L’Hindou-Kouch : au nom d’Allah, le plus grand génocide de tous les temps

 

Hindou Kouch (parfois transcrit Hindi Kouch ou Hindu Kush): l’Hindou Kouch est une chaîne de montagnes qui va de l’Afghanistan au Pakistan , au Nord de l’Inde actuelle[1]. La plus ancienne apparition connue du terme Hindou Kouch est faite dans le récit d’un voyageur musulman, Ibn Battûta, qui l’aurait traversée en 1333. «Il y a au milieu de la route une montagne nommée Hindou-Kouch, c’est-à-dire « qui tue les Hindous », parce que beaucoup d’entre les esclaves mâles et femelles que l’on emmène de l’Inde meurent dans cette montagne à cause de la violence du froid et de la quantité de la neige»[2]. Hindou Kouch désigne aussi « le massacre des Hindous » commencé dans cette région, et poursuivi lors de la conquête, puis de la colonisation musulmane de l’Inde. Dans la mesure où ce massacre fut perpétré dans la volonté délibérée d’éliminer tout un peuple, systématiquement, il correspond à la définition la plus stricte du terme « génocide »[3].

Carte de l’Hindou Kouch

Les Indes avant l’islam

Dès 3500 ans avant J/C., la civilisation de l’Indus s’est développée sur les rives fertiles de ce fleuve[4]. Vers 2500 de véritables villes se sont dressées comme Harappâ ou Mohenjo-Daro (qui aurait réuni 50 000 habitants), bénéficiant de systèmes d’irrigation et d’évacuation des eaux usées. Leurs habitants usaient d’une forme d’écriture qui n’a pas encore pu être déchiffrée. Pendant les siècles qui ont suivi, l’ensemble du sous-continent indien incluant le Pakistan (Sindh), le Bangladesh, le Bengale et le Cachemire, a vu s’épanouir des sociétés d’une richesse et d’un niveau culturel absolument incomparables. Les anciens Egyptiens, les Perses (Cyrus II en 560-530 avant J.C. , Darius 1er ( en 521-486 avant J.C.), les Grecs (Alexandre en 327-325 avant J .C.), ne s’y sont pas trompés.

Des systèmes de croyances élaborés

Jaïnisme

Dès le Xesiècle avant J.C. Le jaïnisme du Maître éveillé Rishabhanatha, dit aussi Adinâtha (Premier Seigneur) avait précédé les autres enseignements. Des temps antiques, il reste les textes sacrés, les Purvas. Le jaïnisme avait distingué quatre castes établies non selon la naissance mais selon les aptitudes : (brâhmane/lettrés, kshatriya/gendarmes,vaishya/agriculteurs-artisans et shudra/serviteurs rétribués[5]. Le yoga est lié, depuis l’origine, à la pratique du jaïnisme. Au VIe siècle avant J.C., Mahâvîra, prince devenu ascète – comme, au même moment, Bouddha- a ravivé le jaïnisme. Il a enseigné que le respect des 5 vœux est nécessaire à la libération spirituelle (« moksha »). Ce sont « ahimsa«  (non-violence ; « action  de ne causer nulle nuisance à nulle vie ») et son corollaire, le pardon, « satya« (vérité), « asteva » (non-vol), « brahmacharya » (chasteté, ajout de Mahâvîra) et « aparigraha » (non-attachement) Comme le bouddhisme, le jaïnisme proposa le rejet du système des castes héréditaires de l’hindouisme. Le principe jaïniste d’anekantâvada (« doctrine de la mutiplicité des points de vue ») veut éviter la haine vis-à-vis des adeptes d’autres croyances, en laissant penser que d’autres peuvent détenir, eux aussi, une part de vérité.

