1ère partie : a) Edward Bernays, le génial inventeur de la manipulation de masse
b)Exemples du passé: – Comment convaincre les femmes de fumer
– La révoution gatemaltèque
2ème partie demain a)Exemples actuels:
– Covid 19 – La guerre en Ukraine
3 ème partie: Comment se protéger des manipulations et raison garder
Aujourd’hui je vous livre un de mes articles les plus importants mais dont je me doute qu’il suscitera des réactions de rejet. Or c’est cette réaction de rejet qui sera la preuve de votre manipulation : une étude de sciences sociales démontre en effet que plus une personne est instruite et cultivée, plus elle est susceptible d’être manipulée car elle se croit raisonnable et donc à l’abri de ces tentatives grossières de manipulation.
Je viens d’en faire une avec la phrase précédente „Plus une personne est instruite et cultivée…“
Qui refusera de se voir comme une personne instruite et cultivée? Qui ne pensera pas: „c’est vrai que les autres risquent de se faire facilement manipuler, mais pas moi!“ Et voilà vos défenses naturelles (esprit critique, scepticisme) contournées au point que vous ne vous demandez plus de quelle étude de sciences sociales il s’agit, faite par qui ? Quand? Que démontre-t’elle? Comment?..
Entrons dans le vif du sujet: Connaissez- vous Edward Bernays? C’est le génial inventeur de la propagande moderne, à la base de toutes les campagnes de publicité et de propagandes étatiques.
«Nos sommes gouvernés par des personnes dont nous n’avons jamais entendu le nom»
Edward Bernays
Edward Bernays fut un homme très influent. Ce neveu de Freud demeure pourtant un illustre inconnu auprès du grand public. Pas de contradiction ici, loin s’en faut, car l’homme fait partie de ce « gouvernement de l’ombre », aujourd’hui « spin doctors » et autres conseillers en relation publique, qui régit toutes les activités humaines, du choix de nos lessives aux décisions de nos chefs d’Etat. À travers ses multiples exemples aux allures de complot, son oeuvre, Propaganda, est tout à la fois une théorie des relations publiques et le guide pratique de cette »ingénierie du consentement ». Explicitant avec une clarté étonnante les multiples techniques et ressorts psychologiques de la propagande (le cher oncle, Freud, n’est jamais bien loin !), cette oeuvre écrite en 1928 apparaît aujourd’hui comme un témoignage édifiant et profondément actuel qui aurait toute sa place dans un cours de self-défense civique. Précieux, ce « manuel » l’est par son absence totale de langue de bois: Bernays revendique sans même rosir son mépris pour le « troupeau » et son goût pour l’autorité. Si l’auteur choque aujourd’hui, il désarçonne aussi par tant de candeur et de ferveur pour ce qu’il chérit comme un progrès pour l’humanité. Il pousse surtout à réfléchir sur la réalisation de l’idéal démocratique tant la transparence et la consternante bonne foi de son argumentaire en trois temps paraît infaillible. Selon lui, la propagande n’est pas un vilain mot car l’action de dominer et manipuler les foules est inévitable, nécessaire pour « organiser le chaos » et même profitable pour « guider » la masse « égarée », ainsi soulagée de l’éreintante tâche de penser par soi-même. Bernays fonde tout son argument sur l’évacuation de l’individu et la fatalité du consentement populaire. Si Goebbels a trouvé en Propaganda de quoi approfondir ses méthodes, peut-être l’ouvrage peut-il nous aider aujourd’hui à mieux discerner l’invisible et moins céder à l’endormissement.
DEUX EXEMPLES: je commence par des exemples un peu plus anciens car des exemples plus actuels susciteraient de votre part des réactions de rejet bien plus fortes. Mais j’y reviendrai plus tard.
