Avec les vacances de Louis de Funès et de Monsieur Hulot, un portrait de la France des années 50

Taxi, Roulotte et Corrida (1958) Bande Annonce :

France / 1958 / 80 min

Avec Louis de Funès, Paulette Dubost, Annette Poivre, Raymond Bussières.

Un chauffeur de taxi part en vacances en caravane avec sa famille. Mais, à la frontière espagnole, la complice d’une bande de truands lui glisse un diamant volé dans la poche. Les bandits vont alors tout faire pour récupérer le joyau.

Quelques années avant la trilogie des Fantomas, Louis de Funès croise la route d’André Hunebelle. S’il a déjà fait pour lui des apparitions dans Ma femme est formidable (1951), Monsieur Taxi (1952) ou L’Impossible Monsieur Pipelet (1955), cette fois, il tient le haut de l’affiche en compagnie de Paulette Dubost. Dans ce cocasse et invraisemblable scénario aux accents de burlesque, entre gags visuels et bruitages, on tourne en famille, puisque Raymond Bussières et son épouse Annette Poivre jouent les parents de leur propre fille, Sophie Sel.

Si l’histoire n’est pas sans évoquer, avant l’heure, celle du Corniaud, c’est aussi un portrait en creux de la France des années 50, quand prendre la route pour des vacances en Espagne revenait presque à partir à l’aventure à l’autre bout du monde…

La voiture fait plus années 30 !

 

Le film en entier sur Youtube :

 

Les vacances de Monsieur Hulot (1953) – Bande-annonce :

LES VACANCES DE MONSIEUR HULOT (1953) un film de Jacques Tati avec Jacques Tati, Valentine Camax, Raymond Carl, Andre Dubois, Lucien Fregis, Rene Lacourt, Nathalie Pascaud, Louis Perrault, Micheline Rolla, Suzy Willy.

Au volant de sa vieille voiture, monsieur Hulot débarque dans une paisible station balnéaire bretonne. À peine a-t-il passé la porte de l’hôtel de la Plage, où séjournent la plupart des vacanciers, qu’il provoque catastrophe sur catastrophe. Ce qui va semer un désordre inouï parmi les clients de l’hôtel qui, eux, ne demandent qu’à goûter un peu de tranquillité. Seule une vieille dame anglaise sans doute indigne semble apprécier l’hurluberlu…

La pension de famille, la cyclecar Salmson AL3 (pour 3 cylindres) 1924

« Les vacances de Monsieur Hulot » : l’ombre de Tati plane toujours sur la petite plage de Saint-Marc-sur-Mer en Loire-Atlantique :

 

Vive les vacances  !

Avec  la musique du film, pour regarder toutes ces images de vacances des années 50 :

Le temps des VACANCES, dans les années 50’: le train
1955 départ en vacances, Gare de Lyon

Le train dans lequel on a le temps de faire des rencontres. Il n’y a pas la wifi

Le temps des VACANCES, dans les années 50’
La grève des chemins de fer. La gare d’Austerlitz 1953 – Photo Jean Marquis

Attention! Pour les départs en vacances, les cheminots sont parfois en grève…


Nationale 7, Tourves, août, 1959
Photo Robert Doisneau @ Atelier Robert Doisneau

Nationale 7
Pour de nombreuses Français, la Nationale 7 évoque une nostalgie de départ en vacances. La route, qui va de Paris à Menton, est devenue mythique pendant les années 50 et 60.
Immortalisée par Charles Trenet en 1955 et le jeu de cartes des 1000 bornes, la route nationale 7, ou RN 7, ou encore N 7, parfois également appelée la « route Bleue », était la plus longue des routes nationales de France avec 996 km. Elle reliait Paris à Menton, via l’ouest de la Bourgogne, le nord de l’Auvergne, la vallée du Rhône, le massif de l’Esterel et la Côte d’Azur.

 

Photo Willem van de Poll

Le trajet durait souvent 2 jours, à bord d’une Citroën Traction ou d’une Renault R4, puis d’une DS ou plus tard d’une R16.
La route était rythmée par des étapes gastronomiques -les nougats de Montélimar, les pommes de Valence, les calissons d’Aix – et des célèbres restaurants. Des hôtels, des garages et de multiples commerces sillonnaient la route.
La publicité était omniprésente – et peinte à la main – sur les pignons des maisons qui longeaient la Nationale 7.
Des nostalgiques et passionnés de la RN7 ont consacré à Piolenc un musée à la gloire de la légendaire route des vacances, qui a été supplantée bien souvent par l’Autoroute.

