De la liberté d’expression en pays musulman et en France

Ci-dessous un témoignage très intéressant d’un des adhérents de Résistance républicaine. Je répondrai juste  deux choses à Michel :

– à propos des deux phrases du coran qu’il cite qu’elles ne sont contradictoires qu’en apparence. Si tuer un homme qui n’a pas commis de violence est interdit, il n’y a pas contradiction avec le fait de tuer un infidèle, car l’infidèle, étant opposé à la religion d’Allah est… coupable de violence envers Allah et son peuple. Ainsi la boucle est-elle bouclée…

– à propos des paroles prononcées par Mélenchon sur l’Iran. On ne peut défendre ni soutenir Mélenchon ici car c’est d’une part, un scandale de le voir prononcer ces paroles quand il soutient le Hamas qui prévoit dans sa charte d’exterminer Israël et les juifs et qui a imposé  l’islam le plus fondamental à tous les habitants de Gaza,  c’est le pire des candidats islamophiles qu’on ait avec Joly (pourtant Sarkozy et Hollande sont déjà pas mal dans leur rôle) et les réponses du Front de Gauche au questionnaire du Mrap font se dresser les cheveux sur la tête. C’est là un programme digne de staliniens ou de fascistes, en tout cas d’islamophiles fous prêts à tout pour imposer en France un régime ressemblant étrangement à l’Iran épinglé par Mélenchon. Je consacrerai à ce questionnaire le Journal des Résistants de lundi prochain.

 

La Liberté d’expression.

Souvent, lors de voyages en Afrique du nord, il m’est arrivé, avec nos guides, d’orienter la conversation sur la religion. C’est assez facile car l’islam est omniprésent dans ces pays et nul ne peut y échapper. Du haut des minarets, les Muezzins éructent cinq fois par jour pour appeler à la prière ceux qui auraient l’effronterie de vouloir se défiler. Le seul avantage qui j’y vois pour nous, c’est que ça fait regretter les cloches, même celles de Bourbon l’Archambault dans l’Allier, ou celles de Bavent en Normandie, qui sonnent toute la nuit !

Donc, que ce soit en Tunisie, au Maroc, en Algérie ou en Egypte, lorsque la religion s’invite à la table, une même question est posée : « Quelle est ta religion ? Tu es catholique ? – Non ! (une lueur de curiosité s’allume alors dans l’œil de votre interlocuteur) -protestant ? Non ! – musulman ? Non ! -juif  alors ! Non plus ! -Alors quoi ? »

 Avec une taquinerie soigneusement dissimulée, je réponds : « je n’ai pas de dieu….. Je ne crois en rien….au mieux je suis agnostique…au pire je suis athée. »

La stupeur qui se lit dans les yeux du vis-à-vis est alors à son comble. Stupeur suivie bientôt de doute et d’incompréhension. Il faut savoir que l’athéisme ou le doute est un concept inconnu en terre musulmane. On attend de vous que vous ayez une foi, l’islam étant, ma foi,  la plus noble des fois, une fois !  Suivi de peu par le christianisme qui fait en quelque sorte partie de la famille puisque Jésus figure en tant que prophète dans le coran… et loin derrière, le judaïsme comme étant au mieux une erreur de jugement. Mais athée ! c’est impensable. L’idée ne fait même pas partie des possibles puisque la laïcité leur est inconnue et la liberté de conscience aussi improbable que la théorie des quantas ! Du reste, changer ou rejeter sa religion, autrement dit devenir apostat de l’islam, est puni de mort…. combien de Tartuffes dans ces pays où l’on ne peut rien faire d’autre que de jouer le jeu  si l’on ne veut pas risquer une fatwa  sur sa tête? Avouer son athéisme dans une assemblée de salafistes pourrait facilement tourner au vinaigre pour le confident impudent et imprudent.

En France, grâce à dieu ! on peut avouer son athéisme ou son agnosticisme dans l’indifférence générale. On peut même se dire catholicophobe,  christianophobe, religiophobe et même papophobe en racontant des histoires graveleuses et salaces sur Jean Paul II, qui mettait le préservatif à l’index ou sur le Vatican où toute décision est accouchée par le Saint-Siège, sans finir sur le bucher. (Mais il faut préciser que ce ne fut pas toujours le cas, le chevalier de la Barre pourrait en témoigner, si l’on lui restituait sa langue !)

