C'est la fin des ouvriers, inutile de se battre pour la retraite ou les 35 h

La fin des ouvriers.

          La crise sociale actuelle camoufle les véritables défis provoqués par la robotisation et les nouvelles technologies. Dans un proche avenir, on emploiera une minorité le plus longtemps possible et une majorité restera oisive. Des notions familières comme le plein emploi ou le chômage deviendront périmées.

           On peut comprendre la volonté du patronat de simplifier le Code du travail qui compte près de trois mille pages ! Je sais d’expérience qu’un employeur doit consacrer 30 % de son temps à explorer ses arcanes s’il ne bénéficie pas des conseils d’une noria de juristes. Cette réglementation touffue donne trop de pouvoirs aux syndicats qui passent le plus clair de leur temps à dresser le personnel contre le patron et à s’opposer aux réformes. Les sondages montrent pourtant que les salariés expriment des réserves à l’égard de la nouvelle loi. Échaudés par la globalisation et ses délocalisations, ils craignent d’être licenciés facilement ou de travailler plus longtemps et au rabais. En période de crise chacun se replie sur ses avantages acquis. Dans ce contexte, les partis qui réclament la retraite à 65 ans ou la fin des 35 heures risquent de s’exposer à des mécomptes électoraux !

            Ces crispations des uns et des autres ne tiennent pas compte des promesses du progrès technique. Il ne se contente plus de réduire la durée du travail. Il va le supprimer pour la majorité de la population ! La robotisation se développe partout y compris en Chine. Le coût des robots a été divisé par deux depuis 1990 et ils fonctionnent 24 heures sur 24 en ignorant les absences et les vacances. Selon certaines études, ils pourraient entraîner la perte de trois millions d’emplois industriels en France d’ici 2025. Certes, il faudra davantage d’ingénieurs mais ils ne représentent qu’un échantillon réduit de la population. En revanche, les métiers des travailleurs manuels disparaîtront tout comme beaucoup de petits boulots qui seront remplacés par des robots ménagers.

          Ce monde à deux vitesses signifie que bien des gens n’auront plus de salaires. Comment feront-ils pour subsister ? Il faudra distribuer des allocations à un nombre croissant de personnes oisives pour leur permettre de vivre décemment. C’est pourquoi on réfléchit partout à l’instauration d’un revenu de base (Une sorte de super RMI). Des expérimentations sont en cours dans différents pays et une application à grande échelle devrait intervenir en Finlande en 2017.

          La disparition du travail, au moins pour toutes les tâches ingrates et répétitives, ne doit pas effrayer. Souvenons-nous que la noblesse tenait le labeur en horreur en s’abstenant de toute activité rémunérée. Cette libération nécessite toutefois des réflexions approfondies. Malheureusement, l’opinion française préfère se diviser à propos de solutions périmées.

 

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16 Commentaires

  1. Pourquoi M. Pince n’a-t’il pas intégré le facteur démographique dans son article, notamment le vieillissement de la population et surtout la présence massive d’immigrés en Europe et la continuation des politiques d’immigration ? Il me semble que la robotisation limite les effets négatifs du vieillissement de la population sur le fonctionnement des entreprises (départs en retraite, population active stagnante, baisse de la productivité) et que associée à une politique d’immigration restrictive (main d’oeuvre qualifiée) elle n’empêche pas certains pays de prospérer (Japon), alors qu’en France, pays moins robotisé que l’Italie et comme chacun sait friand d’immigration sous-qualifiée de peuplement, notre industrie décline, le chômage reste à un niveau élevé malgré LE DEPART MASSIF EN RETRAITE DES BABY BOOMERS !!! J’en reste sur ma fin avec cet article qui a l’avantage d’être iconoclaste c’est vrai, surtout venant d’un spécialiste du coût réel de l’immigration comme Gérard PInce auteur de « Les Français ruinés par l’immigration », à moins qu’il ne faille le relier avec d’autres articles ?

  2. Tout à fait. Déjà lors du début du numérique, si celui-ci avait été utilisé à son maximum l’on serait passé rapidement à dix millions de chômeurs. je l’ai vécu, comme d’autres, dans mes Entreprises énergétiques où les Directions nous le disaient clairement. Belle lurette que les robots sont dans les Entreprises et que la main de l’homme n’y met plus les pieds.

