Deux femmes ont tourné, en caméra cachée, des images terrifiantes à Raqqa, fief de l'EI en Syrie


Traduction
Raqqah, capitale syrienne de l’EI (état islamique).
 
Le journaliste :
(00:08) Nous sommes dans la capitale de la secte terroriste, l’EI, à Raqqah dans le nord de la Syrie.
Partout dans les rues on peut apercevoir des terroristes lourdement armés.
Armée de fusils d’assaut, la police religieuse patrouille dans les rues.
(00:16) Ici, les femmes n’ont pas d’autres droits que d’obéir et de s’occuper de leurs enfants.
(00:25) Mais, de l’intérieur de la ville occupée, deux femmes syriennes courageuses, ont décidé de faire des vidéos en caméra cachée. Si elle devaient être démasquées, elles pourraient être lapidées à mort. Mais elles veulent que le monde sache ce qu’elles vivent.
(00:44) Om Omran et Oum Mohamed se promènent dans la ville, couvertes et protégées par leurs voiles. C’est la fin de l’hiver, les magasins sont ouverts mais on peut y déceler de la peur. Une femme avec le visage découvert peut être punie, même quand il s’agit d’un visage sur un emballage de produit pour teinture des cheveux.
Oum Mohamed :
(01:08) J’aimerai de la teinture pour cheveux.
Le vendeur :
(01:11) Quelle couleur ?
Oum Mohamed :
(01:13) Vous arrivez à savoir quelle est la couleur [sur le paquet] ?
Le vendeur :
(01:14) Oui, vous pouvez voir la couleur sur les cheveux.
Oum Mohamed :
(01:17) C’est quoi ça ? Pourquoi avez-vous gribouillé dessus [le paquet] ?
(01:21) C’est vous qui l’avez caché ?
Le vendeur :
(01:21) Oui, c’est nous.
Oum Mohamed :
(01:24) Ah !
(01:26) Tous les articles [avec un visage féminin] ont subi le même sort ?
Le vendeur :
(01:29) Oui, maintenant le visage apparaît voilé !
Oum Mohamed :
(01:34) On a l’impression que toutes les femmes sont à visage découvert. Mais nous n’avons plus le droit de montrer notre visage. Nous avons perdu notre féminité.
Le journaliste :
(01:41) Raqqah est tombée en 2014, à la fin de l’été. Depuis, la ville est gouvernée selon des méthodes médiévales. Ce sont les femmes qui en souffrent le plus. Elles ne peuvent pas sortir seules. Elles doivent être accompagnées par une autre femme ou un garde masculin. Elles n’ont pas le droit de travailler, ni d’aller à l’école ou à l’université. Elles n’ont plus aucun droit.
Oum Mohamed :
(02:06) Il y en a un là-bas.
Inconnu :
(02:12) Vous, arrêtez !
Oum Mohamed :
(02:15) Moi ?
(02:19) Il veut que vous réarrangiez votre voile.
(02:22) Il doit y avoir deux [voiles?] l’un sur l’autre.
(02:24) Il m’a interpellé parce que je n’ai pas fait attention à mon voile qui s’était défait.
Inconnu :
(02:31) Puis-je vous aider ?
Oum Mohamed
(02:24) Je rends visite à un patient.
Inconnu :
(02:35) Après la prière.
Oum Mohamed :
(02:37) Nous ne pouvons pas y aller maintenant ?
Inconnu :
(02:38) Non, c’est interdit.
Le journaliste :
(02:41) Dans le taxi, la radio retransmet le prêche du chef suprême de l’EI, Abou Bakr al-Baghdadi : Oh Abou Bakr al-Baghdadi, tu inspires de la frayeur à tes ennemis. Les femmes du paradis appellent, je suis volontaire pour le martyr. Nos épées brillent …
Oum Mohamed :
(03:03) Plus bas, à côté de la tour à l’horloge.
Le chauffeur du taxi :
(03:15) On pourrait avoir de gros ennuis si on prenait une femme seule. Le chauffeur est puni de 30 coups de fouet.
Oum Mohamed :
