Eugénie Bastié: «L’étrange silence d’une partie des féministes sur l’affaire Mila»

ANALYSE – Cette affaire révèle une tendance de fond du néoféminisme, aveugle aux périls nouveaux provoqués par un patriarcat d’importation.

Par Eugénie Bastié

 

Il est des discrétions qui en disent plus long que de bruyants tapages.

Alors que Mila, jeune fille de 16 ans, subit depuis deux semaines une avalanche de menaces de mort, d’appels au viol et d’injures sexistes pour avoir insulté l’islam dans une vidéo postée sur Instagram, on aurait pu s’attendre à un front uni des progressistes contre les harceleurs.

Hélas, certaines féministes, d’habitude plus vives à dénoncer les ravages du patriarcat, manquent à l’appel.

Ainsi, trop occupée à s’indigner de la nomination aux César du film de Roman Polanski, l’association Osez le féminisme n’a pas trouvé le temps d’envoyer son soutien à la jeune adolescente, à l’heure qu’il est toujours déscolarisée.

«C’est un sujet sur lequel on a choisi de ne pas se prononcer», a avoué, embarrassée, la porte-parole du mouvement sur RMC, évoquant des «questions extrêmement complexes et délicates».

 

La militante Caroline de Haas, championne de l’indignation qui traque la culture du viol derrière la moindre blague, n’a pas eu non plus un mot pour la jeune fille

La rédactrice en chef web des Inrocks, Marie Kirschen, a expliqué à «Arrêts sur images» le silence de son magazine, pourtant en pointe lorsqu’il s’agit de déconstruire l’hétéropatriarcat.

«On s’est vraiment recentrés sur la culture il y a un peu plus d’un an »

 

Rien non plus chez Mediapart, qui préfère consacrer une longue enquête sur le sexisme, la misogynie et les LGBTIphobies (sic) des chroniqueurs de l’émission phare de France Inter «Le Masque et la Plume», l’une des dernières du service public où règne un ton libre et pluraliste.

Une provocation isolée

Quant à Ségolène Royal, qui a décidé de jouer sans complexes la carte féministe pour la présidentielle de 2022, elle a marqué ses distances ce week-end avec le soutien à Mila, affirmant qu’«il ne faut surtout pas ériger une adolescente qui manque de respect en parangon de la liberté d’expression».

Certes, on peut ne pas ériger la vulgarité impulsive d’une adolescente blessée en modèle (rappelons que ses propos très vifs sur l’islam étaient une réaction aux insultes qu’elle subissait de la part de musulmans en raison de son orientation sexuelle, Mila est lesbienne), mais le minimum est de ne pas renvoyer dos à dos une provocation isolée et une meute harcelante qui oblige la jeune fille à être sous protection policière.

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«Ce qui s’est passé ces derniers jours est inédit et plante les jalons inquiétants d’un “deux poids, deux mesures” qui s’installe durablement dans notre nation», remarquent pourtant dans une tribune collective parue dans L’Express la philosophe féministe Élisabeth Badinter et les intellectuels Élisabeth de Fontenay, Marcel Gauchet, Jacques Julliard et Jean-Pierre Le Goff.

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Hélas, cette affaire n’a rien d’inédit et révèle plutôt une tendance de fond du néoféminisme, qui, tout obsédé par la déconstruction des stéréotypes prétendument sécrétés par la culture occidentale, est aveugle aux périls nouveaux provoqués par un patriarcat d’importation.

Ceux qui me disent que les agressions sexuelles en Allemagne sont dues à l’arrivée des migrants : allez déverser votre merde raciste ailleurs

Caroline de Haas

Un «double standard» qui les conduit à être impitoyables dès lors que le coupable est un mâle blanc occidental, et étrangement retenues lorsque les harceleurs appartiennent à une minorité, en l’occurrence musulmane.

C’est ce qu’on pourrait appeler le «syndrome de Cologne».

Lors du Nouvel An 2016, dans cette ville d’Allemagne, de nombreux viols et agressions sexuelles avaient été perpétrées par des demandeurs d’asile et immigrés en situation illégale, ce qui avait suscité un silence gêné de la part des féministes.