Or, il est à remarquer que dans nos pays occidentaux, dans ces merveilleux lieux de  Liberté de Conscience, de  Laïcité et de Tolérance, il devient difficile, voire même impossible de se dire islamophobe. On peut être anticlérical et antimoine, voire même antiquaire, antiseptique, antichambre, antillais, anticorps, antibiotique, antilope, Antigone ou antidote… (non ! antidote est un mauvais exemple) mais anti-islam, que nenni, sinon on vous soupçonne d’être antiarabique !  Ceux qui s’y risquent, au mieux  retrouvent leurs locaux carbonisés ou sont envoyés au tribunal,  comme Philippe Val et Charlie Hebdo pour l’affaire des caricatures, (quelle inconsistance tout de même que ce dieu qui a besoin des hommes pour laver ses affronts !) ou Houellebecq pour avoir affirmé que toutes les religions étaient connes mais que la plus conne de toutes c’était l’islam ou encore Fanny Truchelut, la propriétaire du gîte lorrain, où elle avait demandé à deux jeunes musulmanes de bien vouloir retirer leur voile dans les parties communes… et au pire de se voir condamné à mort comme  Salman Rushdie pour ses versets sataniques, Redecker, le prof de philo qui avait osé dire que Mahomet était un voleur de grands chemins, (voire même un pédophile,) et Théo Van Gogh, le cinéaste hollandais assassiné par un musulman fanatique pour avoir osé critiquer l’islam dans un film au titre évocateur : ‘’submission’’. D’autres exemples me viennent encore à l’esprit : Geert Wilders menacé de mort et traîné au tribunal pour son film Fitna (soi-disant injurieux de l’islam,) Taslima Nasreen, exilée de son pays sous la pression des intégristes et qui dénonce cette condamnation au cri de « laïcité, voilà ma patrie ! »  Nabil Karoui menacé de mort et en procès pour avoir diffusé en Tunisie le film Persépolis ou encore Tahar Djaout, journaliste assassiné à Alger en 93 par des fanatiques et qui disait : « si tu parles tu meurs,  si tu ne parles pas tu meurs, alors parle et meurs. »

 Pour un tel inventaire il faudrait un Prévert !

Pour de tels comportements, l’islamophobie en France est appelée racisme ou xénophobie, et certains aimeraient bien remettre à la mode le délit de blasphème. Pourtant, celui qui se dit papophobe ne passe pas, que je sache, pour germanophobe ou italophobe ? Alors pourquoi cette particularité réservée à l’islam, véhiculée par une minorité de fanatiques ou de bobos angéliques ? Serions-nous, en occident, victimes de nos bons sentiments,  de nos valeurs démocratiques et républicaines,  du politiquement correct, avec une tendance un tantinet marquée au sadomasochisme ? Peut-être un restant de culpabilité coloniale ? Je pose la question….

Voici ce que dit Taslima Nasreen sur la Liberté d’expression dans son livre : ‘’Brèves de Pensées Laïques’’ paru en 2006:                                                                                                            « Je crois en la Liberté d’expression, elle est indispensable à la démocratie. L’Etat doit assurer la sécurité de tous les citoyens, qu’ils soient athées ou non, quelle que soit cette croyance. Si l’Etat choisit une religion, il est évident que ceux qui ont une foi différente ainsi que les athées vont se percevoir comme des citoyens de seconde zone. Si l’Etat choisit une religion, alors les lois du pays peuvent s’inspirer de cette religion…or, nous savons que toutes les religions oppriment les femmes. Si les lois religieuses sont reconnues alors c’en est fini de la liberté et des droits des femmes. Si l’Etat choisit une religion, alors la religion se mêle de politique. Et c’est la religion qui dirige le pays. La religion n’est plus du domaine du privé. Elle s’empare de la santé, du système éducatif, elle est partout. Et par voie de conséquence, le sort des femmes se dégrade terriblement. »

Patrick Gonthier dans le N° 106 de ‘’Enseignement publics de l’UNSA éducation’’ de mars 2006, (UNSA : Union Nationale des Syndicats Autonomes,) nous invite à défendre la liberté d’expression et rappelle l’attachement de l’UNSA Education à la laïcité, à la Liberté de conscience, à la Liberté de créer, même si cela doit heurter ou choquer. En introduction de son propos il a réécrit les trois premiers articles de la déclaration des Droits de l’Homme :

Article 1: Tout être humain, par la caricature, le roman, le tableau, le film a le droit de blasphémer, de contester les religions, de les tourner en dérision, de se moquer de leurs dignitaires et de leurs travers. Tout être humain a le droit de s’indigner de la place et du rôle des religions dans tout Etat, sans encourir l’inquisition, la fatwa ou les châtiments les plus sévères.

