Les enfants et le mari confinés à la maison : quelle plaie !

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Obligées de télétravailler à la maison, certaines femmes ne supportent plus leurs gamins et leur mari : ça crie, ça pleure, ça mange, ça s’ennuie et ça ne fout rien. Quelle plaie !

C’est, en gros, ce qu’il ressort de cet article tout en sororité du Figaro Madame dénonçant la “charge mentale” de ses consœurs plutôt bobo-friquées-divorcées et, malheureusement, sans boniche ni nanny.

De deux choses l’une : ou bien les femmes sont trop bonnes (trop c… ?) de tout gérer, ou bien les hommes s’avèrent définitivement des feignasses immatures (“tous des salauds !”).

Et les enfants, des boulets qui ralentissent incontestablement la carrière des working girls du Figaro Madame.

Après la fin du coronavirus et du confinement, il faudra prévoir, sans nul doute, une épidémie d’abandon d’enfants et de maris.

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Charge mentale en confinement : “L’impression de vivre la vie d’une femme au foyer des années 1950”

Ménage, cuisine, école à la maison […] Une charge mentale qui pèse davantage sur les épaules des femmes.

La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Depuis que le confinement total a été décrété lundi 16 mars, Clémence est bloquée entre les quatre murs de son appartement situé dans le sud de Paris. Une cage pas toujours dorée pour cette mère divorcée depuis plus d’un an.

Seule avec ses trois filles – âgées de cinq, sept et dix ans -, elle doit repenser tout un quotidien chamboulé du jour au lendemain par la pandémie de coronavirus.

«Je dois télétravailler, faire l’école et assurer toutes les corvées de la maison», détaille cette Parisienne de 39 ans.

Son ex-mari, qui vit à l’étranger, n’est pas sûr de pouvoir prendre le relais. Cela le contraindrait à rester peut-être des semaines voire des mois en France.

Avant la quarantaine, Clémence pouvait compter sur les services d’une aide ménagère mais aussi d’une «nanny» pour s’occuper de ses enfants jusqu’à 20 heures.

Conséquence d’une vie à cent à l’heure et d’un travail prenant dans un cabinet de conseil.

«Durant la première semaine, je n’ai fonctionné qu’à l’urgence, nous confie-t-elle. C’est une discipline olympique de travailler et de gérer mes trois filles en même temps, aussi autonomes soient-elles.»

D’autant que la crainte de se voir distancer par ses collègues lui met la pression.

«C’est certain, on ne part pas avec le même bagage. Ceux qui n’ont pas d’enfants gagnent en productivité. Au contraire, on demande à celles et ceux qui ont des enfants d’être au four et au moulin. Forcément, on a peur d’être placardisée, d’être identifiée comme celle qui est toujours avec ses gosses.»

Un quotidien chamboulé

Des réunions professionnelles sur Skype à la préparation des repas, en passant par les machines qu’il faut faire tourner, les cours de français… La vie en confinement est loin d’être de tout repos.

Et davantage encore pour les mères de famille, célibataires ou pas. Lisa a vu sa routine basculer depuis plusieurs jours : «Mon mari est de très bonne volonté mais c’est vrai que je n’arrête pas depuis une semaine. Je jongle entre le boulot, le suivi pédagogique de ma fille qui est en maternelle, et mon fils d’un an et demi dont il faut s’occuper. À cela s’ajoutent toutes les tâches domestiques.»

À 35 ans, cette Bordelaise est à la tête d’une agence de design qu’elle a fondée avec son époux. Si l’activité de l’entreprise a quelque peu ralenti, la charge mentale de Lisa, elle, s’est accrue.

