Ce modeste article est divisé, pour être agréablement publié sur Résistance républicaine, en quatre parties. La présente partie est la troisième sur les quatre.
Pour beaucoup d’entre eux ils ont subi un triste sort. Quand les hostilités prennent fin, de nombreux chevaux sont abattus du fait de leur grand âge ou de leur maladie. Les plus jeunes sont vendus aux boucheries françaises ou aux particuliers ; ce qui ne manque pas d’attrister les soldats, obligés d’abandonner les bêtes qu’ils ont soignées pendant les années du conflit.
13.000 chevaux australiens, dont on se sait quoi faire à la fin de la guerre, et du fait des mesures de quarantaine à appliquer, ne peuvent retourner au pays. Parmi ceux-là, 2.000 sont abattus ; 11.000 autres vendus, et, pour la plupart destinés à resservir dans l’armée britannique en Inde. Comme si ces pauvres chevaux n’avaient pas suffisamment souffert !
En France, 35 % du million de chevaux morts, seront abattus par les militaires pour des raisons sanitaires, afin d’éviter la propagation de maladies ; utilitaires, pour la consommation de leur viande (en cas de pénurie), ou encore, morales et sentimentales, afin d’abréger les souffrances d’un animal condamné…
Les conditions de vie des chevaux ont été très difficiles sur le front ; décimés par l’artillerie, ils souffrent de dermatose et subissent les attaques chimiques. Un million d’entre eux trouvent la mort durant le conflit, côté français ; bien plus encore sont traités dans des hôpitaux vétérinaires avant d’être renvoyés au front. La fourniture de nourriture équine est un problème logistique majeur pour les troupes allemandes qui perdent, elles aussi, quantité d’animaux morts de faim, faute de fourrage en suffisance.
En 1915 à Lux, au nord de Dijon, les américains construisent un hôpital vétérinaire pour soigner leurs chevaux. Les chevaux blessés sont récupérés par des ambulances spécialisées et amenés à l’hôpital pour y être opérés. Les chevaux reçoivent des traitements contre la gale et autres maladies. Ils ont droit à une convalescence attentionnée. Une machine à couper le fourrage et à moudre les céréales rend les aliments beaucoup plus digestes pour les animaux.
Dans un monde d’horreurs, d’extrêmes violences, de cauchemars complets, de morts à tous moments, de brutalités, de cadavres permanents, de haines, de destructions, d’anéantissements, de fin du monde, en un mot dans un monde de guerre, tout être humain a besoin de réconfort.
Dans cette guerre de position qui était les tranchées, dans les attaques conquérantes de quelques centaines de mètres carrés et perdus le lendemain après plusieurs centaines de morts et de blessés, les animaux, outre leurs utilités technico-militaires, ont joué un rôle de réconfort et affectif important auprès des soldats. Les mascottes n’étaient pas rares sur le front.
Les animaux ont joué un rôle fondamental au niveau des soldats. Dans les lettres qu’ils écrivent depuis le front, les bêtes sont omniprésentes. Un artilleur français dans ses courriers qualifie les animaux de « frères intérieurs ».
On trouve ainsi de nombreux témoignages faisant état d’un mélange de sentiments chez les soldats — pitié, affection, admiration, profonde reconnaissance — à l’égard de tous ces animaux qui, sans le vouloir, furent eux aussi entraînés dans les atrocités de la guerre. Tout en relevant la présence massive et saisissante des animaux sur les champs de bataille, ces écrits sont le reflet du caractère tout particulier de la relation soldat-animal.
De par la hiérarchie militaire et les avantages qui vont avec, les officiers ont droit à des chiens. Les hommes de troupe n’ont pas l’autorisation d’avoir des animaux compagnies. Alors ils improvisent.
Ils improvisent en apprivoisant des bêtes sauvages comme des renards, des grands ducs ou même des sangliers. Les troupes étrangères sont tout aussi imaginatives. Chaque régiment de l’armée britannique avait droit à une mascotte.
