Erdogan joue avec des allumettes

Erdogan joue avec des allumettes

 La Turquie, à la rechercher de la gloire islamique, joue un jeu dangereux avec ISIS

https://www.yahoo.com/finance/news/turkey-playing-dangerous-game-isis-101500280.html

Par Riyadh Mohammed, The Fiscal Time. 1er avril 2016

Si vous voulez devenir dictateur, la première chose à faire est de prendre le contrôle de la presse de votre pays. C’est ce que s’est employé à faire Recep Tayyip Erdogan depuis qu’il est devenu président de la Turquie en 2014.

Ce n’est pas facile d’être dictateur quand on a été membre de l’OTAN depuis 1952, fait partie du Conseil de l’Europe en 1949, depuis devenue l’Union européenne, et un allié stratégique important des États-Unis, tout d’abord pendant la guerre froide et maintenant dans la guerre contre ISIS. Pendant de nombreux mois, Erdogan a refusé de se joindre à la coalition contre les terroristes… et la Turquie était considérée comme une alliée nominale dans la guerre contre la terreur.

Puis, l’été dernier, la Turquie s’est jointe à la campagne menée par les États-Unis contre ISIS. Par suite, ISIS s’est mis à prendre la Turquie pour cible et le gouvernement américain a autorisé en septembre dernier le départ volontaire de 900 familles membres du personnel stationné à la base aérienne de Incirlik et au consulat américain de Adana. Le mois dernier, le 29 mars, les familles militaires du sud de la Turquie ont été évacuées.

L’été dernier a aussi vu la fin du cessez-le-feu entre le gouvernement turc et les séparatistes kurdes. Pourtant les problèmes actuels de la Turquie ne découlent pas uniquement de sa sécurité. Ils résultent des décisions d’Erdogan en matière de sécurité nationale et de politique étrangère. Malgré sa position stratégique, les décisions d’Erdogan ont érodé le statut de la Turquie dans l’arène mondiale.

Erdogan a un plan de maître : en tant qu’islamiste enragé, il veut revivre la gloire de l’Empire ottoman, restaurer la règle islamique (autrement dit la charia) et purger le pays des indésirables, spécialement des Kurdes. La Turquie considère les Kurdes (qu’il s’agisse des Kurdes turcs, des Kurdes syriens ou des Kurdes irakiens), comme la principale menace de la sécurité nationale du pays. Les Kurdes veulent leur indépendance, laquelle est regardée comme mettant l’unité nationale turque en danger. La Turquie a observé avec inquiétude les gains que les Kurdes syriens ont obtenus ces quelques années. Pour la Turquie, ISIS est le moindre des deux démons comparé aux Kurdes.

La Turquie a maintenu une relation détournée avec ISIS pendant des années. Cette relation a contribué à la libération de douzaines de diplomates et autres citoyens turcs qui avaient été retenus comme otages par ISIS après la prise de Mossoul en juin 2014, la deuxième ville la plus importante d’Iraq. En échange, la Turquie a libéré un groupe opérationnel ISIS qu’elle détenait. La Turquie a en outre fermé les yeux sur le commerce du pétrole entre ISIS et ses provinces du sud et sur les jihadistes traversant sa frontière avec la Syrie pour se battre contre le gouvernement syrien, voire même tout simplement pour rejoindre les rangs d’ISIS.

Vidéo « La montée de l’ISIS » 2 min.15, en anglais : https://youtu.be/ogSZzH0DWrQ

L’essor de l’EI.

Depuis ces deux dernières années, un groupe de djihadistes terroristes qui s’est auto-proclamé État Islamique à pris de l’ampleur à partir d’un vague petit nombre de militants pour aboutir en une réelle armée de terroristes.

L’EI est encore plus brutal et terrifiant que l’organisation Al-Qaïda dont il est issu.

Il s’étend de l’Irak à la Syrie, tuant tous ceux qui ne pratiquent pas la même religion qu’eux, décapitant ses ennemis, violant et asservissant les femmes et brûlant vif les gens.