(03:18) Trente coups de fouet ? Qu’en pensez-vous ?
Le chauffeur du taxi :
(03:21) Pourquoi [me posez-vous cette question] ? Si vous prenez une femme seule, [c’est trente coups de fouet].
Oum Mohamed :
(03:24) Si vous prenez une femme seule ?
Le chauffeur du taxi :
(03:25) Ils arrêteraient la voiture et puniraient le chauffeur de 30 coups de fouet. La femme serait aussi punie. Une fois, ils m’ont obligé à acheter un niqab.
Oum Mohamed :
(03:36) Pour votre fille ?
Le chauffeur du taxi :
(03:37) Elle allait rendre visite à son oncle. Il m’a dit « tu dois la conduire toi-même, elle devrait être fouettée pour cela ».
Oum Mohamed :
(03:45) Pourquoi la fouetteriez-vous ?
Le chauffeur du taxi :
(03:37) C’est lui qui voulait la fouetter. Je lui ai dit que j’étais son père. Il a répondu « oui, dans ce cas ce sera moi qui la punirai ». Je lui ai dit qu’il n’avait pas à punir ma fille. Elle est ma fille. Il m’a alors menacé de me mettre à l’amende et je lui ai dit « fais-le ! ». Peut importe combien je dois payer. Mais tu ne lui feras aucun mal. Ne lui fais pas de mal, c’est ma fille.
Le journaliste :
(04:00) Oum Omran et Oum Mohamed habitaient à Raqqah quand l’EI a déferlé sur la ville. Depuis lors, elles vivent sous l’oppression des terroristes. Elles ont été témoins de meurtres et de tortures.
Oum Mohamed :
(04:13) J’étais choquée. C’était la première fois qu’il m’était donné de voir pareille chose. Je suis allée là-bas par curiosité, ce qui est tout à fait humain. J’ai essayé d’assister [à la scène]. J’ai vu un homme assis sur le sol. C’était un jeune homme, un soldat. Ils l’ont assis là et ont placé des couteaux à côté de lui. Les bourreaux étaient alignés. Ils étaient vêtus de noir. Il y avait quatre ou cinq bourreaux. Ils lui ont tous tiré dessus, chacun à leur tour, quatre ou cinq coups. Il est mort et ils l’ont décapité. J’ai essayé de regarder mais je n’ai pas pu.
Oum Mohamed :
(04:55) Les exécutions se font par balles, ils profanent le corps, le décapite, mettent la tête sur une pique et l’exhibent.
(05:03) Ils peuvent aussi mettre le corps sur la chaussée et forcer les voitures à rouler dessus jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien.
(05:11) Le corps finit par se confondre avec le bitume. Seuls demeurent les vêtements.
(05:19) Tout le monde aurait pu trouver ça bizarre … qu’il doive mourir, un couteau sur son cou et une arme à la tête. Mais tout le monde restait sagement assis.
(05 :37) Le [supplicié] n’a pas bougé ni respiré. Comme si il n’avait pas peur.
(05 :43) Comme si il était déjà mort avant qu’ils l’aient massacré.
(05 :47) Ici, nous sommes au rond-point dit al-Na’im, là où se trouve la cage.
(05 :52) Om Omran, puis-je te demander ce que cet endroit signifie pour toi ? Que ressens-tu quand tu le vois ?
(05 :59) Je sens de la peur et de la terreur.
(06 :03) Ils ne disent pas de quoi la femme est coupable.
(06 :05) Quand ils s’apprêtent à la lapider à mort, ils laissent les personnes ramasser les pierres et les amener ici.
(06 :13) Quand le « Wali » (le gouverneur) jette la première pierre …
(06 :15) C’est lui qui commence la lapidation ?
(06 :19) Oui, personne ne lancera de pierre tant que le gouverneur n’aura pas lancé la première.
(06 :23) Quand le « Wali » a lancé la première pierre, tout le monde le suit.
 
