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Épreuve phare des années 80, le Paris-Dakar s’était délocalisé en Amérique du Sud en 2009, après quelques morts célèbres (Thierry Sabine et Daniel Balavoine) et des polémiques récurrentes.
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En effet, était-il bien raisonnable de traverser, à 200 km/h, de pauvres villages du Sahel en tentant d’éviter gamins et biquettes décharnés ? Surtout au volant de monstres de technologie bruyants, polluants et énergivores aux couleurs de sociétés pétrolières…
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En plus des considérations morales et écologiques s’ajoutait le risque islamiste ; la mythique course devenant, en Afrique, une cible potentielle des « fous d’Allah ».
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Paradoxalement, après 10 ans passés en Amérique du Sud, le Dakar 2020 (la référence à Paris a disparu) traversera désormais le royaume chéri de ces « fous d’Allah » et ce… pendant 5 ans.
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Ce qui permettra de redorer l’image pas vraiment reluisante de l’Arabie saoudite tout en assurant, aux organisateurs de la course, finances et sécurité. Mais certainement pas moralité et crédibilité.
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Bizarrement, France Télévisions ou le Monde, très en pointe sur la question de la parité femme-homme ou des droits de l’homme semblaient peu diserts sur la question… et même plutôt cléments envers le royaume wahhabite de Mohammed ben Salmane.
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En dehors du contexte sportif et technique, le Dakar ne se résumerait-il, finalement, qu’à une affaire de gros sous et de… diplomatie ?
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Le Dakar à l’assaut des pistes controversées d’Arabie Saoudite
L’épreuve s’élance dimanche pour la première fois de son histoire depuis l’Arabie Saoudite. Une destination qui a soulevé la polémique en raison des manquements du pays sur la question des droits de l’Homme.
Après avoir sillonné l’Afrique entre 1979 et 2007 puis l’Amérique du Sud de 2009 jusqu’à l’an passé, le Dakar s’est délocalisé au Moyen-Orient, où il compte rester pour au moins cinq ans. Un nouveau point de chute qui n’a pas manqué de faire parler. Le choix du pays a en effet attisé les critiques, le royaume étant régulièrement pointé du doigt pour des atteintes aux droits humains malgré les récentes réformes initiées par le prince Mohammed ben Salmane et une diplomatie sportive très dynamique.
Des ONG redoutent que l’organisation du Dakar n’offre à l’Arabie saoudite une vitrine publicitaire au moment où le royaume ultra-conservateur, toujours associé à l’affaire Khashoggi, cherche à changer son image pour attirer les touristes internationaux.
L’association Human Rights Watch (HRW) s’est par exemple élevée contre une «opération de communication et de diversion visant à faire oublier les crimes du régime».
Vendredi l’association, associée à plusieurs organisations de défense des droits humains dont la Fédération internationale des ligues des droits humains (FIDH), ont une nouvelle fois interpellé ASO, France Télévisions, et plus largement l’ensemble des pilotes et spectateurs du Dakar, leur demandant de ne pas «se laisser aveugler par le spectacle sportif».
Les autorités saoudiennes comptent en tout cas sur l’événement pour faire évoluer l’image de l’Arabie saoudite sur la scène internationale. «Si vous voulez que les gens voient qui vous êtes vraiment, vous les invitez chez vous», a déclaré le Prince Khalid bin Sultan Al-Faisal, président de la Fédération saoudienne de sports automobiles.
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«Le groupe ASO s’est évidemment posé la question de savoir s’il fallait y aller ou pas […] a récemment expliqué au Figaro David Castera, le nouveau patron de l’épreuve. «Est-ce qu’il ne fallait pas y aller ? Laisser-faire et ne pas s’intéresser à ce pays ? On peut se poser la question effectivement. Il faut leur laisser du temps et se dire que peut-être que certaines choses pourront changer», espère l’ancien concurrent.
Le sentiment est le même pour le pilote Stéphane Peterhansel, vainqueur du Dakar à 13 reprises. «Forcément il y aura des critiques», a-t-il reconnu lors d’une conférence de presse. «Mais d’un autre côté, c’est une façon de s’ouvrir sur le monde.»
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Malgré ces polémiques prévisibles, la course a attiré toujours autant de concurrents. Beaucoup de participants sud-américains ont été remplacés par des Européens. Ils seront 351 équipages au départ de la course dimanche à Jeddah Des rives de la mer rouge, en passant par les grandioses rochers d’Al-Ula et les dunes immaculées du «quart vide, la plus grande mer de sable au monde, les plus chanceux rallieront l’arrivée à Al-Qiddiah après 7.800 km et 12 spéciales…
Castera, patron du Dakar : «On ne va pas en Arabie Saoudite comme on va partout ailleurs»
David Castera, qui présente ce mercredi le parcours de l’édition 2020 du rallye-raid, revient sur les raisons qui ont poussé l’épreuve à déménager de l’Amérique du sud au Moyen-Orient.
SPORT24. – Le Dakar s’était installé en 2009 en Amérique du sud, pourquoi avoir quitté ce continent ?
David CASTERA. – [..] Si le Dakar avait été programmé sur le continent sud-américain en 2020, il aurait été annulé en raison de la crise qui touche plusieurs pays de la région[…] et les gouvernements avaient d’autres priorités que participer au financement de la course.
Ce désengagement mettait-il en péril le modèle économique de l’épreuve ?
Oui, clairement car notre modèle en Amérique du Sud s’appuyait sur une aide financière des pays traversés. Les frais liés à l’organisation avaient explosé par rapport à l’Afrique, notamment en raison du transport par bateaux. Nous devions réagir […] donc nous avons opté pour l’Arabie Saoudite. Ce pays présentait l’avantage de pouvoir accueillir seule l’édition 2020.
