Oui, nos Poilus étaient des héros, oui ils ont sauvé la patrie, oui ils ont remporté la victoire

Oui, les Poilus étaient des HÉROS.
Oui, ils ont remporté la VICTOIRE.
Oui, ils ont sauvé la PATRIE.

( des mots qu’il ne faudrait plus employer ! )

Il faut absolument lire cet article du Figaro :

TOMBÉS AU CHAMP D’HONNEUR

1,4 million de morts. 37 tués par heure pendant quatre ans et demi. 500 000 dans les cinq premiers mois. Comment imaginer ce que fut une telle hécatombe ? Cent ans après l’armistice, le bilan humain reste toujours difficile à appréhender. La cartographie proposée par Fig Data permet, pour la première fois, de se représenter chronologiquement et géographiquement ce que fut la Grande Guerre. Jour après jour, découvrez où sont tombés les soldats «Morts pour la France», décédés entre 1914 et 1918 sur l’un des douze départements du front.

CONSULTER SUR LE SITE DU FIGARO LA MAGNIFIQUE CARTE DES MORTS POUR LA FRANCE ANNEE PAR ANNEE

Un million de «morts à la guerre» représentés

D’une ampleur inédite, cette visualisation se base sur les données individuelles des soldats «Morts pour la France» recensées par le ministère des Armées. Créée en 1915, cette mention est attribuée aux soldats tués au combat ou morts des suites de leurs blessures. Les militaires réformés, fusillés, décédés de maladies ou victimes d’accidents en sont exclus.

Poilus réorganisant une tranchée en Champagne. Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Notre cartographie ne présente donc qu’une partie des victimes françaises de la Grande Guerre, mais constitue un ensemble significatif de près d’un million de «morts à la guerre» pour lesquels nous avons pu identifier le lieu et la date de disparition.

«Ce n’est qu’après la guerre que l’on a compris le rythme des pertes»

Elle montre toutefois une représentation d’ensemble proche de la réalité, que les contemporains n’ont pas pu connaître avec une telle précision. «La perception, à l’époque, n’est pas toujours égale au nombre de morts, car on ne fait pas les totaux au fur et à mesure» explique Annette Becker, historienne spécialiste de la Première Guerre mondiale, vice-présidente du Centre international de recherche de l’Historial de Péronne. «Ce n’est qu’après la guerre que les bilans ont été faits, et ce n’est que des années plus tard que l’on a compris les rythmes des pertes. On a par exemple longtemps cru que les gaz tuaient beaucoup car c’était nouveau et spectaculaire, mais en fait les masques à gaz ont bien fonctionné. Se protéger des canons, en revanche, était impossible. C’est l’artillerie qui est responsable du plus grand nombre de morts.»

Quatre ans et demi d’épreuve

1914, année la plus meurtrière

Nombre de soldats «Morts pour la France» par semaine, entre 1914 et 1918

05,00010,00015,00020,00025,00030,00035,00005,00010,00015,00020,00025,00030,00035,000aoûtseptembreoctobrenovembredécembrefévriermarsavrilmaijuinjuilletaoûtseptembreoctobrenovembredécembrefévriermarsavrilmaijuinjuilletaoûtseptembreoctobrenovembredécembrefévriermarsavrilmaijuinjuilletaoûtseptembreoctobrenovembredécembrefévriermarsavrilmaijuinjuilletaoûtseptembreoctobrenovembre1915191619171918Bataille des frontièresBataille de la MarneCourse à la merOffensive en ChampagneOffensive en ArtoisOffensive cumulée enChampagne et en ArtoisBataille de VerdunBataille de la SommeChemin des DamesOffensive du printempsContre offensive des Cent Jours

Ce qui frappe en premier, c’est effectivement l’extrême mortalité en 1914. Dès les premiers jours de la guerre, les pertes sont colossales : 246 000 hommes tués entre le 3 août et le 1er novembre. La supériorité de l’artillerie allemande, les pantalons rouges des uniformes français et la stratégie de l’offensive de part et d’autre figurent parmi les causes.

