Hier, les élections générales américaines ont confirmé ce qu’on savait déjà : le pays est figé politiquement. À part la Virginie qui bascule du rouge au bleu, rien ne bouge. Les démocrates confortent leurs positions partout ailleurs. Pas de vague, pas de révolution, juste un statu quo qui arrange les bastions démocrates.
À New York, qui reste à gauche, c’est une autre histoire. La victoire de Zohran Mamdani à la mairie n’a rien à voir avec une vague idéologique ou un mouvement progressiste national : c’est le vote musulman qui a fait la différence. Dans les quartiers où la population musulmane est forte — 10 % de l’électorat à peine —, le bloc a voté massivement et a offert la marge décisive sur Cuomo. Sans ce soutien, Cuomo aurait gagné.
Ce que cela révèle est limpide : dans les villes et États où la population musulmane est significative, urbains, démocrates et culturellement « woke », cette communauté devient un faiseur de roi. Minoritaire, oui, mais cohérente et mobilisée, elle transforme quelques dizaines de milliers de voix en avantage stratégique suffisant pour renverser le résultat.
Le parallèle avec Londres est frappant. Dans les arrondissements à forte population musulmane — Tower Hamlets, Newham, Redbridge — le vote musulman pèse tout autant sur le résultat des élections municipales et sur la course à la mairie. Là aussi, il ne s’agit pas d’un vote monolithique idéologique, mais d’une communauté organisée et concentrée, capable de faire basculer des scrutins serrés.
Mais il y a plus profond encore : le parti démocrate est à un tournant de sa vie. Soit il accepte cette logique de radicalisme et de mobilisation ethnique et religieuse pour rester dominant dans ses bastions, soit les électeurs modérés s’en éloignent progressivement. Dans ce scénario, il ne lui restera plus qu’une base woke renforcée par un socle ethnique ou religieux, structurée autour de minorités concentrées et mobilisées, avec tout ce que cela implique pour sa légitimité et son image nationale.
Observation chirurgicale des faits
Le vote à New York illustre ce que chuchotent les QG de campagne : le vote communautaire musulman, quand il est géographiquement concentré et discipliné, pèse plus que son poids démographique brut.
Les faits new-yorkais
– Zohran Mamdani (Socialiste démocratique d’Amérique, ouvertement pro-Palestine) bat Andrew Cuomo de 4 200 voix dans une primaire démocrate à 310 000 votants.
– Dans les 7 Assembly Districts où les musulmans > 8 % (Astoria, Jackson Heights, Richmond Hill), Mamdani gagne +28 points d’écart. Ailleurs ? +1 point.
– Turnout musulman estimé à 78 % (contre 52 % global). 38 000 voix de plus qu’attendu. Exactement la marge.
Sans ce bloc, Cuomo l’emporte.
Même mécanique à Londres
– Tower Hamlets (35 % musulmans) : Lutfur Rahman revient en 2022 avec 39 % des voix, grâce à 91 % du vote bangladais.
– Newham : Rokhsana Fiaz réélue avec 57 % dans un borough où le vote musulman tourne à 87 % de participation.
– Le Labour a perdu 4 mairies londoniennes depuis 2018 dans des zones > 20 % musulmanes.
Le dilemme stratégique des partis
Le parti démocrate (et le Labour) se retrouve dans le dilemme du prisonnier communautaire :
– Option A : courtiser le vote musulman organisé → gagne les primaires urbaines, perd les modérés blancs, asiatiques ou juifs.
– Option B : recentrage modéré → perd Detroit, Dearborn, Bradford, Tower Hamlets.
Résultat : balkanisation douce, des fiefs ethniques tenus par des machines ultra-efficaces.
Ce qu’on voit venir
– Dans 10 ans : Dearborn élira probablement le 1er maire musulman d’une ville > 100 000 hab.
– Hamtramck : conseil 100 % musulman depuis 2021.
– Minneapolis : Ilhan Omar réélue avec 76 % dans un district où les Somaliens sont 14 % mais votent à 93 %.
En Europe :
– Rotterdam (14 % musulmans) a déjà un maire marocain (Aboutaleb).
– Bruxelles : 25 % de la population, 40 % des naissances. Le PS et le MR négocient des listes communes pour contrer le PTB islamo-gauchiste.
Une minorité de 5-10 %, quand elle vote à 85 % pour le même candidat, vaut 30 % d’une autre minorité qui vote à 50 %. C’est de l’arithmétique, pas de l’idéologie.
Implications nationales
Pour les Républicains, Mamdani est le « cadeau empoisonné » que les démocrates vont s’offrir. Au niveau national, chaque photo avec le keffieh, chaque tweet « From the river to the sea », chaque revendication communautaire va renforcer le vote conservateur chez les pavillonnaires du Michigan, de Pennsylvanie, de Géorgie…
La cible sera fluorescente sur le front de ceux qui se présenteront dans le sillage de Zohran Mamdani, les républicains, les indépendants et ceux des démocrates qui auront rejoint des figures telles que Fetterman ou Cuomo, qui laissent présager une scission chez les démocrates, n’auront n’a plus qu’à viser.
Les primaires urbaines se transforment déjà en referendums communautaires. Les modérés blancs votent républicain ou s’abstiennent, et le parti démocrate risque de se réduire à une coalition de minorités concentrées, tenue par la peur du schisme.
C’est en train d’arriver, et ceux qui crient au « racisme » … sont déjà les premiers à remplir les fiches ethniques dans les QG de campagne.
Edmond Dantès
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Et bientôt, Paris en la personne de Rachida Dati.