(Illustration : orchestre national de Lyon).
Le piano fait partie des instruments les plus populaires car il est facile d’en jouer, du moins au début ! Le piano est aussi un instrument complet qui convient à tous les styles de musique. Il ne faut donc pas s’étonner que beaucoup d’œuvres symphoniques aient été réduites pour cet instrument-roi. Très souvent les transcriptions proviennent des compositeurs eux-mêmes. En effet, dès lors qu’une symphonie est terminée, la transcription pour piano à deux ou quatre mains, voire pour deux pianos est la meilleure possibilité pour faire connaître sa composition (on n’a pas forcément un orchestre sous la main !). Trois œuvres seront proposées dans cet article : l’ouverture Tannhaüser de Wagner, la quatrième symphonie de Brahms, le Sacre du Printemps de Stravinski.
PREMIÈRE PARTIE : L’ORCHESTRE
L’ouverture de Tannhaüser avec le grand Karajan :
C’est le 25 octobre 1885 qu’eut lieu la création de l’ultime symphonie de Brahms dirigée par le compositeur et le succès fut immédiat. Nous allons retrouver Karajan et « son » orchestre, le philharmonique de Berlin, en 1973. Comme d’habitude, avec le chef autrichien, tout est parfait, jusqu’à la mise en images (remarquez l’alignement impeccable des cuivres). Cette obsession pour le parfait à tout prix s’est retournée contre lui, car cela s’est fait aux dépens de la spontanéité. La quatrième de Brahms était une des œuvres fétiches de Karajan, lui valant les plus grands succès, notamment quand il venait se produire à Paris, il y avait toujours du Brahms au programme. Ici je me permets une digression : je n’ai jamais pu applaudir Karajan à Paris, d’une part le théâtre affichait complet en un rien de temps et d’autre part le prix des billets atteignait des sommets stratosphériques, sans vouloir exagérer on frôle les 300 € d’aujourd’hui au moins. J’ai vu Mehta, Bernstein, Abbado, Barenboim, Svetlanov sans que cela ne me coûte plus cher ; on me rétorquera que Karajan venait avec son orchestre, mais Bernstein est bien venu avec l’orchestre de Vienne, Svetlanov avec l’orchestre de Russie, alors ? Dommage que voir Karajan ait été le privilège d’une élite fortunée ! Cependant on ne peut rester qu’admiratif avec ce qui suit :
Le 29 mai 1913 fut créé aux théâtre des Champs-Élysées le Sacre du Printemps de Stravinski, ou Tableaux de la Russie païenne en deux parties, sur une chorégraphie de Nijinski. Le scandale fut énorme, moins pour la musique que pour la chorégraphie qui sortait des sentiers battus c’est le moins qu’on puisse dire (voir le bonus). J’ai choisi une version très récente, due au chef Alan Gilbert qui dirige le NDR Elbphilharmonie Orchester dans la nouvelle salle majestueuse située à Hambourg. La qualité d’image est absolument remarquable et chaque instrument est pris au bon moment, bravo au réalisateur ! On peut regretter qu’en dépit des efforts désespérés du chef, certains abrutis aient applaudi à la fin de l’Adoration de la terre.
DEUXIÈME PARTIE : LE PIANO
(Illustration : un piano Steinway and Sons, la Rolls dans ce domaine !)
Ce n’est pas Wagner qui écrivit la transcription de son ouverture Tannhaüser mais Franz Liszt. C’est le pianiste György Cziffra d’origine hongroise que nous allons entendre, partition à l’appui. Si les premières mesures sont accessibles à un pianiste moyen dans mon genre, la suite relève du délire, il ne faut pas être humain pour jouer ça !
C’est Brahms lui-même qui écrivit sa quatrième symphonie dans une version pour piano à quatre mains, n’oubliez surtout pas que :
Et voici à présent la version du Sacre pour deux pianos, avec Daniel Barenboim et Martha Argerich :
LES BONUS
Le Sacre du Printemps, interprété au théâtre des Champs-Élysées, avec la chorégraphie originelle. L’orchestre et la troupe sont dirigés par Valery Gergiev, vous savez le chef d’orchestre russe qui-n’a-pas-le droit-de-se-produire-en-Occident-car-trop-proche-de-Poutine. Si l’Occident était intelligent, ça se saurait !
Retour à Tannhaüser, version orgue :
Et comme en ces temps troublés il faut garder un peu de bonne humeur :
Filoxe
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Très bon choix que celui de l’ouverture de Tanhauser dans sa transcription de Liszt! Pour l’anecdote, la compagne de Wagner était Cosima, la fille de Liszt
Magistral Filoxe, pourtant féru de musique classique, j’ai encore découvert de belles choses. Grand grand merci !
Merci maestro. Je suis comme le Steinway en ce moment : ça va piano piano.
Merci pour votre commentaire et vœux de meilleure santé.