Gérard Filoche, retour d’un dinosaure incarnant le naufrage idéologique de la gauche radicale fossilisée…

Est-il besoin  de sortir du formol ce vestige politique, ancien inspecteur des travaux finis et que les moins de 30 ans n’ ont jamais connu ? 
Comment des concitoyens sensés ont-ils pu supporter de tels personnages  grossiers, sectaires, bornés et enfermés dans des carcans  idéologiques  aussi abscons au pays des prétendues Lumières, oui, comment ? 
Ces éléphants sont devenus de vieux pachydermes cacochymes dont même  un zoo se séparerait sans encombre ni remords.
Qui connaît encore ce personnage aigri, qui n’a plus que le Maroc comme substitut pour exister encore ?
Je ne serai pas offusqué si vous ne publiez pas ce vestige politicien 😉 On l’a trop subi par delà le passé !

Juvénal 

 

Depuis Paris, ce retraité belliqueux relaie derrière son clavier les pamphlets du Polisario. À 79 ans, Gérard Filoche se prend encore pour un héraut de l’anti-impérialisme. Mais derrière les slogans surannés sur le Sahara, il n’apparaît plus que comme un vestige grinçant d’une gauche fossilisée.

Portrait d’un «pépère révolutionnaire» qui ne hante plus que les plateaux télé et les illusions perdues.

Par Karim Serraj 07/09/2025

Dans les couloirs éraillés de la gauche française, Gérard Filoche traîne sa silhouette comme un meuble oublié dans un roman de Georges Perec – omniprésent, mais inutile, un bibelot poussiéreux que personne n’ose déplacer. À 79 ans, cet ancien inspecteur du travail, retraité depuis …belle lurette, qui a amoncelé durant sa carrière politique les échecs, hante encore parfois les plateaux télévisés, ruminant des slogans éculés avec l’appétit d’un convive qui s’invite à tous les râteliers.

Le vieil apparatchik recycle depuis des années les mêmes ritournelles: «autodétermination pour le peuple sahraoui!», «référendum tout de suite!», «le Maroc doit se retirer!». Filoche se nourrit de vieilles batailles idéologiques comme d’autres se nourrissent de souvenirs jaunis – il vit dans un musée de slogans, où le Polisario tient lieu de nouvelle relique sacrée. Il inonde les réseaux d’articles partisans et de tribunes pro-miliciennes, au point de donner l’impression qu’il n’a plus que cette cause à se mettre sous la dent pour ruminer. Il signe des torchons notamment dans L’Humanité et Médiapart. On le sent ravi de renouer avec une posture de combattant anti-impérialiste, lui qui dans sa jeunesse ouvrière (?) brandissait déjà les drapeaux vietnamiens.

Ici, le schéma est simple: le Polisario incarne à ses yeux la noble lutte d’un peuple asservi contre un occupant. Filoche s’identifie hargneusement à ce combat, qu’il embrasse sans nuance ni connaissance du terrain. Il ne connaît ni la géographie précise du Sahara ni les réalités sociales des camps de Tindouf; il connaît en revanche par cœur le bréviaire tiers-mondiste qu’il rumine en boucle. Ses déclarations, soigneusement relayées en Algérie, donnent l’impression d’un perroquet militant du Front. Le 29 octobre 2024 par exemple, il interpellait le président français sur le Sahara en argumentant avec un sombre communiqué de Mahjoub Maliha, connu pour être un milicien déguisé en militant associatif de façade. En novembre 2020, il écrivait: «Le Polisario est légitime, pas le Roi du Maroc.» En juin 2025, il tweetait encore: «Je défends depuis les années 70 (?) le droit à l’autodétermination du Sahara occidental et je soutiens le front Polisario», accusant Mélenchon de s’être «rallié au Roi du Maroc et à Macron». 