«Ceux qui me disent que les agressions sexuelles en Allemagne sont dues à l’arrivée des migrants: allez déverser votre merde raciste ailleurs», avait ainsi tweeté Caroline de Haas comme seule réaction.

C’est ce même syndrome qu’avait dénoncé l’universitaire Joanna William au Royaume-Uni au sujet du scandale de Telford, une sordide affaire de viols collectifs pratiqués par des gangs pakistanais, l’origine des coupables ayant été tue par les autorités et les médias britanniques pendant des années.

Il ne s’agit pas bien sûr de troquer une cécité pour une autre et d’affirmer qu’il n’y aurait que dans les banlieues que les femmes seraient insultées et harcelées.

Mais de «voir ce que l’on voit» et d’abandonner un parti pris idéologique qui décrète des présumés coupables et des «dominés» a priori innocents.

L’affaire Mila fait la preuve des limites d’un féminisme «intersectionnel» qui postule une solidarité entre toutes les victimes du «mâle blanc hétérosexuel» (femmes, homosexuels, «racisés»).

Une fois encore, la convergence des luttes ne résiste pas au réel.

https://www.lefigaro.fr/vox/societe/eugenie-bastie-l-etrange-silence-d-une-partie-des-feministes-sur-l-affaire-mila-20200203

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7 Commentaires

  1. Il faudra lui tailler un texte sur mesure à cette cruche de Seg. En attendant qu’elle aille faire mumuse sur la banquise avec ses phoques.

  2.  » L’affaire Mila « , comme il est convenu de l’appeler, devrait permettre à chacun, sur une feuille de papier, de tracer 3 colonnes.

    Dans l’une, les noms des résistants.
    Dans une autre, les noms des collabos.
    Au milieu, celle des attentistes, ceux qui attendent de savoir qui va gagner.

    Je crois que la France a déjà connu ça …..

    ( il existerait aussi, comme autrefois, une cinquième colonne ….  ! )

    Soutien total à Mila.
    ( je me fous du langage qu’elle a utilisé : dans de telles circonstances, c’était parfaitement normal )

    • @claude t.a.l 1 feuille de papier ( recto-verso quand même ) suffira amplement pour répertorier les résistants. Pour les pourritures de collabos et d’hystériques fanatiques, il faudrait abattre beaucoup beaucoup trop d’arbres et un temps infini pour en faire la liste, d’autant qu’il faut tenir compte des traîtres hors de notre pays qui contribuent largement à l’expansion du massacre.

      Je soutiens également totalement Mila pour son courage, pour l’enfer dans lequel elle vit depuis ( comme d’autres dans le même cas qui ne partagent pas le délire de soumission collectif à une idéologie politico-religieuse ) et comme vous, je me fiche comme de ma 1ère couche-culotte de son langage qui est compréhensible suite aux graves menaces et insultes vulgaires ( qui bizzarrement elles ne sont nullement condamnées par la musilmsphère tout comme les textes haineux, injuriant, de certains rappeurs abjects ) et qui ont déclenchées ce torrent de haine.

  3. Celles qui se revendiquent féministes semblent être des Lesbos gauchos revenchardes.
    Elles n ont en fait rien à faire de la gente féminine et des questions de vue ou de mort inhérentes au fanatisme religieux muzz ..
    Elles ne s s’insurgent aucunement ..

  4. Souvent, je me pose la question :
    « Combien de temps encore, devons-nous supporter tout ça »???

    Et comme le dit si bien frejusien…
    Ce que vit cette jeune fille Milla, finira par arriver à de nombreuses personnes bien connues en France, qui sont contre Milla actuellement, le retour du bâton peut arriver à l’occasion de n’importe quel événement, ou paroles dîtes, ou tout autre chose…
    Ce jour-là qu’elles n’attendent rien, en tous les cas, pour moi, je dirai que ce sera un juste retour de bâton…

  5. d’accord avec ton propos,
    il faut leur souhaiter de vivre la même aventure, ni plus ni moins,

    ces crétines abêties par leur idéologie merdique se réveilleront devant la réalité, et là , on verra si elles ne changent pas d’avis

  6. Encore combien de Mila pour que les ordures qui se couchent devant l’islam se réveillent ?

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