  3. Le revenu universel verra le jour dans un premier temps pour améliorer la situation de nos compatriotes, cela calmera aussi la colère. Si on vous donne 1500 euro par mois et ne pas travailler beaucoup d’entre nous accepterons. C’est effectivement à l’étude dans de nombreux pays y compris le notre. Ce weekend les Suisses sont allés voter justement pour ce revenu universel, ils ont dit non à une forte majorité, la raison je ne la connais pas mais les Suisses ont dans la plupart des cas des revenus bien supérieur à nous et leur économie est en bien meilleur état aussi. Peut être que cette somme de 2200 euro par mois je crois serait verser selon certaines conditions.
    Lorsque l’on regarde d’un peu plus prêt cette solution qui me paraît pas du tout utopique, on s’aperçoit que pour la financer c’est possible. Actuellement l’immigration plus l’argent gaspillé et voler par nos dirigeants cela permettrait de donner une certaine somme au Français. C’est un avis, affaire à suivre, mais ce qui est sûr, Gérard Pince à raison, nous nous dirigeons vers la robotique à 100% d’ici quelques années. Concernant le patronat et les gouvernements qui se succèderont, il n’y aura plus de grèves, d’arrêts maladies ( sauf les pannes bien sur ), de séquestrations de dirigeants etc… plus d’heures supplémentaires à payer, plus de retraites, nous irons prendre l’air et occuper nos journées à nous voir pour finir par préparer des revendications pour demander une augmentation qui sera certainement refuser, nous serons alors dans la rue à crier au scandale, sauf que nous serons plus en forme, nous ne serons pas épuiser par le travail, ce qui est le cas aujourd’hui pour la plupart d’entre nous.
    Malgré tout, je dis oui à cette solution.

  4. je ne suis pas aristocrate mais moi aussi j ai horreur du travail ,est ce normal…?

  5. Donc si je comprends bien, on va tous se faire remplacer par des machines et des robots et nous aurons des allocations ou des revenus sans bosser. Mais pour que cela ce fasse il faudra virer toute les personnes qui non rien à foutre en France comme les musuls. Pas de travail, pas besoin de main d’oeuvre, donc les musuls dehors. Bon comme ça, ça me va.

  6. Pour ma part, que les robots bossent et que l’on nous donne des salaires pour consommer la merde produite par eux . Ca me va . On pourrait festoyer entre amis, autours de grandes tables à même la rue, se cultiver à loisir, visiter son pays en flânant et rencontrer ses habitants, apprendre à apprécier la nature, connaître ses herbes, fleurs, écorce . Je trouve ça super . Plus de stress, plus de petit chef de pacotille et autres patron pourri …
    Le meilleur des monde .
    J’emmerde les intoxiqués du travail . Ce sont des esclaves et en plus il en sont fiers .

    • Je ne comprends pas que Christine ait laissé passer cette insulte.
      Ou alors, je suis imperméable à l’humour.

    • Ne vendez pas la peau de l’ours avant qu’il soit mort ,la vie des gens c’est une chose qui serpente comme un fleuve et les certitudes des uns et des autres peuvent faire des têtes a queues j’en ai vu . Mais je ne suis pas sur qu’un monde de oisifs ou de fainéants ( n’ayant pas peur des mots ) soit meilleur qu’un monde d’intoxiqués du travail comme vous dite et que moi je n’emmerde pas mais que je respecte et je m’incline devant leur dignité . Pour le reste j’arrête là je ne pense pas que nous soyons en mesure de nous comprendre car je n’ai aucun respect et aucune admiration pour ceux qui conduisent actuellement le monde dans la direction qui vous convient , bien a vous .
      Alexcendre 62 (ex ouvrier )

  7. et pourquoi pas ce super rmi,moi je suis pour,30 ans dans le btp,et l’industrie métallurgique,ça ma bien bousiller mon dos , ma force, et mon courage,nationaliste et patriote,oui et alors…!

  8. Bonjour,
    La « robotisation » de l’économie est liée au coût de la main d’œuvre.

    • merci Yves pour cette belle démonstration je confisque pour publication ce soir

  9. Merci pour cet article, qui me faisait penser à un texte de Hannah Arendt :

    • Merci Maxime je confisque pour publication demain soir ces fort intéressantes réflexions sur le sujet

    • METTRE ENFIN L’ECONOMIE AU SERVICE DE L’HUMANITE ET PAS L’INVERSE.

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