L’imam du Tessin Jelassi et les Frères musulmans

En janvier et mars 2017, l’imam Jelassi et Giorgio Ghiringhelli se sont retrouvés face à face lors de deux débats diffusés sur Teleticino sur les thèmes « Islam et terrorisme » et « L’Europe et la peur de l’islam ».

LE PRÉSIDENT FRANÇAIS A FERMÉ POUR ACTIVITÉS SUBVERSIVES L’INSTITUT DE CHÂTEAU-CHINON, OÙ L’IMAM DE LA MOSQUÉE DE VIGANELLO AVAIT ÉTUDIÉ LE DROIT ET LA THÉOLOGIE

Mauvaise nouvelle pour Samir Radouan Jelassi, l’imam de la Ligue des musulmans du Tessin. Par décret du 3 septembre dernier, le président de la République française, Emmanuel Macron, a dissous l’Institut européen des sciences humaines (IESH), l’une des nombreuses associations de la fédération « Musulmans de France », principale représentation des Frères musulmans, le mouvement qui soutient une idéologie islamiste radicale visant à créer une société régie par la loi islamique

https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2025/9/3/INTD2524595D/jo/texte.

En 1990, cette association avait ouvert à Château-Chinon une école spécialisée dans la formation d’imams, d’enseignants, de prédicateurs et de dirigeants musulmans. C’est précisément là que Jelassi, né en Tunisie en 1969 mais devenu ensuite citoyen français, après avoir obtenu une licence en droit à Grenoble, avait terminé ses études de droit et de théologie, avant de devenir l’imam de la Communauté islamique du Tessin (créée en 1992), dont il s’était ensuite détaché avec d’autres adeptes en 2005 pour fonder la Ligue des musulmans du Tessin.

À l’époque, la presse romande l’avait présenté comme le premier imam actif en Suisse formé en Europe. Il est toutefois regrettable que la formation idéologique et religieuse dispensée (en arabe) à Château-Chinon n’ait pas grand-chose à voir avec les enseignements dispensés dans les écoles européennes et qu’elle ait même, comme le précise le décret présidentiel cité, “constitué une étape déterminante dans le processus de radicalisation violente de nombre de ses élèves avant qu’ils ne se livrent à des actes terroristes ou n’en fassent la propagande”.

Enseignements subversifs à Château-Chinon

Le décret cite les exemples de plusieurs dirigeants et enseignants de l’institut qui occupaient des postes importants dans des associations impliquées dans le financement de sociétés satellites du Hamas, ou qui manifestaient sur leurs réseaux sociaux leur sympathie pour des personnes impliquées dans le financement du terrorisme. De nombreux livres glorifiant le djihad, la haine contre les juifs, les chrétiens et les apostats, susceptibles de provoquer des actes de terrorisme, ont été trouvés dans la bibliothèque de l’établissement. Des dossiers promouvant une vision radicale de l’islam et une idéologie légitimant la discrimination et la violence envers les non-musulmans, les femmes et les homosexuels, et incitant à des actes tels que l’amputation de la main des voleurs, la flagellation et la lapidation en cas de relations sexuelles hors mariage, ont également été découverts. Un autre support pédagogique véhiculait des théories discriminatoires légitimant les violences physiques à l’égard des femmes en cas de désobéissance à l’homme.

Les élèves apprenaient également les avis juridiques obscurantistes émis par le Conseil européen de la fatwa et de la recherche, un organisme fondé à Londres en 1997 (et dont le siège est à Dublin) et longtemps présidé par Youssef al Qaradawi, un fanatique antisémite (décédé à Doha en 2022), chef spirituel de la confrérie des Frères musulmans depuis les années 1960, et membre du Conseil scientifique de l’institut de Château-Chinon. Ces avis juridiques limitent par exemple les droits des femmes et interdisent aux musulmanes de se marier avec un non-musulman. Des livres ont également été trouvés qui imposent aux femmes le port du voile, légitiment la polygamie, justifient l’inégalité entre les hommes et les femmes en matière de succession, affirment que la laïcité et la démocratie sont contraires aux valeurs islamiques, suscitant ainsi des sentiments de contestation et de haine envers la République.

En somme, comme l’indique le décret présidentiel, “si, en public, les dirigeants de l’institut tiennent des discours modérés et républicains, lorsqu’ils s’adressent à leurs adeptes, ils diffusent au contraire une vision antirépublicaine qui incite à la haine, à la violence et à la légitimation de la guerre sainte”.

