La myrtille sauvage, fruit emblématique d’Ardèche, est menacée de disparition. D’années en années, les récoltes se font rares à cause d’une mouche prédatrice.
« Vous pouvez les garder quatre jours, elles sont ramassées d’hier ! » lance Baptiste Teyssier, producteur, à une cliente sur le marché de la myrtille sauvage de Mézilhac, petite commune des montagnes ardéchoises. C’est ici que se tient chaque année ce marché emblématique dédié au fruit rouge typique du département. Désormais, rares sont les chanceux qui pourront repartir avec des myrtilles fraîches. Car ce trésor ardéchois est de plus en plus rare. Sur sa parcelle, Baptiste Teyssier peut récolter d’ordinaire jusqu’à 50 tonnes. Cette année, il n’en vendra que quatre.
En cause ? Un insecte prédateur. « La drosophile Suzikii qui nous a piqué toutes les myrtilles les plus basses » se désole le producteur. Ces dernières années, la mouche asiatique de l’espèce Drosophila Suzukii est un véritable fléau. Présente massivement sur le territoire français, elle s’en prend aux myrtilles en pondant ses œufs dans les fruits mûrs. Une fois piqué, le fruit ne peut plus être récolté. D’autres filières de fruits sont aussi touchées par le phénomène, comme la cerise. Avec la chaleur, l’insecte se multiplie très rapidement.
« On a eu de moins en moins de fruits »
« On voulait des myrtilles sauvages, on a fait des kilomètres, et il n’y en a plus » se désole Marco, venu exprès à Mézilhac depuis le sud du département. Il espérait acheter « au moins un kilo, peut-être deux », mais, deux heures après l’ouverture du marché, les étals de fruits frais sont déjà vides. Alors, des exploitants proposent, faute de mieux, des produits transformés.
Savon à la myrtille, tisane de feuille de myrtille, sorbet, liqueur… à défaut de myrtilles fraîches, toutes les déclinaisons existent. « Avant, on faisait de la vente directe de myrtilles fraîches, mais après, on a eu de moins en moins de fruits et c’était compliqué, très aléatoire. Maintenant, on en est à faire que de la transformation » raconte Karine, exploitante depuis 2007. « Au début, on faisait 800 kilos, et cette année on a récolté seulement une centaine de kilos. Tous les petits fruits rouges sont impactés par ça, il n’y a pas que la myrtille. On espère un miracle ou un insecte prédateur qui nous sauvera » ajoute-t-elle
Prix en forte hausse
Conséquence de cette pénurie, le prix de la myrtille sauvage au kilo explose. Il atteint désormais les 14 euros, après avoir bondi de 20% cette année. « C’est compliqué de pouvoir justifier ces tarifs, de pouvoir discuter avec les gens de la difficulté » témoigne Cécile, artisan-confiturière. « Il y a des difficultés d’approvisionnement, on est obligé de taper à plusieurs portes. Les tarifs sont forcément, en conséquence, plus élevés. Pour avoir de la myrtille fraîche, c’est compliqué » , explique-t-elle.
C’est toute une tradition qui se trouve menacée. Alors qu’aucun remède n’a encore été trouvé contre la mouche Drosophila, les producteurs craignent que la filière de la myrtille sauvage d’Ardèche ne disparaisse.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Drosophila_suzukii /
https://www.youtube.com/watch?v=X874cvvkLf8 ( vidéo alerte à la mouche Drosophile Suzukii)
Juvénal de Lyon
Wikipedia : Drosophila suzukii (le moucheron asiatique ou la drosophile japonaise ou drosophile à ailes tachetées) est une espèce d’insectes diptères de la famille des Drosophilidae, originaire d’Asie du Sud-Est. Cette mouche appartient au même sous-groupe du genre Drosophila que Drosophila melanogaster.
Cette espèce, invasive en Amérique du Nord et en Europe, est un ravageur redoutable des petits fruits (cerise, fraise, framboise, myrtille, prune…). Apparue en France en 2010, elle est aujourd’hui présente sur l’ensemble du territoire.
Contrairement aux femelles des autres espèces du genre qui pondent dans des fruits en surmaturité, les femelles de cette espèce pondent dans les fruits avant qu’ils ne soient mûrs. Présente dans un nombre croissant de pays, dont en Europe, D. suzukii est un ravageur majeur des cultures fruitières à l’échelle mondiale1.
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Bonjour,
Merci pour cette page consacrée aux insectes qui ne peut que réjouir l’entomologiste amateur que je suis :=)
Qu’en pensent les bobos parisiens qui n’ont que le mot « diversité » à la bouche ?
Une seule solution, ouvrir un centre de rétention pour insectes migrants!
😄