Article 2 : Toute religion a le devoir de mettre en pratique, à tout moment, la séparation des Eglises et de l’Etat et de ne pas juger les affaires publiques à l’aune de leurs dogmes.

Article 3 : Le citoyen appartient à la communauté des citoyens et non à une communauté religieuse ou ethnique.

Pour Yannis Youlountas dans ‘’Pensée Laïque’’ de 2006, l’artiste se doit de représenter la vie et le monde, et dès lors que l’artiste choisit la dérision, c’est à chacun dans le public de juger de la part de caricature, c’est-à-dire de la proposition d’exagération satirique et humoristique de la réalité. De même pour l’engagement philosophique dans une thèse dénonçant un problème social ou politique : c’est à chacun de se faire une opinion en évaluant la pertinence de la critique en fonction des arguments sur lesquels elle s’appuie. Censurer ce regard ou ces arguments revient à menacer ce qui constitue l’essence de tout être humain : la conscience critique. Seul le despotisme pratique l’interdit en bâillonnant les auteurs et en mutilant l’œil et l’oreille des peuples. La justice est alors asservie et les stades se remplissent pour assister aux mises en scènes d’exécutions. C’est ainsi qu’en 1973, à Santiago du Chili, on trancha symboliquement les mains du guitariste et poète Victor Jara avant de le réduire définitivement au silence. C’est pourquoi il est nécessaire d’exercer  cette liberté partout où il est possible de le faire, non seulement pour éveiller et alimenter l’esprit critique, mais aussi pour vérifier chaque jour l’existence de cette liberté. Nous savons combien les sourates coraniques sont un vivier de violence, d’antisémitisme et de misogynie, et la bible des chrétiens ne vole pas plus haut en matière d’humanisme, quand on en fait une critique exhaustive et sans concession. Ne nous trompons pas, c’est une fois de plus la liberté d’expression et, par conséquent la liberté absolue de conscience, qui sont menacées. C’est pourquoi il est nécessaire d’exercer une critique sans aucune gêne et de tourner en dérision toutes les formes de superstition. Elles sont partout et toutes plus ridicules les unes que les autres, et il faudrait en plus ! ne pas avoir le droit d’en sourire ? »

Actuellement, tout est bon pour avancer des propositions liberticides. L’affaire des caricatures a incité en 2006 un élu bien pensant, Eric Raoult, ancien ministre, député UMP et maire de Rancy, à déposer un projet de loi afin de modifier l’article 29 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, loi visant à interdire les propos et les actes injurieux contre les religions. Autrement dit, à réintroduire le délit de blasphème. A quand les procès en sorcellerie et les bûchers sur les places des villages ? Nous n’en sommes pas loin en regard du vote qui a eu lieu à l’ONU le 25/04/2010 sur le blasphème des religions :

Vingt nations, dont la plupart sont des modèles de démocratie, (je plaisante !) ont voté l’interdiction de blasphémer les religions et en particulier de l’islam.

Ont voté pour (20) : Afrique du Sud, Arabie saoudite, Bahreïn, Bangladesh, Bolivie, Burkina Faso, Chine, Cuba, Djibouti, Égypte, Fédération de Russie, Indonésie, Jordanie, Kirghizistan, Nicaragua, Nigéria, Pakistan, Philippines, Qatar et Sénégal.

Ont voté contre (17) : Argentine, Belgique, Chili, États-Unis, France, Hongrie, Italie, Mexique, Norvège, Pays-Bas, République de Corée, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Ukraine, Uruguay et Zambie.

Abstentions (8) : Bosnie-Herzégovine, Brésil, Cameroun, Ghana, Inde, Japon, Madagascar et Maurice.

Pour nos vacances prochaines, il va falloir tenir compte de ces choix ou tenir notre langue !

