Ramadan : mi-fête, mi-conquête ?

 

Ramadan

Les trois lettres de la racine r-m-d désigneraient la période la plus chaude de l’année en Arabie, celle où les caravanes errantes de bédouins s’immobilisaient autour d’un point d’eau[1]. Le ramadan, jeûne  institué par l’islam correspondait d’abord à cette période, puis, suivant un calendrier différent, il fut placé pendant le 9e mois de l’année lunaire. Il est, depuis, le 4e pilier de l’islam, obligation à laquelle aucun musulman ne saurait déroger.

Dans le Coran, le mot n’apparaît qu’une seule fois : « (Ces jours sont) le mois de Ramadân au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc, quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne!»(2, 185).

Dates flottantes Ni le début du jeûne ni sa fin ne peuvent être déterminés à l’avance car ils dépendent de l’observation des phases de la lune. De ce fait, le démarrage du Ramadan ne se fait pas de façon unanime à travers le monde, ni même dans un pays donné. En France, par exemple, le CFCM et la Mosquée de Paris doivent s’accorder chaque année pour annoncer des dates pour le début et la fin du jeûne. C’est à qui discernera le premier croissant de lune…

Mimétisme et surenchère « O les croyants! On vous a prescrit aS-Siyâm (« le jeûne ») comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété » (2, 183). Avant l’islam, des tribus du Moyen-Orient, dont celle de Mahomet, les Qoraïsh, auraient observé l’Achoura, le jeûne des Juifs qui dure une seule journée. Mahomet, voulant en remontrer aux juifs (« Nous sommes plus proches de Moïse que vous »[2]), aurait étendu le jeûne des musulmans à un mois entier. Il imitait en cela les Harrâniens qui, bien avant l’islam, jeûnaient 30 jours pour honorer le Dieu de la Lune[3].

Les obligations  Pendant le mois du Ramadan, Les musulmans doivent consacrer tous leurs efforts à l’observance des prescriptions du Coran. Dans le texte coranique, l’accent est mis sur les repas nocturnes, davantage que sur les privations diurnes :«Mangez et buvez jusqu’à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc de l’aube du fil noir de la nuit. Puis accomplissez le jeûne jusqu’à la nuit ».(2, 187).

Les dérogations coraniques « Quiconque d’entre vous est malade ou en voyage, devra jeûner un nombre égal d’autres jours. Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter qu'(avec grande difficulté), il y a une compensation: nourrir un pauvre ». (2, 184).

Les annulatifs du jeûne dans les hadiths et fatwas : Le rapport sexuel , manger ou boire volontairement, vomir volontairement, l’éjaculation, la sortie du sang des menstrues et des lochies, l’extraction du sang du corps (par la saignée), fumer. De telles interdictions s’étendent également à « « toutes les prises médicamenteuses orales, pointant là un des versants de l’implication médicale du ramadan[4] ».

L’expiation en cas de manquement Pour une journée de jeûne annulée, on peut soit nourrir 60 pauvres (une portion de céréales à chacun suffit[5]), soit affranchir un des esclaves que l’on possède, soit jeûner deux mois en continu [6]:

« Purification » et « solidarité »  L’aumône est mieux récompensée pendant le Ramadan. La zakat-al-fithr, aumône spécifique, est obligatoire pour tous les musulmans et doit être versée avant la prière de l’Aïd al-Fitr. Elle purifie les jeûneurs de toute faute commise pendant le Ramadan et doit permettre aux pauvres de célébrer l’Aïd. Mais cette aumône ne peut être donnée qu’à des musulmans « afin de préserver et souder la communauté en ces jours bénis »[7].

Le ramadan mois de la surconsommation… et du gaspillage: le jeûne et l’abstinence au moment du Ramadan sont relatifs car, la nuit venue, ils alternent avec leurs opposés ! Les traditions culinaires durant le Ramadan chez les musulmans se caractérisent par « des plats riches en lipides et une consommation élevée de confiseries qui témoignent d’apports en lipides et en sucres simples excessifs durant cette période »[8]. Ainsi, les dépenses alimentaires des ménages musulmans montent en flèche de 30% durant le mois de ramadan, la consommation alimentaire monte en flèche, notamment pour certains produits : viandes, rouges et blanches, poisson, tomates, œufs et lait, pâtisseries, jus de fruits et boissons gazeuses, jusqu’à 60% pour le sucre, 40% pour le poulet et 420% pour le thon ! Un bonne proportion de ces achats finit dans les poubelles[9].

 

Ramadan et santé publique Un mois de privations alternant avec des excès alimentaires nocturnes impacte n’importe quel organisme et peut provoquer une aggravation de certaines pathologies comme l’ulcère digestif, les pathologies du rein, du foie ou cardio-vasculaires, et particulièrement le diabète. « Le jeûne du Ramadan peut entrainer diverses complications notamment la déshydratation, l’hypoglycémie et l’hyperglycémie. Cela peut, dans les cas les plus graves, conduire à des hypoglycémies sévères, à l’acidocétose voire à des comas diabétiques »[10]. Irritabilité et asthénie affectent aussi les bien portants.