Hindouisme

Vers 1500 avant J.C. , l’hindouisme est apparu avec ses premiers hymnes, compilés en sanscrit ( le Rig Veda). Cette religion, sans fondateur unique, est polythéiste : parmi une foule d’autres dieux, on y vénère principalement Brahma (le créateur), Vishnou (le protecteur) et Shiva (le destructeur). Elle avance les concepts de dharma (devoir moral), karma (conséquence des actes) et moksha (libération spirituelle). L’âme individuelle, considérée comme éternelle, est appelée à se fondre dans l’Âme cosmique, une fois libérée, sortant du cycle des réincarnations (samsâra). L’existence de ce cycle doit impliquer le respect de toute forme de vie. L’hindouisme distingue 4 castes où chacun est placé en raison de son « karma » : Les Brahmanes, considérés comme la caste supérieure, sont les enseignants et les prêtres. Les Kshatriyas, la caste des guerriers et dirigeants. Les Vaishyas regroupent les commerçants et les agriculteurs, tandis que les Sudras sont les artisans et les travailleurs manuels. Hors des castes, sont rangés les Dalits (Intouchables) longtemps discriminés et contraints à des tâches impures… Cependant, sans textefigé, l’hindouisme est une tradition évolutive plus qu’un dogme. Quant à « l’ahimsa » (non-violence), si elle paraît étrangère aux textes antiques montrant la guerre entre les dieux (comme le Mahabharata), la plupart des penseurs hindous des 19ème et 20ème siècles l’ont valorisée[6].

Bouddhisme

Au VIe siècle av. J.-C. en Inde du Nord, Siddhartha Gautama, un prince devenu ascète, se faisant appeler Bouddha (« l’Eveillé ») a transmis ses enseignements après sa propre illumination : Quatre Nobles Vérités et le Noble Chemin Octuple. Son enseignement met l’accent sur la non-existence d’un soi permanent (« anatta ») : le soi est une illusion et l’éveil passe par la dissolution de l’ego. L’ »ahisma«  est réaffirmée par Bouddha qui conseille de « renoncer à toute violence envers les êtres vivants, mobiles et immobiles[7] ». Les bouddhistes considèrent Bouddha comme un guide et un enseignant, mais pas comme un dieu à vénérer. Lui-même ne s’est pas prononcé sur l’existence d’un dieu créateur. Il a récusé le système des castes.

Sikhisme

La religion des sikhs s’est développée au XVIIe siècle, dans un contexte de persécution religieuse. En effet, les autorités mogols avaient torturé les gourous Arjan et Tegh Bahadur qui avaient refusé de se convertir à l’islam Ces évènements ont inspiré la création des Khaksa ; l’ordre de chevalerie sikh dont le but était de garantir la liberté de conscience et de religion à leurs successeurs. Les sikhs prient en célébrant un dieu unique. Ils pratiquent la méditation, prônent l’égalité, s’engagent à la pratique du « sewa »service désintéressé ») pour le bénéfice de tous et lahimsa (non-violence). Ils rejettent l’idée qu’une religion détienne plus qu’une autre la Vérité absolue.

Malgré des différences entre ces 4 courants -sans compter les nuances entre les nombreuses sectes qui en sont issues – on décèle la parenté qui les lie : la recherche de l’illumination appelée « moksha » ou « nirvana » et, en théorie du moins, la valorisation de l« ahimsa » (non-violence : «action de ne causer nulle nuisance à nulle vie»).

Bas-relief montrant une allégorie de l’ « ahimsa », temple Ahinsa Sthal, Delhi.

Une immense civilisation et de nombreux royaumes

La division en centaines d’états tantôt alliés, tantôt lancés dans des conflits locaux, ne laissa place qu’assez tard à la consolidation d’empires unifiés. Du Vie eu IV e siècle avant J.C., Ce fut celui des Nanda qui instaura du Bengale au Penjab un système d’administration efficace.  A la fin du IVe siècle, lui succède l’empire Maurya qui chasse les derniers occupants macédoniens. Au IIIe siècle, son souverain Ashoka (304-232 avant J.C.), las d’avoir versé e sang pour conquérir le royaume, royaume côtier de Kalinga (au centre-est de l’Inde), se convertit au bouddhisme, interdit le sacrifice d’animaux et renonce à la guerre. Plus tard vient Le véritable « âge d’or », celui de L’Inde «classique», avec l’empire des Guptas, (300-750). L’apogée en est le règne de Vikramadytia, parfois surnommé«le Louis XIV des Gupta» (entre 375 et 415 après J.C.). L’hindouisme domine alors. La culture indienne se répand dans toute l’Asie, imitée à Java, Sumatra, en Chine, au Cambodge actuel. Au Ve siècle, sous les coups de boutoir de Huns et des révoltes provinciales, l’empire connaît à nouveau la division : rajahs et maharajahs ne sauront pas s’unir contre leur véritable ennemi commun…