Nous savons tous que les religions ne sont pas des exemples de  modernité, (mais en général, ce ne sont pas les religions qui posent problème mais le fanatisme religieux.)

 Ces legs, venus du fond des âges, n’ont de valeur que si l’on arrive à relativiser leur lecture, ce à quoi les intégristes juifs, musulmans et chrétiens se refusent. L’islam est une barbarie venue du 7ème siècle… l’héritage d’un bédouin vivant de brigandage à qui l’archange Gabriel a susurré  un texte suranné où l’on trouve tout et son contraire, au point que l’on est en droit de se demander si Allah, pendant la dictée,  ne fumait pas la moquette ! (Un exemple suffira.  Une sourate dit « tuer un homme qui n’a pas commis de violence sur terre, c’est tuer tous les hommes… » tandis qu’une autre dit : « tuez tous les infidèles où vous les trouverez. »

Au coran, dans lequel les fous de dieu trouvent   les justificatifs à leurs exactions : violence, homophobie, misogynie, contraintes, barbarie…s’ajoutent ses compléments : le Tabligh, (qui appellent au châtiment corporel des femmes,)    la charia, ( la loi islamique), la sunna, (la tradition du prophète qu’on peut résumer par la phrase : l’islam domine et ne saurait être dominé,) la dhimma, (la fameuse tolérance de l’islam, uniquement réservée aux chrétiens et aux juifs, mais en aucune façon aux hindouistes, aux bouddhistes, aux shintoïstes, aux animistes ou aux athées, pour eux, c’est la conversion ou le sabre,)

 En attendant, si la lecture du coran ne peut être relativisée,  il nous faut réaffirmer avec la plus grande véhémence, notre liberté pleine et entière, de pouvoir dire et de pouvoir écrire que l’islam est à nos yeux un paralogisme venu d’un passé périmé, incompatible avec nos piliers républicains, à savoir : Liberté, Egalité, Fraternité, Laïcité… Alors qu’on nous laisse la liberté d’affirmer notre  islamophobie, sans nous suspecter d’une autre tare. Mélenchon a été l’objet dernièrement d’une campagne de calomnie pour avoir écrit au sujet de l’Iran menaçant Israël de destruction dès qu’ils se seront pourvu de l’arme nucléaire : « Un régime théocratique est toujours un danger pour le reste de l’humanité. Partout où l’on met des religieux au pouvoir, il faut s’attendre à des abominations, eh ! bien voici que l’Iran le confirme. » Non seulement il doit avoir le droit de pouvoir le dire mais c’est aussi un devoir que de le dénoncer. Du reste, le Haut Conseil à l’Intégration, dans son rapport annuel de 2005, nous apporte un argument de poids. Il est écrit :

« Le Haut Conseil à l’Intégration rappelle unanimement qu’en République, la critique de la religion, comme toutes les convictions, est libre, qu’elle est constitutionnellement garantie et qu’elle fait partie de la liberté d’opinion et d’expression. Elle ne saurait être assimilée au racisme et à la xénophobie que les membres du Haut Conseil à l’Intégration réprouvent et combattent activement.  La pratique de la religion étant libre, l’islamophobie, c’est-à-dire la peur ou la détestation de la religion islamique, ne relève pas du racisme. »

Nous ne devons pas abdiquer, quelles que soient les pressions, afin que ceux qui se sont battus depuis un certain 14 juillet 1789 pour construire une certaine idée de la République, avec comme point d’orgue la séparation des Eglises et de l’Etat en 1905, ne soient pas morts en vain. Ce serait faire preuve d’une grande désertion que d’abandonner tout ce chemin durement gagné sur l’obscurantisme.

Soyons vigilants.  J’ai dit.

 Michel Auberger le 22/02/2012

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2 Commentaires

  1. Vous dites que Sarkozy astique les babouches mais Hollande les lèche ce qui est encore bien pire.
    J’ai appréciais votre contact avec l’imam Chalgoumi dont je vais acheté le livre.Car il faut essayer de s’entendre avec un islam modéré si elle peut exister sans quoi d’ici peu de temps on sera comme en Lybie,Egypte etc par suite d’incompatibilité majeure entre nos deux cultures.

    • On est bien d’accord, Hollande est pire que Sarkozy. Je ne lui fais aucun cadeau !

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