
Promenade à Kista. Photo : Jonas Andersson
Promenade dans un futur que nous n’avons jamais choisi – cette Suède devenue étrangère à son propre peuple
Chronique de Jonas Andersson parue dans Samnytt
Cela avait commencé comme une journée ordinaire de travail à Kista. Une promenade à travers le centre commercial, quelques conversations avec des commerçants, l’observation de petits détails du quotidien. Mais sous la surface, quelque chose me saisissait : une sensation d’être dans son propre pays, tout en ayant l’impression de ne plus en faire partie. Ce qui devait être un reportage s’est finalement révélé être une piqûre de rappel : celle de la rapidité avec laquelle une société peut changer quand son identité se dissout, que sa langue se tait et que sa politique perd contact avec le peuple qu’elle est censée servir.
Après ce reportage sur le centre commercial et le centre-ville de Kista, des pensées persistantes m’ont envahi, comme si elles refusaient de me quitter. Des réflexions sourdes sur l’identité nationale, sur la langue comme poutre commune – et sur ce qui se produit quand elle se fissure.
Mais il y a aussi une interrogation plus profonde : celle du colonialisme, du droit de propriété sur un pays, et du besoin d’un espace culturel commun pour que la vie en société ne se délite pas.
L’un des moments les plus frappants de ma journée fut quand deux classes traversèrent le centre. De petits enfants de 8 ou 9 ans, peut-être quarante ou cinquante au total. Pas un seul d’origine suédoise. Plusieurs filles portaient le hijab, ajustant leur foulard en riant et jouant entre elles.
J’ai alors pensé à mes propres filles du même âge, devant le miroir, s’escrimant avec leurs cheveux, à quel point cela comptait, à quel point cela constituait leur enfance, leur identité. Et soudain, cela m’a frappé : ceci n’est plus la Suède. Même dans l’interprétation la plus généreuse, la plus inclusive.
Ayant beaucoup voyagé à travers le monde, ayant vécu hors de Suède près de seize ans, j’ai l’habitude d’être le seul à parler suédois, d’entrer dans des milieux bien différents de ce que j’ai connu. Mais jamais je n’ai ressenti ce sentiment ici. Jamais, jusqu’à aujourd’hui, à Kista.
Kista, un miroir qui doit nous alerter
C’est à cet instant, alors que les rires des enfants résonnaient entre les vitrines, que j’ai compris que le débat mené depuis des décennies sur la culture suédoise, l’identité suédoise, l’image de soi, n’a jamais été innocent. Jamais une simple joute intellectuelle ni une question d’opinion. C’était un projet. Une direction idéologique consciente.
C’est du colonialisme que de dire à un peuple que sa terre ne lui appartient pas, que son patrimoine n’existe pas, qu’il est remplaçable, que sa culture est une construction sociale, que sa résistance est du racisme, que son angoisse est du fascisme, que son amour pour sa patrie est une chose abjecte.
Jonas Anderson
Je me souviens des années de débats culturels portés par la gauche dominante dans les médias et les institutions. On affirmait : la Suède n’a pas de culture. La suédoisité n’existe pas. Tout est aussi suédois. Tous sont suédois. Parallèlement, on diabolisait toute forme de communauté nationale.
Qui ne se rappelle pas Annie Lööf, lors de son passage à la télévision publique, proclamant presque religieusement que tout le monde pouvait venir ici, que tout le monde parlait suédois (!), et que ce serait bon pour la Suède – pour les entreprises – si 30 à 40 millions de personnes venues d’Afrique et du Moyen-Orient s’établissaient ici, dans un pays nordique à peine peuplé, fruit d’une civilisation forgée depuis plus de mille ans.
Ou encore la question simple, mais brillante, de Jimmie Åkesson à Åsa Romson au parlement : “Si je prends le métro à Tokyo, suis-je alors japonais?”
Tout le mensonge s’est révélé en cet instant. Cette construction idéologique. Mais le mensonge a persisté : à l’université, dans les écoles, dans les médias, dans les plans de valeurs institutionnelles, dans le théâtre, les programmes jeunesse. Un discours totalitaire, où l’État-nation est présenté comme une menace et la culture suédoise comme une honte.
Mais il existe un mot que peu osent utiliser : colonialisme.

Pas le colonialisme ancien – celui des empires européens conquérant le monde –, mais une nouvelle forme, tournée vers l’intérieur. Où le propre peuple est privé de son histoire, de sa continuité, de sa langue et de son autonomie. Où élites, activistes et mondialistes façonnent le pays d’en haut, sans mandat du peuple, lequel doit accepter que son foyer culturel soit transformé en quelque chose qu’il n’a jamais choisi ni même pu discuter ouvertement.
