Hommage au résistant grec Adamantios Korais, francophile, révolutionnaire et anti-ottoman

Au Premier cimetière d’Athènes, équivalent de notre Père Lachaise : Adamantios KORAIS, francophile et anti-ottoman

Il est parfois bon -et nécessaire si l’on ne veut pas devenir fou, de tourner un peu le dos à l’actuelle atmosphère de fin du monde qui nous accable.

Pour cela, rien de tel qu’une petite promenade à Athènes, où le passé nous redonne immanquablement du baume au coeur.

La belle endormie :

 

Adamantios Koraïs -ou Coray (1748-1833)

Personnage extrêmement important de l’histoire des Grecs, il est passé sous silence dans la plupart des listes qui peuvent circuler sur ce cimetière.

Figure centrale de la résistance aux Ottomans, ce médecin né à Smyrne (actuelle Izmir) et résidant en France s’enthousiasma pour les idéaux de la Révolution française dont il fut le témoin.

 

Il se mit à rêver d’une renaissance de la Grèce, alors sous domination ottomane.

Lettré, il mit sur pied un gigantesque corpus de traduction grecque et encouragea les riches familles grecques à ouvrir et soutenir des bibliothèques et des écoles.

 

Paris : l’expérience de la Révolution française.

Koraïs arrive à Paris le 24 mai 1788 ; il devient bientôt un observateur direct et pénétrant de la Révolution française et de ses suites.

Le peuple parisien qu’on jugeait avant la Révolution « plein de sagesse, de douceur, de philanthropie et d’amabilité, à l’égal des Athéniens de jadis, et léger comme eux », se révèle étonnamment capable de susciter un bouleversement politique majeur et de renverser la monarchie.

 En grand intellectuel, ami des Lumières, Koraïs attribue cette capacité au développement de l’instruction chez le peuple français qui a suscité l’amour de la liberté.

C’est une leçon qu’il retient pour le peuple grec, et qui décide aussi du destin de Koraïs : car refusant désormais de subir le joug d’un tyran [ottoman], il choisit de se fixer en France, et de concentrer tous ses efforts à éclairer ses compatriotes, dans toute la mesure de ses moyens, en contribuant à leur éducation.

 

Le héraut de la cause grecque.

Napoléon, porteur des idéaux révolutionnaires (Napoléon franchissant le col du Grand Saint-Bernard, par Jacques-Louis David, 1800).

Les guerres napoléoniennes qui commencent à s’étendre vers l’Orient et la Grèce font naître l’espoir : à la suite du déclenchement de la campagne d’Égypte, l’empire ottoman déclare la guerre à la France en 1798, et des combats opposent l’armée française et les Ottomans en Épire au cours de l’année.

Cette situation coïncide aussi avec le premier soulèvement du patriote grec Rigas Vélestinlis contre la domination ottomane. Chez les Grecs asservis, la Révolution française et sa propagande font souffler un vent d’espoir.

Pour Koraïs, une nouvelle période s’ouvre, au service de l’indépendance de la Grèce. Il s’engage avec ardeur dans cette lutte pour la liberté (…).

Son poème Chant de guerre, en 1800, et Le Clairon de la guerre en 1801 (signé du pseudonyme très patriotique de « l’Intrépide Marathonien » traduisent l’espoir d’une intervention française pour la libération de la Grèce, après la campagne d’Égypte de Napoléon, car c’est de la France que le salut doit venir, et non de la Russie, comme on avait pu le croire.

 Avec ces deux œuvres, Koraïs cherche à inspirer confiance dans les campagnes militaires françaises et à insuffler l’enthousiasme dans le cœur des Grecs.

Mais l’inquiétude de Koraïs pour son pays se fait plus vive en 1803 et le conduit à présenter devant la Société des observateurs de l’homme, dont il est membre, son Mémoire sur l’état actuel de la civilisation dans la Grèce : il veut montrer aux Français que le peuple grec, bien qu’asservi, mérite un intérêt véritable : « Heureux ! Si je pouvais intéresser mes respectables collègues au sort d’un peuple qui fait des efforts pour sortir de la barbarie », écrit-il.

Ce mémoire est suivi, en 1805, par la brochure : Ce que doivent faire les Grecs dans les circonstances présentes,  Dialogue de deux Grecs à la nouvelle des brillantes victoires de l’empereur Napoléon. L’espoir d’une libération immédiate s’éloigne, mais l’auteur ne renonce pas à prodiguer exhortations et conseils à ses compatriotes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Adam%C3%A1ntios_Kora%C3%AFs

Nécropole Enchantée: Le Premier Cimetière d’Athènes (belles photographies)

Quelques tombes célèbres :

Ci-dessus : appartement à vendre avec vue sur les cyprès du cimetière ; l’entrée est en bas l’immeuble, au milieu de jolies rues bordées d’oliviers et d’acacias ;  au loin le Parthénon…

La rue Anapafseos, qui signifie lieu de repos en grec, mène aux portes du premier cimetière. C’était l’une des rares routes qui existaient déjà au-delà des murs de la ville à cette époque et qui se terminait officiellement à l’Arche d’Hadrien, ancienne porte d’Athènes.

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4 Commentaires

  1. Devrons nous attendre que l’on nous dicte de l’extérieur ce qu’l faut faire pour sortir de ce marasme et contre l’envahissement de notre pays????……………. Quand je pense a tout les bienfaits que fit LOUIS XVI pour la FRANCE et les Français !!!

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