous réalisés à l’échelle du 1/200ème mais produits par deux fabricants différents, le britannique Dinky Toys et l’italien Mercury. Le Météor Dinky Toys a été produit par ce fabricant à partir de 1946. Le Lockheed F 80, du même fabricant, au début des années cinquante et les Mig 15 en 1953 par le fabricant italien Mercury. Ces jouets datent donc de l’existence réelle des sujets qu’ils représentent. Ils ont tous été restaurés au niveau de leur peinture et marquage et se valent au plan de leurs détails de fusion. Les modèles Dinky Toys sont reproduits sans train d’atterrissage contrairement aux modèles Mercury. Le Météor était moulé en une pièce, le Lockheed F 80 en trois pièces et les modèles du Mig 15 Mercury en cinq pièces. Ainsi l’auteur de ce coffret espère avoir comblé une page méconnue de l’histoire de l’aviation.
Enfin, la raison principale qui explique que les pilotes de jets ont remporté beaucoup moins de victoires que leurs homologues du temps des hélices réside essentiellement dans l’augmentation considérable de la vitesse et agilité des jets qui rejoignent la limite des réflexes humains et qui rendent les interceptions beaucoup plus difficiles.
Le pilote qui a remporté le plus de victoires sur jet en combat aérien à ce jour est israélien. Il s’agit de Giora Epstein dont le score s’élève à 17 victoires aériennes sûres lors de la guerre des six jours et celle du Kippour sur l’avion français Dassault Mirage III C : lien.
Voici deux vues de son avion
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Il y a aussi d’autres tueurs de zincs, ceux qui ont fermé les bars durant la crise sanitaire?
Excellent rapprochement en effet
Le maquettisme, c’est fantastique ! Pour ma part j’avais une prédilection pour les bombardiers anglais à tourelles : Halifax, Lancaster…
Avant le Me 262; il y avait eu le Me 163, mais je ne l’ai jamais trouvé en modèle réduit.
Pour ce qui est de l’illustration, une pensée pour ces numéros de Battler Britton qui enchantèrent notre enfance …
@ Travis. Pourtant, le Me 163 a été reproduit par diverses marques de modélisme, Revell, Italeri, Hasegawa, Academy et d’autres encore. Mais il est apparu sur le marché bien plus tard que le Me 262. Pour les bombardiers à tourelle, outre les Halifax, Lancaster, Short Stirling, il y avait aussi leurs homologues américains B17, B24, B29 … Du temps de sa jeunesse en Belgique, la marque qui inondait le marché de la maquette était essentiellement Airfix qui produisait ces bombardiers spectaculaires.
il manque le Lockheed F-104 Starfighter qui était l’avion le plus redoutable des tueurs ………….. de ses propres pilotes, le faiseur de veuves
@Eric Jousse. Rassurez-vous, le « faiseur de veuves » figure bien en haut à droite sur la photo d’illustration de l’article en compagnie du Fiat G 91. Deux zincs qui ont servi l’OTAN durant quarante ans de paix (chez nous). Ces deux modèles réduits étaient produits en aluminium par la firme italienne aujourd’hui disparue Fomaer.
Les albums de l’excellente série BD » Buck Danny » illustrent fort bien l’histoire du développement de l’aviation militaire, principalement américaine. Ces albums sont réédités en France en ce moment.
C’est vrai Philippe, j’avais complètement « zappé » cet aspect que tu fais bien de rappeler, d’autant plus que je les ai tous lus. Il s’agit toutefois d’histoires romancées partiellement exactes mais qui incluent aussi des faits historiques peu connus. Dan Cooper et Tanguy et Laverdure sont aussi des BD qui illustrent les développements des jets militaires.
Merci Oncle John de tous ces renseignements nombreux, intéressants, et que je ne connaissais absolument pas. Comme à chaque article, c’est une découverte très intéressante. Merci aussi de ces très belles maquettes.
Les faits évoqués dans ton article sont humainement et historiquement intéressants à connaître. Il est peut-être cependant un peu dommage que des gens qui ont tué un maximum d’autre, lesquels autres défendaient leur pays, puissent passer pour des héros. Et décorés…
C’est le principe de la guerre évidemment où l’on tue des pères de famille qui n’ont rien demandé mais qui sont envoyés sur les champs de bataille pour aller tuer d’autres pères de famille qui n’ont rien demandé et qui ont été envoyé sur les mêmes champs de bataille aussi. Et c’est le principe des industriels qui inventent les armes pour que ces deux pères de famille qui n’ont rien demandé puissent s’entre-tuer.
Et c’est aussi le principe que ceux qui décident que des gens doivent aller se faire massacrer sont toujours bien au chaud dans des bureaux bien chauffés avec un bon café est souvent un bon cigare.
Oh, mon Dieu, il y a tellement de choses que je n’arrive pas à comprendre sur cette terre !