Diderot & d’Alembert, Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Edition originale
Le contexte…
Diderot
Le 7 février 1752, Louis XV fait interdire la vente, l’achat et la détention des deux premiers volumes de « L’Encyclopédie », symbole du désir de propagation des connaissances de la part des philosophes des Lumières.
Quand le français était au centre de la société nobiliaire russe
Si on lit Léon Tolstoï, Dostoïevski ou Pouchkine, on peut trouver des passages en français dans leurs œuvres. Rien de surprenant car ces écrivains maîtrisaient la langue de Molière, très en vogue dans la Russie des XVIIIe et XIXe siècles.
A partir de 1682, le tsar Pierre le Grand – qui deviendra empereur – veut ouvrir la Russie à l’Occident.
A cette période, le français est la langue véhiculaire, celle des échanges en Europe. De plus, elle permet d’accéder aux écrits des philosophes des Lumières. Les écrits de ces derniers intéressent les intellectuels russes et les cercles de pouvoir.
Catherine II soutient Diderot…
Catherine II, impératrice à partir de 1762, deviendra leur disciple et ira jusqu’à soutenir Diderot, lui achetant une partie de sa bibliothèque quand l’éditeur de L’Encyclopédie connaîtra des difficultés financières.
N’en déplaise au pouvoir français, l‘Encyclopédie verra bien le jour.
Elle est d’ailleurs désormais consultable, depuis 2017, en édition numérique :
http://enccre.academie-sciences.fr/ice/
Il a fallu six années de recherche, de classification et de numérisation à l’équipe du projet Enccre (Édition numérique, collaborative et critique de l’Encyclopédie) pour réussir à mettre en ligne les 28 volumes de l’Encyclopédie ou du Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers publiés entre 1751 et 1772.
Texte original, pages 3,4 et 5
Diderot achevait alors le texte de l’Encyclopédie, officiellement supprimée par les arrêts du Conseil-d’État des 8 mars et 21 juillet 1759, mais dont l’impression ne s’en continuait pas moins à Paris même.
Le bruit de cette suppression qui, selon le mot de Voltaire, avait fait « gémir l’Europe », était parvenu jusqu’en Russie, où l’entreprise comptait de nombreux souscripteurs.
Trois mois à peine après son avènement, Catherine avait chargé Jean Chouvalof d’offrir à d’Alembert de se charger de l’éducation du grand duc Nul-Petrovitch et à Diderot de venir achever l’Encyclopédie avec toutes garanties de sécurité.
Ni l’un ni l’autre n’acceptèrent. D’Alembert allégua sa mauvaise santé. Diderot, à qui Voltaire avait transmis les propositions de Chouvalof, les repoussa comme il avait refusé toutes celles qui lui avaient été adressées à ce sujet et pour les mêmes motifs.
Catherine ne lui en tint pas rancune et attendit une nouvelle occasion qui ne tarda pas à se présenter.
Des quatre enfants issus du mariage de Diderot avec Anne-Toinette Champion, Marie—Angélique, née le 2 septembre 1753, avait seule survécu, et, dès 1761, Diderot se préoccupait de lui constituer une dot.
L’ «honoraire » que lui payaient les éditeurs de l’Encyclopédie et la pension qu’ils devaient lui accorder à la fin de sa tâche n’eussent point suffi à mettre à l’abri du besoin les parents et l’enfant.
Dans ces conjonctures, il résolut de vendre sa bibliothèque : un moment, il fut sur le point de traiter, soit avec un maître des requêtes, M. Fargès de Polizy, soit avec son propre notaire, Le Pot d’Auteuil ; mais la négociation n’aboutit pas, et ce fut seulement quatre ans plus tard qu’il s’en défit dans des conditions inespérées.
