Jacques Prévert, à lire et relire pour garder son âme d’enfant

Le Grand Jacques, un autre Grand Jacques que celui chanté par Brel.

Jacques Prévert, LE poète, l’amoureux des mots, des jeux de mots, le défenseur des enfants et des malheureux. Un humour caustique. Un homme fragile, écorché vif.

Autodidacte, culotté, à l’aise dans toutes les compagnies mais surtout celle du peuple, il se demandait lui-même, après les heures nombreuses passées dans la rue pendant son adolescence comment il se faisait qu’il n’avait pas de casier judiciaire. Ce génie des mots a touché à tout, on lui doit notamment les époustouflants dialogues de films comme Le Crime de Monsieur Lange (Renoir), Drôle de drame (Carné), Quai des brumes (Carné), Remorques (Grémillon), Les enfants du Paradis (Carné), Les visiteurs du soir (Carné) etc.

Homme de justice, homme de la gauche historique, défendant le peuple contre  les puissants, contre les auto-castrés, les gens qui ont tout et qui veulent arracher le pain de la bouche aux petits, aux humbles…

Un rebelle, un résistant. Mais, surtout, un homme libre. Parcourir Paroles, par exemple, c’est une cure de jouvence, bien plus efficace que Netflix pour occuper avec bonheur un dimanche pluvieux. Pour retrouver à la fois une âme d’enfant et l’âme des Pardaillan, des héros de Germinal, de Lagardère et autres Mousquetaires.

Plus que jamais nous avons besoin de tous les  Prévert de France et de Navarre face à l’immonde Macron et ses projets mortifères, pour garder humour, savourer les mots comme des bonbons et cultiver l’irrévérence.

J’ai choisi pour ce coup de coeur dominical un poème qui, bien que datant des années 40-50 (Paroles est publié en 1946) résonne terriblement dans la France de 2023.

Oui, nous sentons bien, nous voyons bien que Macron, Der Leyen, Soros, Gates… n’ont qu’une obsession, se débarrasser de nous, à coups de virus trafiqué, à coups de vaxxin funeste, à coups de privations, à coups de mal bouffe,  à coups de coups de couteau et autres décapitations… oui, il y a trop de Français, trop de voyageurs qu’il faut nous faire descendre du train en vitesse, du train de la vie, pour mieux les remplacer. Bien sûr  Prévert pensait à bien d’autres choses, il ne pouvait pas prévoir l’avenir, mais l’idée est la même.

 

Parce que Prévert était un amoureux du cinéma, j’ai illustré la lecture du Contrôleur par 4 extraits de films .

Dans l’ordre :

1 Certains l’aiment chaud, avec la magnifique Marilyn Monroe. Wilder 1959

3 Le train. Granier-Defferre(1973)

2 Indiana Jones, la dernière croisade. Spielberg  (1989)

4 Le Voyage de Chihiro, Miyazaki  (2001)

 

Dans la video ci-dessous, j’ai ajouté à la suite de la lecture du Contrôleur un autre poème, très court, qui célèbre tout simplement la vie, le bonheur, le soleil… A ne jamais oublier.

 

Le Contrôleur

 

Allons allons

Pressons

Allons allons

Voyons pressons

Il y a trop de voyageurs

Trop de voyageurs

Pressons pressons

Il y en a qui font la queue

Il y en a partout

Beaucoup

Le long du débarcadère

Ou bien dans les couloirs du ventre de leur mère

Allons allons pressons

Pressons sur la gâchette

Il faut bien que tout le monde vive

Alors tuez-vous un peu

Allons allons

Voyons

Soyons sérieux

Laissez la place

Vous savez bien que vous ne pouvez pas rester là

Trop longtemps

II faut qu’il y en ait pour tout le monde

Un petit tour on vous l’a dit

Un petit tour du monde

Un petit tour dans le monde

Un petit tour et on s’en va

Allons allons

Pressons pressons

Soyez polis

Ne poussez pas.

 Jacques Prévert, Paroles

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9 Commentaires

  1. grâce à ces poèmes de Prévert, lus par ta voix impertinente, l’amica della Crèta, j’ai rouvert le livre des Paroles, dédicacé par Prévert lui-même.
    Et redécouvert,l’Amiral, Le combat avec l’ange et Promenade de Picasso(page 279), »Picasso casseur d’assiette », ça me plait,car à son pinceau « casseur » je lui préfère nettementles caresses des impressionnistes…

    • Ravie l’amica prima de te lire et d’avoir inspiré ton itinéraire dans Paroles. Je rentre chez moi après plusieurs semaines d’absence et je trouve le beau cadeau que tu m’as envoyé, avec ton dernier livre, je le lirai dès que j’aurai terminé celui en cours. Je t’embrasse. Par ailleurs j’aime plus Picasso et son pinceau « casseur » que les impressionnistes (que j’apprécie beaucoup néanmoins, c’est Picasso et Dali qui sont sur mes murs ;-). A très vite mon coup de fil, promis mais je cours sans cesse…

  2. Un pape est mort. Un autre pape est appelé à régner.
     » Araignée ??? Quel drôle de nom pour un pape ! Pourquoi pas libellule ? Ou papillon ?

    • Merci Maxime. Ce poaime est d’une beauté déchirante ! C’est à la fois serré et ouvert, désespérément lucide et tendre. J’ai subi un choc ! Merci à cette femme que j’ai en vain cherché chez ma mère…

  3. « La vie est belle dit la fleur, je me tue à vous le dire.
    Et elle meurt ».

    Ce poème avait marqué mon adolescence, par sa brièveté. Comment peut-on dire tant de choses en si peu de mots… Superbe.

    Par contre son engagement communiste, en vogue à l’époque chez les intellectuels, était-il compatible avec son « anarchie » ?
    Il combattait le racisme et la haine. Comme tout bon intellectuel du moment. En 2023 il serait peut-être chez LFI.

    Quand même un sacré bonhomme avec un sacré parcours 👍.

  4. POÈME POUR LES JOURS DE PLUIE dédié à RR.

    Je m’en allais le long des quais,
    Même le ciel était en pleurs.
    Je m’arrêtais quai Malaquais,
    Là où tu dessinais des fleurs.

    Je ne venais que pour te voir,
    Pour me noyer dans tes yeux bleus.
    Notre amour était sans espoir,
    C’étaient pourtant les jours heureux.

    Un jour tu n’es pas revenue,
    Je t’ai attendue jusqu’au soir
    Qui étais-tu, belle inconnue.

    Et je reviens quai Malaquais,
    Si triste et plein de désespoir,
    Et je m’en vais le long des quais.

    ARGO. Automne.

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