L’invasion musulmane

Précédée par l’installation de marchands, l’invasion armée des musulmans commença en 711 : les Arabes envahirent le Sindh (actuel Afghanistan) puis ce furent les Turcs et les Afghans qui déferlèrent sur le reste de l’Inde ( XIe, XIIe siècles) et enfin les Moghols (XVIe siècle). Raids, puis conquête, puis colonisation, furent dévastateurs, que les exécutants aient été soufis, sunnites, chiites, qu’ils fussent venus de telle ou telle contrée islamisée… ils suivaient le Beau Modèle, Mahomet.

La razzia

Le principe de la razzia qui vise les populations civiles surprit les Indiens. Les non-musulmans furent tués avec une cruauté d’une inventivité inépuisable : crémations, empalements, crucifixions et autres improvisations innommables. Toutes les femmes et tous les enfants encore vivants étaient enlevés et destinés à l’esclavage. Outre les biens pillés, ils constituaient l’essentiel du butin. Les jeunes garçons, une fois castrés deviendraient des eunuques, objets sexuels et gardiens de harem.

Ces attaques soudaines ne cessèrent jamais, même une fois le pouvoir musulman installé (Sultanat de Dehli (1206-1526), Empire moghol (1526-1756) ).

L’échelle, à donner le vertige

L’historien musulman Firishta fut le premier à relater les ravages sanglants que subit l’Inde sous les coups de ses coreligionnaires. En effet, ce sont les chroniques musulmanes elles-mêmes qui, en glorifiant ces crimes, en conservent la mémoire. Par exemple, en l’an 1000, les musulmans réussirent à anéantir toute le population hindoue de l’actuel Afghanistan, d’où le nom de la région , « Hindou Kouch », le « massacre des Hindous ». Le génocide parfait. A l’intérieur d’un génocide encore plus vaste.

Pour comprendre l’évaluation vertigineuse qui suit, il faut lire ces chroniques musulmanes et considérer les chiffres qu’elles citent : un sultan, Muhmud Ghazni, pouvait tuer 2 millions de personnes en un seul raid, et il en commanda 17 pendant son règne, qui dura une trentaine d’années (998-1030)…

Sur la totalité du territoire indien et sur 8 siècles, le nombre de victimes hindoues et sikhs s’élèverait à … 400 millions !

Le secrétaire d’un de ces sultans djihadistes célèbre avec lyrisme un massacre perpétré par son souverain Mahmud ai-Utbi : «Les épées envoyaient des éclairs au milieu des ténèbres de la mêlée et des fontaines de sang coulaient comme à la chute des étoiles du matin. Les amis de Dieu défirent leur adversaires… Les musulmans firent s’abattre leur vengeance sur les infidèles, ennemis de Dieu en tuant 15000 d’entre eux… en en faisant de la nourriture pour les bêtes sauvages et les oiseaux de proies…. Dieu récompensa ses amis par des butins au-delà de toute mesure et espoirs, incluant 500 000 esclaves et de magnifiques hommes et femmes.» [8]

Les atteintes aux biens et en premier lieu aux édifices de culte étaient systématiques. Les temples étaient rasés et remplacés par des mosquées... par milliers. Les viols innombrables parachevaient la défaite et l’humiliation des « infidèles ». Bien des femmes indiennes préféraient se faire Jauhar (en se brûlant vives) pour y échapper.

La dhimmitude, une « protection » fragile

Le statut de « dhimmis » était , en théorie, proposé aux Hindous, comme il l’avait été aux Gens du livre[10], chrétiens et juifs. Mais, comme ailleurs[11], cette possibilité de se soumettre en échange du droit de survivre ne fut pas accordée sans arrière-pensée. Le sultan Iltutmish l’expliquait, au XIIIe siècle : « En ce moment en Inde, les musulmans sont aussi peu nombreux que du sel dans un grand bol, mais après un certain nombre d’années, lorsque les musulmans seront bien établis et que leurs forces seront plus importantes, il sera alors possible de donner aux Hindous le choix entre la mort et l’islam. »[12]. La « protection » musulmane des Hindous en tant que dhimmis n’était donc pas garantie dans la durée, si bien que massacres de masse et conversions forcées se perpétuèrent jusqu’au XXe siècle.