Pourquoi le Sahara occidental ? Sans doute parce que ce dossier date de sa jeunesse militante: «Le Sahara occidental est la dernière colonie d’Afrique», rappelle-t-il en reprenant la rhétorique tiers-mondiste des années 1970. Son Sahara n’existe pas sur une carte, mais dans un imaginaire militant arrêté en 1975, où l’Algérie apparaît comme la patrie des opprimés et les séparatistes comme la dernière guérilla romantique. Filoche se voit en héros de l’anticolonialisme, prêt à en découdre avec la «monarchie marocaine». Selon lui, Macron «a lâché le Polisario» et «le Sahara occidental n’a jamais été marocain historiquement». Répondant à l’ex-patron des Républicains Éric Ciotti– fervent soutien de la position marocaine– Filoche lui lance des quolibets de «vieux monsieur» et sous-entend son aveuglement intéressé. Sa hargne rappelle celle d’un Don Quichotte grincheux se battant contre des moulins à vent.

Parcours chaotique d’un éternel perdant

Sur les plateaux, ses traits tirés et son regard malicieux rappellent qu’il a tout vu… et tout raté ! Dans son récit, s’il échoue, c’est la faute des autres: la faute aux «traîtres» qui n’ont pas suivi la ligne dure, la faute aux adversaires trop puissants, la faute «au système». Filoche, lui, s’estime irréprochable– un justicier incompris.

En réalité, sa carrière est une suite de volte-face et de brouilles. Il fut moniteur de colonie, facteur, conducteur de train, manutentionnaire, chauffeur-livreur avant de faire de la politique. Jeune communiste exclu du PCF en 1966, leader trotskiste à la Ligue communiste révolutionnaire jusqu’en 1994, puis rallié au Parti socialiste par opportunisme, un parti qu’il avait autrefois vilipendé comme bourgeois et réformiste. Filoche a souvent déçu ses compagnons d’hier. Pour les uns, il a trahi la révolution en entrant au PS; pour les autres, il a trahi le PS par ses débordements. Lui se voit fidèle à ses idéaux… quitte à changer de parti comme de chemise. Cet itinéraire bancal– du marxisme-léninisme aux plateaux de Bolloré– lui vaut aujourd’hui d’être considéré comme un has-been. Si on l’invite, c’est plus par folklore que par conviction : un fantôme de Mai 68 qu’on exhume lors des débats sur la «vraie gauche» pour déverser sa bile contre les «riches» et les «patrons». Ses méthodes : en octobre 2014, Filoche provoque un tollé en traitant le PDG de Total, Christophe de Margerie, à sa mort, de «grand féodal» et de «suceur de sang». Pitoyable, il s’interroge: «Le successeur nous volera-t-il moins?». Aux yeux de beaucoup, il vient de révéler son vrai visage, celui d’un idéologue borné et sectaire incapable d’humanité. Pour lui tous les riches sont des voleurs de la sueur ouvrière.

L’intéressé se vante d’être resté fidèle à la lutte des classes. En pratique, il donne surtout l’image d’un aigri dont la jalousie tient lieu de boussole morale. Ses outrances verbales lui aliènent même ses alliés: Rachid Temal, coordinateur du PS, finit par déclarer en 2017 que «la famille socialiste (…) a été durement marquée par [ses] actes» et qu’«il n’est pas possible qu’un dirigeant du Parti socialiste tweete [ainsi] des codes antisémites des années 30», après un autre scandale où il avait publié des photomontages complotistes mêlant politiciens français et symboles nazis. Le tweet est supprimé au bout de quelques minutes, Filoche plaide la «négligence», jure qu’il ne savait pas ce qu’il relayait. Mais le Parti socialiste compromis lance une procédure disciplinaire immédiate. Le verdict est sans appel: «Ce soir, le PS a pris la seule décision qu’appelait ce tweet», annonce Rachid Temal en actant l’exclusion définitive de Gérard Filoche.

C’est la chute brutale de celui qui se rêvait en grand sage de la gauche. En interne, plus personne ne le défend. Ses anciens camarades, lassés de ses frasques, le laissent tomber. Filoche se retrouve paria du PS, honni par la droite depuis longtemps, moqué par LFI (La France Insoumise) qui voit en lui un ringard. Qu’à cela ne tienne: l’obstiné fonde un minuscule parti qui végète en marge. En 2024, ironie suprême, il quémande sa réintégration au PS qui l’avait mis à la porte. Il se verrait bien en patriarche d’une gauche purifiée, mais il n’est plus qu’un chef sans troupes.

