Maastricht : pourquoi les Français ont-ils écouté Mitterrand et non Philippe Seguin ?

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J’ai lu, ici ou là dans la presse,  que le 7 janvier 2020 était le 10 ème anniversaire de la mort de Philippe Seguin.

Peu se sont appesantis sur le discours qu’il avait prononcé le 5 mai 1992, à l’ Assemblée Nationale, à propos du traité de Maastricht et à propos de  » l’Europe « .

Il annonçait ce que nous allions subir …. ET QUE NOUS SUBISSONS.

Voici quelques extraits de ce discours :

« C’est en tout cas avec gravité que je viens inviter cette assemblée à opposer l’exception d’irrecevabilité au projet de loi constitutionnelle que le Gouvernement nous présente comme préalable à la ratification des accords de Maastricht négociés le 10 décembre 1991 par les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres des communautés européennes et signés le 7 février dernier.Mon irrecevabilité se fonde sur le fait que le projet de loi viole, de façon flagrante, le principe en vertu duquel la souveraineté nationale est inaliénable et imprescriptible

la Constitution du 4 octobre 1958 rappelle que «  La souveraineté nationale appartient au peuple »
 …
Aucune assemblée  ne peut déléguer un pouvoir qu’elle n’exerce qu’au nom du peuple.

La méthode est habile. En présentant chaque abandon parcellaire comme n’étant pas en soi décisif, on peut se permettre d’abandonner un à un les attributs de la souveraineté sans jamais convenir qu’on vise à la détruire dans son ensemble.

La souveraineté, cela ne se divise pas ni ne se partage et, bien sûr, cela ne se limite pas.
 …
Cessons donc de tricher, de dissimuler, de jouer sur les mots, de multiplier les sophismes, L’alternative est claire : nous devons conserver notre souveraineté ou y renoncer.

Il ne faut pas rêver. Sans monnaie, demain sans défense, sans diplomatie, peut-être  après-demain, la France n’aura plus de marge de manœuvre.
Certains s’en accommodent. Quant à moi, ce n’est pas l’avenir que je souhaite à mon pays.
D’ailleurs, les tenants de la marche vers le fédéralisme ne cachent pas leur dessein. Ils veulent bel et bien, et ils le disent, que les progrès du fédéralisme soient sans retour en droit et, surtout, en pratique, et force est de constater que nous voilà d’ores et déjà pris dans un redoutable engrenage

De Gaulle disait: « La démocratie pour moi se confond exactement avec la souveraineté nationale.»
On ne saurait mieux souligner que pour qu’il y ait une démocratie il faut qu’existe un sentiment d’appartenance communautaire suffisamment puissant pour entraîner la minorité à accepter la loi de la majorité! Et la nation c’est précisément ce par quoi ce sentiment existe.
Or la nation cela ne s’invente ni ne se décrète pas plus que la souveraineté !
Le fait national s’impose de lui-même sans que personne puisse en décider autrement ; il n’est ni repli ni rejet, il est acte d’adhésion

La nation c’est plus fort encore que l’idée de patrie, plus fort que le patriotisme, ce noble réflexe par lequel on défend sa terre natale, son champ, ses sépultures. Car le sentiment national c’est ce par quoi on devient citoyen, ce par quoi on accède à cette dignité suprême des hommes libres qui s’appelle la citoyenneté ! ….
Que peuvent d’ailleurs bien comprendre à la nation ceux qui, il y a cinquante ans, s’engageaient dans la collaboration avec les nazis pour bâtir l’ordre européen nouveau.

On confiera les affaires à des notables que le gouvernement fédéral, du fait de son éloignement et de son manque de légitimité, ne pourra contrôler, pas plus que ne pourront le faire les gouvernements nationaux politiquement affaiblis et limités dans leurs compétences.
Ce sera le grand retour des féodalités, lequel, je vous le concède, a déjà largement commencé.
Ce sera, pour le coup, cette Europe des tribus .
Il n’y aura plus en France de redistribution, de péréquation, d’aménagement du territoire.
Viendra la règle du chacun pour soi et de Dieu pour personne.
Se noueront des relations de région à région par-dessus la tête des Etats; c’est déjà entamé!

