Pour bien terminer l’année, l’Oncle John aimerait vous conter l’histoire d’un héros largement méconnu mais qui a pourtant réalisé un exploit incroyable lorsque l’on y réfléchit. Il y a plusieurs leçons et plusieurs encouragements à retirer de celle-ci pour ceux qui, sans connaître l’issue de leur engagement, luttent pour tenter de rétablir un monde meilleur au terme de l’année noire que nous venons de vivre. Je pense par exemple à Eric Zemmour, René Camus, Pierre Cassen, Christine Tasin et tant d’autres qui se donnent sans compter et en prenant tous les risques pour tenter de rétablir la liberté que nous ont transmis nos ancêtres, pour beaucoup au prix du sang. En cette fin d’année, l’Oncle John désire leur rendre hommage au travers de l’exemple de Jean de Selys Longchamps qui, justement, a payé notre liberté au prix de son sang.
Cette histoire s’est passée à Bruxelles, ville que l’Oncle John connaît comme sa poche puisqu’il y a vécu et travaillé pendant environ 50 ans. Et il est passé très souvent devant les lieux de l’exploit qu’il va maintenant vous conter. Mais qui était donc Jean de Selys Longchamps ?
Voici sa courte biographie car sa vie a été fauchée en pleine fleur de l’âge : c’est ici (nouvelle page)
Et voici l’exploit qu’il a accompli :
Attaque du siège de la Gestapo
Ayant étudié la position géographique exacte de l’immeuble de douze étages qui était entièrement occupé par les bureaux de la Gestapo, Jean de Selys Longchamps réalisa que le bâtiment se situait sur l’avenue Louise exactement dans l’axe de l’avenue Émile De Mot. Le matin du mercredi , après une mission de bombardement d’une gare de triage dans la région de Gand et sans l’autorisation de ses supérieurs, il survola Bruxelles au ras des toits pour déjouer l’artillerie anti-aérienne allemande. Il plaça ensuite son Hawker Typhoon en rase-motte dans la large avenue Émile De Mot, pointant sur l’immeuble de la Gestapo qui, avec quelques bâtiments voisins, lui barraient l’horizon. Avec le rez-de-chaussée de la Gestapo, dans sa ligne de mire, il ouvrit le feu de ses quatre canons de 20 mm, et au fur et à mesure de son approche, il releva le nez de son avion de telle sorte que son tir balaya la totalité de l’immeuble de bas en haut faisant voler en éclats les fenêtres de chaque étage, occupés par les bureaux des officiers qui donnaient sur l’avenue. Il passa ensuite au ras du toit plat, où se tenait une batterie de la Flak qu’il réduisit, au passage, à néant avec ses servants. Dans l’heure qui suivit, le pilote belge atterrissait sain et sauf en Angleterre.
La Gestapo releva des morts (entre autres Alfred Thomas, commandant adjoint de la Sipo-Sd) et blessés à tous les étages et, pendant plusieurs jours, les Bruxellois, en silence, défilèrent sur le trottoir d’en face au grand dam des nazis qui s’affairaient à restaurer la façade ouverte à tous vents. Le mitraillage de Jean de Selys Longchamps fut d’une telle précision qu’il ne toucha aucun des immeubles voisins, mais il reçut un sermon de ses supérieurs et fut rétrogradé pour cette diversion non prévue dans l’ordre de mission ; mais il reçut aussi une Distinguished Flying Crossainsi que la Croix de guerre belge
2 pour cette action. L’immeuble mitraillé existe toujours, et une plaque commémorative a été apposée à son entrée.
Source wikipedia
Vous connaissez maintenant mieux la vie et l’œuvre de notre héros du jour. Mais quels enseignements pouvons-nous retirer de celle-ci ?
- Pour affronter un ennemi puissant il faut avoir un plan et savoir frapper fort là ou cela fait mal. Jean de Selys s’était donc fixé un objectif précis et particulièrement symbolique, à savoir le siège de la Gestapo à Bruxelles.
- La réalisation du plan dépend d’une préparation minutieuse qui exige une analyse précise et méthodique. En effet, sans navigateur (GPS), réussir à identifier un objectif précis, un immeuble parmi des dizaines de milliers d’immeubles dans une capitale telle que Bruxelles équivaut à rechercher une aiguille dans une botte de foin.
- Rester discret sur ses intentions. Jean de Selys Longchamps avait minutieusement préparé son coup mais s’était bien gardé de faire part de son projet à qui que ce soit. La stratégie et la tactique doivent rester secrets pour garantir la réussite d’un projet de ce type.
- Avoir des convictions qui peuvent vous pousser à désobéir à la hiérarchie si la réussite du projet l’exige. Si Jean de Selys avait fait part de ses intentions à ses supérieurs, nul doute que ceux-ci auraient refusé son projet. Il a du reste été sanctionné dans un premier temps pour son audace.
