Bouchons solidaires : une spécialité où l’Europe excelle, tirer des buts contre son camp

Enfin une spécialité où l’Europe excelle : tirer des buts contre son camp !

Comme moi, vous avez vu arriver les bouchons dits « solidaires » sur les bouteilles en plastique.Vous savez, ces bouchons qui sont reliés au corps de la bouteille par un cordon ombilical.

Ceci découle d’une directive européenne de 2019 (Directive UE 2019/904) relative aux plastiques à usage unique qui prévoyait une date obligatoire au 3 juillet 2024.

La justification de cette énième norme ?

Il paraîtrait que les bouchons en plastique sont trop fréquemment jetés dans la nature.

Quand je vois le monceau de détritus jonchant les bas-côtés des routes, je me demande bien quelle est la part des bouchons en plastique dans cet océan d’incivilités. C’est de toute évidence quantité absolument négligeable.

Or, déployer un arsenal réglementaire de cette ampleur a un coût, et ce coût n’est pas dérisoirecomme nous allons le voir.

En effet, tant les fabricants de bouchon que les embouteilleurs ont dû adapter leurs outils de production pour satisfaire ce caprice de technocrate à la sauce verte.

Si je questionne l’IA au sujet des investissements nécessaires, voici l’estimation qui m’en est fournie :

Fabricants de bouchons :

Il y a environ 20-25 grands fabricants de bouchons plastiques en Europe
En moyenne 3-4 lignes de production par fabricant à adapter
Soit : 20 fabricants × 3 lignes × 3M€ = environ 180M€ pour les lignes
R&D : environ 20-30M€ par grand groupe, soit ~400M€ au total

Embouteilleurs :

Environ 900-1000 sites d’embouteillage en Europe
En moyenne 2-3 lignes par site à modifier
Coût moyen de 300 000€ par ligne
Soit : 900 sites × 2.5 lignes × 300 000€ = environ 675M€

Total estimé pour l’industrie européenne : entre 1,2 et 1,5 milliard d’euros d’investissements.

Las ! Plus d’un milliard d’euros !

Mais la gabegie ne s’arrête pas là : le nouveau bouchon est aussi plus coûteux à fabriquer…

La différence de coût provient de plusieurs facteurs :

1. Matière première supplémentaire :
La lanière/attache nécessite un peu plus de plastique, mais effectivement c’est minime
L’augmentation de matière est probablement de l’ordre de 5-10% maximum du poids du bouchon
2. Complexité technique :
Le moulage est plus complexe car il faut assurer la solidité de l’attache
Les tolérances sont plus précises pour garantir la fonctionnalité
Les contrôles qualité sont plus stricts

Un surcoût plus réaliste serait probablement de l’ordre de 0,2 à 0,4 centime par bouchon, ce qui représente déjà un impact significatif vu les volumes.

Production annuelle en Europe : 150-180 milliards de bouteilles Surcoût de 0,3 centime par bouchon → Impact annuel récurrent : 450-540 millions d’euros

Donc au-delà des lourds investissements initiaux, il faut rajouter un surcoût d’exploitation annuel de l’ordre d’un demi-milliard d’euros, et ceci ad vitam aeternam.

Certains naïfs s’étonnent de notre manque de compétitivité.

Moi pas.

Américains et Chinois doivent bien rire de voir nos instances dirigeantes européennes déployer leurs efforts en direction de sujets aussi essentiels.

Soyons cependant honnêtes ! Céder ainsi aux lobbies des écologistes intégristes en imposant des contraintes aussi coûteuses que ridicules présente un immense avantage.

Ça permet en effet d’éviter de s’enquiquiner à réfléchir à d’autres thématiques nettement plus fatigantes et d’une importance tout à fait secondaire : contrôle des flux migratoires, indépendance énergétique, souveraineté alimentaire, désindustrialisation, contrôle de la mondialisation, retards technologiques ougrands projets d’avenir (autre que la recherche coûte que coûte de la neutralité carbone qui sera le dernier clou dans le cercueil de nos économies moribondes).