Le cochon Tirpitzi était la mascotte des marins servant sur le croiseur britannique HMS Glasgow. Tandis que ceux du HMS Vindictive avaient choisi deux chats noirs.
Il y avait aussi d’autres nombreuses mascottes. Les pilotes de l’escadrille La Fayette avaient adopté deux lionceaux, Whisky et Soda. Boules de poils trop vite grandies. Whisky le farceur croquait les képis des officiers. La recrue turbulente fut renvoyée. Car, même avec les mascottes, l’armée réclamait de la discipline !
Les Allemands aussi ne sont pas en reste, avec la colossale Jenny. Éléphant de cirque transporté dans le Nord, en forêt d’Avesnes.
La Grande Guerre a livré nombre d’expressions métaphoriques. Deux d’entre elles, issues des tranchées et liées au monde animal, ont ainsi fait leur apparition durant le conflit : « avoir le cafard » et « avoir le bourdon ». Elles caractérisaient l’état de lassitude, de mal être et de mélancolie dans lequel beaucoup de combattants sombraient.
L’expression « avoir le bourdon » serait ainsi apparue en 1915. Elle proviendrait du rapprochement avec l’insecte, en référence à sa couleur sombre et au son grave qu’il émet lorsqu’il vole.
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il est dit que l’on apprend chaque jour , je ne savais pas qu’il y avait eu des hopitaux pour chevaux , cela prouve que l’importance attachée a nos amis en cette période .Nul besoin de faire de grandes études les animaux mascottes étaient certes un grand soutien émotionnel ,actuellement certains pas tous découvrent que les animaux sont importants pour les résidents d’hepad , d’autistes… effarant de se rendre compte que la soi disant « évolution » ait fait perdre le rapport au vivant d’autres espéces
Oui, fleuriste, tu as bien raison. On introduit maintenant de plus en plus d’animaux (essentiellement chiens et chats) dans des endroits où règnent bien souvent la solitude et parfois la souffrance : EHPAD, hôpitaux, centres d’handicapés, et d’autres. Ce qui prouve, si besoin était, que l’animal apporte un caractère affectif très important. Combien de personnes âgées de nos jours disent ne pas pouvoir se passer de leur animal de compagnie ?
En ce qui concerne les hôpitaux consacrés aux animaux pendant la guerre 14-18 il y en avait, en fait, beaucoup, mais pour deux raisons :
– L’animal était absolument indispensable durant cette guerre et il fallait les soigner quand ils étaient blessés (comme le rappelle l’article la France a acheté pour plus d’un milliard de francs de chevaux à l’étranger)
– on les soignait pour les renvoyer à la guerre. La quasi-totalité des équidés sont morts à la guerre. Hélas.
« effarant de se rendre compte que la soi disant “évolution ” ait fait perdre le rapport au vivant d’autres espéces »
Absolument exact.
il est dit que l’on apprend chaque jour , je ne savais pas qu’il y avait eu des hopitaux pour chevaux , cela prouve que nos amis animaux l’importance attachée a nos amis en cette période .Nul besoin de grandes études les animaux mascottes étaient certes un grand soutien émotionnel ,actuellement certains pas tous découvrent que les animaux sont importants pour les résidents d’hepad , d’autistes… effarant de se rendre compte que la soi disant « évolution » ait fait perdre le rapport au vivant d’autres espéces
Un article bien émouvant !
Merci ami jan connaissance et merci aussi de tes post antérieurs.
Merci Cachou!
je reviens sur ce fameux Rintintin – de mon enfance aussi -. Il est donc né à Flirey, village détruit par les bombardement lors de cette guerre.. Il a été trouvé dans un chenil de l’armée allemande àprès la conquête du village par les américains. S’agissait il d’un chiot allemand ? Il a fait sa carrière ciné aux Etats unis. Il a été enterré au cimetière d’Asnières. On peut être sur donc qu’il est, au moins, franco américain !
Ainsi nous aurions ainsi une star canine hollywoodienne française !
Cocoricoooo !