Le syndicaliste de la Police Manuel Ostermann, dresse un tableau particulièrement sinistre de l’Allemagne de demain.
Manuel Ostermann
Trop à gauche, il ne l’a jamais été pour personne
Le syndicaliste de la police, Manuel Ostermann, polarise. Il a écrit un livre à présent : « L’Allemagne n’est plus sûre ». Que se cachet-il derrière cette théorie ?
Pia Schreiber
Manuel Ostermann se met en position devant l’autel. Se produire dans une église, c’est pour lui aussi quelque chose de particulier. Par deux fois déjà, l’assistance l’a applaudi à tout rompre et chanté en outre le texte d’une chanson de 1561 : « Réveille-toi, réveille-toi, oh pays allemand ! » Le curé trouvait que cela collait très bien avec cette soirée d’octobre 2025.
Bien que le village de Malchow dans la Uckermark ne compte que quelque 150 habitants, chacun des 200 sièges dans la nef de l’église est occupé. Ils sont venus également des villages voisins, et aussi de Berlin. Les billets d’entrée sont épuisés, mais celui qui règle cinq euros peut tout de même entrer.
D’habitude, ce sont des opposants à la vaccination ou des critiques des mesures anti-covid qui se produisent au « Malchower Format ». Aujourd’hui, c’est un policier fédéral en costume à coupe cintrée.
Manuel Ostermann est membre de la CDU et en tant que policier fédéral, un élément de l’unité mobile de contrôle et de surveillance Kontroll- und Überwachungseinheit (MKÜ) à Essen, considéré comme « sapeur-pompier » de la police fédérale. Celle-ci intervient par exemple en cas de manifestations près des gares ou en zone frontalière.
Mais l’homme de 35 ans est libéré du service depuis des années. Car il est également membre de plusieurs délégations du personnel – et premier vice-président du syndicat de la police allemande Deutschen Polizeigewerkschaft (DPolG) qui compte environ 100 000 membres. Manuel Ostermann a autant de followers sur X. Et maintenant, il a encore écrit un livre à succès
Ostermann polarise avec ses déclarations. Au point que le syndicat concurrent Gewerkschaft der Polizei (GdP) se démarque expressément de lui. Son engagement soulève des questions. Par exemple celle-ci : à quel point un auteur de livres ou syndicaliste peut-il être populiste, s’il est en même temps fonctionnaire ? Ou bien celle-ci : combien de précisions concernant des faits de sécurité intérieure peut-on attendre de quelqu’un qui est policier de métier ? Et encore : Ostermann est-il en train de préparer sa carrière politique ?
Le noyau du livre d’Ostermann est un sentiment, et ce sentiment est l’objet de cette soirée dans l’église du village de Malchow : « L’Allemagne n’est plus sûre ». Le livre est paru en juin 2025 à la maison d’édition Deutscher Wirtschaftsbuch Verlag et en est déjà à sa cinquième édition. Selon la maison d’édition, les ventes atteignent un chiffre à cinq unités.
Sa maison allemande
Tant le livre que sa présence à l’église représentent un règlement de comptes avec une Allemagne qu’Ostermann ne semble plus reconnaître. Pour lui, comme il l’écrit, l’Allemagne n’est pas seulement son foyer, mais sa maison. Et dans cette maison, selon Ostermann, il ne veut pas d’étrangers qui s’assoient à sa table garnie et se servent de ce qu’il a acheté et cuisiné.
Engagé dans la police à 19 ans, Ostermann aurait vécu, comme il le décrit dans son livre, comment l’Allemagne a été submergée de réfugiés à partir de 2015. Dix ans après, le sentiment collectif de sécurité aurait disparu. Ostermann fait appel à des statistiques et constate des chiffres en hausse vertigineuse concernant les délits sexuels et de violence ainsi que la criminalité juvénile. Alors que dans les années 2000 le monde était encore « largement en ordre » des circonstances anarchiques règnent désormais au beau milieu de l’Allemagne – avec le parc de Görlitz comme « antichambre de l’enfer de notre société »
C’est là son altitude. Dans l’univers de Manuel Ostermann, la supposée crise migratoire est en premier lieu une crise criminelle et l’islamisme le plus grand mal de notre temps : « Il faut l’exprimer de façon active : l’islamisme paralyse notre société et l’étouffe », écrit Ostermann. Il en donne la co-responsabilité à la « gauche radicale » qui le veut ainsi, selon lui.
