Ô, les Croyants, savez-vous qu’Allah veut l’émigration… vers les pays d’islam ?

Hijra : « départ, sortie, émigration, exode » ce mot a pour racine les lettres h/j/r qui, en arabe, indiquent le mouvement. Ce mot correspond au départ d’une terre vers une autre terre. Il est employé ans le Coran et les hadiths pour indiquer le chemin des croyants fuyant les persécutions dues aux mécréants pour trouver refuge dans une terre où leur religion peut s’épanouir.

Le premier exil des Compagnons du Prophète. Dans la tradition islamique, le mot « hijra » est utilisé pour décrire l’émigration des premiers musulmans de La Mecque vers l’Abyssinie (l’actuelle Éthiopie). La cinquième année de la prédication de Mahomet, aucune entente ne paraissait plus possible entre les premiers sectateurs de l’islam et les Qurayshites,  de la tribu d’origine de Mahomet, que la tradition musulmane décrit comme « polythéistes ». C’est alors que Mahomet conseilla aux premiers musulmans de s’exiler vers le royaume chrétien d’Abyssinie : « Si vous vous rendiez au pays des Abyssins, vous y trouveriez un roi sous le règne duquel nul ne subit l’injustice et c’est un pays de droiture ; vous y resteriez jusqu’à ce que Dieu vous délivre de ce que vous endurez actuellement.» [1]

L’« Hégire », la hijra du Prophète, d’après la tradition, il désigne dans le Coran la « migration » qui conduisit le Prophète Mahomet de la Mecque vers Médine. C’est l’ Hégire, placée en 622, qui marque le début du calendrier musulman (fixé au Xe siècle).  Dans le sens coranique, l’Hégire fut un mouvement « dans le chemin de Dieu ». Parmi les Compagnons du Prophète, le Coran loue particulièrement les Muhājirūn (« Emigrés ») ceux qui ont émigré avec Mahomet à Médine :« Quant à ceux qui ont émigré pour l’amour de Dieu après avoir été persécutés, Nous leur fournirons une belle demeure dans cette vie ; meilleure encore est la récompense de la vie à venir, s’ils la connaissaient. » (16,41).

Le Coran prône la hijra vers des terres d’islam pour atteindre le Paradis  Emigrer pour l’amour de Dieu à l’instar du Prophète est un acte salvateur : « Ceux qui ont émigré, ceux qui ont combattu dans le chemin de Dieu, voilà ceux qui espèrent la miséricorde de Dieu. » (2, 218). Il sera même beaucoup pardonné à ceux qui choisissent ce cheminau même titre que pour ceux qui mènent le djihad (« guerre sainte » : « J’effacerai les mauvaises actions de ceux qui ont émigré, de ceux qui ont souffert dans Mon chemin, de ceux qui ont combattu et ont été  tués. » (3, 195).

La hijra est même obligatoire pour éviter l’Enfer.  Si l’on en croit le Coran et la sunna (tradition et vie du Prophète), il n’y a aucun doute, sur cette obligation. La hijra s’impose aux musulmans pieux, c’est-à dire le fait de délaisser la terre de mécréance où ils vivent pour aller vivre en terre d’islam. Allah stigmatise les musulmans qui, en continuant à vivre loin d’un pays musulman, se sont mis en mauvaise posture vis-à-vis de lui ; ils encourent son châtiment dans l’au-delà sauf les handicapés : «  Ceux qui ont fait du tort à eux-mêmes, les Anges enlèveront leurs âmes en disant : -« Où en étiez-vous ? » (À propos de votre religion) « Nous étions impuissants (=opprimés) sur terre », dirent-ils. Alors les Anges diront : « La terre d’Allah n’était-elle pas assez vaste pour vous permettre d’émigrer ? » Voilà bien ceux dont le refuge et l’Enfer. Et quelle mauvaise destination ! A l’exception des impuissants : hommes, femmes et enfants, incapables de se débrouiller, et qui ne trouvent aucune voie : A ceux-là, il se peut qu’Allah donne le pardon. Allah est Clément et Pardonneur.” (4, 97 à 99).

