Comment se fait-il que la Hongrie ait à présent un quorum de 50% pour la validité des referendum ?

En ce qui concerne la validité du referendum, je ne sais pas s’il faut taper sur l’UE ou… sur le peuple hongrois. Je n ‘ai pas assez d’informations pour me prononcer.
En effet, la source de ce quorum de participation est la Constitution hongroise, ce que les media ne prennent généralement pas la peine de préciser d’après les articles que j’ai lus.
Il aurait été mis en place après que Orban est arrivé au pouvoir, ou en tout cas conservé par son parti, qui aurait eu, semble-t-il, l’occasion d’y remédier.
Il ne concerne pas que les consultations populaires en rapport avec l’UE, mais n’importe quel referendum et même les délibérations parlementaires.
Ce quorum a de quoi attirer l’attention, car, en général, quand un quorum est instauré, il vise à éviter qu’un résultat soit atteint avec une participation extrêmement faible.
Au contraire, un quorum à 50% est très élevé…
L’article 28 C de la Constitution hongroise de 1949 prévoyait un quorum ordinaire de 25%, ce qui est déjà beaucoup (http://mjp.univ-perp.fr/constit/hu1949.htm#13).
Depuis, la Constitution de 2011 a élevé (ou maintenu ?) ce seuil à 50 %.
Selon son article 8, point 4, « un référendum national est valable si plus de la moitié de tous les électeurs ont valablement voté, et il est décisif si plus de la moitié de tous les électeurs ayant valablement voté ont donné la même réponse à la question posée ».
(http://mjp.univ-perp.fr/constit/hu2011.htm#5)

J’imagine que les Hongrois savaient que le score serait largement en faveur à l’opposition à l’accueil des migrants, donc, pour ceux qui sont favorables à Orban, ont eu tendance à ne pas prendre la peine de se bouger en comptant sur le vote des autres… Mais, en même temps, l’opposition faisant campagne pour l’abstention, ceux qui sont favorables à Orban auraient dû se mobiliser d’autant plus.
La situation est donc curieuse sur le plan politique autant que sur le plan du droit constitutionnel.
Orban se retrouve comme une sorte d’arroseur arrosé, puisque c’est son parti qui est à l’origine de la loi fondamentale (texte constitutionnel nouveau) votée en 2012.
D’ailleurs, il appelle maintenant à un changement constitutionnel sur ce point : https://francais.rt.com/international/27128-hongrie-votants-rejettent-quotas-refugies-ue-vote-invalide-abstention

Vu de l’étranger, c’est à n’y rien comprendre du tout ; la question que je pose est en fait de savoir si l’UE est à l’origine de ce quorum anormalement élevé quant au referendum.
Le fait que le quorum aurait été plus bas en 2003 expliquerait que le referendum européen ait pu être validé malgré la faible participation… à moins que le rehaussement du quorum ait été décidé en 1990 lors de la chute du régime communiste, sous l’influence européenne. L’adoption de la loi fondamentale de 2011 aurait alors été l’occasion manquée de modifier cette anomalie, nul n’étant parfait, même Orban et son parti…

Sur ce point, je n’ai rien trouvé allant dans ce sens ou dans un autre, après avoir consulté notamment cette étude du Sénat évoquant les changements constitutionnels de 1990 :
https://www.senat.fr/ga/ga96-10/ga96-106.html
on peut voir aussi http://juspoliticum.com/article/Une-continuite-imparfaite-la-nouvelle-Constitution-hongroise-558.html
Il se peut que le quorum de 50% ait été introduit par l’une des réformes constitutionnelles qui ont eu lieu entre temps, notamment une réforme de 1997 :
http://www.contreculture.org/SP_Constitution_hongroise.html
https://www.ilo.org/dyn/natlex/natlex4.detail?p_lang=fr&p_isn=39913
https://www.ilo.org/dyn/natlex/natlex4.detail?p_lang=fr&p_isn=54095 « Amendments regarding, inter alia, national referenda ».
Si la modification a été faite en 1997, alors effectivement l’adhésion à l’UE n’aurait pas dû être valable faute d’atteindre le quorum requis. Je ne vois rien allant dans ce sens pourtant en consultant des archives sur internet.

