Pologne : désinvitation à la silésienne
Pologne vs France, la différence migratoire par le prisme syrien
Intrinsèquement, la France n’a aucune leçon à recevoir de l’étranger. Ou très peu et toutes provenant d’Europe. Citons pêle-mêle l’agressivité allemande à l’exportation ou le tamis migratoire exercé par une Pologne résolument antisocialiste et au catholicisme politique affirmé : Ukrainiens et Vietnamiens oui, Maghrébins et Pakistanais non.
Quoiqu’ayant rejeté fermement le quota de réfugiés soumis par l’UE en 2015, la Pologne a toutefois accueilli certaines familles syriennes chrétiennes via la Fondation Estera, 150 personnes environ. Bon nombre de ces Syriens ont ensuite quitté la Pologne pour l’Allemagne, classique.
Démarche totalement impensable au nord-ouest des Alpes, les réfugiés ont dû prouver au préalable aux autorités qu’ils n’étaient pas chrétiens « depuis hier ». L’art de la taqiyya étant bien connu sur la Vistule, les demandeurs d’asile « fraîchement chrétiens » n’ont pas bénéficié du droit de séjour en Pologne.
Représentant la Fondation Estera, Przemyslaw Kawalec dit : C’est une affaire délicate, nous faisons très attention. Il suffit d’un terroriste pour menacer notre société. Estera a été créé afin d’aider les chrétiens du Proche-Orient à s’installer en Pologne. La fondation a ensuite été dissoute suite au manque de soutien régalien et à la prégnance anti-muzz d’une population pas toujours au fait des subtilités ethniques et religieuses de l’Orient.
En 2015, l’octroi du statut de réfugié garantissait 6 mois d’allocations de 600 euros mensuels par famille. La procédure d’octroi passait par la délivrance obligatoire par les intéressés de l’acte de baptême chrétien et du certificat d’appartenance à une communauté chrétienne de Syrie.
Même après le carnage du Bataclan, après lequel j’ai eu la naïveté de penser que « rien ne sera plus jamais comme avant », on ne peut que rêver de voir de telles procédures appliquées en France. Car le dossier syrien reviendra tôt ou tard sur la table, peut-être même avec une force décuplée. En France, on fabrique des Rafale et des Peugeot 508 mais on n’est pas capable de voter des directives garantissant des fondations mariannes sèches comme une forêt de conifères. L’Occident, forêt de cons.
Haut comme trois pommes mais déjà conscient de la dangerosislamité
Idlib, toujours au cœur de l’actualité méditerranéenne
En 2020, certaines ONG polonaises fournissent une aide aux réfugiés à Idlib comme Caritas Polska qui tente de résoudre les problèmes en amont syrien et non en aval européen. Freddy Jousef de Hope Center Aleppo : Caritas Pologne nous donne la chance de rester en Syrie et d’y bâtir un ordre chrétien.
Ces initiatives ne rencontrent qu’un très faible écho dans une Pologne confrontée depuis quelques jours à une augmentation inquiétante des contaminations au Covid-19, la Silésie menaçant sous peu de se muer en Lombardie polonaise. Les mines de charbon viennent d’y être temporairement fermées. Cette remontée du R0 risque de coûter cher au président Duda qui remet en jeu son titre le 28 juin 2020, sauf report de dernière minute. On y dénombre 1166 décès au 9 juin 2020.
Lukasz Szumowski, l’Olivier Véran polonais, déclare judicieusement : Ne nous faisons pas d’illusions, de nouveaux foyers de contamination apparaîtront en Pologne. Le dégel de l’économie polonaise est essentiel du point de vue médical car si nous freinons notre activité économique, les citoyens mourront d’autres maladies, 8 juin 2020.
Polish aid for Syria
À l’est d’Idlib, le drapeau polonais flotte sur Raqqa
En 2017, un groupe de vétérans forme le bataillon de volontaires « Colère de l’Euphrate » qui se rend en Syrie par ses propres moyens. Il est composé entre autres de huit Polonais dont certains anciens du GROM (signifie tonnerre/foudre en polonais), une unité de l’armée polonaise spécialisée dans le contre-terrorisme et la récupération d’otages. On peut dire que ISIS a eu le coup de foudre…
17 octobre 2017 : victoire sur les djihadistes, l’aigle polonais enterre ISIS
Feras Daboul : « Pologne ? J’y suis, j’y reste »
Âgé de 34 ans, Feras Daboul est né à Damas. Sa famille est originaire de Maaloula, village montagneux à majorité chrétienne où l’on parle le dialecte occidental de l’araméen, langue de Jésus-Christ.
En 2010, Feras vit à Damas avec sa future femme, une jeune Polonaise enseignant l’histoire de l’art à l’Université de Damas, également pigiste d’un journal anglais. Le futur couple atterrit en Pologne en 2012 pour y célébrer son mariage dans des conditions moins belliqueuses, on peut comprendre.
Entre-temps, Feras reçoit son appel sous les drapeaux pour son enrôlement au sein de l’armée gouvernementale. Il refuse de se soumettre, ainsi le couple reste en Pologne. Et c’est nettement plus prudent car les fichiers de Bashar al-Gestapo le considéreraient sans doute comme déserteur.
À Varsovie, Feras décroche une licence en sciences de la culture. Il est actuellement mentor culturel au sein de la Fondation Sauvetage à Varsovie, éducateur et professeur de langue arabe.