Le journaliste :
(06 :29) Ce que l’on voit ici c’est la fameuse mosquée de (?). Tout ce qu’il en reste, c’est ce tas de gravats.
Oum Mohamed :
(06 :44) Il n’en reste plus rien. Le sanctuaire a été saccagé.
(06 :54) Ça c’est l’église. Ils en ont fait le commissariat principal de la police islamique.
Le journaliste :
(06 :59) Les membres les plus brutaux de l’EI sont étrangers. Ils ont leur propres forces de police et leurs propres réseaux de renseignements et d’autres services comme la police religieuse Hisbah. Son but c’est de patrouiller dans les rues et vérifier que les gens observent la charia.
Oum Mohamed :
(07:21) Les membres étrangers et européens qui sont dans la Hisbah ont un statut supérieur aux membres syriens.
(07:30) Si je sors dans la rue en portant des chaussures à talons et des vêtements colorés, que je montre mes yeux, elle viendra …
(07:39) … armée et dans son uniforme et me forcera à monter dans la voiture.
Le journaliste :
(07:47) On se trouve là dans les quartiers résidentiels. Les appartements sont maintenant occupés par les terroristes étrangers.
Oum Mohamed :
(07:59) Beaucoup de maisons sont occupées par les al-Muhajirun (les combattants étrangers).
(08:05) Maisons, immeubles …
(08:11) Avant que l’EI prenne la ville, les propriétaires y habitaient.
(08:19) Ils [les terroristes] les ont expulsés ou tués.
(08:23) Ils les ont forcés à partir et ont pris leurs domiciles.
(08:29) Ce sont tous des bâtiments luxueux et ils étaient occupés par des soldats étrangers.
(08:38) Ils viennent du Kazakhstan, de l’Afghanistan, de l’Arabie Saoudite, des Européens, Français par exemple.
(08:46) Ils viennent de tous les pays. Des Saoudiens, des Égyptiens et des Tunisiens. La majorité est saoudienne.
Le journaliste :
(09:02) L’EI pratique la forme la plus brutale de la charia. Ils ont crucifié des gens. Font des femmes, prises à l’ennemi, des esclaves sexuelles. Ils infligent aux hommes et femmes des punitions corporelles directement dans la rue, et ils décapitent les prisonniers.
Oum Mohamed :
(09:18) Ils ont jeté un homme du haut d’un immeuble. Ils disaient qu’il était homosexuel.
(09:22) Avant cela, ils l’ont envoyé suivre une formation à la charia de 15 jours.
(09:28) Il a dû mémoriser des passages du coran.
(09:30) Après quoi ils ont dit de lui qu’il était gay et qu’il devait être puni pour cela.
(09:42) Ils l’ont amené sur le toit.
(09:44) Aux personnes qui s’étaient attroupées, ils leur ont dit de ne pas crier « oh là là, ce bobard », et, [le supplicié] étant musulman, de ne pas prendre de photo [NdT : ne croyant par en leur dieu de mort, je me refuse d’écrire ce qui est, pour eux, un cri d’allégresse à ce dieu. Pour moi ce sera donc oh là là, ce bobard].
Le journaliste :
(09:57) Om Omran et Oum Mohamed rêvent de partir depuis longtemps. Mais elles doivent rester pour sauver de la mort une amie commune que est enceinte.
(10:08) Les relations extraconjugales sont passibles de lapidation.
Oum Mohamed :
(10:12) Si elle garde l’enfant ils vont lui demander qui est le père.
(10:20) Que peut-elle faire ? Bien sûr qu’il la lapideraient à mort.
(10:24) L’autre raison c’est qu’aucun docteur n’oserait pratiquer un avortement.
(10:31) Nous devions nous procurer des médicaments pour pratiquer l’avortement à la maison.
Le journaliste :
(10:39) Cependant, l’EI a perdu de sa puissance. Plusieurs milliers, peut être vingt mille hommes, ont été tués aux combats. Dans un court laps de temps, l’organisation terroriste a perdu plus 30 % du territoire qu’elle contrôlait un an auparavant. Maintenant, les membres de l’EI désertent les champs de bataille. Ils utilisent de fausses identités et de faux papiers.
Oum Mohamed :
(11:05) Ici ? Non, non, continuez ! Cet endroit est bombardé !
(11:25) Ils sont tous restés.
(11:29) Les bombardements sur Raqqah et sur leurs bases ont été intensifiés ces derniers jours.
(11:36) Depuis, les combattants étrangers ont installé des barrages de contrôle.
(11:47) Que font-ils ? Ils prennent les papiers d’identité des civils.
(11:52) Pourquoi les confisquent-ils ?
(11:56) Ils les prennent pour les utiliser ensuite quand ils s’enfuient vers la Turquie.
Le journaliste :
(11:59) Cela fait deux ans que l’EI occupe Raqqah. Om Omran et Oum Mohamed disent que les terroristes leur ont confisqué leur propre vie.
Oum Mohamed :
(12:12) J’ai hâte, pour toujours, de pouvoir retirer ce voile et enlever cet obscurantisme qui nous emprisonne.
(12:21) Je n’ai plus la patience d’attendre de pouvoir m’habiller comme on le faisait avant.
(12:25) pouvoir sortir dehors sans crainte.
(12:29) sans apercevoir des armes ou des étrangers barbus et effrayants.
(12:40) Je veux vivre comme bon me semble. Pouvoir acheter ce que je veux.
(12:43) Je veux pouvoir sortir seule, libre, sans être chaperonnée.
(12:53) Il n’y a pas plus important que la liberté.
Traduit par Denis

