Jacques Becker : entre élégance et marginalité – de « Casque d’or » à « Touchez pas au grisbi » » »

Jean Gabin et Lino Ventura dans Touchez pas au grisbi, 1954, réalisé par Jacques Becker.

Visionnage en ligne ici (bonne qualité) Touchez pas au grisbi avec Jean Gabin, Lino Ventura, Jeanne Moreau

🟠 Jacques Becker : un artisan majeur du cinéma français


Né à Paris en 1906, Jacques Becker s’impose comme un réalisateur essentiel du cinéma français d’après-guerre, même s’il est moins médiatisé que d’autres.

Issu d’un milieu intellectuel, il rencontre très tôt Jean Renoir, dont il devient l’assistant sur plusieurs films majeurs comme La Chienne (1931) et La Grande Illusion (1937). Ce compagnonnage fonde ses bases artistiques et lui apprend à mêler réalisme et sensibilité humaine.

🟠 Un style cinématographique entre réalisme et humanisme
Becker développe un style personnel basé sur un réalisme chaleureux, une attention minutieuse aux détails de la vie quotidienne et une capture fine des émotions. Sa caméra est mobile et attentive aux « temps morts » qui rythment les interactions humaines, donnant à son cinéma une vie vibrante et authentique. Peu soucieux des effets spectaculaires, Becker préfère mettre en avant la simplicité et la vérité des personnages, souvent placés dans des situations de destin contrarié ou d’aventure humaine.

🟠 Les grandes œuvres et leurs explorations thématiques

🔹 Goupi Mains Rouges (1943) explore la vie paysanne avec sobriété.

Article ici

D’après Goupi-Mains rouges, le roman policier français de Pierre Véry, paru en 1937.

Fernand Ledoux

Georges Rollin et Blanchette Brunoy

🔹 Casque d’or (1952), l’un de ses films emblématiques, mêle passion, tragédie et lutte des classes dans un milieu populaire parisien.

Article 1    Article 2  Article 3

Simone Signoret et Dominique Davray

Simone Signoret et Serge Reggiani

🔹 Touchez pas au grisbi (1954) mêle film noir et portrait d’une bande de truands aux codes d’honneur rigoureux. Article ici

Delia Scala et Jean Gabin

Dominique Davray à gauche

Paul Frankeur Michel Jourdan Jean Gabin

Rene Dary Lino Ventura Angelo Dessy

🔹 Ali Baba et les Quarante Voleurs (1954) 

Article ici

Fernandel, impayable en Ali Baba

🔹 Les Aventures d’Arsène Lupin (1957)

Article ici

Robert Lamoureux. Un nom d’acteur bien français. Avant qu’Omar Sy nous vole notre Arsène national pour en faire une immonde bouillie…

Liselotte Pulver

🔹 Le Trou (1960), son dernier film, s’attache à la tentative d’évasion dans une prison, intense témoignage sur la solidarité masculine et la condition carcérale avant le Grand Remplacement.

Article 1   Article 2

Michel Constantin

🟠 L’engagement dans la direction des acteurs
Becker est reconnu pour sa capacité à révéler l’authenticité des acteurs, leur offrant un espace propice à l’exploration psychologique. Il a travaillé avec Micheline Presle, Simone Signoret, Jean Gabin, Serge Reggiani, et de nombreux autres, tirant des performances riches en nuances et en vérité humaine.

Son écoute attentive et sa direction précise forgeaient une complicité de travail fructueuse, évitant les excès et privilégiant la simplicité expressive.

🟠 Un cinéma à travers les consciences et les tensions sociales
Sans être un cinéaste militant, Becker exprime à travers ses films un regard humaniste sur les tensions sociales, les solidarités invisibles et les contradictions d’une France en mutation. 

Jacques Becker est souvent considéré comme « l’artisan » du cinéma français, celui qui allie rigueur technique, amour des personnages et sensibilité au monde.

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1 Commentaire

  1. C’était la France d’avant, notre France, avec ses hauts et ses bas, mais c’était notre France. Elle n’est plus. Paix à ses cendres. Merci Macron !