Jean Bouise, souvenirs d’un second rôle inoubliable du cinéma français

Jean Bouise est un acteur français né le 3 juin 1929 au Havre.

Reconnaissable à ses lunettes de myope et une moustache, Jean Bouise est une figure emblématique du cinéma français, reconnu pour ses seconds rôles marquants et sa présence discrète.

Carrière théâtrale
Jean Bouise a débuté sa carrière sur les planches, participant à la création de la Comédie de Lyon avec Roger Planchon en 1951. Diplômé de l’École supérieure de chimie de Rouen, il s’est tourné vers le théâtre après un stage d’art dramatique en 1950. Sa rencontre avec Roger Planchon, Alain Mottet et Isabelle Sadoyan, qui deviendra son épouse, a été déterminante pour sa carrière.

Au théâtre, Bouise a interprété aussi bien des classiques du répertoire que des créations contemporaines, notamment au théâtre de la Cité de Villeurbanne, devenu le TNP en 1972.

Carrière cinématographique : 

Jean Bouise était  capable de tout jouer. Humilité et rigueur ne l’ont pas empêché de jouer « Le Père Ubu » pour Averty à la télé.

Débuts et percée
Le premier rôle cinématographique de Jean Bouise fut dans « L’Autre Cristobal » d’Armand Gatti en 1962. Il a ensuite incarné le capitaine Haddock dans « Tintin et les Oranges bleues » en 1964, démontrant sa capacité à endosser des rôles variés.

Jean-Pierre Talbot (Tintin en chair et en os). Une fois sa mission accomplie, le jeune homme ne continua pas dans le cinéma.

Jean Bouise évoque ses rôles : 

Plateau de Drucker, en 1980, à propos du film « Le Moustique » avec Daniel Ceccaldi

Seconds rôles mémorables
Bouise est devenu un acteur incontournable du cinéma français, apparaissant dans de nombreux films marquants :

« Z » et « L’Aveu » de Costa-Gavras :  il est un ami du sénateur interprété par Yves Montand.
« Les Choses de la vie » de Claude Sautet

« Monsieur Klein » de Joseph Losey :  il interprète au début du film l’homme contraint de vendre un tableau de famille au héros interprété par Alain Delon.

Extrait : 

https://m.ok.ru/video/3946379086424

« Le Vieux Fusil » de Robert Enrico


Romy Schneider, Catherine Delaporte, Jean Bouise et Philippe Noiret – « Le vieux fusil » de Robert Enrico – 1975

Extrait : 

https://m.ok.ru/video/6274549090883

« Coup de tête » de Jean-Jacques Annaud

Extrait : 

.

« Mort d’un pourri »,  film policier français réalisé par Georges Lautner, sorti en 1977.

Dans ce thriller politique, Jean Bouise interprète le rôle du commissaire Pernais. Alain Delon tient le rôle principal de Xavier Maréchal, un homme qui se retrouve en possession d’un dossier compromettant après avoir cherché à protéger son ami, le député Philippe Dubaye. Mireille Darc apparaît dans le film dans le rôle de Françoise.

Extraits : 

Collaboration avec Luc Besson
Jean Bouise est devenu l’un des acteurs fétiches de Luc Besson, apparaissant dans :

« Le Dernier Combat »
« Subway »
« Le Grand Bleu »
« Nikita » (son dernier rôle)

On retrouve également Jean Bouise dans des films plus légers comme « La Poudre d’escampette » ou « Le Retour du grand blond ».

Michel Piccoli et Jean Bouise « La poudre d’escampette »

https://ok.ru/video/4612428466776

Style de jeu et personnages
Le jeu de Jean Bouise était caractérisé par sa retenue, sa voix profonde et sa diction nette. Son physique le destinait souvent à des rôles de notables conservateurs ou de personnages inquiétants, mais il excellait également dans l’interprétation de personnages touchants et humains.
Bouise cherchait ses personnages à partir de « petits signes » comme un costume, une paire de lunettes ou une coiffure, rendant son travail presque invisible. Cette approche lui permettait de disparaître derrière ses rôles tout en marquant profondément l’écran.