Les migrants ne sont pas l’unique minorité contre laquelle Ostermann élève des reproches. La communauté LGBTQI+ par exemple aurait fait entretemps du drapeau arc-en-ciel un symbole du « combat radical contre notre constitution démocratique ». La « dictature des opinions de gauche » soi-disant dominante serait responsable de la montée de la violence d’extrême droite. Et au lieu de se défendre, ou du moins de soutenir la police, le faible État allemand d’idéologie gauchiste jetterait encore la citoyenneté aux mains des nombreux migrants.
Plusieurs fois par jour, Ostermann défend de telles opinions ou des opinions analogues sur la plate-forme X. Il réagit volontiers aux infos du jour, parle dans sa caméra frontale ou donne des interviews.
Récemment, il s’est laissé entraîner à une différenciation – alors qu’il défendait la réputation des chiens d’attaque. Aucun animal ne vient méchant au monde. Agression et méfiance ne proviennent pas de la race, mais sont enseignées.
Mais une autre publication a soulevé une attention particulière. Une qui reprend l’extrait peut-être le plus provocant de son livre. Ostermann y exprime une prédiction pour l’Allemagne en 2050 qu’on peut résumer ainsi : des clans arabes domineront les rues, des maires islamistes règneront dans les villes. Les femmes ne pourront plus quitter le domicile sans voile intégral. Viols en réunion, mariages d’enfants et mutilations génitales resteront impunis, des églises seront fermées, les illuminations de Noël interdites et les fêtes populaires allemandes très largement supprimées à très vaste échelle. X a retiré la publication, sans doute parce qu’elle transgressait les règles de la communauté en vigueur sur la plate-forme. « Dans ce cas précis, il faut que je corrige ma déclaration », dit Ostermann dans l’église de Malchow. « Ce scénario sera déjà réalité allemand en 2035. »
L’Allemagne n’est-elle plus sûre ?
Dans son livre, Ostermann reprend effectivement des cas isolés spectaculaires. Un examen des faits montre qu’à cet égard, il ignore parfois des détails susceptibles de nuire à son argumentaire.
Prenons par exemple le cas de Philippos Tsanis, brutalement roué de coups par un délinquant syrien en 2024, après un bal de jeunes bacheliers à Bad Oeynhausen et qui est décédé des suites de cette attaque. Ostermann établit indirectement dans son livre une relation avec la religion chrétienne de la victime, en thématisant sa croix chrétienne. Pour le tribunal compétent, c’était au contraire une dispute pour de la cocaïne.
Ostermann trace des lignes conflictuelles à travers la société allemande comme avec un gros crayon rouge : migrants contre Allemands. Le bon sens contre la formation gauchiste de l’opinion. La société allemande contre les politiciens de la « bulle du Chai latte » de Berlin, les femmes gauchistes contre lui-même – car elles ne se rendraient même pas compte qu’elles minent leur propre liberté par leur conception du monde. Et tous en commun : contre la police.
Le politologue, Marcel Lewandowsky, tient cela pour du populisme. Il croit qu’il s’agit à cet égard pour Ostermann non pas d’un signal d’alarme, mais aussi d’une mobilisation. « Une espèce de retranchement social se crée ». Si quelqu’un venant d’une autorité administrative dit une telle chose, elle a encore plus de poids – même si en fait, elle ne correspond pas à la réalité. » L’idéalisation des temps anciens, comme Ostermann la pratique, est également caractéristique pour les mouvements populistes. « Le populisme ne dit pas : nous vous apportons un meilleur avenir », affirme Lewandowsky. « Mais au contraire : nous vous rapportons le passé idyllique. »
En a-t-il le droit ?