Des musulmans vivant en Occident choisissent la hijra

Certains prédicateurs salafistes ainsi que la propagande de l’état islamiste ont incité les “vrais musulmans” à aller vivre sous la loi d’Allah en quittant les pays qui leur sont hostiles. Le premier numéro du magazine de l’Etat islamique en français l’expliquait : « C’est pour cela que ce magazine se nomme Dar-al-islam (« Terre d’islam »), pour ce (sic) rappeler cet immense bienfait qu’est celui de vivre sous la loi d’Allah, au milieu des croyants. Et pour rappeler à ceux qui n’ont pas accompli l’obligation d’émigrer de la terre de mécréance et de guerre vers celle de l’islam qu’ils sont en immense danger dans ce monde et dans l’autre.»[2]

Cependant, fuir le «climat d’islamophobie» réputé prévaloir en Occident, et particulièrement en France, ne suffit pas pour motiver la plupart des croyants qui y sont installés à faire leur hijra  . D’autant que les pays musulmans ne sont guère ouverts à cette migration de retour.

Certains commentateurs préfèrent donner à la hijra une connotation purement morale

Malgré ce que contient le Coran -comme d’ailleurs pour le terme djihad- certains musulmans veulent donner un sens moral à la définition de la hijra . Ils laissent ainsi de côté l’obligation de quitter physiquement une terre non islamisée. Face à des affirmations comme « Le muhajir (émigrant) abandonne ce qu’Allah a interdit. »[3] , ces commentateurs préfèrent insister sur le « contenu métaphorique» du terme : « L’idée d’une Hijrah métaphorique a (sic) de nombreuses références à la vie du Prophète (paix et bénédictions soient sur lui). Tout comme la Hijrah du Prophète à Médine était une ligne de transition entre deux états, un état de faiblesse à un état de sécurité, la Hijrah de l’âme est également une ligne de transition entre la faiblesse humaine pour le péché à une position de sécurité contre le péché, un état de désobéissance à un état d’obéissance. »[4]

 

En conclusion, l’émigration  a d’abord, dans l’islam, le sens d’un déplacement pour quitter une terre où l’islam ne domine pas vers une terre où la religion d’Allah règne sans partage, où chaque musulman n’aurait à souffrir ni de harcèlement ni de persécutions, ne rencontrant plus aucun obstacle aux pratiques de cette religion. Dès lors, s’en tenir  à une interprétation métaphorique ne serait-ce pas une manière coupable de se soustraire à l’injonction d’Allah ?

[1] Eric GEOFFROY, article « Najashi » (« le Négus »), in Mahommad Ali Amir MOEZZI (dir), Dictionnaire du Coran, Robert Laffont ; Paris , 2007, p. 587.

[2] Eugénie BASTIE, « La hijra : ces musulmans qui quittent la France pour pratiquer un « islam sain », Le Figaro, 20/02/2015.  https://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/02/20/01016-20150220ARTFIG00078-la-hijra-ces-musulmans-qui-quittent-la-france-pour-pratiquer-un-islam-sain.php

[3] BUKHÄRI et MUSLIM, riyad as-salihin n°211.

[4] « Le Hégire (Hijrah) significations, métaphores, calendrier… » in « Qui est Mohamed ? (sic), jeudi 13 juin 2024  https://quiestmohamed.org/hegire-hijrah

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2 Commentaires

  1. Oui mais désolé, la France est une terre chrétienne, pas musulmane, l’islam n’a rien à foutre chez nous, l’islam veut le meurtre de tous ceux qui ne sont pas musulman, l’islam prône le viol de nos femmes et de nos filles, l’islam n’a pas sa place chez nous, l’islam dehors.