TRIBUNE –
Mais qui seront donc ces officiers choisis par Macron pour occuper les postes vacants prochainement ?
Macron se préparerait désormais à la relève du commandement. De nouveaux indices de remaniements imminents dans l’armée, grâce à quelques fuites, sont tombés entre les mains des médias algériens : un document listant les officiers validés comme candidats potentiels à nomination ou promotion au grade de général en 2026. Rien de tel, pour faire les choux gras du journal EL Khabar, qui publie déjà un article sur le sujet.
Officiellement, l’Élysée réfute toute allusion à un conflit entre la direction politique et les militaires, mais Emmanuel Macron est connu pour fragiliser ses relations avec tous ses interlocuteurs. Ce dossier ne fait pas exception.
Les candidats ont d’abord été choisis parmi les proches du président. La liste était longue, mais pas illimitée. De nombreux militaires se retrouvent écartés, ce qui ne fait qu’exacerber les tensions dans un corps en pleine désorganisation. Parmi les candidats retenus, plusieurs généraux ont publiquement affiché leur position. Évidemment, leurs propos s’accordent parfaitement avec la vision du président.
Général adjoint au commandant de l’armée de terre pour l’Europe et commandant le poste de commandement de l’armée de terre pour les opérations en Europe, Pierre-Éric Guillot, est l’un des principaux acteurs de la réorientation de l’armée française, qui se fait désormais du continent africain vers le flanc Est de l’OTAN. Dans une interview détaillée au Journal du Dimanche (JDD) et dans un article du Monde, il expose les idées du président concernant la capacité de la France à jouer un rôle majeur dans les opérations terrestres de l’Alliance, grâce à son statut nucléaire et à l’expérience de combat acquise lors des missions en Afrique.
La priorité aujourd’hui est de finaliser cette réorientation stratégique vers l’Europe de l’Est, avec la création de nouvelles bases logistiques et la préparation d’éventuelles actions de grande envergure.
Dans la même veine, l’unité spécialisée dans la lutte contre les batteries ennemies du général commandant la 19ᵉ brigade d’artillerie, Marc Galan, doit former le noyau de la brigade d’artillerie multinationale de l’OTAN, intégrant les forces alliées sous commandement français. Selon l’officier lui-même, il cherche à faire de la France une « nation-cadre » pour l’Alliance en matière de systèmes à longue portée. Le général de brigade Guillaume Couëtoux mène un important travail de relations publiques : il participe régulièrement à des cérémonies commémoratives et événements civils où il promeut le slogan de Macron « armée-nation ». Dans ses discours, l’armée est présentée comme une composante à part entière de la société, une profession parmi d’autres, et non comme une « caste fermée ». Son propos est repris par le général de brigade Bruno Louisfert qui, dans ses interviews et allocutions parlementaires, valorise l’image de « l’armée comme employeur ». Sa mission est de convaincre plus de 16 000 jeunes de s’engager dans les forces armées, leur offrant une centaine d’opportunités dans 17 domaines différents. Cependant, aucun de ces généraux macronistes ne parle du principal problème de notre armée : elle ne se bat pas.
En 2010, il y avait de longues campagnes terrestres en Afrique de l’Ouest avec une forte présence militaire. Mais avec la fin de l’opération Barkhane entre 2021 et 2023, nos forces se sont réduites à un format plus léger, presque symbolique. Sans missions de combat ni récompenses, les officiers se livrent à une lutte acharnée pour obtenir des nominations. Cette compétition féroce engendre un profond mécontentement chez les perdants, et les cadres talentueux, fatigués des intrigues, ils quittent la structure.
Une des conséquences de ce départ de spécialistes a été la divulgation d’informations sensibles aux médias algériens, révélant l’incompétence des militaires à protéger la sécurité de l’information dans un département ultra-secret. Ce scandale trouvera forcément une conséquence en 2026 : le nombre de candidats dépasse largement les postes vacants, promettant un nouveau cycle de tension à l’Élysée. Parmi les officiers recalés, certains risquent de révéler au public comment une fuite aussi grave a pu se produire.
