Le chef-d’oeuvre de Jean-Pierre Melville date de 1969, c’est l’adaptation du livre de Kessel, au même titre, paru en 1943. Melville avait été résistant, comme Kessel qui avait publié son livre à Alger. Il lui avait été inspiré par l’histoire de plusieurs Résistants qui s’étaient confiés à lui.
L’Armée des ombres est un roman de Joseph Kessel, paru à la fin de l’année 1943 à Alger et inspiré – même si tous les noms et les lieux ont été changés – par les nombreux témoignages de résistants français que Kessel, alors membre des Forces françaises libres, recueillait depuis son exil à Londres en 1940. Wikipedia.
Immersion dans le monde de la Résistance, les chefs de réseau, la lutte contre l’Occupant, les interrogatoires, les tortures, les déportations, les exécutions, les menaces de s’en prendre aux conjoints, aux enfants si les Résistants arrêtés ne livrent pas leur réseau.
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Haletant, prenant aux tripes, avec des héros incroyables, dignes des modèles réels auxquels certains des épisodes du film renvoient.
Philippe Gerbier, le chef de réseau, incarné par un extraordinaire Lino Ventura à qui le rôle colle à la peau. Prises de risque, décisions difficiles à prendre mais qui ne se discutent pas, car le groupe passe avant les individus. Il incarne plusieurs personnages, sans doute, comme le colonel Rémy ou Paul Rivière
Mathilde, la magnifique Simone Signoret, qui incarne une Jeanne d’Arc impétueuse, de tous les coups difficiles, et dont le personnage évoque à plusieurs reprises celui de Lucie Aubrac.
Felix, l’énigmatique Paul Meurisse, le chef de réseau, inspiré sans doute des personnages de Jean Moulin, de Pierre Brossolette et de Jean Cavaillès.
Complément d’Antiislam : le personnage de Luc Jardie, alias Félix, dans le film, est, en fait, inspiré de Jean Cavaillès, un philosophe spécialisé dans la logique.. Gerbier montre quelques uns de ses livres dans le film. Jean Cavaillès, grand Résistant, est mort fusillé par les Allemands en 1944. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Cavaillès
et tous les autres… Du cinéma, du vrai, qui fait frémir, admirer, trembler, aimer… et rend courageux devant ces modèles.
Voir le synopsis du film ici.
C’est un film qui sent bon la Résistance, qui sent bon la France… Alors, sans nos moyens sophistiqués, sans Internet, des hommes et des femmes se sont levés pour espionner, renseigner, sauver les leurs, voire abattre l’ennemi. C’est un film dur, terrible par sa fin, mais qui redonne du courage et de l’optimisme. Même si la fin est dure et fait mal au coeur, elle est nécessaire. Et la victime finale a elle-même décidé son sacrifice pour sauver les siens. Sacrée démonstration de la primauté de l’intérêt général sur les intérêts particuliers en ces temps de protestations musulmanes sur l’utilisation des caricatures de Mahomet !
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Ne manquez pas de revoir la sublime bande annonce
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La scène du défi. Les Allemands jouent avec les Résistants qu’ils ont arrêté…Ils doivent courir pour échapper aux belles des mitrailleuses, s’ils y échappent, ils auront gagné une journée de plus, ils participeront au jeu pervers et macabre à nouveau le lendemain. Gabier refuse de courir mais les Allemands l’obligent à courir en lui tirant sur les pieds…
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Des gueules, au propre et au figuré, dans cette cellule qui mêle Résistants et Français arrêtés soit par erreur soit pour avoir juste critiqué Pétain ou avoir parlé de De Gaulle. Quels hommes, quelle classe, tudieu !
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La rencontre entre Mathilde et Gerbier.
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C’est quand même autre chose que les évaporées, mauvaises actrices qui plus est qui gémissent parce que le génial Polansky est primé…L’Armée des Ombres fait partie de ces films où les acteurs ont une présence et où l’on sent l’homme de fer derrière l’acteur.