L’EI impose la charia dans une des formes les plus strictes de l’islam dans les territoires qu’il occupe. Cela signifie que les femmes et les filles n’ont aucun droit. Qui que ce soit qui dénierait l’islam, le coran ou allah peut être puni de mort.

La plupart des experts pensent que l’EI à pu prendre le pouvoir en Irak après l’élimination de Sadam Husein par les USA ce qui a créé une sérieuse vacance du pouvoir dans la région.

Abou Bakr Al-Baghdadi, âgé de 44 ans et chef actuel de ce groupe de terroristes, est un sunnite irakien. Il a été emprisonné durant cette guerre et, selon certains experts, c’est cela qui aurait fait de Al-Baghdadi un terroriste.

L’armée de l’EI est estimée à 30 000 combattants.

Les campagnes de recrutement dans les médias sociaux se font surtout auprès des musulmans d’Europe dont beaucoup d’entre eux (ne sont pas intégrés?) et se retrouvent isolés parmi une grande population.

C’est la raison pour laquelle l’Europe est une cible facile.

Deux attaques récentes en France, l’une commise par Al-Qaïda contre le journal Charlie-Hebdo, l’autre, dévastatrice, perpétrée par l’EI, qui a tué 129 personnes et en a blessé 350 semblent être le début d’une série d’attaques en Europe et en Occident.

Après Paris, ce sont les États-Unis qui, à leur tour ont été dévastés par une attaque à San Bernadino en Californie. Un couple de sympathisants de l’EI a commis un massacre. Syed Rizwan Farook, 28 ans, nés aux USA dans la classe moyenne. Lui et sa femme armés de fusils, ont tiré sur une foule tuant 14 personnes et en en blessant 17. Ils ont été abattus par la police.

L’EI cible maintenant l’Occident en s’attaquant à Bruxelles. Trente et une personnes sont mortes et des centaines ont été blessées.

Traduit de l’anglais par Denis.

L’alliance de la Turquie avec les États-Unis dans la campagne contre ISIS s’est faite avec quelque chose en plus : lâcher des attaques renouvelées contre ses propres Kurdes. Les combattants kurdes comptent parmi les meilleures forces fiables sur le terrain face à ISIS, voire même les seules dans le cas de la Syrie (cette dernière affirmation de l’auteur est inexacte, car l’armée syrienne fait un excellent travail en Syrie, avec l’appui de l’aviation russe).

Il y a environ un mois, le gouvernement syrien a lancé une assaut important sur Aleppo, la plus grande ville syrienne du nord, afin d’affaiblir les rebelles et de remporter une victoire. Les Kurdes syriens ont profité de cette campagne pour étendre leur zone de contrôle de façon à joindre la poche kurde du nord-ouest de la Syrie au reste des territoires kurdes du nord de la Syrie le long de la frontière turque. Les Kurdes syriens ont tenté de reprendre Azaz, ville stratégique à 40 km au nord sur la route du ravitaillement de Aleppo.

La Turquie a sauté sur l’occasion pour lancer une attaque aérienne contre les Kurdes syriens afin de les empêcher de prendre cette ville. Cette attaque a été condamnée par la plupart des nations, y compris les États-Unis et le Conseil de sécurité de l’U.E. Qui plus est, la Turquie s’est arrangée pour que des centaines de combattants arabes sunnites syriens passent en Turquie puis repassent en Syrie par une autre voie, vers la ville de Azaz, afin de participer à la bataille contre les Kurdes. Le bombardement des Kurdes par les Turcs a mis en danger la coalition conduite par les États-Unis contre ISIS en Syrie car les Kurdes ont alors commencé à compter sur un soutien du gouvernement syrien et même de la Russie.