Un mouvement hindou de reconquête

Entre 1646 et 1680, le chef militaire marathe[13] Shivaji, après avoir fait voeu de rétablir l’ »hindavi swaraja« , (« auto-gouvernance hindoue« ) affronta les troupes mogholes. Lui et son fils, devinrent les fers de lance de la résistance hindoue à la domination musulmane. Ils récupérèrent progressivement le territoire de l’empire moghol, fondant l’Empire marathe. Puis, entre 1779 et 1818, tout se jouera entre cet empire et la Compagnie anglaise des Indes orientales, aidée par des troupes britanniques.

L’occultation du plus grand génocide de l’Histoire

La marche vers l’indépendance met le problème sous le boisseau

A partir de 1858, à la suite du transfert des possessions de la Compagnie anglaise des Indes orientales à la Couronne d’Angleterre, et après avoir évincé les Français, le Anglais organisent leur Empire des Indes (Inde, actuel Pakistan et actuel Bangladesh, ainsi qu’à l’origine la Birmanie). Jusqu’en 1935, le secrétaire d’État est assisté par un «Conseil de l’Inde», élu par la population. Deux partis dominent bientôt : Le Congrès national indien (fondé en 1883) derrière Gandhi et Nehru, puis la Ligue musulmane (fondée en 1906) derrière Muhammad Ali Jinnah. Les Britanniques ont encouragé cette représentation politique à base religieuse, qui institue un collège électoral séparé et des privilèges pour les musulmans.

L’Inde avant l’indépendance

Les deux partis font cause commune pour l’indépendance de l’Inde. Gandhi écrit : « Ne devrions-nous pas nous rappeler que de nombreux hindous et musulmans ont les mêmes ancêtres et que le même sang coule dans leurs veines ? Deviennent-ils ennemis parce qu’ils changent de religion ? Le Dieu du musulman est-il différent de celui de l’hindou ? Les religions sont des chemins différents qui convergent vers le même but. Quelle importance avons-nous d’emprunter des chemins différents tant que nous atteignons le même but ? Où est la cause des querelles ?[14] »

Mohamed Ali Jinnah, Jawaharlal Nehru et Gandhi

Malgré l’alliance tactique de élites en vue de secouer le joug britannique, de violents heurts entre hindous et musulmans secouent le pays. Les musulmans, craignent de se retrouver minoritaires (ils sont alors 30%) dans une Inde, certes indépendante, mais gouvernée par la majorité hindoue. En 1940, Muhammad Ali Jinnah avait déjà déclaré : « Les hindous et les musulmans appartiennent à deux philosophies religieuses, ils ont des coutumes et des littératures différentes. Ils ne se marient pas, ne vivent pas ensemble, et appartiennent en fait à deux civilisations différentes qui reposent principalement sur des idées et des conceptions contradictoires. (…) Associer deux nations de ce type dans un même État, l’une en tant que minorité numérique et l’autre en tant que majorité, ne peut que conduire à un mécontentement croissant et à la destruction finale de tout ce qui peut être ainsi construit pour le gouvernement d’un tel État. »

La Ligue musulmane obtient des Anglais la création d’un état musulman. Ce sera le Pakistan (« Pays des purs »)[15]. Puis c’est, en 1947, l’Indépendance ET la Partition de l’Inde.

Prise hâtivement sur le papier, cette décision se solde, sur le terrain par des violences innombrables : des millions de musulmans, d’hindous et de sikhs ont été déracinés de leurs foyers, des milliers tués lors d’émeutes, «  massacres à l’arme blanche, viols, mutilations… On compte 400 000 à un million de morts rien que dans l’été 1947.»[16] Cette scission a entraîné un déplacement de population de 12,5 à 15 millions de personnes et l’accentuation des violences interreligieuses (homicides, viols, raids dans les villages) provoquèrent la mort de 1 à 2 millions de personnes.