1) Lucky Strike, les femmes et les torches de la liberté
Nous sommes en 1929, en Amériquw. Georges Washington Hill, président de l’American Tobacco Company, possédant notamment la marque Lucky Strike. Il engage pour cela Edward Bernays : celui ci doit rendre la cigarette attirante pour la gente féminine.
Le défi est rude. Là encore, on retrouve l’influence de Tonton Freud. Le psychanalyste s’appelle Abraham Brill. Brill aurait dit à Bernays que la cigarette est un symbole phallique, donc en rapport avec le pouvoir sexuel des mâles.: Fumer, pour une femme, serait un acte de rébellion contre la domination des hommes. En plein mouvement des suffragettes américaines, c’est parfait pour Bernays. Les femmes doivent fumer, pour leurs libertés, pour défendre leurs droits ! Il faut maintenant lier cet argument à une action d’éclat. Elle aura lieu le 31 Mars 1929.
Ca tombe bien, parce qu’a New York, comme chaque année, une parade a lieu à Pâques. Cette parade a énormément de succès, c’est le moment de se faire remarquer. Bernays contacte donc quelques suffragettes et leurs donne des cigarettes Lucky Strike qu’elles cachent sous leur manteau. A un signal donné elles les sortirent, et les fumèrent. A cet endroit, des journalistes et photographes étaient présents (alertés par Bernays). L’évènement fit du bruit. Beaucoup de bruit. Bertha Hunt, une des femmes expliqua aux journalistes que ces cigarettes étaient « the torches of Freedom » (en référence à la statue de la liberté). A votre avis, qui avait écrit ce slogan ? C’était Bernays.
Les femme se mirent à fumer « pour se libérer » L’American Tobacco Company avait réussi son coup.
2) Coup d’Etat au Guatemala
En 1950, la United Fruit Company avait un problème. Le Guatemala, la source de sa plus grande culture bananière, était au milieu d’une longue révolution.
Pour la plupart du 20ème siècle, les Guatémaltèques avaient vécu sous le régime autoritaire de l’agrobusiness américain. Le gouvernement des États-Unis a soutenu les dictateurs guatémaltèques successifs en échange du droit des entreprises américaines d’établir des plantations dans le pays. Les conditions de travail dans ces plantations étaient dures, mais pire encore, le favoritisme manifeste du gouvernement guatémaltèque envers les propriétaires d’entreprise américains.
En 1936, par exemple, le président de l’époque, Jorge Ubico, a négocié un accord avec United Fruit l’exonérant de la plupart des taxes à l’exportation. Le ressentiment s’est développé parmi les Guatémaltèques jusqu’en 1944, lorsque les manifestations étudiantes à l’Université de San Carlos de Guatemala ont dégénéré en grève générale.
Au moment où Bernys sentit qu’il avait épuisé toutes les possibilités de diplomatie avec le gouvernement guatémaltèque, en 1950, il savait déjà comment il avait l’intention de fomenter son coup d’État.
Le successeur d’Arévalo, Jacobo Árbenz, promettait des réformes agraires qui rendraient les terres des entreprises américaines au peuple guatémaltèque.
Bernays a supposé qu’il pourrait utiliser cette promesse de retour des terres pour convaincre les Américains qu’Árbenz était une menace non seulement pour United Fruit mais aussi pour les États-Unis.
Si Bernays pouvait qualifier Árbenz de communiste, il pourrait gonfler la menace posée au Guatemala.
Bernays a commencé à organiser des voyages au Guatemala pour les journalistes. Commençant par New York Times écrivains Will Lissner et Crede Calhoun, Bernays a provoqué une panique dans la presse avec des visites soigneusement organisées soulignant les dangers du gouvernement Árbenz. [23]
Ces voyages parrainés par Bernays ont coïncidé avec des manifestations violentes, contribuant à façonner la perception d’Árbenz en tant que dictateur avide de pouvoir. Ludwell Denny, rédacteur en chef étranger des journaux Scripps Howard, a le mieux résumé ce sentiment dans un article syndiqué de février 1952 comparant une prétendue alliance entre les « nationaux-socialistes guatémaltèques » et Moscou au pacte Molotov-Ribbentrop.