25 septembre 1915, jour le plus meurtrier pour l’armée française

«Le nombre des morts est immense au début, c’est pour cela que l’on s’enterre dans les tranchées» précise Annette Becker. Le front se stabilise en effet à la fin de l’automne, et ne bouge quasiment plus jusqu’en 1918. Les campagnes meurtrières, elles, continuent. Le 25 septembre 1915, avec une double offensive en Artois et en Champagne, est le jour le plus meurtrier de la guerre pour l’armée française, avec plus de 25 000 morts.

La Bataille de Verdun, qui débute le 21 février 1916, se démarque : le nombre de morts en une seule journée n’égale pas les affrontements précédents, mais c’est une des premières offensives allemandes conséquentes depuis 1914, et elle dure bien plus longtemps. Elle frappe profondément les esprits. C’est «la bataille de la France pour la France, contre l’agression allemande, le lieu où la France montre toute son âme et son ardeur» commente l’historienne. La comparaison avec la Bataille de la Somme, qui commence le 1er juillet 1916, est à ce titre révélatrice. Les pertes françaises y ont été importantes mais l’offensive, menée par les Britanniques, a bien moins imprégné la mémoire collective.

Le choc meurtrier du «Chemin des Dames», qui devait être la dernière grande offensive de la guerre, marque l’année 1917 jusqu’à fin octobre. La guerre de mouvement reprend en 1918, avec plusieurs offensives allemandes en Picardie, Champagne. Les Allemands veulent remporter la victoire avant que les Américains, tout juste entrés en guerre, n’alignent trop de troupes sur le front. La contre-offensive générale des Alliés les mène à l’armistice.

Notre visualisation s’arrête au 11 novembre 1918. On compte cependant près de 9300 soldats décédés après cette date, des suites de leurs blessures dans ces départements.

Le sacrifice d’une génération

Plus d’un quart des soldats tués le sont avant leurs 23 ans

Part des soldats «Morts pour la France» selon leur âge de décès

16182022242628303234363840424446485052540%2%4%6%8%10%12%ÂgeÂge minimum de mobilisation dans l’activeÂge de mobilisation dans la territoriale

L’image que nous conservons du jeune soldat décédé à l’aube de ses 20 ans sur le champ de bataille de 1914-1918 n’est pas totalement fausse. L’âge moyen est assez élevé (27,5 ans) mais 10% des soldats «Morts pour la France» recensés dans notre base ont été tués à 21 ans. C’est l’âge le plus répandu, et il correspond également à l’âge du début de mobilisation officielle.

À l’inverse, un décrochage s’observe à partir de 35 ans. Les hommes ne sont plus mobilisés dans l’armée de première ligne (active) mais dans l’armée de deuxième ligne (territoriale).

«En 1939, la France devient le pays le plus âgé au monde»

Le décès de ces hommes jeunes a profondément marqué la société française, inversant l’ordre des générations et perturbant la natalité. «Plus d’un million de naissances ne furent jamais rattrapées, si bien qu’en 1939, la France devint le pays le plus âgé au monde» note François Héran, de l’Institut national d’études démographiques (Ined) dans une publication d’avril 2014.

Une fiche individuelle de soldat «Mort pour la France». Ici, Jean-Baptiste Guièze, tué à l’ennemi en juin 1918. (Copyright Ministère des armées – Mémoire des Hommes)

→ Retrouvez la trace de vos aïeux sur le site Mémoire des hommes

Cette mort de masse, mais aussi les violences physiques et psychologiques de cette guerre moderne, mécanisée, a profondément fait évoluer le rapport des Français au conflit. «À partir de 1918, on note un tournant dans la figure principale du soldat français» analyse Bénédicte Chéron, docteur en histoire contemporaine et spécialiste des représentations collectives du fait militaire. «Il passe peu à peu du héros combattant, aux vertus guerrières valorisées au fil du XIXème siècle, au soldat qui devient avant tout un martyr et une victime. La guerre elle-même n’est plus considérée comme un fait commun, une possibilité ordinaire de la vie quotidienne, mais comme une anomalie brutale à éviter à tout prix, parce que ceux qui la font en seront forcément les victimes.» Un legs qui perdure encore aujourd’hui.

https://www.lefigaro.fr/fig-data/tombes-champ-honneur/

La conclusion est magnifique et explique comment , sous la pression des pacifistes ( ” plus jamais ça ” ! ), la France a pu capituler en 1940, et comment elle est de nouveau en train de capituler :

” on note un tournant dans la figure principale du soldat français …

Il passe peu à peu du héros combattant, aux vertus guerrières … ,
au soldat qui devient avant tout un martyr et une victime.

