Le  » Made in France  » peut-il réellement ressusciter ?

 

Bonjour les amis !

Pour répondre à la demande de notre chère Christine   à propos d’un article de notre ami Fonzy sur les difficultés de l’entreprise Brandt

Une réflexion s’est engagée sur deux points   dont vous pourrez me donner votre vision personnelle dans les commentaires.

PREMIÈREMENT  : La fabrication Française, il y a 40 ans était-elle aussi fiable qu’on le pense ?

A cette question  je vous fais part de mon expérience personnelle :

Étant électro-mecanicien et électronicien de profession,  j’ai débuté dans les années 80 comme dépanneur électroménager.   A cette époque la majorité des produits étaient Français,  notamment pour le gros électroménager,  l’usine Thomson  située non loin de mon lieu de travail déjà battait de l’aile.

Contrairement à une idée reçue,  les produits étaient beaucoup moins fiables ! Des pannes répétitives étaient légion ! Les paliers des tambours,  les pompes,  programmateurs et autre joints posaient des problèmes récurrents.  Une machine à laver,  par exemple, du groupe Thomson  avait une espérance de vie de 7 ans environ avec un usage normal pour un prix d’achat d’environ 3500 à 4000 Fr en moyenne, soit, en arrondissant, 525 à  600 euros! Ce qui n’est pas rien pour l’époque !

Si, maintenant, on prend pour exemple  la production automobile,  qui ne se souvient pas des vieilles Simca 1307 ou 1308  avec des trous dans les portes rongées par la rouille au bout de 3 ou 4 ans! Sans garantie . Idem pour les Peugeot 305, 405, ou c’était plutôt les pavillons qui étaient touchés . Les exemples sont multiples !

Je ne veux pas dénigrer outre mesure les produits français,  mais il faut bien reconnaître que la fiabilité et la qualité par rapport aux prix n’étaient pas au rendez-vous ! La qualité, il fallait plutôt la chercher dans les entreprises artisanales comme l’ameublement, par exemple,  car là,   la fabrication française n’a pas d’équivalent.

DEUXIÈMEMENT : Les Français sont-ils prêts, aujourd’hui a dépenser plus pour un produit fabriqué en France ?

C’est la question que je me pose.  Aujourd’hui les Français sont devenus consuméristes en diable, il suffit de regarder le succès des soldes,  » black friday « , promotions de toutes sortes, on accumule, on entasse dans les greniers pour finir par tout revendre pour un euro lors des vide-greniers (qui porte bien son nom.) Il arrive souvent que les produits n’aient jamais été utilisés,  mais achetés sur un coup de tête lors d’une crise de frénésie dépensière, quitte à faire un credit, pour ne pas rater une « affaire » et ensuite vivre plusieurs mois un  » carême prenant  » , cauchemar de notre bon Rabelais !

Mais cette vie à  outrance  serait-elle  encore possible si, du jour au lendemain,  plus aucun produit « asiatique  » n’était présent dans les rayons de magasin ? Fabrication française,  oui ! Mais qui les achèterait ? Combien coûterait un costume comme celui que l’on trouvait en 1960?

De toute façon, aujourd’hui, il y a trois sortes de produits français :

-Celui qui est conçu en France , mais fabriqué en Asie

-Celui qui est assemblé en France, mais les composants où les matières premières viennent de pays à bas coût.

-Celui qui est fabriqué et assemblé avec des matières premières françaises et complètement hors de prix !

En conclusion : Relancer l’industrie Française est louable, mais dans l’état d’esprit où sont les Français d’aujourd’hui et si, à cela, on  ajoute des charges et des taxes écrasantes, on se rend bien compte que retrouver nos industries textiles, électroniques , mécaniques, etc. relève plus du rêve que de la réalité.

Donnez votre point de vue sur la question dans vos commentaires,  nous réaliserons ainsi un petit sondage.

Bonne journée à vous tous.

Le chti français

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17 Commentaires

  1. Disons que vous êtes bien placé pour avoir écrit cet article, avec vérité ; que dire sinon que de nombreuses entreprises et des magasins locaux vestimentaires ferment leurs portes à cause des charges et du prix de l’électricité ; j’ai déjà acheté Philipps et d’autres marques et surtout étranger comme Miele pour leur solidité..Quand au petit matériel, j’ai essayé de trouver français pour un parapluie, en vain, ma ville, moyenne, ne vend que chinois même aux NG !! alors je me suis mise en recherche et j’ai trouvé, il faut dire que je suis anti gaspi ! la jeune vendeuse m’a demandé ce que j’avais contre le matériel chinois, elle qui vend une grande marque française : j’ai donc donné un cours mais je crains que, avec cet esprit là, la boite fasse faillite, car le personnel, dans la vente, compte beaucoup, je m’en suis aperçu et beaucoup me dise qu’ils tournent les talons quand le discours ne tient pas la route ..j’ai aussi acheté une automobile étrangère tellement le vendeur peugeot était nul, alors que j’ai toujours acheté français .bon je suis peut être hors sujet .

    • Merci Denisecpour votre témoignage,on est bien obligé de l’avouer les machine Miele de l’époque, je ne les voyais en réparation que lorsqu’elle avait 25 ans en moyenne ! C’est vous dire! Bonne soirée.