Les stratégies des Frères musulmans

Le “double discours” et la dissimulation tactique de ses véritables intentions constituent d’ailleurs l’une des stratégies, avec le recours à la victimisation en exploitant le « concept trompeur » d’islamophobie, utilisées par les Frères musulmans pour atteindre leur objectif subversif – par l’infiltration de tous les secteurs de la société – de créer un État islamique fondé sur la charia, comme le montre le rapport de 73 pages intitulé “Les Frères musulmans et l’islamisme politique en France” (file:///D:/Downloads/2025-05-02-rapport-freres-musulmans.pdf) commandé par le gouvernement français et rendu public en mai dernier.

Depuis longtemps déjà, les membres de la confrérie, dont l’activité est déclarée illégale dans plusieurs pays qui la considèrent comme une organisation terroriste (comme l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, Bahreïn, Russie, etc.), ont compris que même en Europe, le climat commence à se détériorer à leur égard, et il est donc de plus en plus difficile de trouver quelqu’un parmi eux qui soit prêt à admettre son appartenance à cette organisation. Mais un certain nombre d’indices permettent néanmoins de comprendre quand il existe une proximité idéologique et structurelle entre le mouvement islamiste et les différentes associations musulmanes actives en Europe.

Le « projet » pour conquérir l’Occident

En ce qui concerne Jelassi, de nombreux indices permettent de soupçonner une telle proximité, du moins sur le plan idéologique. Cela ne signifie évidemment pas qu’il partage certaines incitations à la violence, à la haine et à la discrimination telles que celles qui ont émergé dans l’établissement français où il a étudié, mais cela pourrait soulever des questions légitimes quant à son adhésion éventuelle au projet visant à exploiter les libertés accordées par la démocratie pour la remplacer ensuite par la charia. Un projet qui ne peut être réalisé qu’en empêchant l’intégration des musulmans dans la société occidentale et en favorisant le séparatisme. “Avec vos lois démocratiques, nous vous conquérons, et avec nos lois religieuses, nous vous dominerons”, disait Youssef al-Qaradawi, qui était également actionnaire de la banque Al Taqwa, créée à Lugano en 1988 et dirigée jusqu’à sa fermeture en 1998, par Youssef Nada (décédé en décembre dernier), qui se vantait d’être le trésorier des Frères musulmans.

Lors d’une perquisition à son domicile à Campione d’Italia en 2001, après l’attentat contre les tours jumelles de New York, la police avait trouvé un document de 14 pages, rédigé en 1982 et intitulé “Le Projet”, qui décrivait la stratégie de conquête politique et religieuse de l’Occident par les Frères musulmans à travers la propagande, l’encouragement à l’antisémitisme en relation avec la cause palestinienne et l’alliance avec les combattants du Jihad. Selon le journaliste romand Sylvain Besson, ce document présente de nombreuses similitudes avec le livre “Priorités du mouvement islamique dans la période à venir” écrit par al-Qaradhawi en 1990.

Youssef Nada était le gendre et l’associé d’Ali Ghaleb Himmat, l’un des membres les plus importants des Frères musulmans au niveau européen dans la seconde moitié du siècle dernier. En 1993, comme le rapporte Sylvain Besson dans son livre “La Conquête de l’Occident”, Himmat et Al Qaradawi ont fait partie d’une délégation des Frères musulmans qui s’est secrètement rendue en Afghanistan pour convaincre les chefs de guerre qui avaient vaincu les Soviétiques de ne pas s’entre-tuer pour le pouvoir, et pour les inviter à diriger le jihad contre les croisés (c’est-à-dire contre nous… !), les sionistes et leurs collaborateurs.

Himmat est devenu président de la Communauté islamique du Tessin en 2004, la même année où le Franco-Tunisien Mohammed Karmous, devenu citoyen suisse en 2010, est devenu vice-secrétaire de cette association. Ce dernier avait notamment fondé six autres IESH en Europe (les instituts des sciences humaines dont celui de Château-Chinon avait été le modèle pilote). Tous deux ont quitté leurs fonctions respectives en septembre 2020.

