1915 : le professeur Karim Lacomb démontre l’inutilité du parachute

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Histoire de parachute…

Comme tous, je suis contraint de meubler le temps de mon confinement.
J’ai retrouvé dans mon grenier quelques exemplaires du journal « L’Illustration » datant de la première guerre mondiale.

Certains articles m’ont paru suffisamment intéressants pour être reproduits.

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« L’Illustration » du jeudi 11 mars 1915 :

Image : Une « Saucisse » (Ballon d’observation type Caquot en 1915)

Il est apparu que certains observateurs sur les ballons se sont équipés de dispositifs nommés « parachute » et soi-disant destinés à les sauver en cas d’attaque aérienne.
Nos observateurs embarqués sur les « saucisses » ont un rôle important à jouer dans la surveillance des lignes ennemies et dans la détection des batteries d’artillerie boches.
Mais les aérostats, par définition, constituent des cibles faciles pour la chasse allemande. Étant de surcroît gonflés à l’hydrogène, gaz réputé inflammable, les ballons s’avèrent particulièrement vulnérables.
Nombre de ces héros ont hélas péri avec leur engin.

On imagine combien la panique peut déranger l’esprit de ces pauvres soldats.

Certains esprits malintentionnés, probablement manipulés par des marchands de tissu grands bénéficiaires de cette sordide opération, ont convaincu les malheureux de se munir d’une grande toile qui serait censée ralentir leur chute s’ils devaient abandonner leur ballon d’observation pendant une attaque.

Peut-on à ce point être pervers et profiter ainsi de la naïveté des observateurs ?

Le Ministère de la Guerre s’insurge contre cette exploitation éhontée de la stupidité humaine et a désormais interdit strictement l’embarquement desdits « parachutes » sur les ballons d’observation.

L’Illustration du lundi 19 avril 1916

Dans une précédente édition, nous faisions état de l’escroquerie au parachute.
Malgré notre mise en garde et les directives du Ministère de la Guerre, il se confirme que nombre d’observateurs, bravant l’interdiction, continuent à embarquer clandestinement des « parachutes » dans leur nacelle.

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Le Ministère, voulant user de pédagogie, a confié une mission au professeur Karim Lacomb, physicien bien connu et à la réputation incontestée. Celui-ci prouvera scientifiquement l’absurdité de la croyance selon laquelle le « parachute » serait d’une quelconque efficacité.

Dans nos colonnes, nous ne pouvons que nous insurger des pertes de temps et d’argent que représente cette étude. Le Ministère de la Guerre fait en l’occurrence preuve d’une trop grande mansuétude. Il faut interdire le parachute, voilà tout !
À y bien songer, c’est à se demander si le mythe du parachute n’est pas véhiculé par des agents secrets à la solde des Boches pour saboter l’efficacité de notre 21ème compagnie d’aérostiers.

Déjà, interrogé par nos soins, le Professeur Lacomb a déclaré que le dispositif censé freiner la chute est en fait dangereux pour les observateurs :
« En effet, nos travaux préliminaires ont révélé que certains observateurs, alourdis et déséquilibrés par cet engin assez pesant, ont tout simplement basculé par-dessus la nacelle, perdant ainsi tragiquement la vie ».
Cependant, le professeur a promis de mener une étude en toute impartialité :
« Il sera constitué deux groupes de cinquante aérostiers. L’un des deux portera un parachute, l’autre un sac de même poids et de même dimension, mais lesté de cailloux. Nous étudierons la mortalité dans chacun des groupes ».

On aura tôt fait de constater que le soi-disant « parachute » n’est que l’invention de vulgaires escrocs.

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7 Commentaires

  1. Curieuse coïncidence, je regardais justement aujourd’hui la série « Histoire de l’aviation » de Daniel Costelle que rediffuse Toute l’Histoire, en y adjoignant une interview du réalisateur avant chaque épisode.

    Il évoque pour le deuxième épisode qui retrace l’aviation dans la Grande Guerre cette histoire de parachutes interdits pour les aviateurs dont parle @Baribal, expliquant que cela a causé de lourdes pertes, beaucoup d’avions touchés sans que le pilote le soit finissant inexorablement par s’écraser après de longues minutes, le pilote prisonnier voyant venir sa mort certaine sans issue de secours, alors qu’un parachute l’aurait sauvé…

    Encore un exemple de la bêtise à la française (surtout chez les chefs). C’est comme les pantalons garance « parce que le soldat français n’a pas peur du feu » et les bandes molletonnées en 40 alors que les Boches avaient des bottes… S’ils avaient pu imposer l’armure de du Guesclin ils l’auraient fait. wx

    Et aujourd’hui les masques qui ne servent à rien, d’ailleurs les Français ne savent pas les mettre, ou la chloroquine testée « à titre compassionnel » sur les patients décédés pour éviter les risques d’effets secondaires (on n’a d’ailleurs noté aucune amélioration de leur état, ce qui démontre bien son inefficacité).

  2. Notre réalité est encore pire : nous avons de très nombreux aérostiers qui ont survécu grâce au parachute RAOULT (BUZIN l’a d’ailleurs utilisé pour un notable de ses amis) mais LACOMBE le refuse aux autres aérostiers tant qu’un nombre équivalent n’aura pas sauté du ballon avec un parachute PLACÉBO pour servir d’échantillon de référence. Il est bien sûr évident que LACOMBE et ses amis NE PEUVENT PAS faire partie de l’échantillon de référence. On ne peut pas être juge et partie…. (Ouf !!!)

  3. @Raoul Girodet

    La parabole est belle, mais historiquement exacte jusqu’en octobre 1915 (cf lien ci-dessous), ce qui n’enlève rien à sa perspicacité.

    https://horizon14-18.eu/wa_files Le_20parachute_20pendant_20la_20Grande_20Guerre_1.pdf

    Par contre, le parachute fut refusé aux pilotes pour ne pas qu’ils sautent volontairement de leur avion à cause de la peur…

    Dans la même logique, certains opposants à la ceinture de sécurité affirmaient que celle-ci donnerait un sentiment d’invulnérabilité aux conducteurs, donc une moindre attention au volant, donc plus d’accidents !

  4. Raoul Girodet,là vous abusez!!!
    bien que MDR..
    Alors, si vous en aviez d’autres, des fois par hasard?

  5. Un professeur qui s’appel Karim cela aurait dû interpeller depuis le début.
    Les cases ne peuvent pas être les mêmes enfin…

  6. Toute ressemblance avec des faits récents serait fortuite et involontaire !
    Dr Moncul !

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