Le semencier de la planète

L’histoire retiendra sans doute Gérard Filoche non pas pour un quelconque fait d’armes politique ou scientifique, mais pour une contribution plus intime et universelle: celle d’avoir mis sa propre biologie au service des autres. Marié, père de trois enfants «officiels», il s’est imposé, presque malgré lui, comme l’un des pères les plus prolifiques d’une génération de familles nouvelles. Là où d’autres auraient fermé la porte à double tour, il a décidé de partager. Non pas par vanité, mais par conviction : l’idée que chacun, quelle que soit son orientation sexuelle ou son statut conjugal, devrait avoir le droit à la parentalité. Ainsi, depuis plusieurs années, il répond aux appels de femmes seules ou de couples lesbiens désireux de fonder une famille. Ses dons répétés ont abouti à la naissance d’enfants dispersés dans différentes villes, porteurs d’un même fil génétique, mais appartenant à des histoires singulières. Il est devenu malgré lui une sorte de «semencier de la planète» discret, mais essentiel, d’un mouvement social qui redéfinit les contours de la filiation.

Vieille gauche, vieilles certitudes

Le cas Gérard Filoche, dans l’affaire du Sahara, est révélateur de l’héritage d’une certaine gauche radicale coincée dans les ornières du XXème siècle. Elle s’invente une cause internationale à embrasser, comme pour se donner l’illusion d’exister encore dans le concert des nations. Bien des figures, sans maîtriser le b-a-ba de l’affaire, persistent à défendre, avec la même énergie que Filoche, la cause du Polisario comme une affaire de conscience immuable. Le député communiste Jean-Paul Lecoq fait partie de cette caste. En mars 2025, il s’est ému bruyamment dans l’hémicycle de la présence d’une carte du Maroc incluant le Sahara occidental, accusant le gouvernement Macron d’avoir «offert le Sahara occidental au Maroc sans consulter personne». D’autres comme Idir Boumertit et Mathilde Panot (LFI), Elsa Faucillon, Pascal Torre et Pascal Savoldelli (PCF), continuent de défendre bec et ongles le Polisario. Pour ces militants vieillis, la propagande du Polisario et de son mentor, l’Algérie, doit rester un dogme intangible. Filoche personnifie ce reliquat de la gauche égarée. Il brandit quelques items comme des généralités, mais jamais une analyse sérieuse du conflit. Son engagement, dénué d’expertise historique, est aussi creux qu’une coquille vide. Tout juste s’il se contente d’endosser le rôle d’une icône happée par un pli historique, pour laquelle l’autodétermination serait une vérité universelle, applicable en tout lieu, en tout temps, même aux groupes armés au passé douteux.

En cela, Filoche n’est pas seul. Il appartient à une garde archaïque pour qui soutenir inconditionnellement le Polisario est un réflexe hérité de la Guerre froide. Ces politiques vivent dans le formol, et leur vision n’a pas bougé d’un iota depuis 1975 : le Sahara ne serait toujours qu’un cas de colonisation, la junte terroriste un mouvement légitime. Cette gauche-là oublie sciemment les zones d’ombre – les enlèvements d’Européens, les civils marocains et français assassinés, les prisonniers laissés à pourrir dans les camps de Tindouf. La question du Sahara est devenue leur angle mort : ils n’ont aucun argument concret, sinon des mantras abstraits et borgnes face à l’évolution du dossier à l’ONU. Le monde change, mais eux s’accrochent à des idées découvertes dans leurs vieux manuels militants. Filoche en est la caricature.

Sa vision est figée, binaire, presque puérile : d’un côté le bien – le Polisario auréolé de «légalité internationale» –, de l’autre le mal – le Maroc, croqué en colonisateur appuyé par les impérialistes. D’ailleurs quand on lui dit que, quand même, il devrait accepter les nouvelles réalités du monde, il rétorque ce 18 janvier 2025 : «la position traditionnelle de la gauche a toujours été de soutenir le front Polisario», une véritable doctrine. Filoche a inventé le trio infernal: «Mélenchon-Macron-Mohammed VI», 3 M qui ont plongé, selon lui, la France dans le chaos. Sa hargne n’a plus rien de politique: elle tient de la gesticulation pathétique. 

Source 

Juvénal de Lyon

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5 Commentaires

  1. La photo du fielleux est proche de sa propre caricature !!! Tout le personnage, même au naturel est un révélateur (même en positif photo)