Ramadan et monde du travail  L’impact négatif du Ramadan sur la productivité des entreprises et des services est démontré dans les pays musulmans[11]. En pays non-musulman, le droit du travail a subi des modifications qui placent l’employeur en position délicate entre le risque de désorganisation à l’intérieur de son entreprise et celui de se voir condamner en raison de « discrimination pour motif religieux ». En cas d’accident du travail, il lui est, de plus, difficile d’invoquer pour cause déterminante une faiblesse due au jeûne[12].

Ramadan et contrôle des fidèles : le Ramadan est un rite collectif qui puise sa force dans sa dimension sociale. C’est cette contrainte sociale qui s’impose à toute la collectivité musulmane, et qui tend à prédominer dans les pays ou zones islamisés, même pour ceux qui, pour une raison ou une autre, ne veulent pas s’y résoudre[13]. Pour ceux qui prient très peu, ou qui considèrent la prière comme un acte individuel, le Ramadan est l’occasion du retour à la mosquée et aux traditions. En resserrant les liens au nom de la « communauté » (« oumma »), le Ramadan induit aussi un contrôle des fidèles les uns par les autres.

Ramadan et djihad : La sourate du Coran qui prescrit le jeûne du ramadan, est celle qui prescrit également le djihad : « Le combat vous a été prescrit alors qu’il vous est désagréable. Or, il se peut que vous ayez de l’aversion pour une chose alors qu’elle vous est un bien. Et il se peut que vous aimiez une chose alors qu’elle vous est mauvaise. C’est Dieu qui sait, alors que vous ne savez pas. » (2, 216). Le mot qui désigne ici « le combat » est « qital » qui signifie « la lutte à mort  pour éradiquer l’ennemi » ; il ne peut s’agir d’un combat spirituel. Il n’est donc pas surprenant que la violence islamique se déchaîne particulièrement durant cette période[14].

En conclusion, le Ramadan, présenté comme simple fête religieuse, semble s’apparenter aux fêtes religieuses pratiquées avant lui en Occident si on met l’accent sur sa dimension de partage. Cependant, cette dimension collective, avec sa longue durée et ses contraintes fortes, ses exclusions aussi, peut en faire un instrument de contrôle des fidèles, et même de mobilisation insidieuse en vue de la conquête des pays d’accueil.

 

[1] Jacqueline CHABBI, « Les mots du Coran », https://youtu.be/ajDAz3sBYIQ, 2021.

[2] Mahomet s’adressant aux juifs à Médine, selon Bukhari , livre 31, numéro 222.

[3] Hazem FARRAJ, « Les origines païennes du Ramadan », https://youtu.be/_H464FhjEhA, 2017.

[4] C EDIN, P MARAIS, P MOULEVRIER, S. FANELLO, « Médecine générale et ramadan. Enquête qualitative auprès de médecins généralistes » C Edin, P Marais, P Moulevrier, S. Fanello in Pratiques et Organisation des Soins 2011/2 (Vol. 42), pp. 89 à 99.

[5] « Un mudd(ce qui est contenu dans deux mains jointes) chacun, ni plus, ni moins. Il ne sera pas valide de donner un repas ou une autre nourriture que le mudd prescrit de la céréale la plus répandue du pays.» in « L’expiation (kaffarah) », in Ahlulmadinah , 30 juin 2016. https://ahlulmadinah.fr/lexpiation-kaffarah/

[6] Video de ’imam Ismaïl, in Jean-Paul SAINT MARC , « Vous ne jeûnez pas un jour de ramadan ? Affranchissez un esclave ! », in Résistance républicaine, 21 mars 2021.

[7] « Zakat al fitr – Tout ce qu’il faut savoir en 7 points » Islamoumma.fr, 19 mai 2020.

[8] « Effet du jeûne du Ramadan sur l’alimentation et l’activité physique : comparaison selon l’âge et le genre »

  1. BENCHARIF, K . DAHILA, L. BENSEGHIR, Y. BENABBAS, in ScienceDirect, Nutrition Clinique et Métabolisme, Mai 2017, pp. 140-150.

[9] Ahoua PARE, « Ramadan, mois de la surconsommation et du ….gaspillage », in Islaminfo, 7 mai 2018. –

[10] Pierre PELTIER, « Impact du jeûne lié au Ramadan chez les patients

diabétiques : une étude dans l’agglomération rouennaise », Thèse, HAL Id: dumas-03329816, https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03329816 31 Aug 2021.

[11] Filipe R. CAMPANTE & David H. YANAGISAWA-DROTT « Does Religion Affect Economic Growth and Happiness?  Evidence from Ramadan », NBER, décembre 2013.

