La taxe sur les éoliennes qui achète les pêcheurs

Le Comité national des pêches s’est réjoui en septembre 2025 de la décision ministérielle d’instituer « un dispositif de 12 millions d’euros sur deux ans » dédié à des projets de modernisation de la flotte et financé par la taxe éolienne. « Pour la première fois, la pêche elle-même prend en main directement sa modernisation avec les fonds publics énergies marines renouvelables (EMR, c’est-à-dire issus de la taxe éolienne) qui lui ont été attribués », a déclaré son président Olivier Le Nézet.

Quatre guichets seront ouverts pour financer des projets de modernisation dans le respect de « la transition économique, sociale et environnementale de la filière » au profit de projets relatifs à « l’efficacité énergétique des navires », la « valorisation de la production », la « santé et la sécurité à bord » des embarcations, ou encore « l’efficacité environnementale des engins de pêche ».

En fait, cet argent provient des taxes sur l’éolien côtier qui elles-mêmes servent à acheter tous les acteurs côtiers qui étaient hostiles aux éoliennes. Une taxe annuelle est acquittée par les exploitants de parcs éoliens marins implantés sur le domaine public maritime (jusqu’à 12 milles des côtes, soit environ 22 km). Elle dépend du nombre de mégawatts installés dans chaque unité de production d’électricité c’est-à-dire dans chaque éolienne. En 2025, la taxe est de 20 248 € par an par mégawatt installé, soit près de 20,25 millions d’euros pour un parc de 1 000 MW.

La répartition de la taxe est prévue par l’article 1519 C du code général des impôts :

  • 50 % sont affectés aux communes littorales d’où les installations sont visibles ;
  • 35 % sont affectés aux comités des pêches maritimes et des élevages marins ;
  • 10 % sont affectés, à l’échelle de la façade maritime, à l’Office français de la biodiversité ;
  • 5 % sont affectés aux organismes de secours et de sauvetage en mer.

Depuis 2022, la même taxe éolienne en mer est applicable dans la zone économique exclusive. Mais son montant est intégralement reversé au budget général de l’État, ce qui démontre que la première taxe sert à obtenir le consentement des côtes. Ce qui pourrait en d’autres termes s’appeler de la corruption.

Source Contrepoints

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1 Commentaire

  1. « Chère Jeanne… » Pourriez-vous nous dire combien de paquets de cacahuètes a versés EDF, et verse encore, à la commune de Saint Martin en Campagne pour y installer la Centrale Électro-Nucléaire de Penly…?