Carte de la Partition des Indes en 1947. [17]

Des décennies sans mentionner l’Hindou Kouch

Focalisés sur l’anticolonialisme, influencés par le socialisme, visant le leadership des pays «émergents» dont certains sont musulmans[18], Nerhu et les gouvernants qui lui succèdent se passeraient bien des conflits religieux. La Constitution de 1950, proclame la tolérance religieuse : l’Inde « sécularisée » n’a pas de religion officielle. Cependant, à l’anglo-saxonne, elle fait une place aux différences communautaires dans l’organisation de la vie politique. Des musulmans (ils sont 14% après la Partition) sont appelés à des fonctions importantes, comme la vice-présidence[19]. L’Hindou Kouch n’est pas mentionné dans les livres scolaires, laissant les Indiens dans l’ignorance de cette part de leur passé.

Conflits internes et guerres externes

Dans la population, les tensions religieuses ne se sont guère apaisées pour autant. L’assassinat de Gandhi, en 1948 par un nationaliste hindou Nathuram Godse qui le considérait comme trop accommodant avec les musulmans pendant la partition de l’Inde, puis celui d’Indira Gandhi par ses gardes sikhs en 1984, ont montré la vivacité des susceptibilités religieuses. Plus récemment, le terrorisme islamique, parfois téléguidé depuis le Pakistan s’est manifesté à maintes reprises(1993, 2001, 2003, 2006,2007, 2008…). Des groupes mafieux à base confessionnelle musulmane ont fait scandale en organisant des attentats (Bombay 1993)[20].

Hors des frontières, les antagonismes religieux sont à l’œuvre dans les guerres à répétition qui opposent l’Inde au Pakistan, comme lors de la sécession du Pakistan oriental, devenu Bengladesh en 1971 ou dans la discorde non résolue à propos du Cachemire. Et ce sont là deux puissances nucléaires !…

Un nouveau nationalisme indien adossé à l’hindouisme

Représentation de la déesse Durga, tueuse d’un démon, elle fait la guerre et apporte la paix.

Dès les années 80, les hindous affrontent les musulmans à propos des lieux sacrés de l’hindouisme dont les musulmans ont fait des lieux de culte musulmans du temps de leur domination, comme ce fut le cas à Ayodhya, à partir de 1985, où des milliers d’hindous ont finalement rasé la mosquée de Bâdur (en 1992).

Destruction par la foule de la mosquée de Badûr, 1992.

Des affrontements très graves y auraient causé 2000 morts, pour la plupart musulmans. Il y eut d’autres émeutes de représailles anti-musulmanes, comme au Gujarat (2002)…

Depuis la partition de 1947, l’Inde et le Pakistan se sont affrontés à travers des guerres, des escarmouches frontalières et une course aux armements nucléaires. Le conflit de Kargil en 1999 illustre ces tensions. Des infiltrations de soldats et de militants pakistanais dans la région du Cachemire ont déclenché un conflit de haute intensité. L’armée indienne a fini par reconquérir les positions occupées.

L’inde doit, en effet, contrer les menées du Pakistan par des musulmans pénétrant sur son sol. Du 26 au 29 novembre 2008, 10 attaques terroristes coordonnées autour de Bombay font 175 morts et 312 blessés civils. Les crimes sont revendiqués par des moudjahidines, venus du Pakistan, « reprendre leur Inde musulmane »[21].

