« Tu ne crois quand même pas que je vais signer cette niaiserie !» aurait répondu Marguerite Monnod, la compositrice d’Edith Piaf. C’est que Piaf n’appartient pas à la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique ( SACEM), elle a donc pensé à Marguerite pour déposer la chanson à sa place. C’est finalement avec son accompagnateur Louiguy qu’elle parvient à la déclarer en 1945.
A la terrasse d’un café de Paris, avec la complicité d’une amie, elle avait d’abord noté, sur un coin de nappe :
« Mais s’il me prends [sic] dans ses bras
Qu’il me parle tout bas
Moi j’vois des trucs en rose… »
Le grand dadais auquel elle pensait, c’était alors Yves Montand.
De conseils en retouches, cela est devenu :
« Quand il me prend dans ses bras
Qu’il me parle tout bas,
Je vois la vie en rose…»
Et c’est une transfiguration ! Ceux qui chantent comprendront : l’attaque franche sur « Quand », avec une consonne forte suivie d’une voyelle largement ouverte et nasalisée, permet de déployer la puissance et le vibrato de la voix de Piaf, si caractéristiques. Cela provient, dans un si petit corps (1, 47 m), de la musculature de son « coffre » exceptionnel : ses muscles transverses sont surentraînés depuis l’enfance, quand elle chantait dans les cours, a capella et sans micro. Ces premières paroles du refrain, pour une oreille étrangère, (et des oreilles charmées, il y en aura sur terre des millions, des milliards, même !) ont une sonorité typiquement française avec les nasalisations et le r ( dit « uvulaire ») qu’on n’entend pas dans beaucoup d’autres langues.
D’ailleurs lorsque Piaf enregistre, en 1950, une version anglaise, l’alchimie n’est plus la même :
En revanche, lorsque, la même année, un géant du jazz offre à cette version l’éclat d’une merveilleuse orchestration, le swing de la Nouvelle-Orléans, les volutes de sa trompette et la chaleur de sa voix, c’est une nouvelle création. Incontestablement, quand le cher Louis Armstrong s’applique à prononcer « la vie ann rwoowz… », son interprétation est encore un hymne à la France !
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Il fallait voir Edith Piaf sur scène
Cas unique quand elle est morte il a fallu trouver une chanteuse qui chante comme « Edith Piaf » d’où Matthieu Lemaire Betty Mars
Dalida Johnny sont morts et pas le même phénomène
À une époque, le bruit courait qu’elle portait la poisse. Marcel Cerdan, mort dans un accident d’avion, Théo Sarapo dans un accident de voiture. Certaines personnes confient qu’après avoir écouté du Piaf dans leurs voitures, des conducteurs ont eu un accident, parfois grave, ou des décès dans leurs familles.
Ce qui porte la poisse, c’est de croire à la poisse !
D’ailleurs, ces considérations sont hors sujet : comment évoquer la chanson française sans Edith Piaf, qu’on aime ou pas son répertoire, sa voix , sa liberté, ses amants, ses goûts culinaires (elle entraînait toute sa cour dans des bistrots bien de chez pour manger des harengs-pomme de terre) ? J’adore aussi les harengs-pomme de terre mais ce n’est pas mon sujet d’en débattre. Ah ah ah !
Ce n’est pas que je ne l’aime pas, mais j’éprouve comme un sentiment teinté d’une sorte de répulsion instinctive quand je l’écoute. Avec Mireille Mathieu, je n’éprouve rien. Avec Georgette Lemaire, j’éprouve une sorte de grand désarroi. C’est comme si la personne concernée était à côté de moi. Je ne peux l’expliquer avec des mots. Comme si j’appréhendais la personne en son entier. Pour les harengs pomme de terre, je leur préfère la cuisine méditerranéenne, ma santé ne me donne pas le choix. Amitiés. PS : je partage ceci avec Edith Piaf, la même vénération pour ste Thérèse de Lisieux. Amitiés. Et merci pour vos articles. Dont je suis un fan inconditionnel.
Ah Piaf, elle a eu autant d’amants qu’une star du porno comme Brigitte Lahaie, je n’est jamais compris l’engouement pour cette chanteuse, bon apres tout il en faut pour tous les goûts, certaines de ses chansons sont très jolies mais je n’aime pas le timbre de sa voix. On se souviendra de la médiatisation d’un combat imaginaire entre Mireille Mathieu et Georgette Lemaire pour être couronnée « nouvelle Piaf », mais Piaf est unique comme sa voix d’ailleurs. Bon dimanche.
Bonjour mon ami le chti français. J’ai travaillé dans une succursale bancaire dans une petite localité du 28 où dame Brigitte, pas Trogneux, mais Lahaie venait avec ses clebs. De près, elle était vachement fanée. Elle faisait franchement pas envie. Pour Georgette Lemaire, Piaf là aussi lui a porté la cerise, elle a vécu avec d’importantes difficultés financières quasiment toute sa vie. Malédiction, coïncidence, je n’ai pas de réponse.
Bonjour mon cher Argo, c’est sûr, elle a beaucoup servie aussi! Et comme dit un vieux proverbe du moyen âge : belle rose devient gratte cul! Bon dimanche et prends soin de toi, avec la chaleur qu’ils nous annoncent, même « din ch’nord, in va cauffer! »
Le lien essentiel La vie en rose de Piaf, somptueux vibratos garantis à sauté
https://youtu.be/sDS5-gMj8hw
Elle ne voyait pas tellement la vie en rose, la malheureuse, alcool, et drogue pour soulager ses rhumatismes articulaires.
Argo, ça dépend à quel âge ! De tempérament, elle était très rieuse. Eh oui ! Elle voyait la vie en rose à chaque nouvel amour, à chaque nouveau projet, à chaque nouveau voyage, à chaque nouvel amour, car elle y croyait ! De toute façon, elle le dit, elle était HEUREUSE quand elle chantait. Moi, je la crois.
Témoignage de quelqu’un qui l’a connue de près : https://youtu.be/054CNiwLhB0
Oui, mais c’est une géante mondiale de la chanson populaire française.
( corrigé ) Lire « 1, 47 m » car 1, 47 cm, ça ne fait pas grand, en effet.