  2. même parcours, même conclusion, je travaillais chez des J près du carreau du temple à paris en 1979, avant de me mettre à mon compte ou les temps sont devenu très dur avec Darty et autres qui ont fait des promesses agressives. Je traversais des ateliers clandestins dans des couloirs sans forcer aucunes portes, après la fabrication à été faite dans les banlieues, et arrivaient sur des manche à balais pour approvisionner des rues entières!!!

    • Bonjour leru, j’ai été artisan moi aussi, et cela a été la descente aux enfers à cause des charges et des problèmes d’approvisionnement avec les marques, j’ai réussi à arrêter à temps pour éviter la ruine, mais ce fut ensuite la galère pour retrouver du travail ! Rien de durable! Aucun contat à durée indéterminée. Bonne soirée.

  3. Je mettrai bientôt sur Amazon mes expériences de repreneur d’une entreprise textile en 1985. On y verra que l’ambiance locale était épouvantable malgré la réussite du projet. De plus de plus l’état depuis 1973 ne cessait de prôner à toutes les centrales d’achat d’acheter en délocalisation. En augmentant le SMIC tous les ans, les produits français de base son petit à petit devenu invendable mais le responsable était systématiquement le petit patron , le salon qui fermait son usine. À l’heure actuelle les seuls produits en mesure de se vendre au prix français sont ceux de luxe dont Louis Vuitton.

    • Bonjour,

      Il faudra que vous nous indiquiez ce livre, à sa sortie : cela sera plein d’intérêt pour nos lecteurs !

      (Le modérateur).

    • Bonjour Lucas, vous avez pris courageusement des risques ! Car en 85 l’industrie textile commençait déjà à sentir le sapin! Les délocalisations vers les pays de l’est ou le Maghreb étaient à l’ordre du jour. Merci de nous faire connaître la sortie de votre ouvrage et bonne journée.

    • Merci à tous. Mon livre est prêt depuis un bon moment mais j’ai vu que le plus simple était de le mettre sur Amazon, et il a 500 pages. Je le mettrai donc en trois livres : mes origines sociales et début, la reprise en 84 et le fonctionnement de 84 à 91, puis le commencement des ennuis avec Maastricht, repris par l’état français à sa sauce, à savoir que les entreprises ne faisant pas 120 millions de francs par an de CA annuel n’étant pas « éligibles aux aides européennes » allaient être massacrées avec l’aide des préfectures et des fonds de pension. Je raconte également le procès en rupture brutale que j’ai fait et gagné on appel en vain contre un potentat français du nettoyage industriel. Puis la suite, pourchassé par le dirigeant du potentat, n’ayant pas digéré le procès perdu. J’aurais préféré vivre autre chose mais c’est comme ça.

  4. Rien n’est irréversible.
    Il faut d’abord nettoyer ‘les écuries gauchiasses’ avant d’espérer renverser la table.
    Certains sont pŕêts, il faut les suivre…

    • Bien sûr amrer il faut toujours garder l’espoir, mais alors il faudra un sacré nettoyant pour les écuries ! On attend encore le Karcher de Sarko ! Bonne journée.

  5. Un employé coute tellement cher en France, que l’on voit tous les jours les conséquences. Dans les supers, il n’y a pas suffisamment du personnel. Et s’il y en a ce sont des immigrés ou parfois clandestins qui parlent à peine le français. Comment pourrait on recréer une industrie dans ces conditions ? Ils ont tout foutu en l’air depuis 50 ans, qu’aujourd’hui est devenu impossible de redresser le pays. Si on regarde les travaux permanents dans les rues de Paris, sur des immeubles des HLM’s où ils s’acharnent à dépenser des millions pour occuper des travailleurs étrangers, on se demande où l’on va ? Apparemment on a aucun problème d’argent, on a pas 3500 milliards de dettes ? Ce pays va droit dans le mur, un mur en béton.

  6. Merci le chti français pour cette mise au point. J’ai acheté français des années, Vedette, Brandt pour l’électroménager, Renault pour les voitures. Bon, je ne dirai pas que c’était de la merde, mais ce n’était pas terrible. Pour Renault, j’avais acheté une R6 TL, que des déboires. Les durites fuyaient de partout, l’allumage défaillant. Citroën guère mieux. Il faut dire que les chaînes de montage étaient tenues par de joyeux travailleurs exotiques, plus préoccupés à lever le cul sur leurs tapis dans des salles mises à leur disposition. Disons aussi que le patronat faisait du bénéfice en rognant sur la qualité. Aujourd’hui acheter français ça coûte la peau des fesses. J’ai vu des slips français à 40 euros l’unité. Moi. Il m’en faut sept pour une semaine, j’en change tous les jours. 280 euros. Ben non, merci, le patriotisme ne va pas jusque dans mes pantalons. Pour la bouffe, j’achète français uniquement. On fait comme on peut. C’est ben vrai, ça ! Bonne journée mon ami.

    • Merci pour ton témoignage mon ami Argo, comme tu le dis, le matériel de l’époque ne peut être considéré comme de la merde, mais demandait de constante réparation pour durer quelques années, je voyais régulièrement les clients qui revenaient pour une panne différente, à un tel point que certains m’appelaient  » docteur « , c’est tout dire!😀 bonne journée !