Devant l’affligeant spectacle de l’Assemblée, relisez « Les Assemblées parlementaires » de Gustave Le Bon

C’est en regardant le pitoyable spectacle proposé par l’Assemblée nationale lors du vote du budget de la Sécurité Sociale que s’est rappelé à mes bons souvenirs la mémoire d’un brillant esprit français : le médecin, anthropologue, psychologue et sociologue Gustave Le Bon (1841-1931).

La consultation de sa fiche Wikipédia entre immédiatement dans le vif du sujet : « Personnalité controversée, ayant contribué à diffuser des théories racistes, élitistes et sexistes. Il demeure encore aujourd’hui un des garants scientifiques de l’extrême droite nationaliste ».

Wikipedia étant vérolée par le wokisme et le gauchisme, cette entrée en matière ne peut que rendre Le Bon sympathique à nos yeux. En effet, accuser un bourgeois né avant le milieu du 19e siècle de racisme ou sexisme est tout simplement grotesque. Tous les penseurs de cette époque étaient bien évidemment racistes et sexistes selon nos critères actuels, et il serait tout aussi opportun d’employer ces adjectifs pour décrire les parangons de la gauche que sont le négrier Voltaire ou le raciste au sens littéral du terme Jules Ferry.

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En 1895, Le Bon publia un ouvrage remarquable (« Psychologie des foules ») dans lequel il étudie ce phénomène que nous appelons de nos jours « effet de groupe », et par lequel il apparaît que lorsque des individus sont réunis, ils ne raisonnent pas, et ne se comportent pas, de la même façon que s’ils étaient seuls, engendrant souvent des comportements singuliers et irrationnels.

 

Bien évidemment, les penseurs de gauche n’ont eu de cesse de critiquer Le Bon, vilipendant sa théorie et sa méthodologie. Ce qui les dérange le plus dans cet ouvrage réside probablement dans le fait que Le Bon n’exprime que mépris pour les foules, particulièrement celles qu’il nomme les foules raciales (nous dirions de nos jours foule ethnique), concept rejeté en bloc par les bonnes âmes de gauche, qu’elle considère comme dépassé et impropre. Pourtant, il faut bien admettre qu’à la vue des émeutes urbaines qui ravagent régulièrement les centres-villes des métropoles françaises, il est permis de se demander si ce concept est vraiment aussi inapproprié qu’ils le prétendent.

Mais c’est en relisant le dernier chapitre de l’ouvrage, intitulé « Les assemblées parlementaires », dans lequel Le Bon introduit le concept de « Foule parlementaire », que l’on peut constater le génie de cet homme, dont l’œuvre n’a rien perdu de son acuité, plus de cents ans après sa mort.

Ainsi, en regardant ces députés français, il est navrant de constater que rien n’a changé en un siècle, et que les constantes anthropologiques n’ont rien perdu de leur puissance.

Sur la forme tout d’abord, il faut admettre que le comportement de la majorité de ceux qui se prétendent nos représentants est tout simplement affligeant : bruit intempestifs, cris, insultes, incapacité à rester assis à sa place, crise de rage incontrôlée. Tout ces comportements décris par Le Bon sont encore observables de la part de nos députés.

Autre point évoqué par Le Bon, le pourrissement des lois par l’excès d’amendements. Ainsi, pendant 125 heures de pseudo débats, des milliers d’amendements sans queue ni têtes ont été déposés, et même votés pour certains, chacun d’eux venant détruire la cohérence du projet de budget initial, et le transformant en un salmigondis indigeste.

Pire encore, nous y avons vu des députés s’accordant sur des amendements ou des articles que chacun d’entre eux pris séparément aurait tout simplement rejeté.

Cette assemblée est même parvenue à l’incroyable exploit de s’accorder sur des centaines de textes, tout en rejetant à l’unanimité le projet final ! Bien que ce résultat ne soit pas si surprenant que cela, et même facilement modélisable, cela en dit long sur la qualité de la méthode de travail de cette institution.

D’un point de vue plus général, Le Bon met également en exergue la folie de l’inflation normative à laquelle nous sommes confrontés, et dont le résultat n’aboutit qu’à une seule chose : la réduction des libertés publiques.

En effet, on n’a que très rarement vu une loi, ni même un projet de loi, nous offrant une nouvelle liberté ; il n’est en général question que de restriction, de limite, de contrôles et d’interdiction.

De même, Le Bon met également en évidence un comportement caractéristique de ces foules parlementaires, à savoir une propension à dépenser l’argent public et à favoriser les déficits (Rappelons que cette vénérable Assemblée avait pour objectif de réduire le déficit de la Sécurité Sociale, et a finalement fini par l’aggraver).

Il existe cependant une différence fondamentale entre l’Assemblée parlementaire de l’époque de Le bon et la nôtre : de son temps, l’intégralité des parlementaires étaient en mesure de s’exprimer dans un français impeccable, et de rédiger des textes de loi cohérents. Chacun d’entre eux était même capable de poser une question sans l’ânonner ! Ils ne sont de nos jours pas plus d’une vingtaine de députés à faire montre de cette capacité, les autres parvenant péniblement à terminer la lecture de leur petite fiche.

Ainsi, Le Bon n’a pas eu l’opportunité d’observer notre faune parlementaire actuelle, composée entre autres d’individus quasiment analphabètes (à l’instar de ce triste Sébastien Delogu du parti LFI, qui n’affiche pas un niveau en lecture digne d’un élève de CE1, incapable qu’il fut de lire proprement sa question en Commission des finances), ou au système nerveux déficient, comme cette pauvre Ersilia Soudais (également LFI), régulièrement victime de crise de nerfs lors des cessions.

D’aucuns iront crier au mépris de classe lorsque nous évoquons le niveau scolaire misérable de certains députés. Il n’en est rien, mais de même que je préfère que le chirurgien qui va m’opérer ait étudié un peu la médecine avant de m’opérer, je considère également comme un prérequis que ceux qui votent et discutent nos lois sachent lire.

 

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Le Bon considérait que l’Assemblée parlementaire de son temps annonçait la fin d’un système vieillissant. Je me demande bien ce qu’il en aurait conclu en étudiant la médiocre engeance qui hante l’hémicycle de nos jours…

 

 

 

Alain Falento

  

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