Les politiques flattent les médecins qu’ils méprisent… Démonstration

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TOUT FLATTEUR VIT AUX DÉPENS DE CELUI QUI L’ÉCOUTE

Le déferlement de commentaires dithyrambiques en direction des médecins me gêne un peu. J’espère que mes amis médecins ne vont pas tomber dans le piège grossier qui leur est tendu, ni se fâcher de ma position beaucoup plus modérée.

Certes les médecins, tout comme l’ensemble du personnel soignant, font leur devoir.
Mais ce n’est que leur devoir. Serment d’Hippocrate oblige.
À une époque où on ne vit que pour ses droits, la notion de devoir serait-elle devenue tellement surannée qu’elle soit encensée inconsidérément ?

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Il est intéressant de s’interroger afin de comprendre le mécanisme qui sous-tend cette étrangeté. Je pense que c’est une façon pour nos politiques de racheter leur incurie à peu de frais et d’essayer de la faire oublier à défaut de se la faire pardonner.

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Nos hommes politiques ont en effet été totalement défaillants au cours des décennies écoulées, et ce à bien des égards :

►Le numerus clausus :
« Le numerus clausus en médecine a été mis en place d’abord pour éviter les flux trop importants. Petit à petit, il est devenu la traduction de la volonté administrative de contrôler les dépenses de santé, déduisant que l’ensemble de celles-ci était lié au nombre de prescripteurs. Et que si l’on diminuait le nombre de médecins, ceci permettrait de contrôler le coût de la santé.
Cette vision d’une rare bêtise a été pérennisée pendant des décennies, et a emmené très rapidement à l’obligation d’importer des médecins étrangers par milliers, d’Europe et de tous les continents, afin de pallier l’impéritie de décisions administratives.(1) »

On voit donc que nos politiques n’ont pas su gérer le numerus clausus, avec pour conséquence une cruelle pénurie de médecins qui nous contraint aujourd’hui à recruter des praticiens dans des pays où la formation est probablement nettement inférieure à la nôtre.
Il faut bien avouer qu’ils l’ont fait avec la complicité bienveillante l’Ordre des Médecins qui, par corporatisme, s’est sournoisement satisfait de cette situation (s’il n’en a pas été le promoteur).

►Les 35 heures :
Tout médecin vous le confirmera : les 35 heures ont été le commencement de la fin de notre système hospitalier par la désorganisation qu’elles y ont apporté.
Merci Madame Aubry !

►Une gestion bêtement comptable de la médecine :
L’agrandissement des CHR pour en faire des monstres de bureaucratie a été dicté par une logique purement comptable à court terme.
Les déficits budgétaires que génèrent ces hypermarchés du soin font cependant regretter les petits établissements des villes de province que l’on a enterrés un peu trop vite au nom de supposées économies d’échelle. La dimension humaine de la médecine a été oubliée par nos énarques qui ont une calculette à la place du cœur.

►Une incurie administrative.
Une fois la crise passée, il faudra bien examiner pourquoi le stock stratégique de masques était tombé à 10% de ce qu’il était. Gageons que, comme d’habitude, nul ne sera blâmé. C’est un des maux de notre société où les chefs veulent tout décider en n’étant finalement responsables de rien.

►Une incompétence notoire.
Quand on fait le bilan du passage d’Agnès Buzyn au ministère de la Santé, on ne pourra retenir que l’interdiction du vin à la table de celui-ci.
Comment quelqu’un qui se prétend ministre peut-il perdre son temps à des combats aussi sots en négligeant l’essentiel.
J’ai bien envie de dire à Mme Buzyn de relire ce qu’écrivait un de ses confrères médecin quelques siècles plus tôt « Cent diables me sautent au corps s’il n’y a plus de vieulx hyvrognes que de vieulx médicins(2) ».
Sacrifiant à la mode de la communication, elle a camouflé son incompétence et son impuissance à gérer les vrais problèmes en promouvant de vaines polémiques. Technique hélas trop répandue de nos jours…
On paie les pots cassés aujourd’hui.

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Faisant donc fi de leur incompétence crasse, de leur ignorance des vrais problèmes et de leur clientélisme, nos politiques s’empressent donc d’essayer d’occulter leurs coupables errements en flattant d’abondance un corps médical qu’ils ont méprisé.

Ils s’acharnent également à se donner des postures de va-t’en guerre maîtrisant parfaitement la situation.
Ils ne prennent pourtant que de mauvaises décisions au mauvais moment.
Agissant ainsi, ils ne trompent personne d’autre qu’eux-mêmes. J’ose espérer que les Français, médecins en tête, ne seront pas dupes et sauront méditer cette jolie phrase d’Albert Einstein :

« Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre ».

(1): Le Point du 6/9/18
(2): Extrait de la vie inestimable du grand Gargantua de F. Rabelais

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7 Commentaires

  1. Le numerus clausus, ne pas pas oublier que c’est le porteur de sac de riz qui l’a instauré. En clair, c’est un médecin (de plateau télé) qui a tué la médecine.
    Pour lui, la relève c’est ça :
    http://www.fdesouche.com/1352713-bfmtv-10
    Tout le monde aura reconnu le bon Docteur K.

  2. Ces politicards sont des fils de p**e. Vous verrez qu’une fois que tout ça se sera calmé ils viendront plastronner et nous dire qu’ils ont été super, géniaux et que sans eux tout aurait été plus catastrophique. On aura droit à quelques propos dithyrambiques à l’adresse des personnels de santé, quelques cérémonies (ça ils savent faire) à la mémoire des victimes, bref à plein de fanfaronnades qui ne leur couteront pas cher et sans aucune vergogne ils viendront nous asséner taxes et impôts (on n’est bon a rien en France pour protéger le peuple mais pour les impôts on est les champions du monde) au nom du coronavirus, je suis certain qu’ils y bossent déjà dessus tout en se frottant les mains quant à l’hécatombe qui libère des places en EHPAD et qui diminues le nombre de retraites à payer, c’est ça Macron: un putassier sans nom!

  3. A une époque, certains médecins patrons d’hôpitaux se plaignaient d’être débordés par les charges administratives et ne plus pouvoir exercer dans de bonnes conditions.
    L’état les a écoutés mais au lieu d’embaucher des gestionnaires, ils ont mis en place des énarques.
    Le reste, comme pour toutes les industries françaises, vous le savez.

  4. On peut connaître le nom le nom de l’île où s’est réfugié Raoul Girodet ? On doit être nombreux à y songer depuis un moment, moi le premier..

    • Bonjour Thierry!
      Eh bien non… Je ne dévoile pas ma cachette pour ne pas trop m’exposer à la vengeance des hordes barbares que je dénonce dans mon bouquin!
      Amicalement
      Raoul

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