Le mouvement hostile à l’islam en Inde a pris de l’ampleur ensuite et s’est traduit politiquement par le succès du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti de Narendra Modi (élu en 2014, réélu en 2019, et en 2024). « En mars 2024, le Parlement indien a voté une loi sur la nationalité, dont un des amendements prévoit d’autoriser la naturalisation des immigrés venus de pays voisins à condition qu’ils ne soient pas musulmans ». [22]

Négationnisme des médias occidentaux

Peu connu des Indiens jusqu’à une époque très récente, l’Hindou Kouch est carrément nié par les médias occidentaux. Le parti de Modi qui est l’expression d’une volonté des Indiens d’affirmer leur identité (l’hindutva, « hindouité »), est présenté comme « ultra-nationaliste» ou « suprémaciste », notamment par les médias de service public en France. Par exemple, lorsqu’on montre le président indien inaugurant, en 2024, le temple hindou reconstruit à Ayodhya sur les ruines de la mosquée de Bâdur, on insiste sur le fait qu’une foule de « fanatiques hindous» avait détruit cette mosquée (en 1992). On ne précise pas que cette mosquée avait été édifiée, pendant l’Hindou Kouch, à la place d’un temple hindou, par la volonté de Badûr, fondateur de l’Empire moghol. Tout en massacrant les populations, les musulmans d’alors détruisaient systématiquement les lieux et objets de culte hindou (comme les talibans le firent des Bouddhas de Bamiyan en 2001, eux qui massacrèrent aussi 10 000 Hazaras[23]). Au XVIe siècle, les musulmans qui s’étaient rendus maîtres d’Ayodhya, avaient rasé le temple dédié à Rama sur le lieu supposé de sa naissance.[24], un exemple parmi des milliers. C’est pourquoi Modi (certes, en campagne électorale) a déclaré lors de l’inauguration du temple reconstruit : « Le 22 janvier 2024 n’est pas seulement une date du calendrier, mais annonce l’avènement d’une nouvelle ère. (…) C’est un temple de la conscience nationale sous la forme de Rama. »[25]

Avant l’inauguration du temple dédié à Rama, à Ayodhya , le 22 janvier 2024.

Autre exemple de la partialité de nos médias, lorsqu’en 2013, Véronique Genest évoque l’Hindou Kouch, dans une émission à grande écoute, elle est aussitôt contredite par Aymeric Caron et devra essuyer un véritable déferlement de haine par internet interposé[26]. Or le chiffre de 80 millions de morts du génocide qui lui est alors âprement disputé est aujourd’hui considéré comme très en-deçà d’une évaluation qui atteint, on l’a vu, les 400 millions de victimes hindoues !…

En conclusion, le génocide appelé Hindou Kouch, qui s’est prolongé en Inde pendant 8 siècles, sans discontinuer, a tenté d’anéantir les premiers habitants de l’Inde et de détruire leur société plurimillénaire. La volonté d’éradiquer les mœurs et les croyances qui préexistaient à l’islam a eu des conséquences très profondes, et sans doute durables, parmi lesquelles l’antagonisme actuel entre deux pays rivaux que tout oppose, Inde et Pakistan, tous deux puissances nucléaires. En Inde même, la présence de l’islam sur des terres où avaient fleuri des systèmes de pensée d’une spiritualité élevée n’est pas parvenue à supplanter radicalement cet héritage, comme le djihad y invitait ses adeptes. Il est certain, cependant, que 8 siècles de co-présence avec un envahisseur brutal ont pu contaminer, en partie, les idéaux de non-violence et d’oubli de soi qui faisaient de l’antique civilisation indienne une exception majeure dans l’Histoire de l’Humanité.

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

[1] Accessoirement, avec une orthographe anglo-saxonne,« Hindu Kush », est aussi le nom d’une variété de cannabis originaire de ces contrées, très prisée des amateurs.

[2] A. G. BOSTOM, The Legacy of Jihad : Islamic holy war and the fate of the non-Muslims, Prometheus Books, New York, 2005, p. 535-548.

[3] Forgé en 1943 par le juriste juif Raphaël Lemkin, puis prononcé officiellement au procès de Nuremberg en 1945, le mot entre en usage en Occident et à l’ONU à partir de cette date. Pétri de grec (« génos » : « peuple », « race ») et de latin (« -cide » de «caedes, caedis» : « massacre »), le terme désigne «la destruction systématique d’un groupe ethnique». Voir Agathe RABIER, « Arménie 1915 : le génocide tranquille ? » , in Résistance républicaine, 18/02/2025. https:resistancerepublicaine.com/2025/01/18/armenie-1915-le-genocide-tranquille/

[4] Joshua I. MARK, Civilisation de la Vallée de l’Indus, traduit par Babeth ETIEVE-CARTWRIGHT, World History Encyclopedia,
publié le 07 octobre 2020.  https://www.worldhistory.org/trans/fr/1-10070/civilisation-de-la-vallee-de-lindus/

[5] Georges DUMEZIL crut notamment y reconnaître un écho chez les Grecs, (La République de Platon), cf. L’Idéologie des trois fonctions dans les épopées des peuples indo-européens, Paris, Gallimard, 1968.