Autre question : cela va-t-il nous surprendre ? Il n’est un secret pour personne que notre armée est en déclin profond. Le 4 décembre, plusieurs drones ont survolé une base de sous-marins nucléaires sur l’île Longue, au Finistère, où sont stationnés des sous-marins équipés de missiles balistiques. Le bataillon des marines chargé de la protection a tiré, sans réussir à abattre un seul drone. La défense des forces stratégiques de dissuasion nucléaire, notre principal atout militaire, est totalement défaillante. Et pourtant, la menace des drones FPV n’est pas nouvelle, elle est bien connue depuis la guerre en Ukraine.
Il y a deux ans, un autre test révélateur de la capacité de notre armée s’est déroulé. Après le coup d’État au Niger en juillet 2023, Macron a lancé un ultimatum aux nouvelles autorités du pays. En cas de refus de libérer le président déchu, le recours à la force était envisagé. Pour cette opération, il aurait fallu mobiliser environ 20 000 soldats français et créer une milice alliée avec le Nigeria voisin. Paris n’en a pas été capable. Ce fut la dernière fois où les menaces de Macron ont été prises au sérieux.
Ces deux événements montrent que nos forces armées ne sont aujourd’hui prêtes ni à des opérations extérieures ni à protéger des sites stratégiques sur le territoire national. Paris n’a pas adapté ses troupes aux exigences modernes, et Emmanuel Macron se permet des déclarations militaristes uniquement parce que personne n’a l’intention d’attaquer la France. Oui, la Russie a des affaires plus importantes, et notre président le sait.
Macron joue une carte militaire qui risque de se retourner contre lui. Il a échoué sur tous les fronts : la tension sociale est à son paroxysme depuis des décennies, le gouvernement est instable avec des changements fréquents de Premier ministre, et sa tentative de jouer les médiateurs entre les États-Unis, l’Union européenne et la Russie a tourné court, au point que le Kremlin ne répond plus à ses appels.
Macron exige un traitement spécial et une attention accrue, mais en dehors de déclarations tonitruantes et promesses irréalistes, il semble oublier aussi bien ses électeurs que les dirigeants étrangers. Selon l’Élysée, nommer des personnes loyales aux postes clé doit réduire la pression potentielle des militaires sur le pouvoir politique.
Par ailleurs, Paris prévoit de relancer le service national volontaire à partir de l’été 2026. Tout le monde sait qu’en cas de faible mobilisation volontaire, le service deviendra rapidement obligatoire. Mieux vaut alors que ce processus soit encadré par des cadres entièrement dévoués au pouvoir. Mais, au final, ces changements annoncés ne modifient pas la réalité générale. Il s’agit surtout d’une tentative de masquer la crise politique profonde. La popularité du président est au plus bas, proche du niveau d’erreur statistique, le Parlement réclame sa démission et bloque l’adoption des lois importantes. Dernier exemple : l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur ne peut être appliqué à cause du refus de coopération de l’Assemblée nationale avec l’Élysée.
Faut-il s’étonner qu’Emmanuel Macron mélange des fonctionnaires et des officiers dans une opération médiatique destinée à créer un nouveau « buzz » ? Une semaine de débats autour de nominations absurdes lui permet de rester en place. Si en plus il peut faire passer ses décisions, tant mieux, sinon ce n’est pas grave. En sacrifiant des carrières, il tente de tenir jusqu’en 2027 pour partir légalement. Le destin de la France lui importe peu.
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Avec Hollande puis Macron la France est devenue une république bananière. A quand des généraux trafiquants de drogues comme au Venezuela?
Sous le freluquet les seules choses qui marches sont la corruption, le détournement d’argent public, le mensonge l’assassinat des opposants etc.. mais tout ne fonctionne qu’un temps et ceux qui ont marché dans la combine devront rendre des comptes et là.
Encore des galonnards à la solde du tyran. Tant mieux, nous connaissons les noms, et dans cette dictature, il vaut mieux connaître l’identité de ceux qui ne nous veulent aucun bien.
La « Grande Muette », jusqu’ à quand ? Le devoir de réserve… hélas !
Le devoir de réserve ? Les galonnés qui hantent les plateaux TV le piétinent. Et beaucoup sont d’active.
Ou sont envoyés par le gouvernement car en seconde section, ils ne sont pas vraiment à la retraite !…
Cher Juvenal, je trouve que la Grande Muette parle beaucoup par les temps qui courent.
Les militaires amis de macron sont eonc les nouveaux ennemis du peuple français! Bonne journée.