Patrick Bouchitey et Jean Bouise « Les caïds »

Caroline Chaniolleau et Jean Bouise « L’épingle noire »

Jean Bouise et Claude Giraud « Madame Bovary »

Reconnaissance 
Jean Bouise a reçu le César du meilleur acteur dans un second rôle en 1980 pour « Coup de tête », après avoir été nommé en 1976 pour « Le Vieux Fusil ». Il reste considéré comme l’un des plus grands seconds rôles du cinéma français.
Sa carrière a été marquée par des choix de films souvent engagés politiquement, reflétant les événements sociopolitiques de son époque. Son jeu subtil et son humanité vibrante ont laissé une empreinte indélébile dans le cinéma français.
Jean Bouise est décédé le 6 juillet 1989 à l’âge de 60 ans à Lyon, des suites d’un cancer du poumon.

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15 Commentaires

  1. Le cadeau de Sébastien , une petite perle avec Maria Pacôme ,Suzanne Flon et et Michel Robin . Très rafraichissant par les temps qui courent ( Sur l’INA )

  2. Bonjour
    Bel hommage.

    Excellent dans le dernier combat de Besson.
    Époque bénie où le cinéma français était capable de réunir plus de 20 personnes par séance.

  3. Bonjour,

    Merci Jules pour ton article.

    C’était un acteur que j’adorais.

    « Tintin », que je lisais avait fait une pub d’enfer, pendant des semaines, pour « les oranges bleues » lors de sa sortie.

    Je n’avais pas vu le film et sous sa barbe, je découvre, avec ton article, qu’ Haddock, c’était Jean Bouise !

    Il y a tant de mal nommés « second rôle » extraordinaires dans le cinéma français …

    • Bonjour courtois Antiislam?

      Lecteur du Journal de Tintin également, je découvre tristement la disparition de cet acteur excellent. Les seconds rôles sont les acteurs qui donnent la texture et la crédibilité d’un film. Comme l’écrin fait ressortir le diamant, ils permettent aux vedettes officielles de briller plus… brillamment.

      Un peu plus de la France et du monde qu’on a aimé et qui nous rendait heureux qui disparaît.

      Pourquoi les actrice de cette époque me font-elles l’impression d’être beaucoup plus belles physiquement que celles-d’aujourd’hui, pourtant génétiquement identiques ?
      Il y a la tenue bien évidemment, morte aujourd’hui. Assassinée.

      • Bonjour,

        :=)

        Oui, j’étais lecteur de « Spirou », également.

        J’ai fait ma petite culture initiale dans les « Histoires de l’Oncle Paul ».

        Je date très précisément la date du début de l’effondrement, l’arrivée de Gicard, en 74.

        « Tintin », en particulier, a brutalement muté en une « chose » vulgaire et sans intérêt …

        • Un peu plus jeune que vous, je l’ai découvert quelques années après et ma foi , vivant en immeuble, j’étais bien content de le lire toutes les semaines. Plus tard , adolescent, alors que je ne le lisais plus, un ami plus jeune me disait que les thèmes avaient changé et qu’il n’y en avait plus que pour les filles. Qu’auriez-vous pu dire alors…
          J’ai encore mes hors-série dans ma bibliothèque d’adulte.
          Un coup d’oeil et on mesure la descente, et la comparaison entre la société d’alors et l’horreur commençante d’aujourd’hui.

  4. J’aimais bien ce grand acteur. Sa présence donnait une autre dimension au filme. Grandiose face à Alain Delon dans Mr klein.

  5. Merci jules, un excellent acteur! Discret et efficace, il a exercé son métier avec professionnalisme et ne s’est pas vautré, comme beaucoup, dans le purin politico-médiatique.

  6. Merci infiniment pour ce bel hommage a au grand acteur,Jean Bouise .Grace a vous, jules, je vais pouvoir apprecier son talent dans des films que je ne connaissais pas.

  7. Merci Jules, pour cet hommage rendu à un acteur discret et talentueux. Je me souviens aussi de Coup de tête, où il jouait le rôle d’un chef d’entreprise cynique. Un acteur parti trop tôt.