La guerre elle-même n’est plus considérée comme un fait commun, une possibilité ordinaire de la vie quotidienne,

mais comme une anomalie brutale à éviter à tout prix…..»

La guerre est effectivement une possibilité ordinaire de la vie quotidienne d’un pays.
Oui, la guerre, c’est pas beau ……

Mais il faut l’assumer et, le cas échéant, ne pas renoncer à la faire quand c’est nécessaire.
Sinon…

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7 Commentaires

  1. Bonjour.

    Excellent article.
    A lire sur le même sujet, un livre très intéressant que je lis actuellement, paru en septembre de cette année; 14-18, penser le patriotisme” de Frédéric Rousseau.478 pages. 8,30 euros (huit euros trente) sur amazon.

  2. Je n’ai pas vraiment en estime les plus va t’en guerre de nos dirigeants d’alors (républicains ?…). La politique des alliances, des blocs à la veille de la grande guerre a été catastrophique, ainsi par exemple l’alliance sans conditions avec la Russie sans considérer qu’elle avait ses propres intérêts (récupérer la Crimée…). Il faudrait aussi regarder du coté de l’Amérique qui est la grande gagnante de cette guerre avec pour finir l’humiliation et la culpabilisation à outrance de l’Allemagne en 1918 pour diviser encore un peu plus l’Europe.
    Guerre qui a dévasté des villages des centres ville, de grands écrivains artistes, scientifiques…
    Un de mes ancêtres Lorrain a participé à cette guerre, dans la Wermacht et par la suite a bien ressenti que l’Allemagne en garderait un désir de vengeance très fort…
    Je souscris aux thèses de René Girard, notamment développées dans son ouvrage ”achever Clausewitz”.
    Nous ”fêtons” des évènements catastrophiques pour notre histoire. Les générations de notre pays n’en sont pas remises.

    • Oui, nous… fêtons des évènements hallucinants. Le tout repris, corrigé, instrumentalisé par le maKron qui pense aux futures élections. Je n’en suis pas. J’ai trop de respect pour la souffrance endurée et vécue.

  3. Combien de morts dans les années suivantes ?
    1 grand père blessé dans le dépt de a Marne DCD en 1937 suite à sa blessure à la jambe
    DCD au boulot en déplacement à Dijon en 37
    et il était en plus pompier volontaire à Amiens à vélo avec 1 jambe raide
    la grand mère l’ a soigné de sa sortie d ‘hôpital en18 jusqu’en 37
    mon père né en 19 avait l ‘âge de repartir en 40….
    ma grand mère s ‘inquiétait que je parte en Algérie
    les cimetières militaires et les champs de batailles je les ai parcouru bien avant la naissance de celui qui se veut le président de la FRANCE actuelle
    ‘il est d ‘Amiens , mais je doute qu’il connaisse tous les cimetières de la Somme . Pourtant y reposent des Britanniques , des Néo Zélandais , des Sud Africains , des Australiens , des Canadiens ,même des chinois .Mais aussi beaucoup d ‘Allemands .

    http://www.gavroche-thailande.com/actualites/culture/103679-commemorations-du-11-novembre-l-histoire-meconnue-de-la-thailande-pendant-la-guerre-14-18

  4. Lors de ces commémorations j’attends un mot de reconnaissance aux 2500 ( au moins ) soldats américains tombés pour la France!
    Et ça parce qu’on fait (à ne plus en finir ) des mea culpa en Algérie!
    Justice et dignité!!!!!!!

    • Plus de 50 000 morts américains lors de la première guerre !
      Le dernier mort fut je crois américains, à 10h59 !!!

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