« Le Figaro » du 16 janvier dernier nous livrait une information essentielle qui, hélas, n’a pas sur le moment suffisamment retenu notre attention ni éveillé nos consciences :
Frédéric Brochot, cultivateur en Saône-et-Loire, pensait agir avec bon sens en retirant le barrage d’un castor qui entraînait une inondation de son champ. Cette construction obstruait un ruisseau qui se retrouvait, en conséquence, détourné de son lit. (…)
Si l’OFB a enquêté sur l’agriculteur, c’est en raison des mesures de protection qui visent le castor depuis 1968. Ce mammifère semi-aquatique, l’un des plus grands rongeurs de la planète, a été longtemps considéré comme un nuisible, accusé de percer les digues, de ronger les arbres et d’inonder les cultures. Mais après avoir été longtemps pourchassé, les regards sur lui ont évolué. L’Office français de la biodiversité le qualifie aujourd’hui d’« ingénieur des écosystèmes aquatiques ». Et toute atteinte à un spécimen ou à son habitat est désormais « passible de 150.000 € d’amende et de 3 ans d’emprisonnement ». (….)
Peine bien légère au regard du crime commis contre la biodiversité, vous en conviendrez.
Au moment où une sixième extinction de masse menace notre planète, il est nécessaire que les peines encourues par les génocidaires soient à la hauteur de leurs crimes.
Sans choquer personne, je crois pouvoir affirmer qu’il serait grand temps de ressortir la guillotine, seule façon efficace de mettre fin à ce genre d’exaction.
Hélas, notre société n’a pas encore pris pleinement la mesure des enjeux, puisque le criminel a purement est simplement été gracié, comme nous l’apprend le Figaro :
Finalement, Frédéric Brochot a échappé à toute sanction : l’enquête menée par l’OFB à la demande du procureur a été classée sans suite.
Que la Justice donne ainsi l’absolution montre bien à quel point notre système est gangrené et nous laisse mesurer tout le chemin qu’il reste à parcourir si l’on veut sauver la Planète.
Il est indispensable que la conscience écologiste s’éveille enfin.
Que toutes nos forces soient jetées dans la bataille pour la biodiversité.
Que les écoterroristes minimisant les faits soient condamnés au nom du négationnisme climatique.
Protéger les écosystèmes doit devenir une priorité absolue.
Il est faussement rassurant de constater que certaines espèces emblématiques fassent enfin l’objet de mesures de protection efficaces. Rhinocéros, Éléphants, Baleines ne sont que des arbres cachant la forêt.
La réalité est que la destruction des écosystèmes est un fléau minimisé. Il est grand temps de s’insurger contre le nettoyage systématique des sous-bois et autres espaces mettant ainsi en péril tout un écosystème de petits organismes essentiels à l’équilibre de nos forêts.
Mais allons plus loin dans la réflexion :
Chacun peut faire un geste pour protéger la Planète.
Pendant que nous nous préoccupons du sort d’espèces lointaines, mais emblématiques et imposantes tels que certains Cétacés, une autre espèce beaucoup plus modeste et infiniment plus proche de nous vit une crise du logement sans précédent.
Je veux parler du Pthirus pubis (ou Phtirius inguinalis), plus familièrement connu sous le nom de morpion.
Cette créature plus que millénaire, qui a accompagné l’Humanité depuis la nuit des temps, voit son territoire naturel – estimé à environ 54,4 hectares à l’échelle nationale – disparaître à une vitesse alarmante.
Selon nos estimations, près de 12 hectares de cette précieuse superficie auraient déjà été « déforestés », principalement par la population des 18-35 ans, puisqu’ environ 60% pratiquerait régulièrement le rasage des poils pubiens. La menace est encore plus grave que sur la forêt amazonienne.
La cause ? Une tendance esthétique contemporaine qui transforme leur forêt ancestrale en désert de Gobi. Les jeunes générations, armées de leurs rasoirs et autres instruments déforestateurs, participent à leur insu à ce qui pourrait devenir l’une des plus grandes crises de biodiversité de notre intimité.
Où est donc passée notre cohérence ? Comment pouvons-nous défendre avec tant d’ardeur les habitants des sous-bois tout en restant indifférents au sort de ces petits acrobates de notre anatomie ?
N’y a-t-il pas là deux poids, deux mesures ?
Pour mettre les choses en perspective, la surface totale « menacée » représente l’équivalent de plus de 7 terrains de football. C’est comme si nous rasions l’esplanade des Invalides ou effacions la surface du parvis de Notre-Dame près de 27 fois.
Imaginez un instant la détresse de ces petits êtres, contraints à l’exil, cherchant désespérément un nouveau territoire à coloniser.
Agissons enfin !
Face à cette crise, la communauté scientifique internationale se mobilise.
Un collectif de parasitologues vient de déposer un dossier auprès du secrétariat de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) pour faire inscrire le Pthirus pubis à l’Annexe I.
