J’ai reçu un mail d’un « Coach » qui se dit « Facilitateur & Facilitateur Graphique »
Je suis abonné à ses newsletters car j’aime son ton rafraichissant et ses idées créatrices pour fluidifier la communication dans le monde de l’entreprise.
Je n’ai absolument aucune information sur les orientations politiques de cette personne mais j’ai ma petite idée au vu des nobles idées véhiculées par son blog.
Je ne sais pas vous, mais si quelqu’un se promène avec une pancarte prônant la paix dans le monde vous aurez une petite idée de ses orientations politiques : Bisounours tendance sacrificielle.
Je précise que je suis aussi viscéralement attaché à la paix dans le monde et que j’aspire à un bonheur universel des peuples.
Ma différence avec les bisounours c’est que je n’ignore pas les lois de la gravité : si je me jette d’un immeuble en battant des bras pour espérer voler je sais que je vais m’écraser. Le bisounours tendance sacrificielle feint de l’ignorer, par pure idéologie, et aura tendance à vous culpabiliser si vous n’essayez pas.
Voici donc ce mail qui m’a beaucoup étonné par son contenu :
La « Culture »… et ses problèmes !
Bonjour,
Que ce soit dans une entreprise internationale ou dans une petite association de quartier, on croit souvent que les conflits sont des problèmes de personnes… Alors qu’en réalité ceux-ci sont très souvent dus à des différences culturelles…
« Différences culturelles » = pièges à éviter selon l’origine géographique des personnes ?
Pas seulement !
En effet, vous connaissez peut-être des « astuces » du type :
- Pour ne pas créer d’inconfort, évitez les contacts physiques (bise ou serrage de main) lorsque vous saluez une personne japonaise (préférez plutôt un simple inclinement de la tête)
- N’interprétez pas un dodelinement de la tête comme un « Non » chez une personne indienne, car cela signifie en réalité « Oui » pour elle
- etc.
Ces éléments sont des ressorts culturels liés à la nationalité / origine géographique… mais ça n’est ici qu’un aspect minime des différences culturelles qui peuvent mener au conflit dans votre quotidien !
Qu’entend-on alors par « Culture » ?
Pour faire simple, disons que c’est un ensemble de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être qui regroupent des individus et qui font que ces individus se considèrent comme un « ensemble ».
Ainsi, il existe :
- une « Culture des Experts-Comptables » qui regroupe toutes les personnes de ce métier et rend « étranger à ce groupe » toute autre professionnel
(Ce n’est pas pour rien qu’on dit d’ailleurs : « La compta, c’est du chinois ! » ) - une « Culture des Diplômés de Grande École » qui regroupe des personnes qui occupent généralement des postes jugés prestigieux par certains / inutiles par d’autres, dans des entreprises,
- une « Culture Digitale » qui regroupe des personnes travaillant dans le domaine des technologies d’internet et qui sont très à l’aise avec,
- etc.
Bon, et alors ?
Et alors ? Et bien quand vous voulez faire travailler un « Expert-Comptable formé au XXe siècle » avec un « Web-entrepreneur né dans les années 2000 », vous avez le droit à un « Choc des Cultures » :
Ces 2 personnes n’ont ni les mêmes besoins, ni la même vision du monde,… ni même le même langage (et ce, même s’ils parlent tous les 2 le Français) !
Résultat alors probable dans leur interaction : Incompréhension ==> Colère ==> Conflit !
Et ce conflit, il n’est alors pas dû au fait que l’Expert-Comptable est un « C*nnard imbu de lui-même et bientôt au rebus »… ni que le Millénial est un « Jeune c*n qui ne veut pas faire d’effort et qui n’ira jamais loin dans la vie ». Non…
Le problème, c’est l’interface entre les 2 cultures : Faute de partager les mêmes codes, ces 2 personnes n’arrivent pas à se comprendre…
Et ici, si vous comprenez ce mécanisme, vous comprenez alors que la plupart de nos conflits sont en réalité des conflits culturels (notamment en entreprise) ! […]
S’en suivent quelques recettes censées nous aider à nous prendre par la main avec un sourire béat pour marcher ensemble vers un avenir commun.
Par exemple « Développer sa compétence interculturelle » et « cultiver son intelligence émotionnelle ».
Ce qui est extraordinaire c’est le constat qui est fait de l’impossibilité du vivre ensemble.
On est davantage dans le « vivre avec« . Et c’est fabuleux de voir des bisounours le décrire scrupuleusement sans même s’en rendre compte.
Il est fascinant de constater ici que la logique du monde de l’entreprise oblige à faire le constat que les cultures s’entrechoquent de façon mécanique et qu’ensuite on essaie de nous vendre une sorte de mariage interculturel et de richesse du vivre ensemble.
Pas certain que dans les entreprises coréennes ou japonaises, qui sont des modèles de compétitivité, on ait le même point de vue…
(Pour approfondir, la référence sur le sujet est Geert Hofstede qui a beaucoup travaillé sur les dimensions culturelles)
La morale de cette histoire ? A Rome fais comme les Romains
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« À Rome fais comme les Romains. »
Il faudrait un jour faire remarquer que cette maxime ne signifie pas
« Au Zoulouland fais comme les Zoulous »
ni
« En Afghanistan fais comme les Talibans ».
Ben oui, ce sont les bisounours dans le monde de oui oui, ou dans le monde de Candy. c’est affligeant. Ces gens complètement aveugle sont indécrottable