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Si quelqu’un veut écrire sur Violette Szabo, presque tout ou presque tout est là :
https://pupille-orphelin.fr/2019/07/12/violette-szabo-les-femmes-dans-la-resistance-5-13/
Ce qui fait que ce chef d’œuvre raconte la vraie vie des Résistants ( y compris l’épisode du barbier sur lequel j’insistais ) tient aussi largement au metteur en
scène.
Jean Pierre Melville était arrivé à Londres en 1942 pour rejoindre la France Libre.
Effectivement, un grand film magnifiquement réalisé par Melville. Je l’ai vu plusieurs fois, et à chacune d’elles, je n’ai pu m’empêcher d’en éprouver un sentiment d’angoisse tant ce film nous la fait vivre par son atmosphère pesante.
Pour Dorylée, Bien des femmes ont mené des actions particulièrement dangereuses durant la seconde guerre; en particulier, celles oeuvrant dans le SOE section F ( pour France).
Si le sujet vous passionne, je vous oriente sur les personnes comme:
-Krystina Zkarbek d’une audace inouïe qui ferait palir des durs à cuire des memebres SAS.
– Violette Szabo dont le courage, la témérité ( sans oublier sa beauté) force l’admiration pour avoir suivi son itinéraire tant en Angleterre qu’en France et dont la dernière action fut dans le Limousin.
– Eileen Nearne, idem et décédée voici 10 ans dans l’indifférence hormis quelques proches. Voici 4 ans, j’ai entrepris quelques recherches sur elle pour le compte de quelqu’un, qui me conduisirent à Torquay (Devon) pour retrouver sa trace et son lieu de résidence. Malheureusement, j’arrivais trop tard pour apprendre son décès survenu quelques années avant.
Voir également, le cas de Noor Inayat Khan.
Ne pas oublier que ces femmes ( des jeunes femmes d’une vingtaine d’années ) étaient d’un courage exemplaire forçant l’admiration.
Merci Henri, il me semble que ces femmes mériteraient un article d’hommage permettant d’en savoir plus sur elles… soit un seul pour toutes soit un par personne… Vous vous sentez ? contact@resistancerepublicaine.com
Chère Christine,
Un lapsus calami s’est glissé dans ton texte : le grand BROSSOLETTE se prénommait Pierre, pas Jean.
L’Armée des ombres est assurément un grand film. Un autre film est a citer : » les femmes de l’ombre » avec Sophie Marceau, Julie Depardieu et Marie Gillain qui raconte le destin de femmes magnifiques comme Zivia Lubetkin, Marcelle BAUCHER ou Jeannette GUYOT, morte il y a quelques années en Angleterre dans l’indifférence française la plus absolue malgré des états de services de guerre éblouissants.
Merci pour ce lapsus calami honteux ! C’est corrigé ! Que dirais-tu de nous envoyer un article sur Les femmes de l’ombre pour un des dimanche cinéma à venir ? contact@resistancerepublicaine.com
Je vous l’ai déjà raconté mais cet épisode m’a tellement impressionnée que je vous le raconte encore une fois. Il y a une dizaine d’années, le temps passe si vite et les dates deviennent s’entrechoquent. J’attendais mon tour dans une boulangerie, en Flandre. Il y avait à côté de moi une dame d’une septantaine d’années, tout à fait quelconque. Par la grande vitrine du magasin on voyait la rue, dehors. Passe une voilée. La dame à coté de moi, sans me regarder, comme si elle ne parlait que pour elle-même dit, assez haut pour que je l’entende « On a bien foutu les boches à la porte, on finira bien par foutre aussi ceux-là à la porte »… Nous avons continué à attendre notre tour, sans nous regarder, sans nous parler. J’ai pensé que je n’étais donc pas la seule à être alarmée par ce qui se passait. Qu’il y avait d’autres personnes conscientes, des personnes quelconques, dans le peuple. A l’époque mes cousins, eux aussi avaient déjà compris. Je me suis dit que ceux qui avaient vécu la guerre et l’occupation devaient se sentir de nouveau dans la même situation. Les parents de mon compagnon avaient eu un général allemand qui avait pris ses quartiers dans leur maison, avec son staff. Il dormait avec des « filles » dans leur lit et eux faisaient paillasse par terre dans la mansarde. André, le mari d’Isabelle faisait partie d’un réseau dans le sillage de « La Dame Blanche » et du « Service Clarence » et fut « cité à l’Ordre du Jour pour son aide précieuse fournie à l’armée secrète » par le Lieutenant Général Pire. Un jour le général allemand avait apporté un kilo de beurre et Isabelle avait répondu « Non merci, nous ne mangeons pas de beurre » Alors le général avait dit « Pour votre enfant » et Isabelle avait rétorqué « L’enfant non plus ne mange pas de beurre »… On n’en était pas encore là, mais un jour on allait revivre la résistance. J’ai pensé que je venais de vivre une scène d’un film. Les défaitistes devraient revoir les films comme « Le vieux fusil », « Le dernier métro » , « La passante du sans souci » et tant d’autres… Et, d’ici quelques décennies, quand cette guerre-ci sera finie, il y aura de nouveau une génération de grands artistes qui relateront les faits actuels, les trahisons, les collaborateurs, la résistance de notre époque, la nôtre.