[6] Vivekananda, Aurobindo, Gandhi

[7] Cécile BECKER, Citations bouddhistes expliquées : 150 citations pour découvrir des textes essentiels et se familiariser avec tous les aspects du bouddhisme, Eyrolles, 8 octobre 2015, p. 102.

[8] Sami ALDEEB, citant M.A.KHAN, Islamic Jihad:  A legacy of forced conversion, imperialism and slavery,  Universe, Bloomington, IN.  2009., p. 191., in « L’invasion islamique de l’Inde », Savoir ou se faire avoir, , Centre de droit arabe et musulman, 18 novembre 2017.  https://www.sami-aldeeb.com/linvasion-islamique-de-linde-le-plus-grand-genocide-de-lhistoire/

[9] https://archive.org/details/hutchinsonsstory00londuoft

[10] Cf. Agathe RABIER, « Ô « Gens du Livre », savez-vous ce que l’islam dit de vous ? », in Résistance républicaine, 02/07/2024.  https://resistancerepublicaine.com/2024/07/02/o-gens-du-livre-savez-vous-ce-que-lislam-dit-de-vous/

[11] Cf. Agathe RABIER, « Al-Andalus, à qui profite le mythe ? », in Résistance républicaine, 14 novembre 2024.  https://resistancerepublicaine.com/2024/11/14/al-andalus-a-qui-profite-le-mythe/

[12] Sami ALDEEB, op. cit. , citant K.S. LAL, « Slave-taking during Muslim rule » p. 538, in A. G.BOSTOM, The Legacy of Jihad:  Islamic holy war and the fate of the non-Muslims,  Prometheus Books.  New York.   2005.

[13] Marathes : caste de guerriers hindous.

[14] Mahatma GANDHI, Indian home rule (Hind swaraj), 1909, p. 46.

[15] « Le mot « Pakistan » est un néologisme.

Il signifie « Pays des purs » en ourdou ; « pâk » signifiant « pur » et « stân » signifiant « pays », avec un « i » médian de liaison.

Mais il a été formé comme un acronyme, le 28 janvier 1933, par l’homme politique indien Choudhary Rahmat Ali, dans son pamphlet « Now or Never » (« Maintenant ou jamais »), à partir des noms des cinq territoires du Nord de l’Inde : Punjab, Afghania, Kashmir, Sindh and balochiSTAN.

C’est à dire : Pendjab, Afghanie (actuelle province de Khyber Pakhtunkhwa), Cachemire, Sind et balouhiSTAN.

Avec, encore une fois, une « i » médian  ajouté pour des raisons phonétiques.

On notera qu’il omettait ainsi le « Bengale oriental, appelé par la suite Pakistan oriental (et futur « Bangladesh »), alors qu’il représentait 55% de la population du futur État lors de son indépendance en 1947. »

https://jaimelesmots.com/letonnante-origine-du-mot-pakistan/

[16] Source : « 15 août 1947, Indépendance de l’inde et du Pakistan », Herodote.net.  https://www.herodote.net/15_aout_1947-evenement-19470815.php

[17] Carte provenant de Sami ALDEEB, op.cit.

[18] Comme l’Egypte. Sur un plan international, Nehru s’est largement opposé au colonialisme, participant avec Nasser, à l’émergence d’un troisième bloc, non aligné, avec la conférence de Bandung en 1955.

[19] Ainsi, la vice-présidence de l’Inde fut entre les mains des musulmans de 1967 à 1969 avec Zakir Hussain, de 1974 à 1977 avec Fakhruddin Ali Ahmed, et, de 2002 à 2007, avec A. P. J. Abdul Kalam…

[20] Comme celui du parrain Dawood Ibrahim.