«C’est moi qui m’occupe du suivi scolaire, des activités, des jeux à faire, des repas… Ce n’est pas que mon mari ne veut pas le faire mais il n’y pense tout simplement pas. Lui reste absorbé dans les projets et ne voit pas le temps filer. Forcément, moi j’ai tendance à tout anticiper avant que le petit braille», raconte-t-elle…

Valentine*, quant à elle, est mère célibataire. Avec deux enfants à charge (de six et trois ans), elle a préféré quitter la capitale le temps du confinement pour gagner sa maison de campagne en Normandie. «Au moins, ils ont la liberté de courir dans le jardin.» Depuis une semaine, la cadence est rude, même «infernale». «Il y a toujours 50.000 choses à faire. La maîtresse de mon aînée, qui est en CP, a envoyé aux parents d’élève un programme long comme le bras et nous a dit de ne pas culpabiliser, de faire ce qu’on pouvait. En attendant, je vois que tous les parents avancent et je n’ai pas envie de pénaliser ma fille», avoue Valentine qui démarre une deuxième journée, de travail cette fois-ci, aussitôt les enfants couchés. «Pour le moment, je rattrape le soir ou quand le petit fait sa sieste», poursuit-elle. Néanmoins, Valentine espère que son ex-conjoint, resté à Paris, respectera bien la garde alternée et la relaiera pour s’occuper des enfants. «Ce serait, pour moi, une soupape de décompression.»

“Cette crise fait ressortir les inégalités”

Comme Clémence, Lisa ou Valentine, la gestion du foyer incombe plus aux femmes. C’est ce qu’on l’appelle la charge mentale, définie comme «le poids psychologique que fait peser la gestion des tâches domestiques et éducatives», telles que le ménage, l’administratif, la comptabilité et les obligations parentales…

C’est sur les réseaux sociaux que les femmes trouvent, le plus souvent, du réconfort. Elles y partagent leur lassitude de devoir sans cesse porter à bout de bras la maisonnée.

«Pour moi le confinement, c’est devoir gérer le télétravail, le travail à la maison, deux enfants de quatre et sept ans, et un mec si accroc à son jeu sur PC qu’il ne dort plus que 5 heures par nuit… Penser aux repas équilibrés midi et soir, organiser les devoirs à la maison, les temps de jeux, limiter la dose d’écran par jour pour les enfants… Le tout en étant enceinte de 6 mois et demi», écrit une internaute sous un post Instagram…

Un jour sans fin

Le confinement, l’occasion idéale pour ralentir ? Pas tout à fait.

«J’ai l’impression de vivre la vie d’une femme au foyer des années 1950, entièrement dévouée et dédiée à la maison et aux enfants», lâche Carole*, 38 ans.

Depuis près d’une semaine, elle est confinée chez elle avec son conjoint et leurs deux enfants (un garçon de neuf ans ; une fille de quatre ans) et tout s’enchaîne.

«Ma journée type ? Après le petit-déj’, je mets un peu les enfants devant la télé le temps de prendre une douche. Puis, je deviens “maîtresse”, après une séance pas du tout maîtrisée de yoga pour enfants. J’essaie de faire des ateliers graphisme pour la petite, puis vais dans la chambre du grand qu’il faut encadrer sur ses devoirs de CM2, avec des incessants allers-retours d’un espace à l’autre», livre-t-elle, sans fard.

Salariée, Carole ne peut pas compter sur son compagnon, indépendant. Lui ne peut pas mettre son travail entre parenthèses. Cela étant, les journées sont pénibles dans un endroit confiné.

Une fois la matinée achevée, «il faut préparer le repas. Là, on devient “cantinière”, lancer le lave-vaisselle, une machine, faire une partie de Monopoly avec le grand pour éviter les écrans, appeler ma mère et régler des problèmes administratifs avec elle, lui répéter dix fois qu’elle ne doit pas sortir, et puis ça continue : le goûter, la sortie dans le quartier tout en veillant aux distances de sécurité avec les passants éventuels, le dîner et enfin l’écroulement devant la télé.»

Des journées très loin de la slow life que pourrait offrir le confinement.