- Savoir maîtriser parfaitement les outils indispensables à la réussite de la mission que l’on s’est fixée. Dans ce cas-ci, Jean de Selys a parfaitement piloté son avion et a réussi la mission qu’il s’était fixée à 100%.
- Avoir une bonne dose de courage et d’abnégation capable de supporter les conséquences éventuellement néfastes de ses initiatives.
« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal mais par ceux qui regardent sans rien faire » Albert Einstein.
Voici quelques images du Hawker Typhoon utilisé par Jean de Selys Longchamps pour réaliser son projet :
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Bonjour,
Merci pour ce récit dont j’ignorais tout !
Vous ignoriez donc que le tout premier bombardement sur la Bocherie (Je crois que c’était sur Berlin) a été effectué par des pilotes Français ( de l’aéronavale, il me semble).
Magnifique histoire de bravoure !
Il y a des situations où les vrais héros sont ceux qui désobéissent. Et non pas ceux qui obéissent en faisant des actes ignobles comme des moutons décérébrés.
Merci Oncle John de cet excellent article qui nous a fait connaître ce héros.
Quand une paire de RAFALES avec 10 tonnes de GBU chacun iront secouer les puces à Herr Dogan, je ferai péter des bouchons , parole de Champenois !
Ca ne risque pas d’arriver avec un débile mental aux manettes.
D’accord avec vous, mais tous ces HEROS ont été relégués aux oubliettes de l’histoire, par ceux qui se sont bien planqués.
Demandez par exemple à un macrotte de se sacrifier pour son pays: pour le magret, probablement, mais pas pour un seul gueux, il faudrait quand même pas exagérer. Le seul sacrifice à faire est pour les vacances – bonne bouffe comprise…
SALOPERIE
Encore bravo pour cet article, Oncle John ! Très bien documenté, très bien analysé.
La satisfaction que Selys Longchamps a dû ressentir valait bien une rétrogradation devenue symbolique par l’attribution de décorations prestigieuses. Et puis, j’aime ce panache d’un aristocrate qui s’est lancé dans cette folle chevauchée. Cela a quelque chose d’épique et chevaleresque.
Je me permettrai d’ajouter une ligne aux enseignements que tu as tirés de cette action. Il faut aussi un matériel à la hauteur de ses ambitions, ce qu’était le magnifique et puissant Typhoon, un des « Jabos » qui terrorisaient les Allemands sur le front de l’Ouest.
Merci Baribal. Oui, le Hawker Typhoon était un zinc redoutable. Par la suite, Hawker a développé sur la même base le fameux Hawker Tempest avec lequel Pierre Clostermann devint le premier as français de la seconde guerre mondiale.
Clostermann, le plus grand as français de la chasse. Un fils de diplomate qui n’a pas hésité à mettre sa vie au service de la France.
Son livre « Le grand cirque » est fabuleux par son contenu historique et sa qualité littéraire. Une fois qu’on l’a commencé, impossible de le lâcher ! Je ne saurais que trop le conseiller à ceux qui veulent découvrir la vie d’un pilote de chasse de la seconde guerre mondiale. William Faulkner en a dit: « c’est le plus grand livre qui soit sorti de la guerre ».
@ Baribal. Bien sûr, je l’ai lu et relu au moins trois fois. Un grand classique de ma jeunesse. Il y a aussi « Jusqu »au bout sur nos Messerschmitt » d’Adolf Galland. Ou encore « Les carnets de René Mouchotte »; « Un du Normandie Niemen »; « Pilote de Stuka » de Hans Ulrich Rudel; Douglas Bader, le pilote sans jambes; « Un duel d’aigles » de Peter Townsend etc …
Pierre Clostermann: LE GRAND CIRQUE/ Mes Héros d’enfance, Avec Douglas Bader ( l’homme qui pilotait un avion sans jambes) ceux qui faisaient rêver. Maintenant, le seul rêve est les poubelles – ou voitures des plus pauvres qu’eux en FEU…
autres temps, autres idoles….
Toujours sur la même base Hawker poursuivit le développement pour aboutir au Hawker Sea Fury hélàs un peu tard pour être utilisé pendant la deuxième guerre mondiale !
merci d’ avoir fait connaitre ce heros
alors que des canailles comme le Mitteurrand qui s’ est plus que compromis avec la collaboration se retrouvera président d’ une République qu il a pervertie
ce Monsieur , jaloux de Larousse, qui ne s’ est pas gené pour semer son foutre a tout vent
en somme un Jean Foutre……..
Nos policiers et gendarmes , voir militaires pourraient sans m’inspirer la désobéissance et parfois indispensable