Un policier fédéral a-t-il le droit de s’exprimer de façon aussi draconienne que le fait Ostermann ? Les déclarations à connotation politique ne sont pas interdites aux fonctionnaires. « Finalement, ils ne déposent pas leurs droits fondamentaux à la liberté d’expression au vestiaire », dit Frank Hansen, avocat en droit de la fonction publique à Hambourg. Bien au contraire, l’Allemagne souhaite des fonctionnaires critiques, souffle-t-il. Mais leurs déclarations doivent toutefois rester modérées. Car le citoyen devrait avoir l’assurance que des fonctionnaires s’orientent selon le droit en vigueur et non en fonction de leurs propres convictions. Ostermann trouve lui aussi la neutralité importante. DIE ZEIT l’a invité en dernier lieu en mai 2025 dans son rôle de syndicaliste à un débat avec la politicienne Tuba Bozkurt. Le sujet : Policières avec le voile. Ostermann refusait cela fondamentalement – au motif que le voile saperait l’autorité de l’État.
Ostermann souligne toujours lors de ses prestations qu’il ne parle pas en tant que policier – après tout, il n’a nulle légitimité à représenter son administration. Mais où finit le fonctionnaire, et où commence la personne privée ? Dans cet exercice d’équilibrisme, son costume est la partie principale de l’équipement d’Ostermann. Car dès qu’il quitte son uniforme de policier, il est auteur d’un livre et syndicaliste. Et pour ces deux fonctions, nul besoin de neutralité. Le spécialiste en droit de la fonction publique, Hansen, fait remarquer un problème juridique potentiel : à proprement parler, Ostermann doit veiller, quand il fait référence à sa vie professionnelle, à ne contrevenir en aucun cas à l’obligation de modération.
Manifestement, cela n’a pas encore représenté un problème pour Ostermann jusqu’à présent. Car jusqu’ici, aucune procédure disciplinaire n’a été engagée contre lui – malgré des recours hiérarchiques pour possible violation de l’obligation de modération et de neutralité et du devoir de bonne conduite.
Au syndicat GdP, on se voit constamment obligé de se démarquer. Par exemple après une prestation d’Ostermann en août 2025. Ostermann y qualifiait d’oublieux de l’histoire des personnes le critiquant, le traitant de nazi. Il poursuit : « Alors ils l’obtiennent, alors je suis volontiers un extrémiste de droite. Alors je suis volontiers radical de droite. Et si cela ne tient qu’à moi, je suis aussi un nazi. »
Quelle fin justifie les moyens ?
La présomption est aisée qu’avec son engagement, Ostermann prépare effectivement une propre carrière politique. Lui-même écrit à ce sujet dans la préface du livre : « Un mandat ? Pas encore ». En cas de candidature, il trouverait probablement un certain électorat. Dans l’église du village de Malchow, les applaudissements pleuvent, quand il annonce le nombre de personnes en obligation de quitter le territoire en Allemagne. De même, quand il parle d’un litige juridique avec le personnage satirique, Jan Böhwermann, qui l’aurait discrédité dans son « spectacle dégradant », parce qu’il était blond aux yeux bleus.
Et il annonce : bientôt, on pourra à nouveau lire quelque chose à son sujet, qui « ne sera pas à soumis à l’impôt sur le divertissement ». Mais il a adopté une attitude „rien à foutre“. « J’ai l’habitude de dire : si jamais la réputation est ruinée, on vit tout à fait sans gêne », conclut Ostermann. « Que le Seigneur vous conserve cette attitude », s’exclame le curé.
Ostermann se considère lui-même avant tout comme victime. Il est exposé à des menaces massives – il publie des extraits de messages haineux dans son livre. Quiconque le soutient publiquement serait mis au ban de la société. À Malchow, il remercie les personnes présentes à l’église pour le soutenir tout de même et propager courageusement leur opinion dans le monde. Ou plutôt son monde à lui.
Traduction de Jean Schoving pour Résistance républicaine
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C’est certain qu’avec tous ces migrants, l’Allemagne est devenue un coupe-gorge. Ach! Es ist sehr traurich für die Deutschen.
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Je vais traduire le livre d’Ostermann en français. Vous croyez que cela intéressera ? Jean S.
C’est exactement ce qui va se passer en France et cela dans 5 ans, dans 10 ans ! Il serait temps de se réveiller et de faire face à la réalité même si elle est bien sombre. Le récit romantique « les corps indécents » ne dit pas autre chose. C’est exactement le même constat accablant. L’Europe entière sera plus ou moins concernée bien avant la fin du XXIème siècle à l’exception de pays comme la Hongrie.