La propagande qui nous a privés de la suédoisité
Dans ce projet, la gauche s’est alliée à l’islamisme et aux mondialistes pour lesquels l’effacement des nations est rentable. Et dans ce vide, où il n’est plus permis de parler de suédoisité, naissent des identités plus fortes : celle de l’islamisme, celle des clans, celle de la ségrégation. Des groupes qui savent précisément qui ils sont – et ce qu’ils veulent.
Et dans cette falsification massive où langue et identité sont gommées, la Suède se trouve désormais à un carrefour.
Dans ce contexte de profonde distorsion, où langue et identité ont été effacées, la Suède se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins. Une croisée existentielle. Car la démocratie exige une langue commune, un cadre de référence commun, le sentiment d’appartenir à un « nous ». Sans cela, point de démocratie, seulement des groupes d’intérêts, des sociétés parallèles, des clans et des conflits.
Jonas Anderson
Durant mon passage comme maître de conférences à Konstfack, j’ai vu tout cela à ciel ouvert : comment les dossiers portant seulement des prénoms “suédois” étaient écartés avant tout examen. J’ai protesté. J’ai perdu. Les féministes de gauche, déjà dominantes, poussaient l’institution vers le conformisme politique et l’appauvrissement artistique. Mais surtout, elles veillaient à faire de la culture suédoise une source de honte.
J’ai vu les mâts de drapeau suédois courbés en signe de soumission, exposés comme œuvres triomphantes sur Sergels torg [Place à Stockholm, Suède]. J’ai vu des garçons suédois avilis, des filles suédoises traitées de “svennehoror” [une injure contre une femme suédoise de souche, de svenne « Suédois ethnique » + hora « pute » ] par des jeunes venus de cultures islamistes du Moyen-Orient.
J’ai vu qu’on enseigne aux enfants suédois qu’ils n’ont pas d’héritage, que leur histoire est défaillante, que la sécurité dont ils bénéficient est un privilège dont ils devraient avoir honte.
Nous devons avoir honte. Nous devons nous soumettre. Nous devons oublier notre peuple. Nous devons oublier notre pays.
C’est ainsi que cela résonne depuis des décennies, jour après jour. Et combien de peuples au monde auraient résisté à ce genre d’attaque psychologique ? Combien auraient tenu face à cette propagande ?

Centre commercial de Kista. Photo : Jonas Andersson
Que reste-t-il quand l’élite détruit les fondements de la nation ?
Les Suédois ne votent pas pour leur propre disparition par stupidité. Ils le font parce qu’on ne leur a jamais dit la vérité. Ils le font parce que les médias – ceux qui devraient contrôler le pouvoir – sont devenus sa voix. Ils sont devenus des filtres, des gardiens, des propagandistes. SVT. BBC. DN. Tout le service public occidental. Depuis vingt ans, ces institutions ont effacé la réalité et l’ont remplacée par un récit idéologique où les Suédois, et les Européens en général, ne sont jamais victimes, jamais même des êtres humains dans leur propre histoire.
Kista n’est pas la cause. Kista est le symptôme. Un avertissement. Un possible futur, si rien ne change.
Et peut-être est-ce pour cela que mon cœur battait si fort, là, sur la place de Kista. Car j’ai vu la Suède, non pas telle qu’elle a été, ni telle qu’elle a été promise, mais telle qu’elle est en train de devenir. Un pays qui s’éloigne de son propre peuple. Un pays qui se perd.
Mais cela n’est pas une fatalité. À condition d’oser voir ce qui se passe vraiment. À condition de reprendre la langue, l’image de soi, l’histoire. À condition de cesser d’avoir honte de la seule chose dont on ne doit jamais avoir honte : son chez-soi.
Car celui qui n’a pas de pays n’a rien à transmettre à ses enfants.
Jonas Andersson
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On peut remplacer Suède par France…
Ils sont chez nous pour nous coloniser, nous remplacer et faire de nous des musulmans ou… des citoyens de cimetières. Le grand remplacement est commencé. Comment des traîtres en sont arrivés à vendre leur pays. Comment a t’on pu laisser faire cette saloperie de ue de laisser grande ouverte nos frontières en sachant que depuis toujours un pays ouvert est un pays conquis par ses voisins. comment nos dirigeants on pu laissé rentrer la pire secte meurtrière en Europe. Comment peut on voté pour des salopards de traîtres.