Les forces kurdes irakiennes, soutenues par des attaques aériennes américaines, ont récemment gagné du terrain autour de Mossoul. Cependant, en décembre dernier, un bataillon turc a été déployé au nord de Mossoul malgré les protestations du gouvernement iraquien, des États-Unis et des Nations unies. L’Iraq a même menacé de combattre les envahisseurs turcs. Les Américains ont publiquement déclaré que le déploiement turc ne faisait pas partie de la coalition conduite par les États-Unis contre ISIS. Aucune de ces actions n’a pu persuader les Turcs de faire marche arrière.

La Turquie a prétendu que ses forces, dans le nord de l’Iraq, protégeaient les forces sunnites iraquiennes des attaques lancées par ISIS. En fait les intérêts de la Turquie en Iraq sont les mêmes que ceux qu’elle soutient en Syrie. Le gouvernement turc veut s’assurer que les Kurdes ne vont pas étendre leurs territoires dans des régions arabes sunnites ou turques. La Turquie veut également avoir l’assurance qu’elle aura son mot à dire dans la structure politique de Mossoul après sa libération. Cette semaine, ISIS et la Turquie ont échangé des tirs d’artillerie près de Mossoul. Mardi, 29 mars, un politicien iraquien de Mossoul a accusé la Turquie de bombarder la ville sans discrimination.

 

Erdogan et le rêve ottoman

Pendant des années, le président turc Erdogan était vu comme un habile diplomate qui avait bâti un pont entre le monde islamique et l’Ouest. Mais au fil des ans, sa politique s’est révélée de plus en plus frustrante pour son peuple, le Moyen-Orient et le reste du monde. À un moment pendant ses années au pouvoir, il a fait un rêve : il s’est vu devenir Sultan ottoman, capable de contrôler le Moyen-Orient de Bagdad à Casablanca. Le problème est que personne ne l’a réveillé de ce rêve.

Quand un journal turc l’a critiqué, il l’a nationalisé. Quand la justice a enquêté sur ses actions, il a limogé les juges. Il a envoyé son armée pour punir les Kurdes en Turquie. Il a fait descendre un appareil russe après violation par ce dernier de l’espace aérien turc pendant quelques secondes, puis il n’a pas hésité à envoyer son armée non bienvenue en Iraq.  http://www.thefiscaltimes.com/2016/02/25/Two-ISIS-Battles-Could-Change-Face-Middle-East

Erdogan s’est engagé dans un conflit régional avec l’Égypte et l’Arabie Saoudite afin d’abattre les Frères musulmans en Égypte, et en même temps il n’a pas hésité à faire taire ceux qui protestaient dans son propre pays. Les relations de la Turquie avec Israël, la Syrie, l’Iraq et l’Iran ont souffert les conséquences de sa politique. Ses relations avec les États-Unis en ont souffert également. Le Président Obama a dit récemment qu’il était déçu de la conduite d’Erdogan. Erdogan a cru qu’il serait applaudi, alors qu’il fait face à une longue ligne de froideur.

Erdogan a compromis son pays, maintenant en crise avec lui-même et le reste du monde. Malgré ses espoirs de manipuler la géopolitique au profit de son pays, le rôle passé de mode de la Turquie comme témoin avec un agenda indépendant a fait constater à la région et au monde que l’Empire ottoman était un mauvais rêve qu’il faudrait mieux laisser entre les couvertures des livres d’histoire.

Traduction par Jack

 
 

 359 total views,  2 views today

image_pdf

3 Commentaires

  1. assureur92 je suis sur et certain que papa Poutine va lui mettre les allumettes dans son derch pourris d’islamistes avec du C-4 et boum bada boum il sera envoyer chez ces 72 vierges qu’il adore tellement !

  2. Erdogan le génocidaire arrogant ferait bien de faire très très attention ! l’essence Russe est très volatile et très inflammable….. le retour de flamme pourrait être terrible et ce ne sera que justice ! après quoi, nous pourrons tondre Merkel, pour avoir réactiver la collaboration historique avec les ottomans…. Hollande, sera jugé également comme co-responsable, pour avoir favorisé les ottomans et armé AL Nosra en Syrie…..

Les commentaires sont fermés.