[12] « Ramadan : des droits et des obligations pour le salarié et l’employeur », Open, Droit social Contrat de travail 21 avril 21 https://open.lefebvre-dalloz.fr/actualites/droit-social/ramadan-droits-obligations-salarie-employeur_f46de1e29-9fe1-498f-8721-06e65f28cf70

[13] Nourrredine ZAHI, in Jouad MIDECH« Ceux qui ont choisi de ne pas faire le Ramadan » 13 octobre 2006, https://www.lavieeco.com/influences/societe/ceux-qui-ont-choisi-de-ne-pas-faire-le-ramadan »-6499/

[14] Un site en fait le recensement chaque année https://www.dreuz.info/2023/04/attentats-crimes-tueries-et-autres-atrocites-pendant-le-mois-de-ramadan-2023-279093.html

 

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18 Comments

  1. A voir les dégâts ( accidents ) pour chauffeurs de bus , de poids lourds
    Dans les T P ( bâtiment ) conduite d ‘engins …. et durant l’heure de la pause vont faire la sieste à l ‘ombre sous 1 engin de TP. . A l ‘heure de la remise en route … merde 1 écrasé . Accident de travail !
    Retraité , mais 40 ans de TP

  2. Bonjour,

    Merci, Agathe, pour cet article remarquable qui m’avait échappé.

  3. Mahomet n’est pas le dernier prophète , ce n’est pas moi qui le dit
    C’est écrit dans le coran .
    « Et tu guérissais, par Ma permission, l’aveugle-né et le lépreux. Et par Ma permission, tu faisais revivre les morts. » (Coran 5:110)

    Une karamah est un événement extraordinaire qui arrive à un croyant pieux et obéissant envers Dieu, qui s’abstient de commettre des péchés et dont la piété, aux yeux de Dieu, se situe à un très haut niveau. Contrairement à un miracle, qui est habituellement accompli en public afin que les gens reconnaissent le caractère véridique d’un prophète, une karamah touche uniquement la personne à qui elle est destinée. Une karamah peut se manifester, par exemple, sous forme de savoir, de pouvoir ou par un événement hors de l’ordinaire, comme celui qui avait touché Ousayd ibn al-Houdayr, un des compagnons de Mohammed. En effet, un groupe d’anges, rassemblé dans un nuage de lumière, abritait Ousayd lorsqu’il récitait le Coran.[1]. Une karamah toucha également Maryam, la mère de Jésus : »
    https://reseau-libre.org/site/2024/03/03/allah-est-grand/

    • Seuls les prophètes peuvent accomplir des miracles . Avouez , avec ses joli souliers vernis, sa culotte bouffante , sa coiffe clownesque et sa bonne bouille de bonimenteur , oops de prophète , il a tout d’un envoyé d’Allah. Mahomet a du soucis a se faire .
       » Contrairement à un miracle, qui est habituellement accompli en public afin que les gens reconnaissent le caractère véridique d’un prophète, « 

  4. Cette parodie de jeûne n’est qu’un repas différé. Pardon, un gavage différé.

    • Bien dit !
      Vous avez tout à fait raison, et c’est ce qui fait la différence avec le carême des chrétiens et aussi un jeûne thérapeutique !
      C’est un forme de torture pour mieux asservir les adeptes !

  5. Bonjour Agathe et grand merci pour cet exposé sur le bramadan. Tout est fait dans cette secte mortifère pour infantiliser ses adeptes. Le tout dans un environnement, un enveloppement de violence de cruauté et de légitimité de verser le sang. Mon éveil sur ces affaires là est récent, mais maintenant ma conviction est établie. Ce sera eux ou nous !

    • Cher Paco, j’ai un parcours similaire, mais il faut se rendre à l’évidence, l’islam n’est pas une religion comme les autres, c’est un lavage de cerveau qui commence des la plus tendre enfance et qui est destiné à fabriquer des soldats décérébrés.😭

  6. Bonjour
    Il existe une ancienne expression lorsqu’un vacarme excessif pendant la nuit se fait entendre : faire du ramdam.
    D’où vient cette expression ? Devinez…

    • L’expression n’est pas si vieille, puisqu’elle nous vient de l’argot militaire au début du XXe siècle (dixit le dictionnaire Robert), devinez pourquoi ? Au temps, pour ceux qui prétendent que l’islam est chez nous « depuis 3000 ans »…

  7. Ils sont partout : les dates du ramadan viennent d’apparaître dans le calendrier orthodoxe en Roumanie !

  8. Et oui !… il faut se méfier des lames de couteaux en cette période de ramadan ! Et comme poignarder est un acte recommandé par Allah, au train où nous allons, la Justice un jour, ne pourra plus sévir …….

  9. Nous ne devrions pas chercher de parallèles religieux. Le ramadan est une obligation destinée à rassembler la Oumma dans le jihad. N’y voyez aucune similitude avec le Carême par exemple. Tout ce qui est prescrit dans le coran est une merde infinie absolument abjecte et maléfique qui n’a de bénéfique que de renforcer l’oumma. Des tueries à venir pendant cette période soi-disant sacrée (car rien n’est sacré en islam sauf Mao Merde) sont à prévoir. Nous ne voulons plus d’ égorgeurs de kouffar, de mécréants et de Chrétiens dont le Graal ultime est la décapitation d’un Juif.

  10. Que des conneries inventées pour soumettre le peuple et le faire connaître l’islam conquérant en Occident.

    • Dominique @Le but est de subjuguer les mécréants par leur pratique rigoureuse et amener les ignorants à se convertir à la secte islamique.

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