[21] Christian NAVIS, « Inde : des coraniques exigent la repentance des Hindous », in Résistance républicaine, 14 février 2025,  https://resistancerepublicaine.com/2025/02/14/inde-des-coraniques-exigent-la-repentance-des-hindous/?print=pdf

[22] Ibid.

[23] « Afghanistan : il y a 20 ans, la destruction des Bouddhas de Bamiyan », France 24, 11/03/2021. https://youtu.be/QzlWRRqet9Y?t=1

[25] « En Inde, Modi inaugure un temple sur les ruines d’une mosquée rasée, top départ à sa campagne », Huffpost, 22/01/2024.  https://www.huffingtonpost.fr/international/video/en-inde-modi-inaugure-un-temple-sur-les-ruines-d-une-mosquee-rasee-top-depart-a-sa-campagne_228700.html

[26] On n’est pas couché, du 9 mars 2013  https://youtu.be/HUHhCOgp4MQ?t=408

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10 Commentaires

  1. Savoir et biens rappeler que cette idéologie démoniaque utilise et utilisera toujours les mêmes procédés sataniques pour anéantir, massacrer, violer, et en finalité exterminer façon 7/10 toutes les populations non-islamiques.
    Après les juifs…. l’Occident chrétien. On n’y est pas encore mais ça avance très vite……….

  2. Il est étonnant ,que ces deux pays l`Inde et le Pakistan,(Puissances Nucléaires!), soient toujours sur la carte.
    Et ce Caron cette nullité crasse ,il est étonnant qu`il n`a pas encore été dévorer, par ces petits protéger, les bestioles indésirables …comme lui.

  3. Je vais réciter quelques mantras pour vous tous pendant ma séance de méditation : Om ou Aum, et Om padme mani hum. Que l’esprit de Brahmâ descende sur vous.

  4. Je vais relire tranquillement ; Naipaul dans « Crépuscule sur l’islam », admet que sans la colonisation anglaise, le souvenir de l’Histoire de l’Inde aurait été irrémédiablement perdu sous l’autorité musulmane.

  5. A écrire un tel article si sérieusement référencé, n’aurez vous pas bientôt besoin d’une protection policière ?

  6. Bonjour,

    Agathe, tu es passionnante : ton article est, une fois, de plus extraordinaire.

    Sur le recul, en France, du droit à critiquer la monstruosité de l’Islam :

    1)Il y a 10 ou 20 ans, dans « le Monde » (!), une page entière sur Mahmoud le Ghaznévide et ses atrocités en Inde.

    2)Il y a un mois, dans le « Figaro » (!!), une page entière pour nous expliquer que c’est la colonisation anglaise qui est responsable des violences actuelles entre hindous et musulmans.

    PS: Une demande , j’aimerais, beaucoup, que tu nous donnes un article sur le martyre de l’Ethiopie copte. C’est un pays qui m’attache beaucoup.

  7. Bonjour et merci de cet article DÉTAILLÉ, ainsi que pour rappeler cet ignoble évênement dont on parle si peu pour démontrer ce à quoi nous expose l’islamisation de notre pays, de l’Europe et donc de l’U€ puisque cette fédération se trouve en Europe, qui plus est déjà bien islamisée et en voie de réunir en son sein, des pays musulmans.

    Ce qui nous montre ce à quoi nous pouvons nous attendre. Ce qui se passe en France actuellement devrait aussi nous ouvrir les yeux sur les menaces que représentent notre appartenance à l’U€ de laquelle il faut impérativement dégager.

    Les musulmans, ne voteront jamais pour la sortie de l’Ue, ce ne sont pas les intérêts de l’islam ; ce ne sont pas les intérêts du grand califat tant attendu par les musulmans et notamment par les frères musulmans qui espèrent Erdogan en premier grand Calife du nouvel empire ottoman.

    On ne bouge pas,… on est pourtant sur le point d’être bien coincés.

  8. Bonjour,
    Tout simplement admiratif de votre article éblouissant. Merci Agathe pour votre panorama exhaustif de la conquête islamique cruelle de cette Asie méconnue. Il nous ouvre les yeux sur la réalité de cette funeste idéologie 😳