Feras Daboul : « La Pologne est désormais mon pays »
Mai 2018 : Daboul à propos de la Syrie
« En novembre 2011, Bashar al-Assad a libéré une partie de l’opposition des prisons – principalement des djihadistes et des criminels – pour montrer sa « bonne volonté ». Cependant, l’opposition intellectuelle est restée dans les prisons. Assad a contribué à l’émergence de l’opposition active des islamistes radicaux pour se présenter ensuite comme un moindre mal »
« Après tout, la guerre en Syrie est un conflit entre les puissances mondiales qui parrainent les parties au conflit : les États-Unis, la Turquie, l’Arabie saoudite, le Qatar, la Russie. Les principaux sponsors des rebelles sont l’Arabie saoudite et le Qatar. Poutine travaille avec Erdogan qui n’aime pas Assad, mais aussi avec le président iranien, qui le soutient. Quels miracles ! »
« Apparemment, ce n’est qu’un bordel mais il est vraiment bien organisé et cela apporte d’énormes profits à d’autres pays qui vendent des armes et contrôlent les gisements de gaz. C’est pourquoi, personne ne se soucie de la stabilisation de la Syrie »
« Et je devrais mourir pour toute cette merde (traduction originale : gowno = merde) ??? Non merci. Je n’aime pas Assad. J’aimerais voir la démocratie dans mon pays mais les combats en Syrie n’ont aucun sens »
Mai 2018 : Daboul à propos de la Pologne
« Lorsque je suis arrivé en Pologne en 2012, mes origines ne posèrent pas de problèmes. Les gens m’ont demandé d’où je venais, si j’étais Grec ou Italien ? Quand j’ai dit Syrien, la réaction fut empathique : – Ah ? Vous avez la guerre là-bas. Mais à l’automne 2015, j’ai commencé à avoir peur : la haine est apparue autour de moi »
« Quand mon frère est venu à Varsovie, les Polonais lui ont crié : « Allah Akbar ! ». Pourtant, nous ne sommes pas musulmans. Mon père est gréco-catholique et ma mère orthodoxe. C’est typique de la Syrie où, avant la guerre, les adeptes de différentes religions vivaient côte à côte »
« Soit dit en passant, les Polonais ne savent pas ce que signifie « Allah Akbar ». En Syrie, même les chrétiens s’exclament « Allahu Akbar », ce qui signifie « Oh mon Dieu, j’en ai assez ! » et même parfois « Oh mon Dieu, c’est super ! »
« Les Polonais ne me harcèlent pas parce que je ressemble à un Arabe mais plutôt parce que je ressemble à un Juif »
À l’Ouest, rien de nouveau, à l’Ouest syrien, si
Turquie d’un côté, Russie de l’autre
En 2020, rien de ce qu’a dit le quidam polono-syrien Daboul n’a fondamentalement changé, si ce n’est que la Russie est maintenant maîtresse du jeu, plus précisément du double jeu mené par l’équilibriste Sergueï Lavrov, sorte d’ombudsman jonglant avec habilité entre Damas et Ankara.
Entre-temps, l’accord conclu à Sotchi en 2018 entre Moscou et Ankara semble avoir sauté durant le Covid-19 et Erdogan a refroidi sa relation envers les membres de l’OTAN. Conseil de sécurité de l’ONU ? Les vetos russes sont là pour veiller au grain russe. Le Kremlin maîtrise la situation, sachant pertinemment que la Turquie n’a ni moyens militaires ni ressources humaines pour s’imposer comme une grande à Idlib.
En février 2020, Jean-Yves Le Drian exprime sa solidarité avec la Turquie, l’Allemagne emboîte le pas, Londres accuse Damas d’inconscience et de brutalité et le gouvernement Johnson est même favorable à des sanctions.
Du point de vue civilisationnel, depuis le retrait des virtuoses staliniens, une russification est toujours préférable à une turquisation. D’autant plus que la Russie est l’alliée historique de la Grèce, et ça compte dans le sud-est méditerranéen. À ce jour, les Grecs ont remarquablement dompté la pandémie, ce qui démontre une fois de plus que la maturité collective n’est pas une caractéristique propre au nord de l’Europe. Comme l’a indiqué Nicolas Mabebranche (1638-1715), méfions-nous de nos jugements précipités.
Russification ? Francisation et germanisation ont également leur mot à dire, au sens où les infrastructures gazières qataries sont le fruit de l’ingénierie française et où les puissances énergétiques ont besoin d’un parc automobile digne de ce nom. La condamnation de la mécréance française s’arrête où commence la créance gazière.
Richard Mil+a
En Syrie ou en Silésie, toujours prêts à alpaguer de l’islamiste
Ne vous gênez pas les gars, on manque de place sur nos étagères à munitions
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Il ferait bien de couper ses cheveux et de se raser comme il faut ; il aurait l’air plus net et plus propre .
Je ne le sens pas ce « chrétien » de Maaloub qui déserte son pays et se sent polonais. Il a la trouille on peut le comprendre mais de là à ne pas être capable de recul pour juger autrement qu’avec ce prisme la stratégie d’Assad ne m’inspire pas confiance. Quand il dit qu' »allahu akbar » n’est pas spécifique aux musos, c’est bizarre car nulle part dans le nouveau testament, il est insisté sur la grandeur’ du Christ qui est assez évidente pour ne pas avoir à la brailler à la moindre occasion. Il s’est probablement amouraché de la blonde polak pour obtenir l’issue de secours.