 491 total views,  1 views today

image_pdf

10 Commentaires

  1. Y vat rester quoi quand ils auront tout détruis et exécuté tout le monde déjà ils devrait pas avoir du matériel occidental c’est contre leurs principes

  2. Voilà une vidéo qui va bientôt être censurée;
    Je met au défi si il y a encore un journaliste non corrompue de mettre cette vidéo au grand jour

  3. Quand on pense qu’en France, il existe une véritable population de connasses qui ne demandent qu’à se faire…enikaber…Il paraît que ça fait branché. Pauvres idiotes.

  4. Ces djihadistes appliquent le coran et la charia à la lettre, ce qui prouve que l’islam c’est de la merde !
    Quant à ces crétins de djihadistes, dont l’AK47 leur confère un pouvoir, l’ AK47 ils ne sont pas fichu de l’inventer. Leur tenue de combattants proviennent d’achats aux mécréants.
    Que ne peut-on dissoudre dans leur eau des pilules soporifiques pour permettre aux troupes alliées de les désarmer !

  5. C’est une autre planète , la planète de l’horreur ! Mais comment peut-on être aussi CON ?

  6. Ces…individus de sexe masculins (je ne dis pas des hommes, car ils n’en sont pas) sont des lâches. Si toutes les femmes comme ces deux témoins s’unissaient, elles pourraient se libérer de ce joug, car ces gens-là sont des lâches. Malheureusement, beaucoup trop de femmes ont le cerveau lavé par cette saleté de coran.

  7. ouais…c est…DELIRANT la video….
    j écrirai meme que c est au dela du délire…
    je vais y allé cet été en villiégiature….qui veut venir avec moi!!!!
    on en reviendra avec des souvenirs pleins la tete…
    on fera des photos et des videos..
    je vous promet des moments très forts qui vont vous remuer le bide…
    QUI M ACCOMPAGNE!!!!

Les commentaires sont fermés.