Il semble qu’en fait, les Hongrois ne soient pas un peuple féru de démocratie, au vu de cette abstention chronique. L’appartenance à l’Empire ottoman puis au communisme laisse sans doute des traces…
Ce serait pourquoi les nouveaux textes constitutionnels ont mis en place des seuils de participation élevés, que ce soit pour le referendum ou pour le vote parlementaire, lui aussi dépendant d’un quorum de 50% (que, pour le coup, on ferait bien d’instaurer en France pour mettre fin à l’absentéisme parlementaire et l’inflation législative, deux fléaux de notre temps).

En revanche, le quorum pour l’expression directe de la volonté populaire n’est pas une bonne chose : nocif pour l’action politique, il favorise ceux qui critiquent tout mais ne proposent rien.
Il faut donc modifier en le baissant le quorum du referendum et proposer une nouvelle votation.
Quoi qu’il en soit, il y a un problème quelque part et on peut attendre avec impatience l’analyse d’un fin connaisseur du système hongrois :
– soit le referendum de 2003 d’entrée dans l’UE a été voté contrairement à la Constitution hongroise (si le quorum de 50% a été introduit dans le paquet des réformes constitutionnelles des années 1990) ;
– soit le parti de Orban a commis une « boulette » en ne baissant pas le quorum en faisant voter la loi fondamentale de 2011, ou en l’introduisant, voire même se retrouve dans la situation de l’arroseur arrosé.

Deux hypothèses en effet :
1/ soit Orban a introduit ou laissé ce quorum élevé dans un souci d’idéal démocratique… auquel les Hongrois ne sont pas encore prêts (l’enfer est pavé de bonnes intentions). Dans ce cas, Orban peut au moins se vanter, quand même, de faire la nique à ceux qui lui reproche une réforme « antidémocratique », le quorum visant à obtenir des décisions collectives qui représentent réellement la majorité.
2/ soit ce quorum s’explique par une tendance ultraconservatrice visant à éviter au contraire des changements trop réguliers sur des questions importantes… sociétales notamment. Le parti de Orban n’aurait pu prédire en 2011 que le referendum pourrait lui servir d’instrument de résistance à une politique européenne.

Bref, beaucoup d’incertitudes, des points à éclaircir, mais pour ma part, j’ai une certitude. On dit souvent qu’on a les dirigeants politiques qu’on mérite. Les Hongrois, pourtant, ne paraissent pas mériter un dirigeant politique aussi intéressant, cohérent et ferme que Orban. Alors il faudrait pour une fois opérer UN « grand remplacement » de population : que tous les Hongrois pro-Orban viennent vivre en France pour remplacer nos fidèles de Bruxelles, en échange des pro-migrants français qui, quant à eux, feraient le chemin inverse ; qu’on mette Orban à la tête de l’Etat français, Hollande et le gouvernement Valls à la tête de la Hongrie, et ainsi tout le monde sera content.

Complément de Iarivo

Petite remarque à apporter au texte, la Hongrie n’a jamais été occupé par l’Empire Ottoman.
La Hongrie faisait partie de l’Empire autrichien qui deviendra plus tard l’Empire Austro-hongrois qui s’alliera à l’Empire Ottoman lors de la première guerre mondiale.

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17 Commentaires

  1. il y’a une chose que je trouve déconcertante, c’est ce petit parti néo nazie le jobbik qui comporterais pas mal de musulmans en sont sein et ce dises proche du nationalisme turc musulman. j’ai pus voir que le jobbik mettais les battons dans les roues a Victor orban et sont membres de l’opposition . si quelqu’un pouvais éclairé ma lanterne a propos de ce petit parti d’islamo nazie? qui ose s’opposé au seul président européen qui fais face a l’invasion. merci

    • Qui peut s’opposer????
      Mais tous les tarés (peu importe la tare nazi, communiste ou musulmane ) Et Dieux sait il y en a !

  2. Quitter l’Europe serait quitter la dictature communautariste de Bruxelles pour revenir à l’Europe des Nations souveraines. Non seulement ce serait bien mais quelle économie réalisée en supprimant ces fonctionnaires grassement payés pour n’être que des profiteurs dont des condamnés, repris de justice qui restent malgré tout en place..

  3. Petite remarque à apporter au texte, la Hongrie n’a jamais été occupé par l’Empire Ottoman.
    La Hongrie faisait partie de l’Empire autrichien qui deviendra plus tard l’Empire Austro-hongrois qui s’alliera à l’Empire Ottoman lors de la première guerre mondiale.

    • Si il y a eu pasalic turc à Budapeste pendant le moyen-âge (1500 – 1600 environ, aproximatif)

  4. D’après ce que j’ai compris, mais il est difficile de tout démêler, et je ne parle pas hongrois, ce referendum n’avait de toutes façons qu’une valeur consultative.
    Quoi qu’il en soit, je trouve que la consultation est réussie : 98% des voix, même sur seulement 40% de votants, c’est énorme !