Encore une fois, comme pour ses coups précédents, le blitz médiatique de Bernays a fonctionné. La nouvelle administration Eisenhower, qui comprenait le secrétaire d’État John Foster Dulles, associé du cabinet d’avocats qui avait aidé United Fruit à négocier le contrat d’évasion fiscale de 1936 avec Jorge Ubico, était ouverte à l’idée d’un coup d’État.
Ainsi, en août 1953, le président Eisenhower autorisa la Central Intelligence Agency à entreprendre une opération secrète pour renverser Árbenz.
CONCLUSION
Qu’il s’agisse de vendre des cigarettes ou de destituer des dirigeants mondiaux, Edward Bernays a façonné la réalité comme de l’argile.
En ce sens, Bernays est responsable de notre crise de l’information actuelle. Ses campagnes de relations publiques ont constitué la base des opérations modernes de désinformation et d’influence.
Nous pouvons voir l’influence de Bernays aujourd’hui tout autour de nous et ils sont des milliers, voire des dizaines de milliers, disposant de milliards. voire des dizaines de milliards... En politique et au-delà, dans des réseaux d’argent noir donnant naissance à des organisations de défense artificielles, des donateurs occultes finançant de faux groupes de pression. Le spectre de Bernays illumine la télévision, où des „groupes de réflexion“ rassemblent des experts sur la chaîne de télévision… Mais surtout, nous le voyons sur les plateformes de médias sociaux, des espaces reposant sur une sorte de manipulation émotionnelle que Bernays a perfectionnée un siècle avant que Facebook et Cambridge Analytic ne le fassent.
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Merci. Je ne savais pas que et ouvrage publié en 1920. et trop bien utilisé par les nazis existe en français.
Jamais personne n’a pu me manipuler. Je suis un complotiste de naissance. Je me méfie même de mon ombre. J’avais douze ans quand j’ai lu madame Bovary, et je pensais déjà que le pharmacien Homais avait empoisonné lui-même madame Bovary.
Quand les IA occidentaux, les GAFAM font la promotion des putschistes du sahel de façon agressive, vous en parlez ? Ouais il faut bien que les projets dégénérés du dieu laïcité soient fourgués par la dictature aux méchantes sociétés patriarcales de l’espace sahelien !
Bonjour,
Tout ce que l’on demande à votre « espace sahélien », c’est qu’il nous lâche les cordons du slip …
Près de 60 militaires français sont morts au Mali, les Maliens ont craché à la g*** de la France en remerciement.
Ils ont voulu être indépendants, ils le sont, qu’ils assument et se débrouillent.
Bonjour,
Merci pour cet article : on a vu les mêmes méthodes contre la Serbie mises en oeuvre par l’agence H&K …
Serbie nazifiée alors qu’elle avait été au premier rang des nations de la Résistance.
Edward Bernays c’est le roi de la propagande et ses héritiers perpétuent la tradition de la propagande qui est souvent basé sur des mensonges, manipulations et des rhétoriques guerriers pour discréditer un pays pour le plus grand malheur des propagandistes que ce soit à l’époque du Troisième Reich ou encore avec le bordel Ukrainien dont on connaît l’issue fatale pour les Occidentaux pro Ukraine. Je vais me procurer le livre de Yann Caspar sur Edward Bernays et la propagande !
Avec un oncle qui reduit tous les problèmes psychologiques au sexe, il n’est pas étonnant que le neveu soit devenu un nuisible, un air de famille sans doute. Je pense plutôt le contraire, la culture et la volonté sont des remparts à la manipulation a condition de refuser la religion car elle nous habitue à croire sur de simples affirmations.
En conclusion ce Bernays était un vrai connard qui, tel un mercenaire, servait les intérêts des salopards. Belle brochette.