Photo Willem van de Poll

La tentation d’acheter tout ce dont on aurait besoin pour profiter de la plage (et qui encombrera le coffre de la voiture au retour). Plus la collection de coquillages!

Les Sables d’Olonne, août 1959. © Atelier Robert Doisneau

L’autre grande route des vacances, c’est la Nationale 10, qui conduisait sur 760 km de Paris en Espagne via Tours et Bordeaux.
A Chartres, on pouvait bifurquer et emprunter la Nationale 23 vers Nantes, la Baule et Saint-Nazaire

Arcachon, août 1946

La Nationale 10 était redoutée pour ses célèbres bouchons au niveau de l’entonnoir de Saint-André de Cubzac, juste avant Bordeaux.
Ensuite, on pouvait s’arrêter à Arcachon …

L’espace douche improvisé, 1949
Photo Maurice Zalewski

Les maillots de bain tricotés et la douche écolo

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10 Commentaires

  1. En ces temps-là, le cinéma français produisait d’excellents films (enfin, c’était aussi le cas dans les années 60; 70 et 80) et n’était pas sous le joug d’une certaine doxa…

  2. A l’époque, tout le monde possédait à peu près la même chose, un transistor, une télé noir et blanc avec une seule chaîne (on commentait le feuilleton le lendemain à la récréation), une machine à laver, quelques fois un frigo, pour les plus fortunés une voiture, et même l’eau chaude était encore pour certains un luxe (perso, nous avons eu une salle de bain en 1966) Les rares étrangers travaillaient et ne demander rien à personne. Et on était HEU-REUX. (j’ai 66 ans).

  3. Madame nostalgie depuis le temps que tu radotes…oui mais lorsque Reggiani sublimait cette chanson de Moustaki, cet Italien et ce Grec incarnaient l’esprit Français dans toute sa subtilité !, ils s’appropriaient un paradigme unique au monde, en étaient conscients et le nourrissaient !, tout comme De Funes a représenté l’hummour Franchouillard dans le monde entier (très célèbre chez les Teutons et les Japonnais !) alors qu’il était Espagnol .. C’était l’époque où le rayonnement de la France suffisait comme seule carte de visite, on y venait pour partager la douceur de vivre, s’y épanouir, s’y confondre !…mais ça ne pouvait durer , l’alliance de circonstance Anglo-saxonne/muzz ,savamment orchestrée par la mondialisation galopante et promue par les traitres, nous laissent à penser que ce paradigme était au mieux celui de l’utopie , au pire celui de l’épouvantable..

  4. O temporae o mores ! De jolis corps blancs sur le sable blond. Sable aujourd’hui souillé de pustules colorées arabo-negroïdes. INSURRECTION

  5. Merci pour ces images ,notamment revoir la quatre chevaux de mes parents ,pas un allogène à l’horizon, pas de racailles non plus ,la belle époque qui s’est poursuivie jusqu’au début des années 80 mais hélas après jusqu’à maintenant la France coupe gorge quoiqu’en dise dupont moretti .

  6. Nous étions entre nous. Pas un alien en vue. Et quand il n’y pas vraiment de moyen de différencier un Espagnol d’un Français ou d’un Allemand, on peut le dire : On est chez nous !

    • Et je vous remercie de m’avoir donné une occasion de voir ce film délicieusement fin et désuet qui a inspiré Rowan ATKINSON (Mr Bean) qui le confiait dans une interview pour la télévision française, et que je soupçonnais de « fayotter ». Pas du tout : pas ou peu de dialogues, enchaînement de catastrophes involontaires, comique basé sur la menace qu’une règle de bienséance soit enfreinte. De même pour De Funès et le comique de l’âge où nous étions heureux – ou à peu près. Merci.

  7. Merci Jules Ferry pour ce voyage dans le temps. Somptueux. Ce temps où l’on prenait justement le temps de vivre. Jacques Tati, un monument du cinéma. De Funès aussi, tous deux symboles d’une époque hélas révolue. Que le temps passe vite. Les secondes s’enchaînent à une cadence infernale, nous entraînant dans une course folle vers l’inéluctable. De la vie au trépas si vite nous passons.

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