Le parcours de la vie monastique

Représentation des différentes étapes de la vie religieuse, par les soeurs de l’abbaye de Boulaur © Matthieu Devred

Note de Christine Tasin

Non, Résistance républicaine n’a pas viré casaque, les responsables ne se sont pas convertis, ni au christianisme, ni au protestantisme et encore moins à l’islam… Laïques nous sommes et nous demeurons mais nous n’avons aucune hostilité contre le christianisme  ni contre ceux qui se sont engagés dans  la vie monastique. Au contraire, ils nous intéressent car ils sont détenteurs d’une culture ancienne, de connaissances qui disparaissent chez les profanes ( entre le Big Mac et l’Alexion, petit apéeo aux plantes qui fait du bien, il y a longtemps que j’ai hoisi !) et aussi de rites et coutumes que la plupart des gens ne conaissent plus. Alors, nous n’hésitons pas à vous parler de ceux et celles qui  ont choisi de vivre en)dehors du monde. C’est aussi cela le patrimoine culturel, et c’est le titre de notre rubrique…

 

Avez-vous déjà constaté que certaines soeurs comtemplatives sont vêtues soit en civil, soit portant le voile blanc ou encore le voile noir ? Comme vous vous en êtes doutés, chaque tenue symbolise un certain parcours dans la vie monastique : l’habit change à chaque étape à chaque étape de leur vie religieuse ! On ne parle pas dress-code, mais dans cet article, Divine Box vous restitue les grandes lignes des périodes de la vie en communauté. Que ceux et celles qui ont des oreilles pour entendre, entendent !

 

Être aspirant pour débuter

Au début, pour répondre à l’appel à la vie monastique, chaque postulant doit d’abord être “aspirant”. Le candidat fera alors faire une ou plusieurs retraites dans un monastère afin de découvrir les réalités de la vie monastique et mieux discerner sa véritable vocation.

Après, “l’aspirant” est appelé à faire des “stages” au sein de la communauté d’environ un mois. ìl vivra vraiment au sein de la communauté, afin d’observer plus véritablement et plus concrètement, tout ça guidé par la maîtresse des novices !

 

D’aspirant à postulant [1 an]

Ensuite, après un ou plusieurs stages, si l’aspirante (ou regardante) se sent appelée par l’Esprit Saint, alors elle peut demander son entrée au sein de la communauté en tant que postulante ! La durée n’est pas fixe, mais vous pouvez compter environ un an.

Pour enfin se préparer à un engagement total dans la vie religieuse, on quitte alors sa famille, son travail, ses occupations ainsi que ses proches. Sur place, la femme porte communément un signe distinct qui affirme son cheminement, cela peut être : un voile bleu chez quelques bénédictines, une jupe longue bleu marine chez d’autres, etc…

De là, au postulat, la préparation à la vie monastique commence, c’est du sérieux ! Elle peut s’appuyer sur la règle de saint Benoît, mais aussi sur l’organisation de la communauté, ou bien encore sur la bible, etc… Pour l’aider à la formation et au discernement, la postulante peut compter sur l’accompagnement bienveillant de la maîtresse des novices !

Femmes postulantes – @Petites Soeurs des Pauvres

 

Chercher Dieu pendant le noviciat [2 ans]

À la fin du postulat arrive le noviciat ! Ce passage est marqué par une magnifique cérémonie de vêture, où la novice reçoit l’habit communautaire, de la part de la mère abbesse. Ce vêtement n’est que provisoire : comme on peut le voir chez les cisterciennes où la novice portera le voile blanc (pas noir) et un scapulaire blanc (toujours pas noir).

Normalement, cette étape est aussi marquée par le choix du prénom (que vous pouvez changer ou non), et l’ajout du préfixe “soeur”.

Après, pendant environ deux ans qui est la durée du noviciat canonique, la novice avance vers ses vœux temporaires. Il faut alors intensifier la formation spirituelle, la vie de prière ainsi que le travail, et enfin, la vie commune !

Cérémonie de prise d’habit où une novice revêt un voile – @Monastère de Thiais

 

La première des promesses : Les voeux temporaires  [3 à 6 ans]

 

Dans la vie en communauté, la novice devient alors une “profès temporaire” dès qu’elle a prononcé ses vœux temporaires. Elle chemine alors pour vivre pleinement dans la communauté sur une durée de trois à six ans.

 

Par habitude, les vœux monastiques sont : pauvreté, chasteté et obéissance à son supérieur.

Plusieurs cas particuliers sont tout de même à relever selon les congrégations, mais ceux qui suivent la règle de saint Benoît (bénédictins, trappistes et cisterciens), la formulation est la suivante :

  • voeu de conversion des mœurs, qui incluent les vœux de pauvreté et de chasteté
  • voeu d’obéissance à son supérieur
  • voeu de stabilité dans le même monastère

 

Pendant cette étape de la progression, elle doit de plus en plus s’investir dans la vie communautaire avec plusieurs responsabilités comme pouvoir aider à la cuisine ou dans un atelier. Plusieurs signes distincts marquent cette étape : la professe reçoit par exemple la ceinture de cuir et le scapulaire noir chez les cisterciennes !

La cérémonie de profession temporaire – @Bénédictines de St-Bathilde

 

 

La promesse solennelle : la consécration de sa vie à Dieu [9+ ans dans la communauté]

Suite à la profession temporaire, vient enfin la profession solennelle : la sœur renouvelle alors ses vœux monastiques jusqu’à la fin de sa vie ! Cette cérémonie est une grande fête où tous les amis sont bien sûr conviés, la famille et très souvent un prélat, c’est-à-dire un évêque ou un père abbé.

Elle reçoit alors le vêtement de la communauté au complet. Chez les cisterciennes, la soeur reçoit alors le voile noir, ainsi qu’un grand vêtement liturgique ample appelé la coule.

Elle reçoit par la même occasion une charge fixe qui pourra ensuite évoluer avec le temps. Elle aura maintenant voix au chapitre, car elle fait maintenant partie intégrante de la communauté.

 

Profession solennelle de sœur Clotilde de la Miséricorde au Carmel d’Uzès – @Diocèse de Nîmes

Conclusion

 

 

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4 Commentaires

  1. Rappelons , pour ceux qui s’interessent à la vie monastique, qu’il existe un excellent site qui aide financierement le clerge regulier : Credofunding.

  2. « Ils nous intéressent » … ça grandit, ça grandit, on regarde, tourne autour, n’ose pas dire …
    Allez voir ! Osez !

  3. Christine bonjour. Comme si il était possible de vivre hors du monde!, chaque jour il vous rappelle, souvent durement, sa réalité! Seuls ceux qui ont choisi de fermer les yeux ne le voient pas!

    • Je suis d’accord, le Chti je respecte les projets de chacun, même si je ne pourrais les envisager pour moi, et si en plus les gens hors du monde produisent pour ceux qui sont dans la bataille, on leur pardonne !