Arrêtez de boire de l’eau !

ALERTE TOXIQUE : Chaque verre contient 300.000 molécules d’urine de pharaon !

Les médias ne cessent de nous inonder d’informations catastrophiques concernant l’environnement, la pollution, le réchauffement climatique ou le contenu de notre assiette.

Une véritable « éco-anxiété » s’installe et pousse les plus vulnérables à se réfugier dans l’écologisme militant confinant au nihilisme (Zadistes, Extinction Rebellion et autres hurluberlus du même acabit).

Il convient cependant d’analyser les faits avec raison et faire preuve d’unminimum de calme. Cette anxiété n’est que le fruit du croisement entre deux tendances actuelles : la médiocrité des journalistes et l’inculture de leurs lecteurs.

Prenons l’exemple de la capture d’écran ci-dessus, tirée de Franceinfo.

Imaginez le désastre : quand vous trempez un orteil dans l’eau au bord de la plage vous êtes contaminé par l’atrazine ! (On peut aussi voir le bon côté des choses : vous avalez une goutte d’eau de mer et le paracétamol guérit miraculeusement votre mal de tête. Voici une piste intéressante pour réduire le trou de la Sécu…).

1 Analysons posément cette information plutôt que de nous arrêter aux grands titres sensationnalistes.

Il faut tout d’abord comprendre que les techniques d’analyse ont progressé de manière fulgurante au cours des dernières décennies. Sans vouloir faire l’historique exhaustif, on doit retenir que les méthodes ont évolué considérablement.

On est passé de la chromatographie en phase gazeuse dans les années 1950 à la chromatographie en phase liquide haute performance couplée à la spectrométrie de masse en tandem de nos jours. On a également, pour l’eau de mer, révolutionné les techniques d’échantillonnage en utilisant des échantillonneurs passifs qui accumulent les polluants pendant plusieurs semaines.

Sans entrer dans les détails, les résultats sont extraordinaires en termes de gain de précision :

Screenshot

2  En conclusion, les méthodes actuelles sont jusqu’à dix millions de fois plus fines qu’au début des analyses au milieu du siècle dernier.

Dès lors, il ne faut ni s’étonner, ni s’alarmer que des substances « toxiques » soient présentes dans l’environnement.

Toxiques ? Ce mot n’a aucun sens intrinsèquement. La toxicité est une question de seuil. Toutes les substances sont toxiques, (y compris l’eau) au-delà d’une certaine dose.

Paracelse disait déjà au XVIe siècle : « Tout est poison et rien n’est sans poison : la dose seule fait que quelque chose n’est pas poison« 

.Alors oui, la biosphère contient toutes les substances que l’Homme y a déversées depuis des siècles car les mécanismes de brassage en assurent la dispersion.

Dès les premiers essais nucléaires aériens, des radionucléides se sont dispersés partout autour de la planète. On s’en sert même pour dater les vins et détecter les fraudes. Ainsi, un bordeaux contenant de Césium 137 ne peut être plus vieux que 1945, date de la première explosion nucléaire.

L’air que vous respirez contient à coup sûr des atomes d’oxygène qui ont déjà été respirés par Jules César. L’eau que vous buvez contient des molécules d’H2O pissées par Ramsès II. Le calcul montre qu’un verre de 250 ml en contient 300.000 molécules. Ceci pourrait d’ailleurs faire un beau titre alarmiste pour un reportage de France Info…

C’est ainsi. Il n’y a pas lieu de s’en émouvoir.

Le rôle de la science est de déterminer les seuils acceptables pour éviter de mettre nos santés en péril. Le rôle de nos décideurs est de s’assurer que les industriels et les agriculteurs les respectent. Tout ceci est possible.

Le rôle des journalistes serait d’être honnêtes plutôt que d’effarer les foules.

Mais ça, c’est apparemment impossible…

Raoul Girodet

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5 Commentaires

  1. Merde alors! Passé la soixantaine, je vais devoir me mettre a l’Armagnac!, je me suis empoisonné depuis ma naissance!🤣

  2. Salutations à l’auteur @Raoul Girodetet merci pour son article à partager massivement comme « antivirus » sanitaire pour la santé physique et mentale de nos concitoyens.