Un poids sur les épaules des femmes

«Au moment du confinement, la charge mentale ne diminue pas. Au contraire. Bien que les contraintes extérieures aient été annulées, de nouvelles sont venues les remplacer : notamment les tâches ménagères qui se sont multipliées. Le tout, sans bouffée d’air frais», explique Sarah Laporte-Daube, psychologue à Grenoble. Mais alors, pourquoi les femmes pâtissent-elles encore et toujours de cette inégale répartition de la charge mentale ? «Cela s’explique par des raisons historiques et sociologiques. Dès la plus jeune enfance, les femmes sont préparées à devenir des mères, à s’occuper des autres. Leur altruisme est très privilégié dans les jeux, dans les histoires et tout est fait pour les préparer à porter cette charge mentale», analyse Sarah Laporte-Daube, auteure d’Après la maltraitance (2).

«Dans ce contexte, quand le couple se forme, par conditionnement, les femmes vont spontanément organiser, planifier les tâches du foyer alors que les hommes, eux, ne s’en préoccupent pas.»

Pour diminuer la charge mentale, la psychologue préconise de responsabiliser les enfants. Valentine, elle, s’y est déjà attelée.

«Je pousse mes enfants à devenir autonomes. Pour le petit-déjeuner, par exemple, je leur mets tout sur la table et ils se débrouillent. Pendant ce temps, j’en profite pour checker mes mails. J’entends parfois des catastrophes mais tant pis.»

Outre la charge mentale, les femmes subiraient aussi davantage la charge dite «émotionnelle». «C’est le fait se sentir responsable du bien-être de tous, de rassurer la famille, de réguler les disputes, de créer de la bonne humeur», décrit Coline Charpentier. «Autant sur la question des tâches domestiques, on avance même si cela se fait très lentement. Autant en matière de charge émotionnelle, le déséquilibre entre femmes et hommes est flagrant.»

* Le prénom a été modifié.

https://madame.lefigaro.fr/societe/charge-mentale-en-confinement-limpression-de-vivre-la-vie-dune-femme-au-foyer-des-annees-1950-220320-180417

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16 Commentaires

  1. putain ,,,,vive moi ,,célibataire endurci depuis plus de 25 ans ,,,, pas de problème a la maison ,,jamais !!!!

  2. Il y a les enfants mais aussi les animaux de compagnie. Quand ma femme et moi étions au travail, les chats attendaient calmement notre retour en fin de journée. Retraités, nous sommes toute la journée avec eux et je vous assure que “ça change tout”. Ils sont tout le temps à mes basques pour manger, faire calin, sortir, rentrer,….J’imagine avec le confinement.

  3. Maxime, vous ne voyez pas qu’il s’agit de moquer ces électrices de Macron qui pleurnichent parce qu’elles ont, comme tout le monde, à gérer boulot, repas, enfants… ? Comme s’il n’y avait pas d’hommes qui faisaient cela aussi… Alors le vieux couplet je pleurniche parce que je suis femme et que j’ai tout à faire, on en a ras-le-bol. Si elles sont pas contentes, elles s’expliquent avec leur mec mais elles nous emmerdent pas avec la condition féminine. Quant aux couples qui ont du mal dans leurs 45 mètres carrés, ils ont 9 chances sur 10 d’avoir voté Macron en 2017, 1 chance sur 3 d’avoir voté -encore-Hidalgo en 2020… ceux-là qu’ils en bavent ça me plaît. si vos amis sont des électeurs de Marine je compatis…

  4. Je ne comprends pas trop le but de l’article… Je compatis avec ces femmes parisiennes puisque les Parisiens en général habitent dans de petits logements.
    Une amie et son mari sont endettés pour 20 ans pour se payer un 45 m² où ils vivent à 4… Cela ne fait pas beaucoup de place par personne. Quand en plus il faut télétravailler sans pouvoir sortir…

  5. Oui mais dans les années 50 60 les femmes ne travaillaient pas ,maintenant oui la plupart, il faut que Monsieur aussi mette la main à la pâte comme on dit, partager les tâches, gérer les enfants ,après tout les enfants on les fait à deux ,et il faut que les parents eduquent leurs fils dans ce sens ,comme ca pas de problème. Il faut évoluer .