Jelassi et son activité au Tessin

Ces étranges liens entre l’institut de Château-Chinon et la Communauté islamique du Tessin peuvent expliquer pourquoi Jelassi a été choisi comme imam de cette association, qui était indéniablement une émanation des Frères musulmans. Dès 2015, j’avais publié sur le site de mon mouvement politique « Il Guastafeste » un dossier de 38 pages au titre éloquent : “La communauté islamique tessinoise, cheval de Troie des Frères musulmans ».

http://ilguastafeste.ch/il_cavallo_di_troia_degli_islamici.pdf

Aux pages 7 à 9, un chapitre était consacré à Jelassi et à Château-Chinon, dans lequel je me demandais entre autres : “Se pourrait-il que Jelassi, l’imam qui se dit partisan du dialogue interreligieux et de l’intégration des musulmans dans notre société, vise en réalité – comme beaucoup de ses collègues – à introduire en Suisse par des moyens démocratiques (et donc sans violence) la charia, c’est-à-dire la loi d’Allah, à laquelle nous devrons nous adapter?”. Une question restée sans réponse. Comme mentionné précédemment, en 2005 Jelassi et quelques adeptes ont quitté la Communauté islamique du Tessin et ont fondé la Ligue des musulmans du Tessin, dont il est devenu membre du comité directeur le 23 janvier 2019 en tant que vice-président.

La ligne religieuse conservatrice suivie par l’association, notamment en ce qui concerne la diffusion du voile islamique, s’inspire de celle des Frères musulmans. Quelques exemples ? Le 6 novembre 2015, la RSI (Radiotelevisione della Svizzera Italiana) a diffusé un reportage télévisé montrant une classe en visite à la mosquée de Viganello : toutes les jeunes élèves – bel exemple de prosélytisme religieux – étaient voilées. Le 9 septembre 2013, quelques jours avant le vote au Tessin sur l’initiative anti-burqa, Jelassi, dans une interview accordée au quotidien romand Le Temps, s’en est pris à l’initiative, la qualifiant de calomnieuse et d’extrémiste et ajoutant qu’elle bafouait les valeurs occidentales. Le 23 avril 2017, la RSI a diffusé un documentaire tourné parmi les fidèles de la Ligue des musulmans pendant le Ramadan, dans lequel on voyait des femmes (toutes voilées) et des hommes prier et manger à la mosquée, séparés les uns des autres par un rideau, des fillettes voilées dès l’âge de 5-6 ans, des prières récitées en arabe. Pour commenter ce documentaire en studio, la musulmane zurichoise Saïda Keller-Messahli, fondatrice d’un Forum pour un islam progressiste, s’est dite très choquée par les images qu’elle avait vues, les qualifiant de révélatrices d’une pratique très conservatrice de l’islam, fondée sur des règles strictes. “Ce n’est pas l’islam que nous voulons, avait-elle ajouté. Nous sommes pour un islam plus laïc, où les hommes et les femmes peuvent prier dans la langue locale et dans le même espace, sans division entre eux, et où les femmes et surtout les filles ne doivent pas porter le voile”.

Mais il y eut d’autres épisodes plus inquiétants. Le 6 juin 2017, j’ai dénoncé publiquement le fait que la page Facebook de la Ligue des musulmans avait partagé une vidéo mise en ligne sur YouTube le 11 juillet 2011, dans laquelle un prédicateur islamiste fanatique (Tareq Al Swaidan, chef des Frères musulmans au Koweït) incitait à la haine contre les juifs en prônant la création d’un califat et la domination de l’islam dans le monde. Une preuve évidente que l’association sympathisait avec une idéologie islamiste radicale.

http://ilguastafeste.ch/3_lega_musulmani_ticino_video_pagina_fb.pdf

Nous laisserons ici de côté tout le chapitre lié aux polémiques qui ont éclaté en 2019 à la suite de la décision du Secrétariat d’État aux migrations, fondée sur un avis négatif des services secrets, de retirer la nationalité suisse à Jelassi parce qu’il était soupçonné “d’entretenir des relations, en Suisse et à l’étranger, avec des personnes en cours de radicalisation, déjà radicalisées ou devenues des combattants du djihad”. Cette décision a ensuite été annulée en 2021 par le Tribunal administratif fédéral car elle n’était pas fondée sur des preuves objectives. Et en 2023, Jelassi a obtenu le passeport suisse.

Giorgio GHIRINGHELLI

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3 Commentaires

  1. Bien trop tard pour fermer cet Institut de formation islamiste, ouvert grâce à la guenon à la Mitte, Mitterrand le maudit gauchiasse.
    Cela 45 ans de ravage, de lavage de cerveau, de théorie raciste et anti-France, de milliers de jeunes Arabes conditionnés à la haine des juifs et des chrétiens.
    ON n’imagine pas le Mal fait à notre pays, par les socialopes et assimilés.

  2. Nos autorités devraient avoir honte de donner la nationalité suisse à des individus inassimilables dans nos culture et morale helvétiques.