  5. La lecture de tous les commentaires m’a fait jaillir une question: « est-ce que Mme Reding, grande démocrate après Qaradawi, est toujours en poste à Bruxelles » ?
    Rappelez-vous:
    Rappel: Viviane Redding, vice présidente du parlement et commissaire européenne.
    Élue par personne, aucun citoyens… Déclare ce soir(11/2013) à la RTS:
    « Oui avec ces dernières élections européennes 25% du parlement européen est contre la construction européenne c’est un fait, mais vous savez, c’est nous qui faisons la loi, eux ne feront que du bruit… » sic !
     » il n’y a plus de politiques intérieures nationales … »
    Quand Viviane Reding enterre les Nations (News360x)
    https://www.youtube.com/watch?v=Y2zu6GXk60o

  6. Savez vous que le Luxembourg a envisagé de virer la Hongrie de l’UE, justement parce que, Viktor Orban, ne veut pas accueillir de migrants et fait construire des murs le long des frontières de son pays ?
    Cela montre bien quel type de régime totalitaire est l’organisation de Bruxelles.
    Mais entre nous, une sortie de l’Union Européenne, ne ferai que rendre service à la Hongrie.
    Et dire que l’UE a pris peur avec la victoire du Brexit.

  7. Ben oui, ils vont modifier leur Constitution: ces MM de Bruxelles supporteront-ils qu’un pays (encore) souverain puisse modifier souverainement sa constitution ?
    Affaire à suivre.
    Quant à souhaiter leur envoyer Hollande et Valls comme dirigeants, aucun peuple digne de ce nom ne mérite un tel sort : envoyons-les plutôt chez les m. où ils seront en bonne compagnie (qui se ressemble s’assemble)

  8. Bonjour Maxime,
    Je me demande si sur le plan politique ce référendum n’arrangerait pas tout le monde ? En effet,
    Orban montre qu’il a le soutien de sa population puisqu’on peut considérer que ceux qui ne sont pas allés voter ont abandonné la décision à ceux qui se sont déplacés. Le résultat est donc significatif sans pour autant enfermer le pays dans une obligation légale qui serait contraire à la politique voulue par l’UE.
    Du côté de l’UE : la face est sauve mais ils savent qu’il ne faudra pas compter sur Orban pour DÉPORTER les populations musulmanes en Hongrie.
    Merkhel ne prendra pas le risque d’une crise ouverte au sein de l’UE au sujet des migrants qui déjà la « plombe » chez elle. (élection fin 2017)
    Quant à Hollande : IL NE COMPTE PAS.
    Enfin, la promesse d’un référendum sur le FREXIT par Marine Le Pen doit horrifier tous les europhiles : Le Brexit est passé par là… Rien ne bougera : les pays anti-migrants tiendront tête… L’UE est moribonde. Elle est incapable d’imposer quoi que ce soit.

  9. Orban mérite d’être soutenu car il a évité une invasion catastrophique à son Pays et le peuple hongrois devrait lui en être reconnaissant mais si se sont des girouettes comme chez nous ????ils ne méritent pas en effet d’avoir un président intègre et patriote,qui remplit bien son rôle.OUI ON ÉCHANGE??????

  10. les EUROCRATES,adaptent les conditions et les règles à leurs convenances,c’est comme cela que fonctionne une »DICTATURE »elle crée ses règlements a ses intérêts du moment, »COUPONS LA TÊTE A CETTE EUROPE DE DICTATEURS »..!!

    • Vous avez bien raison, c’est de la manipulation dictatorial pour rester aux pouvoir, alors vous imaginez avec leur racisme à deux balles comme excuse bidon pour ne pas donner la parole au peuple.
      Tout pour ne pas donner la parole aux peuples.
      L’Union Européenne est la plus grande escroquerie faite aux peuples européens.
      C’est à la rareté du référendum, et un des indicateurs, que nous pouvons reconnaître les dictatures par leurs maladresses démocratiques.
      Nous apprenons à connaître l’islam, mais pas assez sur notre démocratie, sur nos droits des peuples européens, qui sont bafoués, et que les musulmans en profitent par la même occasion aussi.
      L’Islam s’impose, car il n’y a pas de résistance démocratique en Europe.
      Quand pensez vous Madame tasin.

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