« Les critères sont remplis« , affirme le Pr Jean-Michel Poilokouïos, spécialiste en biodiversité intime à l’université de Gurgy le Château. :
« Nous observons un déclin de plus de 70% des populations sur les trois dernières générations. Si nous n’agissons pas maintenant, nos petits-enfants ne connaîtront cette espèce emblématique que dans les livres d’histoire naturelle ou par les chansons. »
Interrogée sur le sujet, Ivonne Higuero, Secrétaire générale de la CITES, semble avoir accueilli la demande avec une certaine bienveillance :
« La CITES examine toutes les demandes de classement avec la plus grande attention. Celle-ci présente, comment dirai-je, des caractéristiques uniques. Nous devrons peut-être créer un nouveau protocole d’inspection. »
Avant d’ajouter, visiblement préoccupée :
« C’est la première fois qu’une espèce menacée dispose d’autant de témoins directs. »
Tout nous porte donc à croire que le morpion sera très prochainement considéré comme une espèce protégée.
Dès lors, le législateur français devra s’attacher à transcrire dans les textes des mesures efficaces, avec notamment :
- L’interdiction totale de l’épilation intégrale, avec une zone sanctuarisée d’au moins 30% de la surface initiale, d’un seul tenant.
- Une taxation dissuasive sur les rasoirs.
- La taxe ainsi collectée permettra de financer la création d’une brigade spéciale au sein de l’Office Français de la Biodiversité. Ces « agents de protection de la faune intime » seraient habilités à effectuer des contrôles inopinés dans les instituts de beauté et à dresser des procès-verbaux pour « atteinte caractérisée à un écosystème protégé ».
Preuve, s’il en était besoin, que l’écologie crée des emplois.
Selon des indiscrétions, il semblerait que les députés écologistes discutent déjà d’amendements notamment pour la création d’un « conservatoire du littoral pubien » et l’instauration de quotas minimum dans les zones préservées.
Ils prévoient également un financement de formations des esthéticiennes pour leur donner une qualification de « gardiennes de refuge naturel », ce qui permettrait de les assermenter pour constater des infractions et de verbaliser en toute légalité.
En attendant, les derniers représentants de cette espèce menacée continuent leur lutte silencieuse pour la survie.
Tels les derniers habitants d’un village gaulois résistant à l’envahisseur, ils se cramponnent à leurs derniers arpents de territoire, en caressant l’espoir qu’un jour la mode du « retour au naturel » leur restituera leurs terres ancestrales.
Raoul Girodet
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Faut rigoler, faut rigoler chantaient nos ancêtres les Gaulois pour éviter que le ciel nous tombe sur la tête…
Ancêtres les Gaulois, effectivement, le denier grand peuplement de la « France » a été les Celtes, les dites invasions suivantes, Romains, le Goths, les Francs, les Normands ne dépassaient guère la centaine de milliers. C’étaient des troupes venues conquérir et remplaçant les anciens « maitres ou seigneurs ».
Des régions furent épargnées par les Celtes, comme l’Aquitaine et le Pays Basques avec leurs populations du néolithique.
Surtout le manque d’hygiène voit la prolifération de ces parasites. Il faudrait aussi protéger le gonocoque, le tréponéme, etc. ?
Faut pas s’inquiéter, une nouvelle faune arrive d’Afrique avec ses morpions, ses punaises de lit et autres petites bêtes. Paris est d’ailleurs très apprécié par ces petites bêtes. Ma fille qui avait un petit logement à Paris à été envahit par ces bestioles et à été obligée de leur laisser l’appartement et de s’en trouver un autre car elle ne c’est pas entendu avec ces bestioles vu qu’elles l’ont bouffé toutes les nuits. Le propriétaire a tous fait pour qu’elles partent, mais elles sont toujours revenue. C’était des punaises de lit.
Quelle ânerie cet article ! Moi qui apprécie tant RR, j’en suis écoeuré: même pas la finesse nécessaire pour faire bien comprendre qu’il s’agit d’humour.
Ravie que vous appréciez RR, désolée que vous n’ayez pas compris qu’il s’agit d’humour, d’autres ont apprécié. C’est comme ça
Henri IV avait des morpions. Ce n’était pas un égoïste, il en faisait profiter ses conquêtes. En plus de quelques gonocoques. C’était un roi partageur. Et quelques poux dans la chevelure. Un écolo avant l’heure qui a permis à ces parasites de survivre jusqu’à l’invention de la Marie-Rose et du DDT. Marie-Rose, la mort parfumée des poux.
J’adore la gauloiserie…
J’en ai ras le bol de la dictature escrologique.
Quelle rigolade, je me suis bien marre
Rien qu’à l’évocation de ces charmantes bestioles, je me suis gratté. Après vérification, aucune bébête en vue.
Super bien écrit et mené ! Sujet pas facile à traiter aussi finement.