    • Et qui a fait en sorte que maintenant, sans 2 salaires à la maison, on ne finit pas le mois ?
      Ce n’est pas forcément sur ces femmes qu’il faut taper (la plupart nées après 68 ne connaissent que ça) mais sur les responsables de cette situation.

      • Oui mais il vaut mieux quand même qu’une femme travaille et aie son indépendance pourquoi?car en cas de divorce ou décès du conjoint au moins elle a un salaire et peut de ce fait s’en sortir et élever ses enfants .sinon c’est la galère.

  6. Les pauvres ! Elles vont me faire pleurer…
    Je suis confinée moi aussi, avec ma mère et ma petite de (bientôt) deux ans. Je fais du télé-travail (merci à la ministre à la con qui dit que les chantiers doivent continuer) mais je préfèrerais cent fois m’occuper de ma petite. Et oui, le matin, quand je me lèvre, je dois faire du ménage, préparer le petit déjeuner, avant d’aller me laver et d’aller bosser. Mon mari lui est confiné dans notre maison (je suis chez ma mère) et il s’occupe du ménage là-bas. Il vient tous les deux jours, il fait les courses, va au recyclage et s’occupe de sa fille lui aussi. Faut arrêter de chialer et comprendre que TOUT le monde met la main à la pâte. Et si votre mari n’a pas l’idée de faire la vaisselle, qu’Est-ce qui vous empêche de lui demander gentiment de le faire ? Pauvres tâches.

    • @J

      Bien d’accord avec vous.

      C’est vrai que, souvent, la génération de nos pères (+80 ans) ne touchait pas au linge, à la cuisinière ou à l’éducation des enfants. Bon, elle savait faire autre chose.

      Mais aujourd’hui, il y a beaucoup d’hommes célibataires (ou pas) qui savent, quand même, se débrouiller seuls pour appuyer sur la touche “Eco” des machines à laver, dégivrer le frigo ou se faire à manger.

      Normalement, à l’heure de la parité, un homme peut (doit) changer une couche ou donner le biberon (c’est ce que j’ai fait, sans problème)

      Mais Madame Figaro a choisi des mères ayant la chance de télétravailler (comment font les caissières ou les ouvrières en activité ?).

  7. et avant 1964 l ‘on n ‘avait même pas la TV
    ensuite 1 chaine en noir et blanc
    dans la cours , le jardin pour sortir et l ‘hiver il faisait froid hivers 62; 56 , 54 les hivers de
    l ‘abbé Pierre …
    et le lave linge , parlons pas du lave vaisselle , des draps en lin , pas plats préparés , il fallait éplucher les patates , mettre du charbon dans la cuisinière

    Pauvres femelles de 2020 !

  8. Je vais faire bondir quelques femmes , mais mon commentaire s’adresse à ces femmes féministes pures et dures
    C’est bien du féminisme gauchiste à deux balles toutes celles qui se plaignent et qui chialent , ,et comment faisaient leurs mères ( c’est vrai il n’y avait pas de pandémie, ni d’internet ) , pauvres petites femmes , lâchez vos smartphones et autres tablettes ,aérez-vous la tête , ça vous fera le plus grand bien , et laissez les enfants se débrouiller pour jouer, juste les surveiller du coin de l’œil .

  9. Des bonnes femmes découvrent l’appellation “mère de famille”. MDR.
    Pas de nounous pour élever les gosses à leur place, pas de crèches pour stocker les boulets. Obligées de cuisiner ! Quelle horreur !

    On se demande bien pourquoi elles se marient et font des gosses.

    Comme disait Coluche : “Y en a ils ont des gosses, c’est parce qu’ils peuvent avoir de chien.”

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