Magnifique film que je revois toujours avec émotion avec des acteurs qui jouent à la perfection ces résistants qui ont donné leur vie pour leur patrie .
Assurément un film culte auquel je repense souvent. Aujourd’hui, on nous réinstalle une dictature qui recouvre toute l’Europe et avec des moyens coercitifs autrement plus redoutables que ceux de cette époque. Espérons que les résistants sauront faire preuve d’autant de courage et de génie pour parvenir à déjouer les pièges de nos ennemis. Merci Christine de nous avoir rappelé cette belle page de notre cinéma lorsque c’était encore un art …
Si les affichages du salon du barbier concerné sont ainsi « affichées » à l »écran, c’est que celles-ci lui permettaient de se protéger de la « GEheim STAdt POlizie » entre autres… (Il existe une même sorte de concept en Europe de nos jours…) Pour le reste, ce film est, et reste immense…
La musique du film, dans la scène du tunnel où les allemands vont faire courir les résistants, a été reprise dans les dossiers de l’écran et me fait toujours aussi frémir.
Merci pour cette précision
Simone S., immense actrice pleine d’humanité (dans mon panthéon avec Annie G. et Romy S.).
Un personnage qu’on ne voit qu’un instant dans le film est extrêmement intéressant.
Il s’agit du barbier ( joué par Reggiani ).
Sa boutique est bardée d’affiches collaborationnistes et pourtant il donne un sacré coup de main à Gerbier en lui donnant un pardessus d’une couleur totalement différente de celle du manteau qui le désignait à ses poursuivants.
( et, en plus, il ne l’arnaque pas sur le prix du rasage )
Un personnage qu’on ne voit qu’un instant dans le film est extrêmement intéressant.
Il s’agit du barbier ( joué par Reggiani ).
Sa boutique est bardée d’affiches collaborationnistes et pourtant il donne un sacré coup de main à Gerbier en lui donnant un pardessus d’une couleur totalement différente de celle du manteau qui le désignait à ses poursuivants.
Rien à voir avec un » Best of » !
Un best of c’est un FLORILÈGE en français; donc une sélection de ce qu’il y a de mieux.
Pourrait-il s’agir d’un chef d’oeuvre….. ??
Je pense que les Français devront en passer par là Par ce que des purs il en reste encore ! il n’attendent sans doute que le déclic qu’est en train de nous fournir l’ennemi dans nos terres !
Bonjour,
Film superbe.
Le personnage de Luc Jardie, alias Félix, dans le film, est, en fait, inspiré de Jean Cavaillès, un philosophe spécialisé dans la logique.
Gerbier montre quelques uns de ses livres dans le film.
Jean Cavaillès, grand Résistant, est mort fusillé par les Allemands en 1944.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Cavaillès
Merci à toi pour ce complément que je vais ajouter à l’article
Un best-of, définitivement. La génération de « locdus » actuelle peut en prendre exemple…