Ce sera le contraire de la République et le contraire de la démocratie. « 

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Il pressentait même ce qu’allait devenir, grâce à  » l’ Europe « ,  notre langue.
Détruite par le wesh, le globish ( macron en étant un des exemples ), l’ écriture inclusive, l’abandon de la grammaire, et j’en passe :

 » On nous abandonnera notre langue, quitte à nous laisser le soin de l’abâtardir « .

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Pour ceux qui veulent lire l’intégralité de ce discours prémonitoire : https://www.senat.fr/evenement/revision/seguin05051992.html  

Non à  » l’ Europe « . Oui à l’Europe des Nations.

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14 Commentaires

  1. Il ne faut pas oublié Sarko Mr Chirac demande un referundum les français disent Non à l’Europe élection de Mr Sarko et lui nous dit je vous ai compris et je vous emmerde et moi je dit oui à l’Europe ;irrespect de son prédécésseur des français et de son électorat !

  2. Que de bon sens politique et de bon sens tout court ! Les faits donnent malheureusement raison à Mr Seguin.

    Bravo les Anglais ! Voici un peuple qui ne s’est jamais couché ! A quand le Frexit et le retour de la démocratie en France (et dans les autres pays d’Europe)?

    • Ne vous faites aucune illusion, ils sont prêts à toutes les saloperies pour garder leurs privilèges.
      Jusqu’à présent, il n’y a que les voisins qui ont dit « non ». Refaites un référendum dans ce pays de larves, et vous allez avoir le résultat… lorsqu’il ne plait pas aux seigneurs, ils décident qu’ils ont « gagné » les élections.

  3. Le malheur, c’est que Séguin, lors de son débat face à Mitterrand, apitoyé par le triste état de son adversaire (il était rongé par le cancer), s’est couché devant lui et n’a pas eu un mot plus haut que l’autre et a totalement manqué de pugnacité. Il n’a pas été convaincant du tout et je suis persuadé que c’est ce qui a fait la différence lors du référendum, puisque le « oui » est passé au ras des pâquerettes.

    • Oui, je me rappelle très bien : Seguin s’excusait tout le temps auprès de Mitterrand !

    • @ Niko
      Le problème étant, évidemment, que Seguin a péché par trop de sollicitude que je qualifierai de déplacée envers un malade ; malade, certes, mais requin dans l’âme. Un monstre blessé reste un monstre et d’autant plus dangereux s’il est manipulateur. Je l’ai assez appris à mes dépens pour rester désormais ferme, déterminée et pugnace en ce que je crois être juste et qu’importe l’état de mon interlocuteur parce que, lui, je le sais, ne lâchera pas ce qu’il croit être juste, puisqu’il trouve encore assez de force en lui pour me contredire, d’autant si le sujet est brûlant.

      Pugnacité ne veut pas dire agressivité mais combattivité, et l’on peut avoir l’esprit combattif tout en ayant l’esprit compatissant.

      • Séguin est tombé dans le piège que lui avait tendu le PS, car la participation de Mitterrand à ce débat ne doit rien au hasard. On savait que son état serait déstabilisant pour son adversaire et c’est ce qui s’est passé. Séguin s’est fait b..ser comme un bleu !

    • Non, la différence, c’est Chirac qui l’a faite ! Le RPR d’alors, avec Seguin était pour le « non » ! Or ,Mitterrand (un soss comme par hasard ) a convaincu Chirac le connard, que ,s’il voulait devenir président de la république, il fallait être européen ! Ce qui a fait la différence ,puisque Chirac le connard a appelé le RPR à faire voter « pour » !

  4. Texte prophétique s’il en est , monsieur Seguin nous donnait un avertissement de ce qu allait être cette europe ,qui ne respecterai pas le choix des peuples

  5. Le dilemme est le suivant maintenant
    Sortir de l’Europe
    ET
    Ne pas entrer en islam

    • Comment ferez-vous ??? Seule ,une révolution, peut faire basculer ce qui est indéfectible ,actuellement !

  6. malgré le n n voté par les fran çais, Sarkozy nous a bien enfumé, il a fait en sorte que ce traité soit appliqué en France

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