Sur combien d’années porte le contrat avec l’Arabie Saoudite ?
La première année nous liait en exclusivité avec ce pays mais nous nous sommes engagés sur cinq ans au Moyen-Orient. Nous allons pouvoir explorer d’autres contrées comme la Jordanie, Oman, les Émirats Arabes Unis, et ce, dès l’année prochaine.
Cela repousse un peu plus l’improbable retour sur le sol africain…
Tout le monde connaît la problématique africaine lié au manque de sécurité. Ce n’est pas d’actualité.
De toute façon, le ministère ne nous aurait même pas laissé y retourner.
Les groupes terroristes connaissent bien la répercussion médiatique de l’épreuve qui serait une cible idéale.
Avez-vous reçu des garanties sur la sécurité ?
Il n’y aura aucun problème de ce côté là. Les bivouacs bénéficieront de la sécurité des aéroports proches du campement ? Quand nous préparions le Dakar en Afrique, en Mauritanie, nous partions toujours en reconnaissances avec des militaires.
En Arabie Saoudite, nous n’en avons jamais eu besoin ! On dormait à la belle étoile tous les soirs et nous n’avons jamais rencontré le moindre souci.
Les négociations ont-elles été longues avec le nouveau pays hôte ?
Cela n’a pas été toujours facile de négocier avec eux…
L’Arabie Saoudite est souvent pointée du doigt pour ses manquements récurrents aux Droits de l’Homme. L’organisateur a-t-il hésité à s’engager avec les dirigeants actuels ?
Le groupe ASO s’est évidemment posé la question de savoir s’il fallait y aller ou pas. On ne va pas en Arabie Saoudite comme on va partout ailleurs par rapport à tout ce qui se dit.
Mais ce qui a facilité la décision c’est la réelle volonté d’ouverture du pays depuis quelques temps maintenant. En 2030, ils attendent deux millions de touristes par an. Certains vont nous dire qu’il ne s’agit que de la communication…
Y-aura-t-il des femmes saoudiennes au départ de l’épreuve ?
Il y aura une dizaines de concurrents saoudiens. Nous avons espéré la présence d’une Saoudienne mais cela n’a pas été possible. Elle fait des sports mécaniques depuis longtemps mais elle manquait encore d’expérience. On espère la former pour qu’elle soit là l’année prochaine mais les femmes pourront évidemment disputer le Dakar sans aucun problème.
Le rallye-raid reste-il selon vous en phase avec les préoccupations de la société actuelle ?
Aujourd’hui on ne parle que de nouvelles énergies, lutte contre la pollution. J’ai pleinement conscience que l’épreuve ne va pas dans le même sens mais les choses évoluent quand même.
On essaie de trouver des solutions avec des camions qui roulent à l’hybride. Nous allons présenter un projet de moto électrique en vue de l’édition 2021.
Le rallye-raid reste une passion qui allie les sports mécaniques dans des décors incroyables. C’est l’envie de partir le matin avec la peur au ventre dans l’inconnu et le risque de se perdre sur le parcours.
En tant qu’organisateur, je veux que les concurrents aient un sentiment de liberté, d’immensité, qu’ils puissent se retrouver en plein désert, moteur coupé avec plus un bruit autour d’eux pour chercher leur route. Et qu’ils aient des frissons. Quarante ans après sa création le Dakar reste une découverte et une formidable aventure non aseptisée. Un moyen aussi d’échapper à notre quotidien un peu étouffant.
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Les premiers Paris Dakar étaient les plus beaux avec des gars qui participaient pilotant autos et motos bidouillées avec plus ou moins de bonheur . Nous attendions avec impatience les infos du soir pour les résultats de la journée et spéculions sur l’étape du lendemain , les participants touchaient des clopinettes et pourtant ils ont écrit les plus grandes lettres de l’histoire de cette course ! Respect ! Tout ça c’est fini , cette course comme d’autres bol d’or ou moto-cross par exemple est devenue un divertissement pour rupins ! …et puis la » jeunesse » d’aujourd’hui a d’autres passions ….portable …chichon…rap a la con ….images de viol…
Il fallait organiser le DAKAR, en Australie avec des camions de pompiers…
Par contre pour les pilotes, ce sera une belle aventure humaine et de prouesse technique, avec une découverte du pays à la clé, et de magnifiques paysages,
en revanche, une grosse épreuve sur le plan physique car la chaleur risque d’être insupportable pour certains,
pas trop de commentaires aux infos,
je me suis toujours demandé si l’accident de hélicoptère de Balavoine était » prémédité »
J’ai écouté les médias mainstream ce jour à propos du « Dakar » en Arabie. J’ai noté qu’en aucune façon ici il n’a été question de « réchauffement climatique », quand il y a du pognon à ramasser, on oublie….Par contre, votre diesel ne pourra plus parcourir les rues de votre ville !
Mais où est Greta.???
ca se prétend une course, oui ok mais une course au fric, ils sont toujours sur les meilleurs coups pour récupérer une place a la meilleure gamelle, ce n’est plus une course mais un concours de prostitution, course de crevards…
les dakar est devenu une merde financière et un grand concourt de léchage de cul!
Bon il faudrait faire revenir Laurent Fabius, 1° ministre en 1984 qui prit fait et cause contre l’apartheid en Afrique du Sud, et à la demande de son gouvernement les écuries de Formule 1 Ligier et Renault décidèrent de ne pas participer au grand prix F1 d’Afrique du Sud 1985.
Comme dirait l’autre autres temps autres mœurs.
Il a sans doute espoir qu’en Saoudie, il y ait aussi des gens qui fassent du bon boulot.
ça se prononce allah, mais en écriture vermicelle, ça s’écrit $$$$$$
trés con!
alors que le Yemen tout proche leur tendait les bras