Informé par Galitzin et par Grimm de l’embarras de Diderot, Betzki en fit part à l’impératrice, et, le 16 mars 1765, il adressait à Grimm la lettre suivante :
« La protection généreuse, monsieur, que notre auguste souveraine ne cesse d’accorder à tout ce qui a rapport aux sciences, et son estime particulière pour les savants, m’ont déterminé à lui faire un fidèle rapport des motifs qui, suivant votre lettre du 10 février dernier, engagent. M. Diderot à se défaire de sa bibliothèque. Son cœur compatissant n’a pu voir sans émotion que ce philosophe, si célèbre dans la République des lettres, se trouve dans le cas de sacrifier à la tendresse paternelle l’objet de ses délices, la source de ses travaux et les compagnons de ses loisirs. Aussi Sa Majesté Impériale, pour lui donner une marque de bienveillance et l’encourager à suivre sa carrière, m’a chargé de ne faire pour elle l’acquisition de cette bibliothèque au prix de quinze mille livres que vous proposez, à cette seule condition que M. Diderot, pour son usage, en sera le dépositaire, jusqu’à ce qu’il plaise à Sa Majesté de la faire demander. Les ordres pour le paiement des seize mille livres sont déjà expédiés au prince Galitzin, son ministre à Paris. L’excédent du prix, et toutes les années autant, est encore une nouvelle preuve des bontés de ma souveraine pour les soins et les peines qu’il se donnera à former cette bibliothèque. Ainsi, c’est une affaire terminée. Témoignez, je vous prie, à M. Diderot combien je suis flatté de l’occasion d’avoir pu lui être bon à quelque chose ».
J’ai l’honneur d’être, etc.
Signé: « BETZRI »
Gravure tirée de L’Encyclopédie
Prolongement :
Le Blog de Gilles: Le voyage de Diderot à Saint-Pétersbourg
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merci , j ignorais cet accord entre Diderot et Catherine II . la langue française disparait c’est triste alors qu’elle possède un vocabulaire important avec ses nuances que d’autres n’ont pas .
https://x.com/BPartisans/status/1791095056906047557
Il insiste lourdement sur « jusqu’à présent » !
Merci
https://www-rt-com.translate.goog/russia/597827-lavrov-europe-no-partner-for-generation/?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc
« Une phase aiguë de la confrontation militaro-politique avec l’Occident bat son plein », a déclaré le ministre des Affaires étrangères à Moscou. La Russie en a « fini » avec l’Europe occidentale « pour au moins une génération ».
Même s’il y a des changements en Europe occidentale ? La proximité avec la Chine, la Corée du Nord, l’Iran serait « conjoncturelle » « pour au moins une génération » ?
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Déjà Zelensky, à l’instar de Macron n’occupait son siège que par la grâce de coups d’état depuis le Maïdan de 2014 ; là l’ONU enfonce le clou et démontre par là que le monde est gouverné par un gang mafieux.
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■ Qu’arrivera-t-il à Zelensky après avoir perdu sa légitimité ? || Andreï Rezchikov |20/05/2024
• Zelensky a réussi à rester président après l’expiration de son mandat
► Le 20 mai est le dernier jour du mandat de Vladimir Zelensky en tant que président incontestablement légitime de l’Ukraine. Le chef du régime de Kiev devient une personne dont le pouvoir et les décisions peuvent désormais être remis en question. « Après le 20 mai, l’Occident accueille une personne encore plus soumise », disent les experts à propos du sort de Zelensky et expliquent ce qui va lui arriver maintenant.
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○ VZGLYAD.•• : https://tinyurl.com/3bkwpb27
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■ Les troupes russes ont avancé profondément dans la défense des forces armées ukrainiennes près de Kharkov || Alexeï Degtyarev | 21/05/2024
► Le groupe « Nord » a continué à pénétrer plus profondément dans la défense ukrainienne près de la ville de Kharkov, il a touché l’équipement et les effectifs de la 125e brigade des Forces armées ukrainiennes, des 112e et 113e brigades de défense terrestre près de Konstantinovka, Okhrimovka et Granov. Région de Kharkov, a indiqué le ministère russe de la Défense.
→ Le groupe a également repoussé trois contre-attaques d’avions d’attaque ukrainiens près de Volchansk et Staritsa dans cette région, a indiqué le département sur sa chaîne Telegram .
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○ VZGLYAD.•• : https://tinyurl.com/37rmu6dw
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■ Peskov a rappelé la position de Poutine sur la question de la légitimité de Zelensky || Alexandra Yudina | 21/05/2024
○ VZGLYAD.•• : https://tinyurl.com/y33tn7ak
Catherine II fut d’une très grande importance dans la diffusion des « lumières », sa bibliothèque etait pleine d’ouvrages qui parfois, étaient imprimés à sa demande, on a ainsi retrouvé des exemplaires qui étaient disparus. Catherine » sponsorisa » aussi entre autre, Voltaire et Michelet notamment avec son chef d’oeuvre sulfureux : « la sorcière ».
Aujourd’hui, notre langue, la vraie et non ce galimatias , ce sabir des cités et autres lieux, n’est plus ce langage universel. Elle n’est plus que l’apanage de quelques initiés de moins en moins nombreux.