Pour paraphraser Jean Meslier, je crois que l’Europe sera enfin vivable quand le dernier eurocrate aura été pendu avec les tripes du dernier militant écologiste.

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17 Commentaires

  1. 9 fois sur 10 le bouchon revient sur le goulot de la bouteille et vous foutez du liquide partout. Personnellement j’arrache systématiquement cette connerie, produit d’une réflexion de tarés payés a trouver le moyen de nous emmerder

  2. Qu’elle soit légitime ou non votre invective m’interpelle. En effet, je m’étonne que les récriminations soient toujours adressées aux seuls « écologistes » quand nous tous devons tant de déboires aux multinationales de l’agroalimentaire, pour ne citer qu’eux. Entre autre exemple, dans les Ardennes, l’eau du robinet ne peut plus être utilisée par les habitants en raison de l’épandage, idiot, de boues provenant de déchets de l’industrie contenant des pesticides. Ceux-ci sont désormais partout ! Dans les sols, dans l’eau, dans les océans et se retrouvent immanquablement dans notre nourriture. Tout est pollué par la faute de ces technocrates de l’agro-alimentaire mais jamais personne, ici, pour les fustiger et les accuser… Et toujours des insultes, des menaces contre ceux qui s’escriment pour dénoncer leurs méfaits… Alors, je constate avec regret que l’aveuglement n’est pas seulement du côté politique mais bien une tare qui affecte toute la société !

  3. Sans compter le problème de recyclage.
    Avec des bouteilles on arrive à refaire des bouteilles.
    Le bouchon il faut le retirer parce qu’il n’est pas fait de la même matière.
    L’augmentation de la difficulté technique provoque donc irrémédiablement une augmentation du coût de revient industriel. Concept qui doit échapper au vulgum escrologiste …. à moins qu’ils n’en aient rien à fairé carrément.

  4. Personnellement, je trouve cela pratique lorsqu’on boit en conduisant, au moins le bouchon ne tombe plus par terre et reste solidaire de la bouteille, sans risquer de rouler sous les sièges comme autrefois, ce qui vous obligeait à essayer de caler votre bouteille entamée et non fermée…

  5. Comme connerie, ça encore. Maintenant les gens jettent les bouteilles avec les bouchons, c’est mieux ! Comme s’ils ne le faisaient déjà pas.

  6. Une dispendieuse grande commission de l’UE a étudié ce changement pendant très longtemps…Aucune logique, que de l’ignorance et de l’arrogance de politiciens écolodingos stupides.

  7. Maintenant quand j’ouvre une bouteille je suis obligé de casser ce bouchon pour m’en servir normalement. C’est comme la lessive qui lave la tache dans le nœud du torchon…Et on paie des gens pour cela !!!!à coté de ça ils veulent l’euro numérique pour mieux contrôler … les gens!

  8. merci d’avoir mis en exergue ce savant calcul. C’est typique des conneries de l’UE RSS. Et personne ne gueule !

  9. —-Sans compter que ce système n’étant pas pratique beaucoup d’utilisateurs coupent carrément l’attache qui relie le bouchon à la bouteille!—-
    —-Le tordu a prévu dans le budget qu’il propose une augmentation de la contribution de la France à l’UE de + 5,8 %, tout va bien c’est le con de FDS qui paye, pour gaver des incapables et des nuisibles!!——

  10. Saloperies de bouchons qui vous esquintent les doigts quand vous ouvrez et refermez les bouteilles (sauf la cristalline un peu plus pratique)qui a eu cette idée géniale on nous prend pour des débiles incapables de penser a remettre les bouchons sur les bouteilles et oui il y avait des assos qui recuperaient les bouchons ca servait pour financer des fauteuils pour handicapés

  11. Ces p…ns de bouchon ne fonctionnent la plupart du temps que lorsque l’on casse l’attache ! Ce sont des menteurs car beaucoup d’associations récupéraient les bouchons qui étaient rachetés et recyclés, l’argent servaient aux enfants principalement dans les hôpitaux.

    • Faut être bouché pour avoir pondu ça, un bouchon scellé sur la bouteille. On met de l’eau partout. Une horreur. Encore des technocrates.